mardi 18 décembre 2012

Réfléchir, discuter

CC a écrit un billet  qui s'intitule  Pourquoi nous n'aurons pas d'enfants sans la loi sous lequel il y a un commentaire intéressant de Lady Apolline :

C'est bien en effet, sous l'angle du secret sur l'identité du donneur que le droit à l'AMP évoluera pour lever les objections de ceux qui se battent pour le droit d'origine.
Pour moi, c'est le nom de cet auteur qui doit figurer dans l'état civil originaire de l'enfant. Puis l'enfant peut faire l'objet d'une adoption qui respecte son droit d'accéder à ce parent d'origine quand, au fil de son évolution, il le souhaite. Et ceci doit être accompagné.
Pour moi, l'adoption plénière doit être supprimée : ce sera plus clair dans la tête des adoptants et du coup des parents d'origine : la filiation DOIT rester une catégorie indisponible. Faire un "don" de sperme ou d'enfant, c'est un [aban]don. Un enfant n'est pas un produit manufacturé, socio-facturé. La loi doit faire que cet "[aban]don" deviennent une "transmission" : un relai, une solidarité.
L'adoption simple, quitte en réformer les conséquences patrimoniales, doit être le cadre de tout processus d'adoption respectueux de cette éthique et des droits de l'enfant d'avoir accès à son auteur.
Quant à celui de la GPA, c'est une autre affaire sur laquelle la réflexion éthique n'est pas aboutie. Je suis pour le maintien de la prohibition, le fait qu'elle soit contournée ne changeant rien : on ne va pas rétablir le droit de vie ou de mort sur les enfants, sous prétexte que certains s'en fichent et maltraitent les leurs ! 

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Je ne suis pas d'accord avec ce point de vue que je trouve assez extrémiste, mais je trouve cet argumentaire  cohérent.
Je ne comprends pas l' agitation de ceux qui sont favorables à la loi sur le mariage des homosexuels entre eux. Cette loi va passer ! C'était une des promesses de Hollande, une majorité de Français a voté Hollande. Pourquoi tout ce tintouin, ces appels à manifester, ces pétitions ridicules ? Si ça se passait sous Sarkozy, on insinuerait qu'agiter le peuple, lui donner des motifs sur lesquels se défouler n'ont d'autre dessein que de l'endormir, de lui cacher les vrais problèmes en créant des rideaux de fumée.
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  Je ne suis pas opposée à ce que les homosexuels puissent s'épouser civilement, ce qui fait de moi, si j'ai bien compris, une progressiste. Je ne suis pas opposée à ce qu'ils puissent adopter, en couple, des enfants consentants (c'est à dire assez âgés pour donner leur avis), ce qui m'enlève au moins dix points de progressisme sur l'échelle de je ne sais pas quoi. Je ne suis pas opposée à ce qu'une lesbienne adopte l'enfant de sa compagne pour que l'enfant reste avec elle en cas de pépin. Je refuse d'appeler cette loi  mariage pour tous, car elle ne concerne pas tout le monde, pas plus que notre mariage actuel, et je voudrais qu'on laisse les mots père et mère dans les documents officiels. Ce qui fait de moi, sans doute,  une réac haineuse.

lundi 17 décembre 2012

In memoriam


Ça chauffe au Mali. Je plains les Maliens.
Il y a quatre ans, j'ai rencontré un écrivain avec qui j'ai discuté au salon des Etonnants Voyageurs, à Saint Malo, en 2008. C'était le bibliothécaire de Bamako, Ousmane Diarra. Je l'ai raconté dans un billet de septembre 2009,  au moment où le Parlement Malien proposait un nouveau code de la famille  assorti d'une lutte contre l'excision et devait faire face à une opposition islamique vigoureuse. 
Aujourd'hui, France-Culture est au Mali. Son nom n'est pas mentionné dans la liste des participants de la journée.
Je me demande ce qu'il fait, comment il vit. S'il est toujours en vie, déjà.

vendredi 7 décembre 2012

Pauvre Suzanne, rousse et exhibitionniste

Guillaume Seignac  Nu sur la plage

*Voir les commentaires de Rosaëlle au bas du billet que je mets en lien...

mardi 27 novembre 2012

Trois poésies révélatrices




 Les agissements de l'auteur des « Trois poésies révélatrices » vont-ils cesser ?


La gendarmerie de Lorient, saisie de plusieurs plaintes contre un individu se disant poète-éditeur qui pénétrait dans les maisons pour vendre ses œuvres, le recherchait hier dans le .quartier de Kérentrech où il avait été signalé.
De fait, le gendarme chargé de l'enquête ne tarda pas à l'appréhender. C'est un certain Paul Quidu, 32 ans, qui serait ancien quartier-maitre fourrier de la marine. Il semble d'ailleurs quelque peu détraqué. Ce n'est pas la première fois que la police à eu son attention attirée sur ses agissements.
Voici comment le poète opérait. Il repérait sur les boîtes aux lettres, dans les couloirs, les noms des occupants de l'immeuble et se présentait à leur appartement leur remettant un petit opuscule soigneusement enveloppé d'un papier.
— C'est 22 sous, leur disait-il.
Certains croyant avoir affaire à un porteur de dépêches 'ou à quelque agent du fisc payaient sans discuter mais constataient bientôt qu'on les avait dupés.
Le petit bouquin portait en manchette, et en grosses lettres, sur la couverture, ce titre : Les trois poésies révélatrices, par le poète Paul Quidu ...
Ah! le beau charabia, inspiré sans doute par quelque muse certainement échappée du Parnasse, ayant élu domicile à Lesvellec.
Ailleurs, le poète présentait pour dix centimes une préface d'un nouvel ouvrage qui devait bientôt sortir des presses et commençant par ces mots : « Vous ne connaissez pas l'illustre auteur Paul Quidu, bien connu du monde entier ». Le reste est à l' avenant.
Mais, cet après-midi, le poète n'en menait pas large car, placé entre un gendarme et un agent, il avait à ses trousses quelques-unes des personnes auxquelles il avait écoulé  Les trois poésies révélatrices . Tout cela ne serait pas bien méchant si l'étrange camelot n'avait employé parfois la menace vis-à-vis des récalcitrants, et, particulièrement, vis-à-vis des femmes trouvées seules au logis.
 M Colonnat, commissaire de police, avait déjà eu l'occasion d'admonester sévèrement Paul Quidu, qui serait domicilié à Hennebont, 6, rue du Four; mais le poète, nullement troublé, termina l'entretien en réclamant au magistrat une somme de 20 francs
— C'est pour me dédommager du temps que vous m'avez fait perdre, expliqua-t-il.

