vendredi 31 décembre 2010

Meilleurs voeux, dit le chat noir




C'est drôlement difficile de prendre en photo un chat noir qui bouge tout le temps.

Cette jeune bête aura passé son dernier jour de 2010 et de nombreuses années à venir, je l'espère, chez moi.
Elle vient d'un refuge de la SPA, elle saute, furète et court partout. Je n'avais jamais eu de chat noir. Ah, avec lespréjugés, on ne trouve pas à les placer facilement, a dit la dame de la SPA. Celle-là a le poil un peu terne et mité, elle escalade les êtres humains comme elle ferait d'un tronc d'arbre, mais avec une grande délicatesse, pour venir se blottir contre leur cou et ronronner de toutes ses forces.

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dimanche 19 décembre 2010

Crèches de Noël




Place du Parlement, à Rennes

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Dans une vitrine, à Rennes

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Crèches ici et là, à Rennes. Il y en a bien d'autres, hors des églises, sans que personne - tradition oblige - n'y trouve à redire.

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vendredi 17 décembre 2010

Bien fait !



J'
avais une voiture dont la pédale d'embrayage ne remontait que si on la soulevait de la pointe du pied. C'était une habitude à prendre, je l'avais prise et je n'y pensais plus.
Celui qui me l'a volée l'a écrasée cent mètres plus loin contre un mur, sur un panneau publicitaire qui clamait "Nous avons les moyens de vous faire rêver".

jeudi 16 décembre 2010

Benoit Hamon a la trouille d'Olympe


Aujourd'hui, j'écoute France-Musique. Ras le bol des débats sur les types qui prient dans la rue. Sur France-Culture ce matin, sur France-Inter après, à la télévision hier soir, tout le monde ne parlait que de ça. On commente à n'en plus finir les derniers propos de Marine Le Pen à propos des prières dans la rue Myrrha.
On n'en cause plus de la même façon, de ces prières, tiens... tout le monde admet qu'elles existent maintenant. Je me souviens des premières vidéos sur Riposte Laïque ou ailleurs... Je me souviens des débats sur ce blog ou ailleurs, avec parfois des habitants de ce quartier qui affirmaient n'avoir jamais rien remarqué, ne pas être au courant... Comme s'il y avait deux réalités. Je me disais que les preneurs de vidéos accentuaient peut-être l'effet de foule, en filmant la même rue de face, de profil, d'un côté, de l'autre, et que les "ah non, j'ai rien vu et pourtant j'habite là, c'est sympa" avaient , eux, des stratégies d'évitement remarquables. Je me souviens du débat télévisé l'année dernière où des élus affirmaient qu'il n'y avait jamais eu autorisation, et encore moins protection de la police, et des religieux du quartier qui toussotaient un peu gênés, et de ceux qui ne prenaient pas de gants pas pour les traiter de menteurs.
Tout le monde parle de ce qui existe depuis des années mais dont il était très vilain de parler.
C'est bien, tout de même. Je me demandais combien de mois ou quel incident on attendait avant de mettre les pieds dans le plat. Les débats ont évolué. On arrive à "si on condamne les prières dans la rue, il faut aussi virer les crèches de Noël dans les magasins ou sur les places publiques". C'est un peu con, mais moins que "nan, mais tu délires, yen a pas, des prières dans la rue".

Bon, tout ça pour en arriver à une déclaration rigolote de Benoit Hamon:

« Par conviction laïque, il me paraît inacceptable qu’aujourd’hui, on se retrouve avec dans l’espace publique, des hommes et des femmes qui prient. Ca n’est pas possible »

J'ai recopié ça sur le blog du CRAN. Je lis le blog du CRAN, eh oui, ça m'arrive de me dire voyons ce que ce grand humoriste nous a pondu aujourd'hui. Déjà, j'aurais écrit l'espace public. Zyva, traite l'espace public de fille, tant que tu y es. Surtout qu'une fille publique.... mais je m'égare.

Il a dit une énorme bêtise, Benoit Hamon.

Benoît, regarde les photos, les reportages. Va faire un tour sur place.
Tu les vois où, les femmes, toi ?
Pas une.
Pas UNE SEULE.
Alors, tu as peur des réactions de tes camaradettes socialisteuses si tu dis "hommes" sans dire zé femmes tout de suite après ? C'est devenu un tic de langage ?
... ou tu as si peur de te faire gronder par Olympe, que tu nous parites à donf tes discours en nous collant du féminin partout, même quand il brille par son absence ?

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mardi 14 décembre 2010

Laïcité : one point


La puéricultrice bâchée des pieds à la tête qui prétendait soit réintégrer la crèche Baby-Loup en tenue islamiste, soit la couler avec des dommages et intérêts exorbitants, a été déboutée par les Prud'hommes.
La Halde, qui avait soutenu et accompagné cette employée licenciée pour faute grave dans un premier temps, et révisé ensuite sa position depuis son changement de président, n'était pas présente le jour du jugement au tribunal.

Compte-rendu dans l'Express

Ouf.

dimanche 12 décembre 2010

Fête à l'école


J'ai voulu laisser un commentaire à la suite des autres, sous ce billet de CSP, et en écho au billet que Didier Goux lui consacre, mais "Seuls les membres de ce blog peuvent enregistrer des commentaires."

Donc, CSP prend le métro à Toulouse, et constate en regardant autour de lui qu'il est le seul blanc. ( ô Toulouseuuuuu).
Il chasse vite quelques vilaines pensées qui l'effleurent sans le griffer. Non, il n'était pas en danger. Non, il ne s'est pas senti envahi.
Il écrit un billet pour dire à quel point toutes les complaintes "mon Dieu, je vais me faire phagocyter et ma culture avec" sont de la pure connerie genre délire fantasme peur du noir et du grand méchant loup étranger qui n'existe pas, planqué la nuit sous le lit aux draps blancs où le mouvoir des peaux blanches s'accorde avec le pouvoir des mots blancs.

Quelques années plus tôt, cinq ou six, j'allais aussi dans un quartier sensible de cette ville (ha ha, quartier sensible), pour rendre visite à une institutrice y demeurant et y travaillant. Elle tenait un stand pour l'amicale laïque de son école, c'était jour de kermesse.
Tout pareil. Que des noirzéarabes dans le wagon. Des jolies filles noires avec de gros culs et un ventre chocolat, une perle ou un anneau d'or brillant au creux du nombril découvert, des silhouettes tassées voilées de sombre à côté d'hommes barbus en pantashort et chemise Lacoste, des garçons Nike et Adidas avec écouteurs sous la capuche malgré la chaleur, des enfants s'interpellant et glissant de leur siège pour se poursuivre en riant ou s'échanger leurs cartes Pokémon, une petite fille au cheveux crépus coiffés en pompons noués de rubans multicolores. Je n'ai pas eu peur, pas le moins du monde. Je n'ai pas senti peser sur moi le moindre regard menaçant, rejetant, rien de ce style. Je l'écris maintenant mais je n'y ai pas pensé alors, je regardais les enfants jouer, et discutais avec le bébé du siège d'à côté qui me faisait mille sourires plus enchanteurs les uns que les autres, en agitant ses menottes paume rose et dessus noir.

Fête de l'école. J'ai rejoint mon amie. Les mamans avaient fait des gâteaux. Les fils amenaient les gâteaux dans la tente-chapiteau pour les hommes, les filles dans la tente chapiteau pour les femmes. Tout le monde avait l'air de se réjouir de la bonne ambiance. Moi pas. Je n'aurais rien dit si j'avais été dans un pays étranger où se pratique la séparation des sexes.
Je n'ai pas voulu entrer dans la tente des femmes, je suis restée dix minutes, le temps de dire bonjour, d'avoir un peu le cafard en voyant parents et enseignants jouer le jeu, et je suis partie.

