jeudi 30 septembre 2010

La Cité du mâle, suite et fin

Je l'ai regardé hier soir: bof bof.

L'affaire autour de ce documentaire est plus intéressante que le documentaire lui-même.

Le commentaire en voix off , théâtral et simpliste, pêche par l'absence d'analyse. La juxtaposition des interviews donne dans le style "plongée dans l'horreur".
Je verrais bien une utilisation pédagogique à ce document. On y entend des déclarations d'adolescents ou de jeunes hommes à la limite du handicap intellectuel, qu'il faut parfois sous-titrer pour rendre intelligibles.
Non, le reportage n'est pas en soi caricatural puisque ces personnes existent vraiment. Même s'il y a eu découpage et montage à la hache, ça ne change pas grand chose. Les filles qui défendent et justifient la situation ne sont pas mieux, hélas.
Oui, ce film est à regarder avec des adolescents qui copient les attitudes style rappeur bestial. On peut leur dire "vraiment, tu veux ressembler à ça ? à ces abrutis, à ces pauvres types qui se croient des hommes forts, qui ne savent pas parler, qui n'ont même pas honte d'étaler leur connerie et de montrer comme leur cerveau est vide sous leur casquette de marque ? Tu crois qu'on peut inspirer le respect ainsi ? Mais regarde, ils font pitié, les pauvres."

mercredi 29 septembre 2010

La cité du mâle sur Arte ce soir, à 21h 35


On passe la cité du mâle sur Arte ce soir, à 21h 35.
Des visages ont été floutés (ceux des personnes dont les vidéos tournent sur le Net depuis un mois ?) et il y aura des bips à la place des injures (ha ha ha.) Il y aura un débat après.
Je ne crois pas qu'on apprendra grand chose qu'on ne sache déjà sur la courtoisie des rapports hommes-femmes chez les djeunes de nos banlieues, terres de contraste.

Un autre documentaire filmé en banlieue, est passé entre temps. Parlons de l'Islam de John Paul Lepers.
J'ai bien aimé ce film de Lepers, qui part en naïf bienveillant avec l'idée de nous montrer que les musulmans modérés sont sympas et n'aiment pas davantage les intégristes que tout bon républicain qui se respecte. Sauf que pour faire dire aux modérés qu'il a rencontrés, bien gentils, bien aimables, que la lapidation c'est pas cool et que la charia, même pas dans tes fantasmes, eh bien c'est raté.
La journaliste enquêtrice de "la cité du mâle" a réussi à en faire reporter la diffusion une première fois, par crainte de représailles personnelles. Le découpage final ne la satisfaisait pas non plus, trop partial, trop à charge. Le reportage de Lepers est bien plus inquiétant que n'importe quel montage mettant en scène des brutes analphabètes captées entre deux garde-à-vue pour viol ou violences domestiques. Et à lui aussi on a demandé de couper des scènes, des dialogues, mais il ne l'a pas fait.

***
Le reportage de J.P.Lepers est en intégralité, ici.

mardi 28 septembre 2010

Sans le latin, sans le latin


Tiens, il y a longtemps que je n'ai pas tapé sur l'Eglise Catholique. C'est vrai, quoi. On n'arrête pas avec l'islam par ci, l'islam par là, et sous couvert de défense de laïcité ou de féminisme, on verse dans le racisme de plus en plus décomplexé. Pas dangereux, l'intégrisme catholique ? Oh, que si ! D'autant plus dangereux qu'il cache bien son jeu sournois et patelin, et qu'il jouit de la complicité des media traditionnels et bien-pensants.

Il est extrêmement rare qu'on nous montre à la télévision des reportages objectifs. Ce que je vais vous raconter n'a fait l'objet d'aucun débat à Mots Croisés ou Cdans l'air, et pour cause.
L'école publique primaire de Marigny-sur-Nièvre, en Corrèze atlantique, offre aux enfants de la commune des cours de latin et de culture chrétienne, dispensés par des professeurs vaticanais. Vaticanais ? Oui, du Vatican.
Le maire UMP de Marigny sur Nièvre, Pierre Dubois, met ici en application une idée qui avait été lancée par le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, Jean-François Copé - même si Copé ne semblait prôner l’enseignement du latin et de la culture chrétienne qu’au collège et au lycée, pas à l’école élémentaire.

Il faut savoir que Marigny sur Nièvre est une ville de vieux. Il ne reste que 168 enfants, dont cinq seulement sont d'origine étrangère, dans ce bourg qui comptait plus de mille scolaires il y a trente ans à peine. Le niveau scolaire est faible et les élèves s'expriment le plus souvent dans leur patois natal, d'où leurs difficultés dans la maîtrise du français, mais la tradition catholique est vivace et très fortement ancrée chez eux. "Les cours de latin et de culture catholique sont un moyen de conforter les enfants dans une partie de leur culture d'origine et de travailler sur leurs racines", affirme le directeur de l'école.
Trois familles se sont constituées en Comité de Défense de la Laïcité, et accusent la mairie et l'école de clairement tourner le dos au vivre ensemble. Tient-on compte des élèves qui ne sont pas catholiques? objectent-elles ? Il y en a peu, réplique le maire, et les parents ont eu un papier à signer à la rentrée, ces cours sont facultatifs. Pourquoi enseigner le latin au Marignynais qui parlent le corrézoniévrain, et pas leur patois, alors ? Parce que le latin est la langue de la Bible, voyons, qui réunit les corrézoniévrois avec les bretonnants, les occitans, les alsaciens. Pourquoi des professeurs étrangers alors qu'il ne manque pas de vacataires français qui attendent un poste? Ne fait-on pas confiance aux enseignants français pour enseigner à nos enfants le latin dans nos écoles?
Le silence gêné du maire et du directeur d'école est éloquent. Cette histoire de latin ne trompe personne, c'est une religion, et quelle religion! que l'on veut imposer.