Paul Quidu aurait été interné pendant son service militaire dans un asile d' aliénés C'est vraisemblablement le sort qui le guette à nouveau car de poursuite en escroquerie, il n'y faut guère songer.
Mais voici nos bons citoyens fixés sur l illustre poète Paul Quidu et sur son petit livre « aux poésies révélatrices» qui révèlent surtout l’œuvre d'un toqué dont il est nécessaire de voir cesser les agissements.

L'Ouest-Eclair,  le 18 octobre 1924.


L'original est

mercredi 14 novembre 2012

Les religions et le mariage homosexuel

Encore heureux que toutes les religions soient contre le mariage d'homosexuels et qu'il ne soit pas question de procréation  assistée, sauf si elle est divine et là c'est rare.

J'imagine la vie d'un  enfant ayant DEUX mères juives.



jeudi 25 octobre 2012

Ses aïeux

C'est une brasserie près des halles, un samedi. On y sert le vin au verre, la cuisine est familiale. Il n'y a pas de décoration typique, tout y est plus ou moins ancien. À onze heures la serveuse  en surchauffe dispose des couverts sur les tables qui se libèrent et quand je cherche un coin pour boire un café, elle me pousse vers un reste de banquette près du bar.
Il y a là quatre messieurs et une dame d' âge bien mûr, et un garçon de trois ou quatre ans. Sur la table quatre ballons de vin, deux de blanc, un rouge, un rosé, une tasse de chocolat et des tranches fines de fromage posées dans leur papier, brisées avec les doigts. La conversation va bon train. Le moins vieux des vieux explique son opération de la hanche et la rééducation difficile. On parle des prothèses en plastique et en métal, on charrie gentiment le bonhomme en le traitant de robocop, on lui prédit la rouille le temps qu'il lui reste à vivre et le recyclage spécial métaux et plastique ensuite. C'est pas vrai, interrompt le gamin, moi je l'ai vu dans la douche, pépé Gilbert, et c'est de la peau en peau qu'il a, comme de l'autre côté, pas du plastique. Hurlements joyeux des vieux. On lui explique, sans le convaincre. L'enfant joue avec un minuscule camion de pompiers qu'il fait rouler entre les verres et les papiers de fromage. Ses cheveux sont noirs, coupés en brosse très courte. Il a le visage carré, d'épais sourcils. Ce n'est pas un bel enfant comme on en voit dans les pubs mais un petit gars trapu, large de face et mince de profil, qui se tient droit, jambes écartées comme un marin sur le pont.
Mémé Colette ! Crie-t-il soudain. Colette ! Reprennent les autres... On se pousse pour faire de la place à Colette qui traverse la salle, flanquée d'un caddie de marché d'où dépassent des poireaux et des lys. Colette pose les lys sur la table, l'enfant y colle le nez et le relève tout orange. On cherche un mouchoir. Il y en a trois en tissu à carreaux, grands comme des serviettes, qui sortent des poches de manteaux. L'enfant les prend et va s'asseoir sous les chaises. Il fait une tente dans le désert pour son camion de pompiers. Colette sort les poireaux, le pain, et extirpe du fond du caddie un paquet enveloppé de papier vert pâle... T'en as trouvé, t'en as trouvé ! Comment t'as fait, t'as du venir tôt, nous quand on est passés yen avait déjà plus ! Colette commande un rosé à la serveuse qui court partout. Dix doigts déballent le trésor : des tranches d'andouille qu'on dispose côte à côte. À en juger par les exclamations, c'est de la bonne et de la rare. L'enfant refait surface. Il pince une tranche délicatement, par le bord, et commence à l'éplucher. Il enlève d'abord la peau noire, et après le plus grand des cercles concentriques. Je vais manger la roue du vélo, annonce-t-il, et il suçote sa lanière d'andouille avec gourmandise. Il détache une à une les couches fines, les enfile sur ses doigts, les déguste. Il a les lèvres et les joues grasses, et quand on les lui essuie, c'est comme un pomme rouge qu'on frotte, ses joues deviennent toute brillantes. L'aïeule ouvre une boite de boudoirs et en offre un au garçon, qui le trempe dans le verre de blanc. Quand il veut recommencer, avec le rosé cette fois, les vieux ensemble protestent que non, c'est de l'alcool quand même, une fois c'est assez. Puis, en riant, pépé Gilbert et mémé Colette ajoutent : et oh la la, que nous dirait sa mère si elle le voyait, hein ? Et son grand père alors ?
Je comprends que l'enfant est leur arrière-petit-fils. Les clients et la serveuse le regardent, et je lis la même chose dans leur regard à tous. Il a de la chance.

lundi 22 octobre 2012

La mémoire de Renart

  Chers internautes pas encore internés, si  vous êtes en galère d'idées pour animer vos fêtes, mariages, anniversaires d'enfants, pots de départ à a la retraite  et barbecue du comité d'entreprise, je vais vous filer une idée qu'elle est bonne et originale: le lancer de renard.
 Wikipedia consacre à cet amusement inexplicablement tombé en désuétude une page intitulée Lancer de Renard. L'article  commence ainsi:
Le lancer de renard (en allemand : Fuchsprellen) était un sport populaire dans certaines parties de l'Europe durant les XVIIe et XVIIIe siècles, où les participants lançaient en l'air des renards et d'autres animaux vivants.
Et là, je dois me pincer pour ne pas le recopier intégralement, ce qui serait mal.
Auguste II de Pologne, dit« le Fort », alors qu'il n'était encore qu'électeur de Saxe, a tenu un concours de lancer célèbre à Dresde, durant lequel 647 renards, 533 lièvres, 34 blaireaux, 21 chats sauvages, 34 marcassins et trois loups ont été lancés et tués. D'autres monarques ont également participé à ce sport. L'envoyé suédois Esaias Pufendorf a assisté à un concours de lancer de renards qui s'est tenu à Vienne en mars 1672, et a noté dans son journal sa surprise de voir l'empereur Léopold Ier se joindre avec enthousiasme aux nains de cour et aux garçons qui frappaient à mort les animaux blessés ; il a noté qu'il était remarquable de voir l'empereur ayant « des petits garçons et des bouffons comme compagnons, [ce qui] était à mes yeux quelque peu étranger à la solennité impériale. »
A l'heure où l'on vient  de donner le prix Nobel de la paix à l'Union Européenne, en ce moment même, dans les taillis et les sous-bois  de très vieux renards et  blaireaux, au calme  dans l'accul de leur terrier,  comme font les griots sous le manguier, transmettent aux  jeunes de l'année la geste de leurs ancêtres griffus, pelus et  velus. 
L'homme d'Europe, historiquement, culturellement parlant,  n'y apparaît pas sous un jour très favorable.