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jeudi 9 décembre 2010

Dérapage



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mercredi 8 décembre 2010

Umberto Eco et Jean-Claude Carrière ne vont pas aux champs (mais moi si.)


Cher Umberto Eco, cher Jean-Claude Carrière,

Dans le recueil d'entretiens N'espérez pas vous débarrasser des livres, on peut lire ceci:

"J.C.-C.: Si je pense à notre usage du livre, notre œil va de gauche à droite, et de haut en bas. Avec l'écriture arabe et persane, avec l'hébreu, c'est le contraire. L'œil va de droite à gauche. Je me suis demandé si ces deux mouvements n'avaient pas eu une influence sur les mouvements de caméra au cinéma. Le plupart des travellings, dans le cinéma occidental, vont de gauche à droite alors que j'ai souvent vérifié le contraire dans le cinéma iranien, pour ne citer que celui-là. Pourquoi ne pas imaginer que nos habitudes de lecture puissent conditionner nos modes de vision ? Les mouvements instinctifs de nos yeux ?

U.E.: Alors il faudrait s'assurer qu'un agriculteur occidental commence à labourer son champ en allant de gauche à droite pour revenir de droite à gauche, et un agriculteur égyptien ou iranien de droite à gauche pour revenir de gauche à droite. Parce que le tracé du labour correspond exactement à l'écriture en boustrophédon. Sauf que dans un cas on commencerait par la droite et dans l'autre par la gauche. C'est une question très importante qui à mon sens n'a pas été suffisamment étudiée."

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J'ai mené ma petite enquête près de chez moi pendant les labours d'automne.
Voici mes observations, qui portent sur une quarantaine de champs.
Quand l'entrée du champ est à droite, on commence par la droite et on creuse le premier sillon de droite à gauche. Quand l'entrée du champ est à gauche, c'est le contraire. Le labour est effectué en va-et vient. Il y a autant de champs dont l'entrée est à droite que de champs dont l'entrée est à gauche. Pour les champs dont l'entrée est à peu près au milieu, je n'ai pas remarqué de préférence. Dommage. J'avoue que j'aurais bien aimé que vous eussiez raison.
Je me suis dit que j'allais poursuivre mes investigations du côté des jardiniers. Commence-t-on le désherbage d'un rang de carottes par la gauche, et revient-on à la gauche pour le rang suivant, comme on va à la ligne ? Je verrai cela au printemps prochain. Je lance dès maintenant un appel à contribution chez les blogueurs flâneurs, paysans ou jardiniers.

Jean-Claude Carrière N'espérez pas vous débarrasser des livres Grasset.

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lundi 6 décembre 2010

Pauvre diversité




Calixthe Beyala est candidate aux élections présidentielles de 2012.

Lol.


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jeudi 2 décembre 2010

Et ça alors, ce n'est pas du beau verglas ?






Pour faire taire mes commentateurs sceptiques.
Je suis arrivée en haut de la côte, et derrière...






Viens, on va monter dans cette voiture ... Ici, on se gèle les sabots...

lundi 29 novembre 2010

Il a neigé























Il a neigé

lundi 22 novembre 2010

Encourageons le NPA



Dans le Post du 20 novembre, il y avait ce billet :


Le voile islamique : “un signe religieux qui symbolise et manifeste l’oppression des femmes” selon le NPA.

"Le NPA ne peut être représenté par ce symbole qu’est le foulard”

[...] “5. Nous comprenons que le port du foulard islamique puisse renvoyer à des motivations individuelles très diverses. Certes, dans le cadre de la stigmatisation des musulmans, qui s’exprime avec violence, certains musulmans souhaitent publiquement affirmer qu’ils le sont. Mais nous avons un avis sur le symbole utilisé dans ce cas d’espèce : nous considérons qu’un signe religieux qui symbolise et manifeste l’oppression des femmes n’est pas un bon choix. Le foulard islamique a un sens général, largement reconnu comme tel, celui que lui donnent ceux qui en ont fait une injonction en islam (et les autres monothéismes avant lui), lui associant des pratiques sociales que nous combattons. Le voile se situe dans la longue tradition patriarcale de la plupart des religions, qui ont cherché à contrôler le corps et la sexualité des femmes, pour les assigner à un rôle spécifique et subordonné dans la société, une tradition aujourd’hui ravivée. Cette conception est contradictoire avec notre projet féministe et démocratique."

Clap clap clap le NPA, me suis-je exclamée. Enfin. Opportunisme, retournement de veste, ou ressaisissement sincère, peu importe. Ce qui est dit est dit, et le cauchemar d'une gauche bras dessus bras dessous avec les islamistes et draguant les voix chez les communautaristes se dissipe un peu, comme si le soleil perçait le brouillard et dévoilait un petit coin de ciel bleu. Il y avait déjà le choix de Mélenchon qui a voté le projet de loi contre le port du voile intégral. Qu'une résistance de gauche se dessine et s'affirme, il est temps.

J'ai eu une pensée ricanante pour tous les débats interminables auxquels j'ai participé sur quelques blogs NPIstes à propos de la burqa, de l'islamisation de la France. Il deviendra ringard et honteux d'avoir défendu des intégristes polygames ou des talibans de cité et nous assisterons à des reconversions ou mises à niveau amusantes, sans doute. Allons, me suis-je gourmandé, ne sois pas mesquine, ne joue pas les tondeurs de blogs. Du passé faisons table rase, aux chiottes les voileurs, les brandisseurs de charia, vive la Seine et les filles bien faites, avanti!


Bon, en fait, c'était seulement une tribune, une motion, une discussion qu'on peut lire sur le site du NPA. Pas une prise de position officielle. Pas encore ?


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lundi 15 novembre 2010

Homo blogus


Ce qui est étrange c'est ce droit de taper sous la ceinture, de s'attaquer à la vie privée, au physique, au mode de vie, en assumant totalement ce mélange des genres : taper sous la ceinture, c'est vu comme un truc vraiment vigoureux ("on n'est pas des bisounours, on ose"), autorisé par une certitude morale d'avoir immensément raison. Je préfère le blogage bisounours généreux à ce truc qui tourne en vinaigre, cette mesquine attaque jalouse qui me sidère à chaque fois... Un truc m'est revenu en lisant ça : ma mère, qui était "militante", m'a dit un jour, que le libéralisme était insidieux quand il s'attaquait à ta vie privée (heure sup', etc.), et je constate ici comme cette méthode, s'attaquer crassement à ta personne pour s'en prendre à tes idées, est paradoxalement tout aussi inquiétant...

Balmeyer, qui ne nourrit plus son blog, a laissé ce commentaire sur celui d'un camarade stigmatisé par quelques persifleurs pour sa légère surcharge pondérale, les bouclettes de sa luxuriante chevelure, sa non-résidence en cité de la diversité, et surtout son célibat, indicateur d'une sexualité pauvrement autonome, de superficielles relations de zinc et d'emprisonnement par la Toile piégeuse.
Qu'on le plaigne et le complaigne, soit. Au moins pourrait-il en tirer quelques bières supplémentaires au bar et des invitations de promenade le week-end par une mère de famille qui s'ennuie un peu ou, providence divine, une fille qui aime la bière et les jeux de mots abominables. Qu'on lui reproche d'être un vilain gros tout seul, voilà qui est vraiment méchant.
On pourrait ne se moquer que de la connerie des cons. De leur bêtise, de leur bassesse, de leur pédanterie, de leur prétention, de leurs billevesées et lantiponages, de leur orthographe (un N à lantiponage ou deux ?), de leur police d'écriture, des illustrations de leur blog, de leur chanteur ou homme politique préféré, de leur dernier billet sur leur dernière voiture, de leur dernier livre préféré, oui, mais...
Et puis, c'est déloyal. Il le savent bien, ceux qui vont te dire que t'as plein de rides, berk, un double menton, double berk, un boulot à la con, une femme moche ou un môme qui a l'air con, qu'on ne répliquera pas à ce niveau, qu'on se refuse à les suivre sur ce terrain. Bon, v'la que je bisounourse et catéchise.
Mais quand même, c'est étonnant. J'imagine un monde où il n'y aurait que des beaux, jeunes, et vraiment de gauche. Un monde, euh, non. Un quartier, disons. Et encore. Un immeuble de huit appartements, pour commencer. Et puis non. Au bout de trois jours, le type du deuxième dirait à la meuf du troisième qu'elle a le nez trop long et le cul trop bas, normal pour une vendue à la Grande Récupération du Front de Gauche, et la meuf du troisième lui répliquerait qu'il a de beaux restes d'hépatite dans ses poches sous les yeux, et que ses joues flétries sont à l'image des discours moisis des islamistes du NPA.

