Chaque jour il y a des attentats et des assassinats islamistes dans le monde. On parle d'êtres inhumains et barbares..
On frissonne aux égorgements d'otages occidentaux (car ils sont bel et bien égorgés, leur tête n'est pas décollée d'un coup de sabre), on frissonne ensemble, devant le poste. La mort d'un de ces journalistes ou pèlerins de l'humanitaire est un nouvel épisode de la nouvelle série criminelle. La mise en scène de l’événement participe aussi de la barbarie.
On écoute les déclarations des politiques, on communie en se réjouissant d'être hors d'atteinte, puis on craint de ne plus être hors d'atteinte. Et si c'était mon enfant qui explosait, qui fuyait, étouffé, aveuglé, qui mourait en m'appelant, dans la gare, à l'école, dans l'avion ?.
Pendant que nous pleurons et célébrons la mort de nos pairs, d'autres hommes périssent de la même façon, et pire encore. La mort de chaque enfant égorgé, éventré, jeté contre les murs de la maison où il dormait est presque indicible, inimaginable, et pourtant elle a été, elle survient encore, tous les jours. En Algérie*, pour ne prendre que cet exemple, il y a eu des centaines de milliers d'êtres humains tués ainsi dans les années 90. Pas quelques dizaines de victimes de quelques dizaines de fous sectaires, pas des otages, mais des centaines de milliers de personnes ordinaires. Des islamistes allaient dans les maisons la nuit et s'en donnaient à cœur joie.
C'est oublié, déjà, au point qu'on ne veut plus appeler "islamistes" les nouveaux assassins ? Oubliée diplomatiquement l'islamisation de l'Afrique de l'Ouest en moins de trente ans, à grands coups de machette ? Notre indignation vibre au tempo de scénarios bien huilés, simplistes, écrits d'avance. Des chrétiens d'Orient sont morts hier, par centaines, des enfants africains aussi, maintenant et demain encore, et chacune de ces morts vaut celle des otages occidentaux. Sauf pour le grand dieu de l'audiovisuel, ses prêtres et ses fidèles las...
Histoire de se rafraichir la mémoire:
*"Au cours du mois d'avril,
l'Algérie subit des massacres d'une brutalité et d'une ampleur sans
précédent (voir le massacre de Thalit) ; d'autres massacres avaient été
commis au cours du conflit, mais toujours à une échelle nettement
moindre. Visant particulièrement les villages ou les banlieues sans
distinction d'âge et de sexe des victimes, les partisans du GIA tuèrent
des dizaines, et parfois même des centaines, de civils à la fois. Ces
massacres se poursuivirent jusqu'à la fin 1998, modifiant notablement la
situation politique. Le sud et l'est d'Alger, qui avait voté pour le
FIS en 1991, furent particulièrement frappés ; les massacres de Rais et
de Bentalha choquèrent en particulier les observateurs internationaux.
Des
femmes enceintes furent éventrées et découpées en tranches, des enfants
furent taillés en morceaux ou jetés contre des murs, les membres des
hommes furent coupés, dans leur retraite les attaquants enlevèrent des
jeunes femmes pour en faire des esclaves sexuelles. (Nesroulla Nesroullah Yous & Salima Mellah « Qui a tué à Bentalha ? » ). Depuis
sa création, le GIA était concentré dans les secteurs urbains,
préconisait et appliquait le massacre, quiconque soutenait le pouvoir, y
compris les employés de l'État comme les professeurs et les
fonctionnaires. Il assassina des journalistes et des intellectuels
(comme Tahar Djaout), disant que « Les journalistes qui combattent
l'islamisme par la plume périront par la lame ».
Il intensifia ses attaques en visant les civils qui refusèrent de
respecter ses interdictions, puis il commença à massacrer des étrangers,
fixant un ultimatum d'un mois avant leur départ « n'importe qui
dépassera le délai d'un mois sera responsable de sa mort ». Après
quelques massacres remarquables, pratiquement tous les étrangers
quittèrent le pays »" (
Wikipedia)