Wikipedia, Lancer de renard.

mercredi 17 octobre 2012

Bloguer ou faire des crêpes ?

J'ai failli écrire à Didier Goux pour m'auto-dénoncer afin qu'il me flagelle dans ses moderneuneus.

On ne devrait pas relire ses commentaires.
Enfin, moi je ne devrais pas, mais il y en a surtout certains que je n'aurais pas du écrire, ou pas comme ça... Comme celui-là, chez miss Elodie: "On fait encore le grand écart avec une jambe du côté du féminisme pur et dur, et une autre du côté de "ne stigmatisons pas le garçon arabe au nom d'un féminisme instrumentalisé qui fait le jeu des racistes d'extrême-droite."***
Le plus étonnant est que les jambes ne se soient pas encore désarticulées, depuis le temps
."
Ce n'est pas que je veuille me vanter en réclamant la palme de l'auto-dérision, mais quand j'ai relu cette belle envolée  une heure après, je me suis fais éclater de rire toute seule, à cause de l'image évoquée par ce grand écart.
Je vais mettre moins de café dans mon calva, le café, ça énerve.

 *** Voir le commentaire de Chieuvrou, plus bas

lundi 15 octobre 2012

Racisme ordinaire



comme Racisme













Racisme ordinaire... Après avoir lu des milliards de fois cette expression, et après l'avoir utilisée moi-même moutonnièrement, j'en ai bien peur, je finis par me demander ce qu'est le racisme extraordinaire.

Cet intense effort de réflexion  ne me portera pas jusqu'à essayer de répondre toute seule à cette question qui m'est venue en lisant le billet de Nicolas, qui reprend le billet de Sarkofrance, en passant par d'autres billets, twitts, et autres vagues qui roulent les galets, ah le blogage la mer toujours recommencée, ou l'air chantonné  dans la rue que reprend un autre chantonneur qui l'amène dans la rue d'à côté et ainsi de suite jusqu'à minuit quand la lune est haute dans le ciel et que le premier chantonneur se réveille en entendant  quelqu'un qui siffle sous sa fenêtre l'air qui, l'air que...  et, oui, moi aussi j'y participe.
Kesjevoulais dire, en fait ?  Racisme ordinaire lit-on, à propos de twitts mode grosse blague sur les juifs.  Certains commentanautes  rappellent les camps nazis, l'horreur, et tout et tout. D'autres assurent que la France n'est pas majoritairement raciste (ou antisémite) puisque le Front National reste minoritaire dans les votes. Je dis hum aux deux. Les incessants rappels aux camps, à la Shoah, c'est comme si on donnait un petit coup de paume à un moulin à prière. Personne n'écoute le moulin, il suffit qu'il tourne. Refiler l'antisémitisme au Front National et à lui seul, c'est simpliste, même s'il en charrie dans sa grosse besace, et du lourd, du capiteux, du bonifié avec l'âge.
Non, moi ce qui m'interpelle, me turlupine, me pose question, c'est la réponse automatique dès les premières notes "oui mais l'islamophobie aussi etc".  Vous avez joué, enfant, à mettre votre main sur celle d'un copain, qui mettait la sienne par-dessus la vôtre, et puis vous mettiez votre deuxième main par-dessus la sienne, lui faisait de même, vous ôtiez celle du dessous pour la remettre par dessus, et ainsi de suite ? C'est l'effet que je garde de ce genre de discussion, d'argumentation qui n'en est pas.  Et, alors que le sujet premier échappe (on ne parle plus des antisémites mais des islamophobes), quelqu'un, inévitablement, avance que les juifs sont coupables. Leurs organisations sont coupables, leurs mouvements de défense sont coupables, si personne ne s'élevait contre l'antisémitisme eh ben d'antisémitisme yen aurait pas, voilà.

Je voudrais tant avoir l'innocence de cet enfant que je tenais par la main en longeant une manifestation pro-palestinienne, il y a deux ou trois ans, quand nous entendions dans la rue "mort aux juifs ! "
Il m'a montré d'où venait le cri et m'a demandé "Qui c'est, Moreau ?"


***

mardi 9 octobre 2012

Que puis-je faire pour mon pays ?



 Automne, saison des grands labours, des pommes, des poires, des dépressions saisonnières  et de la taxe nouvelle. 
Avant qu'il vienne à notre gouvernement l'idée farfelue de lever un impôt sur le cidre, la crêpe bretonne, les bottes en caoutchouc  et le ramassage des champignons dans les sous-bois, je voudrais proposer quelques idées pour piquer du pognon là où qu'il y  en  a encore et que personne n' y a pensé si ça se trouve.

 En premier, taxe sur l'espérance de vie. On fait passer un examen médical à ceux qui atteignent l'âge de dix-huit ans. Les ceusses qui sont riches d'une bonne santé, sans même une petite myopie, sans grains de beauté suspects, avec un coeur impeccable et un cerveau de même, bling, paf, on les pointe au tarif fort. Ce sont des  privilégiés qui s'ignorent. Après, on instaure le tarif dégressif. Barème pour troubles de la vision, souffle au coeur, boiterie, bref,  pas la peine de faire un dessin, et ce sera une occasion charmante pour les nouveaux manuels de mathématiques   de réformer leurs énoncés parfois vieillots afin d'appliquer  la soustraction et les pourcentages. Contrôle technique tous les deux ans, non remboursé sauf pour les indigents manifestes, les  femmes enceintes et les amputés. Au début, on se targuera de solidarité compensatoire pour les vieux et les z'andicapés à qui on accordera chichement quelques cents. Comme pour le coup de la vignette des vieux. La vignette, tiens ! Rétablir d'urgence la vignette. Taxe pour les voitures de plus de deux ans, surtaxe pour celles de plus de cinq ans. Impôt sur les pneus.  Un coup de jeune  pour l'industrie voiturière récompensera l'effort consenti.

 Quid de la taxe sur les sodas ? Cette brillante idée du gouvernement précédent a-t-elle été abandonnée ? Pas de nouveau jeu en projet pour la Française des jeux ? En voilà un prélèvement qui n'est pas impopulaire, au moins ! Revenons à la malbouffe. Taxe sur les chips, les glaces, tous les surgelés sauf les légumes non cuisinés. Taxes sur les fastefouds. Taxes sur les chocolats,  les bonbons, les céréales sucrées du matin, les barres chocolatées et autres saletés de l'après-midi.