Nous vivons une époque jubilatoire.

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mercredi 3 novembre 2010

Relais de la propagande officielle


Lapidée, pas lapidée, la femme adultère ? Le Coucou s'en émeut encore. Un brave homme lui répond en commentaire qu'il devrait avoir honte de "se faire le relais de la propagande officielle."
Des Chrétiens se font tuer en Irak. Qu'avaient-ils fait de mal ? Rien, ils étaient chrétiens. On n'en parle pas beaucoup dans les blogs. On en parle, par contre, dans des débats télévisés ou radiophoniques. Toujours de la même façon, avec des intervenants interchangeables comme le seraient les acteurs d'une pièce jouée de la même façon. Il y a l'acteur qui décrit sobrement le massacre et qui condamne. C'est un journaliste ou un sociologue ou un n'importe quoi de causant de droite. Il y a l'acteur qui dit qu'il ne faut pas confondre l'immense majorité des musulmans qui sont gentils comme tout et qui sont les premières victimes de l'extrémisme de certains. C'est un journaliste ou un n'importe quoi de causant de gauche. Il y a Mohammed Sifaoui ou Caroline Fourest, qui disent qu'on ne doit pas laisser la critique de l'Islam à l'extrême-droite. De l'islamisme, rectifient-ils eux même, si personne ne le fait.
Il n'y a pas Houria Bouteldja, qu'on ne voit que chez un Taddéi qui a du être impressionné par la serpillère à franges que sa mère utilisait pour laver le couloir quand lui, Frédéric, n'était qu'un gentil petit fœtus innocent et galipetteur. Du coup, il fait une fixation sur le tas de chiffons effilochés dont la belle Houria s'entortille le crâne.
Il y a longtemps que je ne l'ai pas écoutée, elle. Ni lue, d'ailleurs. La cheftaine du PIR (Parti des Indigènes de la République) nous rappelle de temps en temps que quand la France sera bien islamisée, les vieux souchiens de la vieille, les blancs de blancs se feront éliminer, normal, faut pas prendre les vaillants musulmans du PIR pour des tendres colombes. " N’importe quel Blanc, le plus antiraciste des antiracistes, le moins paternaliste des paternalistes, le plus sympa des sympas, devra subir comme les autres.(1)

Toujours taper sur les musulmans, jamais sur les catholiques ou les juifs, on voit bien où vous voulez en venir, me dirait le Petit Champignacien s'il était encore là pour m'engueuler. Bon, alors, pour les juifs, ou plutôt contre, je n'ai rien en stock, je suppose qu'ils continuent à comploter en silence pour maîtriser le monde ou à ourdir des attentats en cachant bien les boucles de leurs perruques sous des keffieh usés jusqu'à la trame afin de se faire passer pour des terroristes arabes, mais je suis une grosse bûche en antisémitisme, je n'y connais rien.
En revanche, je veux bien dire du mal de la Croix. Alors que la presse française s'en fiche complètement, qui va nous faire, dans un beau souci d'information et fraternité religieuse, un article bienveillant sur le quatrième congrès du féminisme islamique (à Madrid) ?

Et qui est à ce congrès la représentante des musulmanes françaises, hein, hein ? Qui veut qu'on soit féministe en France sans sortir du champ de la charia, hein ? Qui ne veut pas que l'on s'en prenne aux barbus enturbannés, aux voiles intégraux, à la polygamie, bref à aucun versant et verset de la charia ? Miss Serpillère, voyons.
Je ne sais pas si l'on peut faire quelque chose contre la burqa en Afghanistan, les mariages de fillettes de neuf ans, les lapidations de femmes adultères et d'homosexuels quand ils se passent dans des pays lointains. Mais chez nous, sur le pas de notre porte, on peut dire non. On peut même encore le dire tranquillement, en rigolant(2), et j'espère qu'on le pourra longtemps encore, et de plus en plus nombreux, sans s'énerver.


(1) Entretien avec Houria Boutelja réalisé par Christelle Hamel et Christine Delphy, juin 2005.

(2) Molly Norris, journaliste au Seattle Weekly, USA, avait lancé “la journée Tout le monde dessine Mahomet”. Elle doit se cacher sous la protection du FBI maintenant.

Peintures sur iPhone









"Toujours à la recherche d’un nouvel «espace pictural», le peintre britannique David Hockney a troqué son chevalet et ses pinceaux, contre un logiciel graphique et un iPhone ou encore une tablette iPad, pour y réaliser ses nouvelles créations. "
«Qui aurait cru que le téléphone ramènerait le dessin ? […] Je n’aurais pas dessiné l’aurore avec seulement un crayon et une feuille de papier. C’est la luminosité de l’écran qui m’y a incité», [...]

(article du journal Libération)

mercredi 20 octobre 2010

L'élu, le webmaster et le blogueur



Soyons sérieux quelques secondes - mais vous l'êtes tout autant que moi puisque vous n'avez rien d'autre à foutre que de traîner vos souliers de satin ou vos gros sabots jusqu'ici : à présent je ne souhaite pas discuter des bienfaits et/ou des méfaits de la politique du président de la République (là-dessus, ma religion est faite, encore que tout ne soit pas à jeter aux orties), mais enfin, cet homme en charge de la magistrature suprême me semble de plus en plus inquiétant, troublé si cela convient mieux à vos options et à vos orientations. Voici le topo : il transpire à grosses gouttes très rapidement, genre Johnny Hallyday après seulement deux tubes d'un tour de chant qui n'en finit plus; il est bourré de tics nerveux; il s'emporte - et violemment, dit-on ce matin - assez facilement, et "ouvertement" d'ailleurs; il blinde son discours avec des "Moi, je" toutes les cinq secondes à l'instar de cas pathologiques très lourds; il ne se gêne guère pour insulter les citoyennes et les citoyens de ce cher et vieux pays, de manière sournoise ou dans des simulacres de face-à-face; il rêve de pendre à "un croc de boucher" (sic) un pseudo-poète, ce qui sera bientôt fait par le biais d'une justice aux ordres (et aux abois); il s'entoure de centaines de personnes en uniforme - celles-ci à bout de souffle (et de moyens) qui ne savent plus où donner de la matraque (voyez les dépressions nerveuses et les suicides dans leurs rangs) - pour visiter la moindre grotte bien que n'étant pas la moindre des grottes; et même ses disciples et ses épigones tournent les talons, ne serait-ce qu'à pas de velours (Rachida Dati, Hervé Morin, Jean François Copé à sa manière, etc, sans parler des silences assourdissants - des interrogations ? - de Jean-Louis Borloo et de Bernard Kouchner); il dirige tout, régente tout, secondé par Claude G., Henri G., Raymond S., et autres lumières que l'on dirait prisonnières d'une secte aux grilles dorées, catapultant du coup le tout penaud Premier ministre au bureau des objets trouvés et bientôt des lointains souvenirs; il "ment" effrontément tel un collégien qui viendrait d’envoyer le ballon dans la fenêtre du bureau du principal (Madame Merkel vient d’en faire les frais), etc. Bref, il faudra bien, un jour ou l’autre, qu’une pointure de stature nationale, que dis-je intergalacticale, et non pas quelque blogueur insignifiant - le Taulier, par exemple - se dévoue pour poser la question directement, sans "abstinence" ni "procuration" : le président de la République est-il de bonne constitution psychique ? Si non, est-il “malade” ? Si oui, comment le destituer d’un point de vue juridique (actuellement impossible) ? Demeure que cet homme n'en peut plus de gouverner - évidence - sans doute parce qu'il ne peut plus se gouverner, mais bon, je ne suis pas médecin, seulement un (pauvre) type doté d'yeux et d'oreilles. (Ecrivant cela, je suis très sérieux.) Christophe Borhen