Une merveilleuse blogueuse, connue pour son ardeur irrépressible,  irréfragable et irré tout ce qu'on veut (haro sur le irré !) à chasser le racisme, fût-il anti-anglais,  demandait il y a petite lurette dans un billet judicieusement intitulé  citoyen, des idées d'impôt la taxation des oiseaux, des chats et  des chiens. Nous ne la suivrons pas sur ce chemin, ni sur aucun autre, d'ailleurs, nous n'avons pas les chaussures pour.  Taxer les chiens aurait peut-être pour effet de réduire leur nombre. Oui mais pense-t-on intelligent de mettre en péril l'industrie de la ferblanterie qui tourne surtout grâce à Médor et Minouche ? N'avons-nous pas assez de chômeurs comme ça ?   Quoique...  Si l'on taxait chiens et  bouffe pour chiens,   on pourrait accepter d'exonérer les propriétaires  de petits  ratiers pour peu qu'ils s'engagent à ne les promener que dans les caves, afin d'y manger les rats qui pullulent dans notre capitale et dans nos grandes villes. D'une pierre deux coups. Les propriétaires de chiens qui n'auraient pas le temps (il y a des gens qui travaillent, et d'autres qui sont aussi propriétaires d'enfants - pour ceux qui cumulent, passer au Centre des Impôts pour obtenir un certificat d'exonération proportionnelle -) feraient appel à des promeneurs de chiens de caves, ce qui créerait des emplois et soulagerait les trottoirs de nos villes des chômeurs au regard morne et des crottes de chiens qui envoient les vieux à l’hôpital se faire recoller le fémur.  De plus, avec le temps, nous créerions une race de chien capables de voir dans le noir, ce qui serait plein d'enseignements  pour la science.

Il ne nous restera plus qu'à taxer les impôts ou  imposer les taxes, et c'est ainsi que notre gouvernement sera grand. 


lundi 8 octobre 2012

Les heures les plus sombres de notre histoire






Qui a dit pour la première fois "Les heures les plus sombres de notre histoire" ?

vendredi 5 octobre 2012

Un peu de changement pour les Gens du Voyage, c'est maintenant

Ah, tiens, une injustice en partie réparée.
Alors qu'on parlait de l'opportunité d'offrir le droit de vote  aux étrangers, il y avait une sous-catégorie de Français qui n'en bénéficiaient qu'avec un régime spécial et restrictif : les Gens du Voyage.
Si vous déménagez, vous pouvez voter au bout de  six mois dans votre nouvelle commune.
Les Manouches, Gitans et autres Tziganes nomades devaient  attendre trois ans dans leur commune de rattachement,  eux. Ces communes dites "de rattachement"  avaient un quota, aussi. Pas plus de 3% de nomades inscrits sur les listes électorales. Ce délai d'attente a été aligné sur celui des autres Français.
Les nomades avaient un carnet et un livret de circulation. Le carnet devait être visé et tamponné tous les trois mois par la gendarmerie. Un an de prison en cas de manquement. Il  vient d'être supprimé.  Le livret est gardé, lui. Les SDF n'ont pas besoin de livret, mais  les Tziganes, si. Certaines familles tziganes ont des ancêtres au père Lachaise et ailleurs en province  depuis plusieurs siècles.

Beaucoup de Gens du Voyage ont réussi à ne plus avoir de carnet ni livret, en achetant des maisons ou des terrains pour y vivre en famille.  Le problème de la commune de rattachement ne se pose plus, s'ils y séjournent un certain temps. C'est sans doute la meilleure solution, même si elle ne convient pas aux nomades purs et durs.




Journée mondiale des enseignants

Hier, c'était celle des animaux, demain c'est relaxe et après-demain c'est celle de l'action pour le travail décent. On progresse.

Jacques Etienne n'est pas d'accord au sujet de l'orientation par les parents.
On reconnait bien là les façons nostalgiques et réactionnaires d'un ancien professeur qui ne veut pas tourner la page de la modernité.  On s'interrogera également sur le bon sens de ces enseignants ordinaires qui papotent sur le forum  Néoprofs.  Pour un peu, on dirait qu'ils ont envie de faire bosser de gré ou de force les enfants qui leurs sont confiés  au lieu de les laisser acteurs de leurs apprentissages et  maîtres de leurs choix orientationnels, sans contraintes, sans sanctions, sans parasitages de notes ou d'évaluations-couperets superfétatoires et dangereuses. Va falloir changer de comportement, hein.

Quand je pense que j'ai été parent délégué FCPE...

***


Le président de la FCPE, Jean- Claude Hazan,  a demandé  lors d'une conférence de presse  l'arrêt des notes jusqu'à la fin du collège, des devoirs à la maison et du redoublement, estimant que l'école a besoin d'une "rénovation pédagogique".
"Les enseignants délèguent de plus en plus le travail à la maison, il faut que le travail personnel soit fait en classe de manière encadrée"
M. Hazan a regretté qu'actuellement les élèves français soient peu autonomes et ne sachent pas travailler avec les autres, prônant une "pédagogie de projet" plutôt qu'un cours magistral.
De même, la FCPE juge le redoublement "inefficace".
Côté évaluation, la fédération estime qu'il faut "en finir avec les notes couperets" et "valoriser ce que l'élève a compris et les domaines dans lesquels il a progressé".
M. Hazan a prôné une "orientation choisie" avec des choix des parents et des enfants respectés.
Il a souhaité des lycées polyvalents, accueillant les voies générale, professionnelle, technologique, plutôt que des lycées qui "gèrent la séparation sociale".
Alors que des arbitrages sont attendus en matière de rythmes scolaires, "il est temps de prendre des décisions, sur l'étalement de l'année, sur le raccourcissement du nombre d'heures par jour", a-t-il estimé.
La FCPE demande pas plus de cinq heures par jour au collège et pas plus de six au lycée, ainsi qu'un temps de travail scolaire maximum de 35 heures par semaine au lycée y compris le travail personnel. (journal La République )

lundi 24 septembre 2012

Vitrez-moi tout ça!


 C'est la grande poste, en plein centre de Rennes. Comme il y a des dealers sous les arcades et sur le parvis, eh bien... « Il faut fermer les arcades. Les « vitrer » en y favorisant l'installation de petites cellules commerciales. Cela permettra d'éviter les allées et venues. Les dealers ne pourront plus utiliser cet espace pour organiser leur trafic." (Ouest-France - 18 septembre)


J'ai photographié ces amoureux en 2010 . Quand je passe sous les arcades, devant ce pilier, je pense toujours à eux. Comme si leur baiser flottait dans l'air, tel le sourire du chat du Cheshire.

vendredi 21 septembre 2012

La coiffe aussi, Marine ?