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C'est pour ce billet que le blog Lettres Libres a été supprimé. Un élu local s'est plaint, et boum. L'échange de mails entre le webmaster et le blogueur est inquiétant et encourageant à la fois. Inquiétant parce qu'il suffit qu'un élu local - maire d'un patelin de cent âmes ou député de Savoie maritime, peu importe- se plaigne d'un billet qui lui déplait pour que non seulement le billet, mais un blog tout entier, passe à la trappe. Encourageant parce qu'en ces temps de chômage des jeunes on voit bien qu'il suffit d'un niveau scolaire CE1 en français parlécrit pour décrocher un job de webmaster chez Zeblog.com. Allez sur le nouveau blog de Christophe Borhen (en lien dans toutes les bonnes bloguerolles) pour lire les échanges entre lui et le webmaster en question.

lundi 18 octobre 2010

Plus jamais ça

(cliquer sur la photo pour l'agrandir, si vous en avez le courage)


Qu'on me dise que le cuisinier qui a préparé cette salade n'a pas pu travailler avant l'âge de cinquante ans parce qu'il s'occupait de ses parents infirmes, dont il n'a tiré nul héritage. Que cet homme a bénéficié des mesures d'insertion réservées aux seniors, et qu'il a caché aux formateurs qu'il était presque aveugle et trop pauvre pour s'offrir des lunettes. Que le premier jour de son premier emploi de saladiste en restauration rapide a pris effet au moment même où je passais devant cette grande brasserie provinciale (non, je ne dirai pas où, je ne suis pas une balance) et où, victime d'une petite faim à l'heure du repas, je me suis assise en terrasse et ai commandé une salade composée au thon (à moins que ce ne soit une niçoise ?)
Les haricots verts étaient juste décongelés, le thon fraichement sorti de la boite et non égoutté, la salade telle que sur la photo. Le souvenir de mes petits boulots dans la restauration m'a retenu de me plaindre au serveur. Que demander à quelqu'un qui vous amène une pareille assiette? Je n'avais pas envie qu'on me propose un autre plat dans lequel on aurait craché, ou pire encore. Ni qu'on vire de son boulot un cuisinier quasi centenaire qui a encore son chat à nourrir. C'est pourquoi les personnes qui travaillent en cuisine doivent partir en retraite à un âge raisonnable.

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jeudi 14 octobre 2010

mercredi 6 octobre 2010

Des mots bizarres


J'écoutais France-Info la semaine dernière en roulant à la tombée de la nuit. Swich, hiuuuu, faisaient les essuie-glace, pendant que la radio causait de Pétain. On aurait retrouvé et identifié une lettre de Pétain, grâce à laquelle il n'y a plus d'ambiguïté, s'il y en eût jamais. Le vieux poilu a peut-être donné sa personne à la France, de son point de vue, mais il a aussi donné beaucoup de Juifs aux nazis et avant même que ceux-ci ne le lui demandent. C'est ce que racontait la voix dans la radio, hein, moi je ne suis pas une spécialiste de Pétain. Il me semble que cette voix était celle d'Arno Klarsfeld, mais je ne vérifie pas. En tout cas, la voix parlait de Pétain en l'appelant "ce garçon". Ce garçon, Pétain ! On dit de plus en plus garçon pour désigner des hommes. J'y vois une connotation homosexuelle si on parle de garçons de plus de treize ans, mais je dois me tromper. Il y a eu l'histoire des garçons de Frédéric Mitterrand. On lui reprochait de coucher avec des adolescents, quand il décrivait ses quêtes de garçons dans son livre autobiographique. Il s'en défendit. Un garçon pouvait être un adulte de quarante ans, c'était juste une façon de nommer les hommes, ses amis et ses amants.
Pétain, un garçon... Puis la voix a dit "héros de Verdun", et j'ai pensé à autre chose, au mot héros. Je le vois de moins en moins écrit héros avec un s, et ça m'agace. Même dans les journaux, même chez les collaborateurs de Causeur dans leurs sous-titres de billet. Héro comme homo, hétéro. Bizarre.

jeudi 30 septembre 2010

La Cité du mâle, suite et fin

Je l'ai regardé hier soir: bof bof.

L'affaire autour de ce documentaire est plus intéressante que le documentaire lui-même.

Le commentaire en voix off , théâtral et simpliste, pêche par l'absence d'analyse. La juxtaposition des interviews donne dans le style "plongée dans l'horreur".
Je verrais bien une utilisation pédagogique à ce document. On y entend des déclarations d'adolescents ou de jeunes hommes à la limite du handicap intellectuel, qu'il faut parfois sous-titrer pour rendre intelligibles.
Non, le reportage n'est pas en soi caricatural puisque ces personnes existent vraiment. Même s'il y a eu découpage et montage à la hache, ça ne change pas grand chose. Les filles qui défendent et justifient la situation ne sont pas mieux, hélas.
Oui, ce film est à regarder avec des adolescents qui copient les attitudes style rappeur bestial. On peut leur dire "vraiment, tu veux ressembler à ça ? à ces abrutis, à ces pauvres types qui se croient des hommes forts, qui ne savent pas parler, qui n'ont même pas honte d'étaler leur connerie et de montrer comme leur cerveau est vide sous leur casquette de marque ? Tu crois qu'on peut inspirer le respect ainsi ? Mais regarde, ils font pitié, les pauvres."

mercredi 29 septembre 2010

La cité du mâle sur Arte ce soir, à 21h 35


On passe la cité du mâle sur Arte ce soir, à 21h 35.
Des visages ont été floutés (ceux des personnes dont les vidéos tournent sur le Net depuis un mois ?) et il y aura des bips à la place des injures (ha ha ha.) Il y aura un débat après.
Je ne crois pas qu'on apprendra grand chose qu'on ne sache déjà sur la courtoisie des rapports hommes-femmes chez les djeunes de nos banlieues, terres de contraste.

Un autre documentaire filmé en banlieue, est passé entre temps. Parlons de l'Islam de John Paul Lepers.
J'ai bien aimé ce film de Lepers, qui part en naïf bienveillant avec l'idée de nous montrer que les musulmans modérés sont sympas et n'aiment pas davantage les intégristes que tout bon républicain qui se respecte. Sauf que pour faire dire aux modérés qu'il a rencontrés, bien gentils, bien aimables, que la lapidation c'est pas cool et que la charia, même pas dans tes fantasmes, eh bien c'est raté.
La journaliste enquêtrice de "la cité du mâle" a réussi à en faire reporter la diffusion une première fois, par crainte de représailles personnelles. Le découpage final ne la satisfaisait pas non plus, trop partial, trop à charge. Le reportage de Lepers est bien plus inquiétant que n'importe quel montage mettant en scène des brutes analphabètes captées entre deux garde-à-vue pour viol ou violences domestiques. Et à lui aussi on a demandé de couper des scènes, des dialogues, mais il ne l'a pas fait.

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Le reportage de J.P.Lepers est en intégralité, ici.

mardi 28 septembre 2010

Sans le latin, sans le latin


Tiens, il y a longtemps que je n'ai pas tapé sur l'Eglise Catholique. C'est vrai, quoi. On n'arrête pas avec l'islam par ci, l'islam par là, et sous couvert de défense de laïcité ou de féminisme, on verse dans le racisme de plus en plus décomplexé. Pas dangereux, l'intégrisme catholique ? Oh, que si ! D'autant plus dangereux qu'il cache bien son jeu sournois et patelin, et qu'il jouit de la complicité des media traditionnels et bien-pensants.

Il est extrêmement rare qu'on nous montre à la télévision des reportages objectifs. Ce que je vais vous raconter n'a fait l'objet d'aucun débat à Mots Croisés ou Cdans l'air, et pour cause.
L'école publique primaire de Marigny-sur-Nièvre, en Corrèze atlantique, offre aux enfants de la commune des cours de latin et de culture chrétienne, dispensés par des professeurs vaticanais. Vaticanais ? Oui, du Vatican.
Le maire UMP de Marigny sur Nièvre, Pierre Dubois, met ici en application une idée qui avait été lancée par le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, Jean-François Copé - même si Copé ne semblait prôner l’enseignement du latin et de la culture chrétienne qu’au collège et au lycée, pas à l’école élémentaire.

Il faut savoir que Marigny sur Nièvre est une ville de vieux. Il ne reste que 168 enfants, dont cinq seulement sont d'origine étrangère, dans ce bourg qui comptait plus de mille scolaires il y a trente ans à peine. Le niveau scolaire est faible et les élèves s'expriment le plus souvent dans leur patois natal, d'où leurs difficultés dans la maîtrise du français, mais la tradition catholique est vivace et très fortement ancrée chez eux. "Les cours de latin et de culture catholique sont un moyen de conforter les enfants dans une partie de leur culture d'origine et de travailler sur leurs racines", affirme le directeur de l'école.
Trois familles se sont constituées en Comité de Défense de la Laïcité, et accusent la mairie et l'école de clairement tourner le dos au vivre ensemble. Tient-on compte des élèves qui ne sont pas catholiques? objectent-elles ? Il y en a peu, réplique le maire, et les parents ont eu un papier à signer à la rentrée, ces cours sont facultatifs. Pourquoi enseigner le latin au Marignynais qui parlent le corrézoniévrain, et pas leur patois, alors ? Parce que le latin est la langue de la Bible, voyons, qui réunit les corrézoniévrois avec les bretonnants, les occitans, les alsaciens. Pourquoi des professeurs étrangers alors qu'il ne manque pas de vacataires français qui attendent un poste? Ne fait-on pas confiance aux enseignants français pour enseigner à nos enfants le latin dans nos écoles?
Le silence gêné du maire et du directeur d'école est éloquent. Cette histoire de latin ne trompe personne, c'est une religion, et quelle religion! que l'on veut imposer.

On se demande ce qui se passerait si une école publique française invitait des professeurs algériens à donner des cours de culture et de langue arabe à l'école primaire. Qu'en penseraient les parents de petits Chinois, ou même les parents français ? Comme ce serait impossible, inutile d'imaginer une situation aussi caricaturale pour nourrir les fantasmes racistes, bien assez gras comme ça.

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lundi 27 septembre 2010

Je m'auto-censure


Ma petite voisine, qui est en classe de première dans un lycée professionnel, est venue me voir hier soir pour que je l'aide à comprendre les questions d'un devoir de français qu'elle avait à rendre pour aujourd'hui. C'est une adolescente -enfin, une jeune adulte puisqu'elle a dix-huit ans- tout à fait fréquentable, assez sérieuse et travailleuse pour chercher un mot dans le dictionnaire, pour apprendre ses leçons et lire et relire trois fois des questions incompréhensibles avant d'aller taper chez ses voisins.
J'ai photocopié la feuille de questions et consignes que le professeur lui avait donnée pour pouvoir écrire dessus deux ou trois définitions, et j'ai demandé à la charmante enfant ce qu'elle pensait de son professeur. Rien, sauf qu'il s'énerve trop facilement.
Après son départ, je me suis dit tiens, en voilà un sujet de billet qu'il est beau. Juste la photo, sur l'air de "je ne sais pas si le niveau monte chez les élèves, mais il est au dessous de la mer pour les profs". En dix lignes, trois fautes de grammaire, des erreurs de syntaxe, mauvaise utilisation de l'interrogatif, de la négation, faute de vocabulaire, bref un texte, de la part du professeur, qui aurait été souligné de rouge par d'autres professeurs corrigeant des copies de classe de cinquième.

J'ai donc fait un billet avec la photo du texte, et Malavita a aussitôt laissé le commentaire suivant:

"Combien d'enseignants de ce lycée professionnel connaissent votre blog ?
Parmi eux, combien sont à même de vous identifier ?
Enfin, quelle proportion de ceux-ci serait susceptible d'engager des poursuites judiciaires et sous quel prétexte ?"

Du coup, j'ai eu la trouille et, en plus, pas envie de montrer au monde entier qui lit assidument mon blog ce qui n'était peut-être qu'un moment de défaillance de la part d'un enseignant ivre mort, ou d'un prof humaniste qui donne moyennant rétribution ses cours et ses devoirs à préparer à la famille de Roms bulgares qui campe derrière la gare, pour les entraîner au maniement de la langue française.

jeudi 23 septembre 2010

Tu ne blasphèmeras pas



" L’Union Européenne n’a aucune autorité morale qui lui donne le droit de faire la leçon à qui que ce soit. L’Union permet tous les jours des pratiques attentatoires à la liberté de conscience et d’expression sur tout son territoire. Je n’évoque pas de nouveau son refus de rendre obligatoire le droit à l’avortement dans tous les pays de l’Union qui est pourtant une liberté fondamentale de la personne humaine de sexe féminin. Ce fait est connu à présent. Un autre tout aussi grave est à connaitre qui participe de la bonne conscience à géométrie variable de cette institution qui, soi disant, nous protègerait. [...] Savez-vous que l’Union européenne n’interdit pas la punition du « blasphème » ? De nombreux pays en Europe le condamnent donc: c'est le cas du code pénal allemand et du code pénal autrichien. Au Danemark aussi l’article 140 du code pénal prévoit une peine de détention pour celui qui, publiquement, ridiculise ou insulte le dogme ou le culte d’une communauté religieuse. En Finlande, l’article 1er du code pénal punit de réclusion quiconque « aura publiquement blasphémé Dieu ». Des dispositions de même nature se retrouvent dans la législation pénale grecque, italienne, néerlandaise, suédoise ou norvégienne. A présent, les Pays Bas vont ôter de leur arsenal pénal un article qui punissait le blasphème. Mais il va être remplacé par une disposition qui condamne la discrimination, les “insultes graves” et les propos “inutilement blessants” à l’égard des individus, sur la base de “leur race, leur orientation sexuelle et leur religion”. Lier la lutte contre le blasphème à celui contre le racisme est habile. Mais le confondre avec la lutte contre l’homophobie est, par contre, antinomique. Cet obscurantisme progresse au lieu de reculer à mesure que dure notre chère Europe qui protège. Ainsi désormais, en Irlande, critiquer une religion pourra être puni d'une amende de 25000 euros. En effet, la loi sur la diffamation est entrée en vigueur ce 1er janvier 2010. Son article 36 crée le délit de blasphème. La loi s'applique à toutes les religions, pas seulement au catholicisme dominant en Irlande. Les militants laïcs irlandais ont mis en avant le ridicule de la notion même de blasphème puisque les représentants de chaque monothéisme sont blasphématoires aux yeux des représentants des autres. Le personnage de Jésus lui-même, dans l'évangile selon Jean, profère des attaques contre le judaïsme. L’évangile indique qu’il est d’ailleurs justement condamné pour blasphème par les autorités religieuses de Jérusalem. Il y a un caractère impraticable de la répression du blasphème du moment où la liberté de conscience est reconnue dans une société. Si l’on devait écouter les églises, Benoît XVI n’aurait-il pas dû être poursuivi et condamné quand en en 2006, déjà pape, il avait cité un empereur byzantin, selon lequel Mahomet n'avait apporté que « du mauvais et de l'inhumain » ? C’est en effet blasphématoire pour les musulmans.[...]"