Marine Le Pen voudrait interdire le port du voile et de la kippa dans l'espace public. Elle a oublié le  turban sikh, est-ce bien juste ?



Je ne sais pas pourquoi, mais j'le sens mal.

jeudi 20 septembre 2012

Ali Devine verse de l'huile sur le feu





Ali Devine  publie aujourd'hui  sur son blog un billet intitulé Dieu le grand dessinateur, qui me rappelle furieusement le livre de Pierre Jourde  Carnets d'un voyageur zoulou dans les banlieues en feu.
En voici la 4e de couverture: 
 La Nubie est une vieille république d'Afrique, de tradition musulmane, mais convertie depuis longtemps à la laïcité. Une forte proportion de Nubiens est issue de l'immigration belge, venue des plaines misérables de Flandre ou de Wallonie. Or, la Nubie peine à intégrer cette population, notamment les jeunes. Les fortes traditions catholiques des Belges se heurtent à la laïcité. Dans les banlieues, on croise de plus en plus de grandes femmes blondes empaquetées dans des jupes plissées grises et des lodens bleu marine. Des bandes de jeunes Belges font régner l'insécurité dans les faubourgs des grandes villes, mettent les chansons d'Annie Cordy à plein volume sur leurs autoradios, attaquent les pompiers et la police. L'antisémitisme progresse dangereusement parmi eux. Heureusement, ce n'est pas en France que de telles choses pourraient se produire.

mardi 18 septembre 2012

Pssst, Valls, steuplé....




Mon voisin a embauché au noir trois manouches pour tronçonner du  bois et virer de la ferraille agricole. Ils sont dans un champ qui jouxte le mien. Évidemment, c'est le plus près possible de ma maison qu'ils ont garé leur fourgon et réglé à fond une sono que ne couvrent que les rugissement et miaulements des tronçonneuses. 
Et passe et repasse, sans défaillir, le même disque de Chico et les Gypsy Kings.


vendredi 14 septembre 2012

Cuite de blogs



Hop hop, j'ai trop blogué ces  derniers jours...
Une petite cure de désintoxication s'impose. Il fera beau demain, vive les journées du patrimoine, les chapelles oubliées, les châteaux qui sentent le renfermé, la brume du petit matin, les premiers bolets  et la pêche aux moules.

(la buvette est fermée, mais ma bloguerolle est riche)

Comme une illusion d'agression et de racket

  Ce matin, sur France-Culture, on a dit  qu'un enseignant sur deux avait souscrit une assurance anti-agressions. 

Sur France-Inter, avant la rentrée, la Matmut proposait une assurance contre le racket pour tous les enfants, même ceux d'âge primaire.
Je viens de faire une recherche rapide sur le Net,  les principales assurances scolaires proposent la clause "anti-racket". On insiste sur les conséquences psychologiques de l'agression, on assure la prise en charge, le financement de la  nounou qui gardera le petit, les aménagements du  congé maladie qui retapera le grand s'il s'agit d'un lycéen ou d'un étudiant.

Je repense à toutes les discussions passées dans une série de billets  sur le blog du Privilégié, professeur dans un lycée de banlieue parisienne, à propos de violence scolaire.  Je tenais le rôle de l'interlocuteur réactionnaire en décrivant des situations, et l'on me répondait souvent sur le ton "ah la la, ces fantasmes de violence". On rappelait qu'il y avait davantage  de professeurs tués au 19e siècle  qu'en 2010, même sous Sarkozy.

En trois jours, trois professeurs agressés. Trois agressions qui font la une, en tout cas. Je connais un petit lycée privé de province où il y en a eu trois l'année dernière, sans qu'aucun journaliste soit mis au courant, surtout pas. Les professeurs n'ont même pas porté plainte, la directrice ne voulait pas que son lycée soit mal vu.    

Il me semble qu'on est passé, avec l'inscription massive à ces clauses d'assurance, à la vitesse supérieure,  à la triste acceptation d'un état de fait. Le colossal marché des assurances va, avec le martèlement de ses campagnes de pub, nourrir la peur de la violence en milieu scolaire. S'entendre proposer dix fois par jour une assurance contre le racket juste avant la rentrée est effrayant, car on entend que,  comme les lunettes brisées, la calculatrice perdue, la chute dans les escaliers, le racket est quelque chose qui arrive,  et qu'il n'y a pas de réparation valable à attendre pour ses victimes de la part de la société.
.
Un professeur sur deux estime qu'il a un risque sérieux de se faire agresser.  Fantasme, encore ?

*** 

L'image illustrant ce billet se trouve sur  Frances1

mardi 11 septembre 2012

Ah, ces Juifs, ces juifs...










[...] il faut d’une part s’attaquer aux pratiques inavouées de l’État, de ses institutions, des intellectuels, des médias qui privilégient la communauté juive par rapport aux autres mais également au traitement du conflit colonial en Palestine et de ses répercussions en France.

 Houria Bouteldja, dans son aître.


lundi 10 septembre 2012

Ces bons vieux débats

Tout en désapprouvant fermement, mollement ou pas du tout ce qu'a dit Toto l'écrivain sur les Juifs, les Arabes, les noirs, les jaunes, les kamikazes,  les Indiens, les primitifs, la littérature, les civilisations, les cultures, les femmes, les religions, la guerre d'Algérie, la shoah, le communisme, la chasse aux phoques, le cul des enfants de dix ans, la résistance, les homosexuels mâle et femelle, les attentats terroristes,  les handicapés, les pauvres, Hitler,  les communistes, les footballeurs, l'immigration, l'hippophagie, l'avortement, Breivik, le bien, le mal, le vrai, le faux,  Ben Laden, les partouzes, Dieu, la vie, la mort et   l'alcoolisme en Bretagne,  je crois que Toto l'écrivain  doit  écrire ce qu'il a envie d'écrire, que son éditeur a le droit de le refuser ou de le choisir, que le lecteur a le droit de l'évaluer, de le juger,   que c'est un grand malheur et un mauvais présage de brûler, pilonner des livres, les retirer de la vente ou les tacher de blanc entre crochets,  je le pense, je voudrais qu'on ne le fasse pas, qu'on ne le fasse plus, ni chez nous, ni ailleurs.