C'est de Jean-Luc Mélenchon, sur son blog.


En France, il n'y a pas de blasphème. Par contre, l’article 26 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse dit que L'offense au Président de la République par l'un des moyens énoncés dans l'article 23 est punie d'une amende de 45 000 euros. Il faudrait prévenir les Français qui vont en Irlande, et les Irlandais qui viennent en France, de remplir leur porte-monnaie ou de retenir leur langue. Pour ceux qui s'exercent à l'antisarkozisme injurieux, toutefois, pas d'affolement. La dernière fois que notre cher président a porté plainte pour mots de travers l'insulteur a été condamné à verser trente euros.

Ha ha ha. Je me demande si ça vaut aussi pour les trente millions de dieux indiens. J'imagine au pub l'Irlandais qui traite les dieux indiens de minables connards, et l'indien qui agonit d'injures tout le panthéon celtique en retour. Le Juge a intérêt a prévoir des piles de rechange pour sa calculette. Il n'y a pas un dieu, un seul, même petit, même inconnu, qui aurait dit ou fait dire par son prophète "je suis venu vous apporter l'humour"?


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crédit images: bouzou.files.wordpress.com





lundi 20 septembre 2010

Oh, oui, fais-moi un petit poème...



C'est le vide-greniers, la braderie.



Il y a des vieux journaux, des vieux vêtements,



un vieux fusil,


un chien fatigué,


une peluche triste,


et un écrivain public qui vous fait un poème en une minute, pour huit euros.




dimanche 19 septembre 2010

Patrimoine bloguesque






C'est la semaine du patrimoine.

Quel est le plus vieux blog encore encore en ativité que vous connaissiez ?
Le plus ancien des francophones serait celui-ci, qui date de 1999.
Qui dit mieux ?

mardi 14 septembre 2010

Irène Delse, Céleste, et les autres 11 septembre




Il n'aura échappé à personne qu'un pasteur américain a promis de brûler des corans le 11 septembre pour protester contre la construction d'une mosquée sur les lieux du plus bel attentat islamiste. La presse et la télé s'enflamment, la blogosphère s'émeut et relaie, relaie à n'en plus finir sur l' air de "ce connard de pasteur est vraiment un connard, mais au joyeux royaume d'islamie, on lapide, on pend et on égorge, même si on ne brûle pas les Bibles". Toute la blogosphère ? Non, il ya chez nous un petit village d'irréductibles par qui l'islamophobie ne passera pas.

Le collectif Ruminances titre: Du terrorisme islamiste au terrorisme intellectuel
Le 11 septembre eut pour effet de déclencher les guerres américaines en Afghanistan et en Irak,[...] est devenu dans la presse et la classe politique un tabou majeur. (Les choses ne se sont pas passées comme vous le croyez, la preuve c'est qu'on essaie de faire taire ceux qui contestent ce que vous avez pu voir à la télévision, c'est comme pour la guerre en Algérie, comme pour l'assassinat de JFK, etc)
Nombreux commentaires des Ruminants qui rebondissent sur la théorie du complot et se racontent leur guerre d'Algérie en tant que héros de la résistance anticolonialiste ou pacifique, je ne sais plus, je n'ai pas tout lu. Je n'ai pas tout lu, mais je me doute qu'ils auront fini par rendre l'infect nabot, sa grande asperge botoxée, son ministre rouquin nazi et tous les blogs réactionnaires de la soi-disant tragédie du soi-disant 11 septembre dans les soi-disant Etats soi-disant unis responsables et coupables de l'écran de fumée qu'on continue à alimenter pour nous distraire de l'affaire Bettanwoerth et du vrai problème des retraites des chômeurs.

Philippe Méoule -Quand la connerie rattrape l'intolérance (ou réciproquement). -nous prédit d'autres 11 septembre provoqués par la bêtise des islamophobes: Avec des initiatives comme celles-là, (il parle du pasteur qui voulait brûler les corans) on ne devra pas s'étonner que les barbus reprennent de la vigueur et fassent péter nos avions et nos métros... Merci Pasteur Jones, plus con que toi, on meurt ! De ta part, on aurait préféré un prêche sur la paix, la tolérance et la réconciliation concernant la Bible, la Torah et le Coran... Tant qu'il y aura des mecs comme toi...!. (ah, oui, prêchez la paix et la tolérance à Al Qaida, ça va marcher, pour sûr, et c'est de la faute des pasteurs qui brûlent les corans si l'islam dérape un peu, bien entendu)
Trois commentateurs sont venus rendre visite à Philippe Méoule et un commentaire est excellent:
Le ven 10 sep 10, par Sylvia Mackert
Voici ce que dit la Bible et un pasteur aurait dû le savoir :
Matthieu 5:44 Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent.

Chez Céleste, - D'un 11 septembre à l'autre - nous avons la description de l'horreur en quelques lignes, puis:" La peur venait de faire une entrée fracassante dans le paysage médiatique. Depuis cette date fatidique, les mesures de sécurité se sont amplifiées de manière hallucinante et on nous manipule sans cesse afin de nous rendre craintifs et dociles comme des agneaux, prêts à l’abattoir." Enfin "à qui profite le crime" ?

Oui, tiens, réfléchissons un peu à qui profite le crime?
Certainement pas aux musulmans qui sont aujourd’hui victimes d’une infecte vague islamophobe. [...]les sous-sols de certains pays recèlent d’énormes quantités de ressources énergétiques indispensables à la survie de l’économie néolibérale. Alors la peur comme arme de soumission et quelques hochets pour distraire l’attention. Ceci pourrait bien expliquer cela!

Suivent les rappels d'autres évènements et pour conclure: 2001-2009 neuf années durant lesquelles le capitalisme effréné a montré son vrai visage. (Son visage était faux avant?)
Deux commentateurs autres que Céleste à ce jour sur ce blog, espèrent la renaissance d'un monde nouveau.

Irène Delse - Ces autres «11 septembre» qui ont marqué l’histoire - évoque les 11 septembre sur un ton guilleret, circulez il n'y a rien à voir.
"il y a le 11 septembre 1962, quand les Beatles, qui n’étaient pas encore les Fab Four, ont finalisé leur premier single!"
Merci, on a failli passer à coté. Banalisons, bon sang, ce n'est qu'un petit attentat parmi tant d'autre, un évènement comme on en voit dans le journal comme on en lit le soir chez soi. Dans la même veine, les familles des militants communistes tués à Charonne en février 62 ne doivent pas oublier qu'il y a d'autres février 1962, celui de Johnny qui sortait "Retiens la nuit"

Célébrons aussi , insiste Irène "Celui de 1973, au Chili début d’une sinistre dictature — qui eut l’intéressante distinction d’être courtisée aussi bien par Margaret Thatcher que par Mère Térésa: ah, les «étranges compagnons de lit» qu’engendre la politique…" (ne nous trompons pas d'ennemi et traquons partout la bête chrétienne ou plutôt toutes les religions se valent, n'en stigmatisons aucune sous aucun prétexte que ce soit, et n'écrivons pas une phrase sur les dangers de l'islam sans contrebalançage immédiat, mais quand même traquons surtout les chrétiens de chez nous, ce sont les pires)
Deux commentaires sous ce billet, dont un de l'auteurE. Irène Delse, se plaint souvent de n'avoir pas de troll bien frétillant à se mettre sous la dent. Faites un effort, vous qui passez par là.

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lundi 13 septembre 2010

Lili et Léo sauvent la planète Terre




Cherchez dans Google "déchets école primaire". Le nombre d'écoles qui invitent les parents à visiter l'exposition du Ce1 de Jacques Prévert ou Jules Ferry sur le thème des déchets est proprement hallucinant. Je viens d'en visiter une, dans la salle d'une mairie "partenaire de projet".
L'instituteur a obtenu le label eco-ecole.
On voit que les élèves y ont passé beaucoup d'heures. Tableaux, graphiques, collages, bricolages. Pas besoin d'expliquer que ce projet a phagocyté le temps d'expression écrite, d'art plastique, de sciences, à son seul profit. Sauvons la planète de la pollution, lit-on sur les dessins d'enfants. Ne tuez pas notre Terre. La Terre est malade, il faut la soigner. Apprenons les bons gestes, c'est l'affaire de tous.
Je n'ai pas vu "éduquons nos ignorants de parents ", mais il y a un peu de ça qui ressort des textes et des BD enfantines. "je construis un composteur pour mettre sur le balcon avec l'aide de papa" "même Mamie utilise la douche solaire dans le jardin", jusqu'à un énigmatique "Nous faisons une fête des déchets dans notre immeuble pour les voisins qui n'ont pas d'enfants ".

Les émissions de télévision se joignent à la sensibilisation et l'amplifient. Tu sais, petit garçon, qu'il n'y aura bientôt plus de pétrole ? Alors toi aussi sauve la Terre et prends ton vélo pour aller à l'école. Tu sais, petite fille, qu'on pourrait nourrir dix familles avec les céréales qu'a englouti le boeuf dont tu manges le steak ? Alors toi aussi sauve la Terre en expliquant à maman que tu préfères le riz du commerce équitable et les carottes du maraîcher bio du coin.
On veut fabriquer des citoyens responsables, soi-disant. On fabrique surtout de l'angoisse. On suggère aux enfants qu'ils ont un pouvoir présent, là, maintenant, pour sauver la Terre d'un désastre dont sont responsables leurs parents, les adultes inconstants qui n'ont œuvré que pour le malheur, qui font des guerres, coupent les arbres et tuent les baleines. On oublie que les enfants sont petits, qu'ils ont une petite tête, qu'ils n'ont pas demandé à naître et qu'on doit les rendre heureux. Le traitement des déchets, c'est un problème d'adultes. Les parents doivent apprendre aux enfants à ne pas jeter les papiers par terre, à ne pas gaspiller ce qu'on leur offre, de la nourriture au papier à dessin, à utiliser la bonne poubelle, en expliquant le pourquoi de la chose en fonction de leur âge. Nous ne devrions pas demander à nos enfants de porter le poids de nos préoccupations et de nos péchés écologiques.

Si mon marmot m'explique doctement que je ne dois pas aller au village en voiture pour acheter le pain, alors que j'ai un vélo et qu'un kilomètre de pédalage me fera bouger, brûlera mon cholestérol, économisera le pétrole pour lui quand il sera grand et ne lui mettra pas la honte d'avoir un parent indigne, soit je l'envoie lui-même en vélo même s'il fait nuit , qu'il gèle ou qu'il pleut de la neige fondue, soit je vais déverser cent kilos de déchets non triés devant la porte de l'institutrice.

Je dis ça, mais bon, je ne le ferai pas. Le pouvoir de la maîtresse est grand, et du coup, c'est moi qui fais le pain. Pas encore dans un four solaire, mais je sens que ça ne va pas traîner, si je ne veux pas courir le risque d'une dénonciation citoyenne de la part des jeunesses écologiennes.

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mercredi 8 septembre 2010

Une ligne de silence


Ah, je n'aime pas les oraisons funèbres...
Le Petit Champignacien a pris congé, il a eu un accident cérébral qui lui a abimé la mémoire.
Je l'aimais bien, c'était un de mes chiants fâcheux préférés. Nous nous sommes vraiment très bien engueulés.
Il faudrait être avec les autres comme s'ils allaient mourir demain. Quand je pense que sa dernière contribution chez moi, c'était, en guise de protestation, une ligne blanche, une ligne de silence.

Son blog est une œuvre.

Baisers




samedi 4 septembre 2010

De l'eau dans le vin de messe




Un professeur de collège catholique dont le prénom était Vincent en juin revient à la rentrée dans le même établissement, mais il s'appelle maintenant Martine.
L'article de Ouest-France insiste sur le contexte de la chose:
Les élèves ont également été informés par une équipe conduite par le psychologue de la direction diocésaine, et une cellule de veille a été mise en place afin de répondre à toutes les questions que ce changement d’identité ne manquera de poser. « C’est une décision collégiale et préparée, nous avons fait le pari de la transparence, du dialogue et de l’accompagnement, en privilégiant le respect de la personne, de toutes les personnes ». Selon la présidente des parents d’élèves, le courrier a été bien reçu par les parents.

Il y avait une cellule de veille et un psychologue de la direction diocésaine, ouf alors.

L'enseignement catholique a bien changé. C'était qu début des années 70 que Gilles Servat chantait:

Y avait une institutrice
A Sainte-Anne de Quimperlé
Qui, n'y voyant pas malice,
Epousa un divorcé

Vive les culs-bénits, ma mère
Vive les culs-bénits

Elle fut mise à la porte
Sans aucune hésitation
Faut pas de gens de cette sorte
Dans une bonne institution ...

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jeudi 2 septembre 2010

La cité du mâle




L
e documentaire "la cité du mâle" qui devait passer dans le Théma d'Arte a été déprogrammé au dernier moment.
On peut en voir des extraits sur le site de Rue 89.


Libération a publié un article, mais a décidé de ne pas ouvrir cet article aux commentaires.

Les blogdegauche que je connais n'ont pas publié de billets sur ce sujet. Ils ne se laissent pas prendre au piège de ce qui profite à l'extrême-droite, ah non!

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lundi 30 août 2010

Ma mère est vendeuse


Deux petites filles, cinq ou six ans, qui discutent dans le rayon cartables du supermarché :
- J'suis pas y allée en vacances pasque mon père y vient de trouver du boulot alors on pouvait pas partir. Ma mère elle s'en fiche elle travaille pas. Et ta mère ?
- Ma mère elle est vendeuse à Leclerc mais au rayon bijoux.

samedi 21 août 2010

Modérément pour la lapidation


La femme adultère qui devait être lapidée ne le sera plus. Il y en a d'autres qui attendent leur tour dans des prisons lointaines.

Ah, quelle tragique, antique, mauvaise interprétation de l'islam lit-on et entend-on ci et là.

Tout le monde chez nous condamne cet acte barbare. Et puis après on ajoute que les vrais musulmans sont les premières victimes des islamistes, et qu'il ne faut pas confondre. Pas d'amalgame, surtout.

Je ne confonds pas, je n'amalgame pas. Il y a des pays musulmans moins stricts que d'autres dans l'application de la charia. Au Maroc, par exemple, l'adultère n'est puni que d'un à deux ans de prison (code pénal marocain articles 491 et 492).
En France l'adultère n'est plus un délit seulement depuis 1975.

Il y a des imams, des responsables religieux musulmans qui réprouvent la lapidation. Pas beaucoup, mais il y en a.

Il y en a chez nous ?

Non. Pas un.

Aucun imam de grande mosquée n'a dit un mot sur ces lapidations. En tout cas, moi je n'en ai entendu aucun ni à la radio, ni à la télévision, ni lu aucun dans la presse. Cherchez, googolez, je me trompe peut-être.

Islam de France, islam modéré ?