mercredi 5 septembre 2012

Angoisse






Tiens, il y a un nouveau billet de Balmeyer ce matin. Œuf rare, encore tout chaud. Je prépare  un petit commentaire. Veuillez prouver que vous n'êtes pas un robot. cqatrn, que je dois recopier pour le prouver. Les caractères que vous avez saisis ne correspondent pas à l'image de vérification des mots. Veuillez réessayer. J'essaie à nouveau, rien à faire. Trois fois, quatre, cinq. Je tente le test audio et ne capte rien dans cette bouillie verbale de cauchemar. Une fois sur deux, quand j'ai affaire à ce genre de truc, j'abandonne. J'ai peur. Est-ce que ma vue baisse à ce point ? Est-ce que je ne deviens pas astigmate, est-ce que je n'ai pas un trou dans la rétine, une diminution sélective du champ visuel qui me ferait croiser, coller, ignorer des segments de lignes, des courbes ? Si les autres y arrivent, pourquoi pas moi ? Est-ce que je perdrais la faculté de lire, comme ça, sans m'en apercevoir, en compensant mes lacunes par quelque vague structure qui va s'ébranler d'un coup, comme une ruine foudroyée, me laissant hébétée face à des petits graphismes qui n'auront plus aucune signification pour mon cerveau affaibli, rongé par l'Alzheimer, le Huntington, la rouille ou pire encore ? Allons, c'est ridicule. Vite, un petit café. Il fait beau dehors. Et puis, pourquoi répondre à ce billet, pourquoi forcément maintenant ? De quoi qu'il cause, déjà, mon  Balmeyer ? Ah, oui, des gens qui parlent tout seuls dans le métro. De l'extraordinaire coïncidence  de deux types qui parlent tout seuls l'un à côté de l'autre. Et qu'est-ce que je voulais répondre ? Du bien que je pensais de ce billet qui est tout simplement écrit. Dire aussi que depuis que j'ai commencé à bloguer, à chaque fois que je vois un de ces marmonneurs ou harangueurs solitaires dans le bus, je me dis "regarde, ma p'tite, t'es comme ça".

lundi 3 septembre 2012

Amours, Rosaëlle et blogs

Les liens entre blogs sont aussi le début d'une belle amitié numérique, et plus les opinions sont diverses, mieux c'est. Sauf qu'on ne peut pas faire cela avec la Moisisphère, ils ne sont pas fréquentables.

Ah, Rosa Rosa Rosa L, c'est la meilleure, c'est la plus belle. Cette linguiste de formation, travaillant dans le rewriting,   tient un des meilleurs blogs qui soient. Je me demandais quand la jonction se ferait entre elle et les Rrrums tant ils me semblaient sur la même longueur d'ondes concernant certains sujets tels que... hmm, disons, la culpabilité d'Israël sur ça et ça. Et encore sur ça. C'est chose faite, ils se sont rencontrés et liés. Hosannah, mazel tov !
Ce qui me plait le plus chez elle, c'est sa juvénitude enthousiaste. Son assurance insolente. On n'a pas souvent l'occasion de rencontrer des gens qui s'y connaissent en tout, qui ont un pied et un oeil partout, et se forgent en trois millisecondes une opinion affirmée sur n'importe quoi. Des blogueurs qui s'envoient autant de fleurs. J'ai un talent pour l'écrit, j'ai beaucoup étudié, beaucoup retenu, beaucoup compris, argue-t-elle sans cesse, et vous non, pauvres moisis, vous êtes si bêtes, si fatigants...  Alors, évidemment, les Moisis lui répondent, non sans ironie, mais  avec beaucoup moins de hargne et de soupirs qu'elle n'en met dans la moindre de ses diatribes. Et si on l'oublie quelque temps, elle revient à la charge, titille, provoque, exaspère. Ses principales cibles ont une attitude plutôt bonasse envers elles, doublée d'une quasi-fascination pour le personnage (mais c'est pas vrai, c'est pas possible, elle a dit ça, mais qu'est-ce qu'elle va encore inventer ?) et s'en amusent ouvertement. Ses commentateurs font semblant de ne pas la lire de trop près, et ne la questionnent pas trop, s'ils ont un grain de bon sens. Poser des questions, lire ses réponses, s'avère périlleux. On pourrait s'étonner de ce qu'elle balance sur la Shoah (il y a de quoi s'étrangler), mais comme un de ses billets chasse l'autre en le contredisant  (avec une constante toutefois: s'il n'y avait pas Israël, il n'y aurait pas d'extrémistes musulmans, donc tout le mal vient de.....) on ne se presse pas pour discuter sérieusement avec elle. Il vaut mieux ne pas trop la gratter sur ce genre de choses, on retombe sans surprise dans les bons vieux courants de pensée bien connus.  Je préfère ses billets "pêle-mêle", comme celui, charmant, primesautier,  où elle proposait de  lever un impôt sur les chats et les oiseaux pour remplir les caisses de l'Etat.
J'apprécie particulièrement chez elle un trait de caractère que je n'ai jamais vu encore chez un blogueur. Amusez-vous à lui signaler en commentaire  une faute de syntaxe ou d'orthographe. Si vous êtes de ses commentateurs attitrés, elle vous démontrera illico que vous avez faux et elle juste. Si vous faites partie de la Moisisphère infréquentable, odieuse, tentaculaire, elle vous ignorera superbement, tout en corrigeant l'erreur en question, sans le moindre petit merci
Ce comportement m'amuse et me ravit, et  me rappelle  un chaton que j'ai recueilli, qui entrait dans la maison et volait sur la table. Je n'ai jamais pu le nourrir normalement. J'avais beau lui offrir des friandises dans un petit plat près de la cheminée, il me considérait toujours d'un œil méfiant, il n'a jamais pu que voler sa nourriture, mais dormait dans le meilleur fauteuil.



vendredi 17 août 2012

La ville est calme




      Aujourd'hui, rien à signaler pour Quimper-ouest, Vannes-sud, Rennes-nord, Concarneau et Ploërmel. La nuit a été calme, il n'y aura pas de forces de police déployées dans ces endroits cités.

C'était un communiqué offert par Bretagne-villes-calmes, rendez-vous demain matin, au prochain bulletin Point de dix heures.

vendredi 10 août 2012

Mon lit dans la pelleteuse

J'ai vu la chasse aux Roms  dans les journaux télévisés. Les caravanes pliées dans les pelleteuses sous les yeux des enfants, le vieux curé qui pleure, les gens qui marchent le long de la rocade pour trouver un terre-plein, un bosquet, n'importe quel endroit où se poser, poussés plus loin par des policiers en nombre.
J'ai des sentiments mélangés: je m'associe à la satisfaction de ceux qui n'auront plus à supporter d'aussi pénibles voisins et je m'associe à la détresse des enfants qui voient leur famille chassée, pourchassée, leurs maigres biens  entassés comme des ordures répugnantes, enfouis, brûlés. 
Le problème n'est pas simple, et je ne suis pas naïve. Beaucoup de Roms sont au-delà de toute tentative d'insertion qu'on pourrait leur proposer. Même si par miracle chaque commune offrait maintenant des terrains hygiéniquement corrects, des bungalows, caravanes, mobil-homes, appartements, des formations professionnelles, des emplois, nombre de Roms prendraient les avantages immédiats et se désintéresseraient du reste, de tout investissement personnel pour l'avenir.. Les expériences tentées sur la base du contrat (on vous loge, on vous aide à vous nourrir, on vous soigne si vous scolarisez les enfants et travaillez un peu, ou engagez une formation professionnelle) ne sont pas très encourageantes. Bien sûr, la loi les empêche de travailler légalement pour l'instant,  mais je serais prête à parier que quand ce ne sera plus le cas, les Roms ne seront pas nombreux sur le marché du travail. 
Payer pour retourner dans leur pays d'origine  par charter des gens qui reviendront pour se faire payer à nouveau  est idiot. Chasser des familles en les poussant droit devant soi pour les évacuer sur la commune ou le département d' à côté est idiot.
Alors, que faire ?
Je ne sais pas, mais je suis convaincue qu'il ne faut pas se conduire ainsi vis à vis des enfants. C'est inhumain. C'est indigne d'un gouvernement de gauche. C'est trop violent. Quelle image donnons-nous d'un état de droit, de la police, aux enfants qu'on pourchasse, dont on détruit les lits, les cabanes, alors qu'ils n'ont rien fait, eux, puisqu'ils sont des enfants ? Même si leurs parents sont hors la loi en se posant n'importe où et en créant des problèmes de voisinage incontestables, même s'ils sont délinquants et tout ce qu'on voudra,  il y a quelque chose qui ne va pas.

mardi 7 août 2012

Pleurs et grimaces

  Comme tous les quatre ans, je regarde les Jeux Olympiques à la télévision quand je repasse le linge.  On a droit parfois à quelques images d'archives, des vieilleries en noir et blanc grâce auxquelles on peut constater que les comportements des sportifs ont beaucoup évolué. Autrefois (il y a, mettons... plus de trente ans), quand quelqu'un perdait en finale, il se tenait bien. Encaissait le coup avec un petit sourire, félicitait ses adversaires. Quand il gagnait, il souriait à la camera. Dans l'ensemble, les sportifs hommes et femmes avaient du self control, de la tenue, du chic même parfois. Hier, j'ai vu une perchiste anglaise bien adulte éclater en sanglots en se roulant par terre pour avoir manqué son dernier essai, pendant que la perchiste allemande (Martina je ne sais plus quoi) arpentait les alentours en faisant des gestes de camionneur-moi-chuis-pas-pédé, et en arborant la mine et les expressions qui vont avec. La perchiste vainqueur (vaincrice vinqueure, vinqueresse, bref celle qui a gagné, quoi), une grande brune d'Europe de l'Est au visage impassible était décrite  par les journalistes sportifs comme atypique, mal intégrée, mal aimée par ses comparses, parce qu'elle communiquait peu et ne laissait rien voir de ses émotions. 
Courses de vitesse femmes, rien à dire. Mais du côté des  courses haies pour hommes, ah la la... Les mimiques des hommes ! Les gestes, les mouvements de bras, les coups de boule dans l'air, les cris, les grimaces style grands singes face à face... Et après la course, cet air méchant, dédaigneux, dégoûté...

J'ai regardé les images disponibles des jeux olympiques de Mexico sur Youtube, il y a une différence flagrante. Ils se sont bien raréfiés  les sourires, politesse, fairplay, comme ceux de cette Chinoise championne de tir à Londres cette année. 

dimanche 29 juillet 2012

Le voir et le dire

 J' hésite à  prendre des photos de gens dans la rue.
 S'il m'arrive de le faire, je demande souvent la permission, ou alors je  montre le cliché après et le détruis aussitôt si quelqu'un  fronce les sourcils. 
Hier j'avais chaud, je me suis assise sur un banc à l'ombre d'un coin de mur taggé sentant la pisse et le fond de poubelle, sur une place. 
Sur le banc d'en face se sont affalés trois jeunes clodos à chiens. Ils ont sorti de grandes canettes de bière vertes (de la Heineken ?) et des noires (là, je ne sais pas) qu'ils ont disposées autour d'eux comme des quilles. L'un d'eux est entré chez le marchand de journaux, un seau en plastique à la main, et quand il est ressorti le seau était plein. Il a donné à boire aux chiens, deux grosses bêtes bringées aux oreilles coupées au ras du crâne comme les mâtins  d'autrefois. J'aurais bien pris une photo. Le vert des canettes de bière aurait été  la seule couleur vive de la scène. Les hommes étaient bruns et gris comme leurs chiens, avec des vêtements bruns et gris, devant des murs bruns et gris et sur une place sans une fleur, bordée par  d'anciens  commerces aux devantures passées.  J'ai pensé à des golems directement tirés du trottoir, du pavé sale de la rue. L'un d'eux avait des mitaines de cuir noir malgré la chaleur, et des centaines de piercings un peu partout. Ceux de la commissure des lèvres avaient infecté la joue et la bouche, gonflées. Du pus suintait. La bière moussait sous les anneaux des lèvres et du menton, se mêlait à la salive noircie que filtrait  un mégot renforcé par du papier maïs.  Le jus mélangé gouttait sur la cuisse nue du gars qui portait un short militaire et des rangers lacées jusqu'à mi-mollet. La grande   chienne au regard doux  lui léchait la cuisse et lapait ce qui arrivait  à terre. 
Une femme énorme a surgi par l'entrée nord de la place. Vraiment énorme. Elle marchait avec difficulté, en balançant ses ventres en cascade un coup à droite, un coup à gauche. Ses cheveux avaient dix centimètres de racines blanches et se collaient en cordelettes roussâtres qui se balançaient sur ses épaules. Un chien minuscule et  très gras l'accompagnait, attaché par une longue ficelle. Il marchait à distance respectueuse de sa maîtresse, et je le comprenais. Mieux valait ne pas se trouver sous un des pieds de cette lourde dame. Les molosses se sont mis à grogner, à baver.  Le minuscule cabot et la grosse femme sont passés au ras de leurs mufles sans incident, ont atteint la sortie sud de la place et ont disparu. Les clochards et la grosse femme n'ont pas échangé un mot. Ils tenaient leurs chiens, elle ne tournait pas la tête et regardait droit devant elle.
Je peux raconter tout cela. Même si quelqu'un sait de qui je parle, même si les personnes elles-mêmes se reconnaissent et se  trouvent défavorablement, injurieusement décrites, même si je donne le nom de la ville, de la place, le jour et et l'heure, les êtres de cette scène par moi décrits  ne seront jamais que des personnages. Je n'ai pas l'impression d'avoir nui, d'avoir été voyeuse, indiscrète. Je n'ai pas pris de photo, je montre des mots.