Quand il y a une polémique au sujet du voile à l'école, des prières dans la rue, d'un fondamentaliste polygame, de la burqa, il y a toujours au moins un imam modéré qui vient donner son point de vue modéré, toujours modérément le même: ne montons pas en épingle un fait divers et ne légiférons pas, ne réprimons pas surtout, sinon il y a un risque important de stigmatisation de la communauté musulmane française. Les imams modérés causent bien dans le poste et dans la presse quand ils en ont envie.

Là, pour la lapidation, pfuit! Pas un ! Pas un seul !


Dites moi que je me trompe, envoyez-moi des liens.

...

dimanche 15 août 2010

Le rap, yen a du bon.





À Paris 8 il était maître de conf'
Dans les manifs il y allait à donf
Contre un CRS armé d'un tonfa
Au corps à corps un jour il triompha.

Mais son nez cassé fait maintenant qu'il ronfle
Sa p'tite amie lassée hurlait vraiment ça m' gonfle.

Si ça continue j' retourne à Honfleur
Chez ma mère au moins ça s'ra non-fumeur

Malavita

Bon ramadan


Quand on le regarde de l'extérieur, qu'est-ce que c'est, le ramadan ? Un rite alimentaire qui dure un mois, avec, deux mois après, la grande fête de l'égorgement. On ne peut pas contester la spiritualité de l'affaire,on ne peut pas lutter contre l'égorgement des animaux qui doivent mourir en souffrant, tournés vers la Mecque pendant qu'un type dit la prière ad hoc et que l'impôt perçu sert à financer les mosquées où l'on assure qu'il faut pourchasser les homosexuels et voiler ses femmes, ce serait de l'islamophobie primaire, quelle horreur.
Positivons. Au Kenya, les musulmans admettent comme halal la viande d'animaux dont la mort a été adoucie par une éléctronarcose préalable. Au Kenya, hein, pas chez nous, plus grand pays musulman d'Europe.

Cette année, au moins, le ramadan se déroule principalement pendant les vacances scolaires. Les professeurs doivent être contents, il y aura moins de collégiens qui se feront taper dans la cour pour avoir chipé un bout de pain à la cantine, et passée la semaine de la rentrée, tout le monde sera repu et en pleine forme pour étudier dans la paix d'Allah.

Souhaitons un bon ramadan, donc, à nos frères et sœurs et concitoyens musulmans, pleins de paix et d'amour, en quête de spiritualité, n'en doutons pas. (Rajuste un peu ton hijab, ma chérie, tu as un cheveu qui dépasse, et serre celui de nos filles qui, à sept et huit ans, pourraient donner des idées lubriques à de bons croyants, les mener sur le chemin de l'enfer et nous faire mal voir dans tout le quartier.)
Bon ramadan aux vaches, aux moutons qu'on égorge à l'ancienne, au grand mépris de toute protection animale, des réglementations,(ha ha ha, la réglementation européenne qui pourfend le camembert au lait cru mais autorise l'égorgement sans étourdissement préalable, c'est beau!), au mépris consentant et sans regret de nos progrès de civilisation.

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vendredi 6 août 2010

Pauvres livres


J'ai acheté un carton de livres chez un bouquiniste, l'année dernière. Parmi de vieux Série Noire, SF ou Gallimard déchirés des années cinquante, se trouvait Martin Eden. L'envie m'a pris de le relire; sur la page de garde il y avait, écrit d'une belle écriture fine et douce:
à mon fils chéri pour son seizième anniversaire
amour de sa mère.
Le livre n'avait pas été ouvert. En cherchant un passage que j'avais aimé, j'ai fait tomber un billet de cent francs, un vieux billet. J'ai voulu prendre la page en photo puis j'ai posé l'appareil. Pauvre mère inconnue, je ne vais pas exhiber ses mots d'amour sur un blog.
Je ne connais pas de pensée plus triste, vos enfants vendent les livres que vous leur avez offerts, vous mourez et vos livres se retrouvent au vieux marché, ou chez le bouquiniste.

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mercredi 4 août 2010

Stigmatisons les plages



Dans le billet précédent, mes commentateurs et moi déplorions le peu de proximité de la police de proximité.
Andouilles que nous sommes, de nous plaindre en été que les gendarmes ne sont pas dans leurs gendarmeries...
Où sont-ils alors ? Ils sont sur les côtes. Ils sont sur les rochers pour maintenir l'ordre balnéaire. Je suis allée à la plage plusieurs fois depuis le début de l'été, en Bretagne, et je n'en ai pas vu. Soit les gendarmes se confondent bien avec l'environnement dans leur petit maillot de bain couleur de sable ou de goémons, soit il ne sont pas sur les plages bretonnes, sauf ceux qui, jumelles sur le nez, guettent les imprudents à l'ombre de leurs petites guérites de sauveteurs en mer.
J'ai lu cet article à propos de la plage des Catalans de Marseille, celle qu'il ne faut pas stigmatiser, grâce à un billet de Nicolas. J'ai pensé d'abord que l'idée même de stigmatiser une plage était nunuche. Il y a longue lurette que ce mot stigmatiser à toutes les sauces me fait ricaner méchamment, et je stigmatise sans hésitation ceux qui l'emploient, tant je devine la suite du discours qui va s'égréner avec autant d'originalité, d'improvisation et d'opinions personnelles que ces cartes perforées qu'on met sur le rouleau d'un orgue de barbarie.
C'est une histoire d'agression sexuelle entre mineurs. Deux garçons ont immobilisé une baigneuse, et lui ont fait des choses dont elle n'avait pas envie du tout." "Ca aurait pu se passer n'importe où, il ne faut pas stigmatiser la plage des Catalans", a réagi auprès de l'AFP Patrick Menucci, maire PS du 1er secteur de Marseille dont la plage des Catalans dépend." Nicolas cite aussi cet extrait du même article que je commente en ce moment, et que je n'avais pas lu en entier, m'arrêtant sur la bêtise de l'expression. Je pense à mes grandes plages bretonnes, aux moutonnements de dunes, aux bois de pins qui les prolongent. Chaque été, il y a au moins une fille qui se fait violer, un enfant qui se fait aborder par un gentil monsieur tout nu, un dormeur qui se fait voler son sac avec son Nikon dedans.
"Le maire de secteur a précisé que 19 médiateurs de l'Afpa (association nationale pour la formation professionnelle des adultes) qui terminent leur stage de sécurité-médiation, sillonnent depuis deux ans, sept jours sur sept de 12H à 20H, les zones de rochers non surveillées par la police.

"Le dispositif plage est énorme. Nous avons une réunion de travail tous les vendredis après-midi (..) avec la police nationale, la police municipale, les médiateurs de la mairie de secteur et de la mairie", a-t-il détaillé."

Quand je pense au tintouin que font certains pour s'opposer à la vidéo surveillance d'un hall d'immeuble où l'on désire chasser les dealers, je me demande pourquoi personne ne réagit pour critiquer cette extraordinaire présence policière: "des zones de rochers non surveillées par la police arpentées constamment par des médiateurs de la sécurité". On se croirait dans un pays en guerre, en pleine zone de conflit. Et il ne faut pas stigmatiser cette plage pleine de flics et médiateurs de la sécurité ! Médiateur de la sécurité, c'est le nouveau nom pour Vigile? Ah, ça donne envie d'aller se baigner, tiens! Il se rend compte de ce qu'il dit, ce maire PS ?
Soit cette armada de flics et vigiles pour protéger les baigneurs est inutile, et on peut se demander pourquoi ce maire de Marseille dilapide l'argent public et donne une piètre image de sa cité en laissant entendre qu'on entre là dans une zone dangereuse, soit l'hyperprésence policière est justifiée sur cette plage, qui mérite alors pleinement sa stigmatisation.

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Illustration: la pointe de Penvins avant-hier
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