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vendredi 20 juillet 2012

Les poissons rouges aussi ?

    Pour aider notre nouveau gouvernement  à lever des fonds,  notre chère Rosaëlle, dans un billet au titre stimulant: Citoyen, des idées d'impôts? voudrait  "taxer les propriétaires de chien ou d'animaux domestiques au pro-rata de la surface disponible, immatriculer les chats et oiseaux comme des voitures, et confier tout ceci à la Préfecture, bien entendu en continuant à verbaliser les crottes de ces petits chéris."

    Pourquoi pas les poissons aussi, suggère un de ses commentateurs ?  Il va de soi que j'approuve des deux nageoires. Si l'on taxe le canari, la logique élémentaire veut que l'on taxe également le poisson rouge. Si l'on immatricule Minet, pourquoi ne pas payer la dime aussi sur les hamsters, les gerbilles, les rats d'appartement, le lézard dans son  vivarium et le grillon du foyer ?  

Dans son grand élan percepteur, Rosaëlle  va jusqu'à proposer de "faire une CSG en fonction des revenus et de l'âge des foyers fiscaux, effectivement il n'est pas normal que notre assurance maladie soit toute dévolue aux soins pour les personnes âgées"
 Ah, tiens, c'est moins rigolo. 
 

mardi 17 juillet 2012

Demande d'assistance intellectuelle


                                    

  


     Suis-je trop idiote, irrécupérablement  nazirance, ou les deux à la fois ?
Il y a  , chez Ménilmuche,  un billet que je ne comprends pas.  Je pose des questions à son auteur, il me répond,  je ne comprends toujours pas où il veut en venir. Je crois que je l'agace.  Je lis les commentaires, j'ai l'impression que les autres  commentateurs ne le comprennent pas non plus. J'insiste, l'auteur du billet ne me répond pas.  Il écrit un autre billet. Comme je suis polie, je ne veux pas l'ennuyer davantage, mais j'aimerais bien comprendre.  Même pas débattre, hein, juste  comprendre.


vendredi 13 juillet 2012

Maudits soient les catholiques



Maudits soient les catholiques  et leurs pèlerinages, leurs processions, leurs  chapelets, leurs exorcistes et leurs prières à la noix !

Maudite soit cette pluie qu'ils nous font tomber sans arrêt.
Supermaudites soient les rogations !  Les nappes phréatiques sont pleines, bon sang ! Alors pourquoi, pourquoi, POURQUOI ?
Autant le dire tout de suite: si ça continue comme ça, j'allume le feu  dans ma cheminée avec les pages de l'Ancien Testament et j'y fais griller des merguez halal, en ce vendredi.


Le fou bloguant

iGlise


Mais que voilà une bien belle (et robuste) station d'accueil pour clocher.

...
Je recopie sans vergogne et sans aucune autorisation préalable l'intégralité de ce billet d'Appas. Ce type est fou. Je ne sais pas combien de centaines de billets il a publié, mais chaque titre est déjà une petite merveille en soi. Alors, quand on ouvre...

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C'était, dans la nuit brune,
Sur le clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i...

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mercredi 11 juillet 2012

J’ai dit oui je veux bien Oui



Didier Goux a tourné la dernière page d'Ulysse, et écrit un fort joli billet pour nous en avertir.

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  Quand j'étais lycéenne, l'année du bac de français, mon professeur était la plus jeune agrégée de France. Elle avait vingt et un ou vingt deux ans, quelque chose comme ça, elle s'appelait Claire. 
 En guise d'introduction pour son premier cours, elle avait sorti de son cartable de cuir semblable aux nôtres quelques livres dont elle nous avait lu des extraits. La beauté d'Albertine, Don qui Chotte et les Jésuites, et le monologue final d'Ulysse. Ce monologue avait  impressionné   mon amie Sabine qui en avait  recopié les dernières lignes sur une feuille qu'elle portait toujours sur elle. 
 Sabine était très impressionnable. Quand elle rencontra dans le train un beau jeune homme qui ressemblait à ceux des contes, un de ces beaux bruns comme ceux qui ont  les pieds fourchus et la pupille fendue, elle accepta  sans hésiter le gros joint  aimablement tendu. Elle oublia sans doute qu'il était sept heures du matin, qu'elle n'avait rien mangé ni bu, angoissée qu'elle était de passer l'oral de français dans la matinée.
 C'était la première fois de sa vie qu'elle tâtait de la marijuana, et ce ne fut pas la dernière, hélas pour elle. L'effet fut puissant. Elle ne descendit pas à la bonne gare, mais elle descendit avec le jeune homme, et ils ne se quittèrent plus pendant deux ans. Elle disparut du monde normal au grand désespoir de ses parents et à la  surprise de ses amis de lycée. 
Un journaliste de mes amis,  quelques années après, m’annonça elle était morte dans un banal accident de voiture. Les policiers avaient eu du mal à l'identifier car elle n'avait aucun papier sur elle, et comme le conducteur l'avait prise en stop, il ne pouvait rien en dire. Le seul document qu'ils ont trouvé dans son porte monnaie était la vieille feuille avec la fin du monologue de Molly Bloom. Les policiers l'ont lu, espérant que c'était une lettre avec une adresse, mais ils ont du se rendre à l'évidence: non. 
Si c'est elle qui a écrit ça, on voit bien qu'elle était un peu dérangée, a dit l'inspecteur.

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…oui quand j’ai mis la rose dans mes cheveux comme les filles Andalouses ou en mettrai-je une rouge oui et comme il m’a embrassée sous le mur mauresque je me suis dit après tout aussi bien lui qu’un autre et alors je lui ai demandé avec les yeux de demander encore oui et alors il m’a demandé si je voulais oui dire oui ma fleur de la montagne et d’abord je lui ai mis mes bras autour de lui oui et je l’ai attiré sur moi pour qu’il sente mes seins tout parfumés oui et son cœur battait comme un fou et oui j’ai dit oui je veux bien Oui.

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