On se demande ce qui se passerait si une école publique française invitait des professeurs algériens à donner des cours de culture et de langue arabe à l'école primaire. Qu'en penseraient les parents de petits Chinois, ou même les parents français ? Comme ce serait impossible, inutile d'imaginer une situation aussi caricaturale pour nourrir les fantasmes racistes, bien assez gras comme ça.

***

lundi 27 septembre 2010

Je m'auto-censure


Ma petite voisine, qui est en classe de première dans un lycée professionnel, est venue me voir hier soir pour que je l'aide à comprendre les questions d'un devoir de français qu'elle avait à rendre pour aujourd'hui. C'est une adolescente -enfin, une jeune adulte puisqu'elle a dix-huit ans- tout à fait fréquentable, assez sérieuse et travailleuse pour chercher un mot dans le dictionnaire, pour apprendre ses leçons et lire et relire trois fois des questions incompréhensibles avant d'aller taper chez ses voisins.
J'ai photocopié la feuille de questions et consignes que le professeur lui avait donnée pour pouvoir écrire dessus deux ou trois définitions, et j'ai demandé à la charmante enfant ce qu'elle pensait de son professeur. Rien, sauf qu'il s'énerve trop facilement.
Après son départ, je me suis dit tiens, en voilà un sujet de billet qu'il est beau. Juste la photo, sur l'air de "je ne sais pas si le niveau monte chez les élèves, mais il est au dessous de la mer pour les profs". En dix lignes, trois fautes de grammaire, des erreurs de syntaxe, mauvaise utilisation de l'interrogatif, de la négation, faute de vocabulaire, bref un texte, de la part du professeur, qui aurait été souligné de rouge par d'autres professeurs corrigeant des copies de classe de cinquième.

J'ai donc fait un billet avec la photo du texte, et Malavita a aussitôt laissé le commentaire suivant:

"Combien d'enseignants de ce lycée professionnel connaissent votre blog ?
Parmi eux, combien sont à même de vous identifier ?
Enfin, quelle proportion de ceux-ci serait susceptible d'engager des poursuites judiciaires et sous quel prétexte ?"

Du coup, j'ai eu la trouille et, en plus, pas envie de montrer au monde entier qui lit assidument mon blog ce qui n'était peut-être qu'un moment de défaillance de la part d'un enseignant ivre mort, ou d'un prof humaniste qui donne moyennant rétribution ses cours et ses devoirs à préparer à la famille de Roms bulgares qui campe derrière la gare, pour les entraîner au maniement de la langue française.

jeudi 23 septembre 2010

Tu ne blasphèmeras pas



" L’Union Européenne n’a aucune autorité morale qui lui donne le droit de faire la leçon à qui que ce soit. L’Union permet tous les jours des pratiques attentatoires à la liberté de conscience et d’expression sur tout son territoire. Je n’évoque pas de nouveau son refus de rendre obligatoire le droit à l’avortement dans tous les pays de l’Union qui est pourtant une liberté fondamentale de la personne humaine de sexe féminin. Ce fait est connu à présent. Un autre tout aussi grave est à connaitre qui participe de la bonne conscience à géométrie variable de cette institution qui, soi disant, nous protègerait. [...] Savez-vous que l’Union européenne n’interdit pas la punition du « blasphème » ? De nombreux pays en Europe le condamnent donc: c'est le cas du code pénal allemand et du code pénal autrichien. Au Danemark aussi l’article 140 du code pénal prévoit une peine de détention pour celui qui, publiquement, ridiculise ou insulte le dogme ou le culte d’une communauté religieuse. En Finlande, l’article 1er du code pénal punit de réclusion quiconque « aura publiquement blasphémé Dieu ». Des dispositions de même nature se retrouvent dans la législation pénale grecque, italienne, néerlandaise, suédoise ou norvégienne. A présent, les Pays Bas vont ôter de leur arsenal pénal un article qui punissait le blasphème. Mais il va être remplacé par une disposition qui condamne la discrimination, les “insultes graves” et les propos “inutilement blessants” à l’égard des individus, sur la base de “leur race, leur orientation sexuelle et leur religion”. Lier la lutte contre le blasphème à celui contre le racisme est habile. Mais le confondre avec la lutte contre l’homophobie est, par contre, antinomique. Cet obscurantisme progresse au lieu de reculer à mesure que dure notre chère Europe qui protège. Ainsi désormais, en Irlande, critiquer une religion pourra être puni d'une amende de 25000 euros. En effet, la loi sur la diffamation est entrée en vigueur ce 1er janvier 2010. Son article 36 crée le délit de blasphème. La loi s'applique à toutes les religions, pas seulement au catholicisme dominant en Irlande. Les militants laïcs irlandais ont mis en avant le ridicule de la notion même de blasphème puisque les représentants de chaque monothéisme sont blasphématoires aux yeux des représentants des autres. Le personnage de Jésus lui-même, dans l'évangile selon Jean, profère des attaques contre le judaïsme. L’évangile indique qu’il est d’ailleurs justement condamné pour blasphème par les autorités religieuses de Jérusalem. Il y a un caractère impraticable de la répression du blasphème du moment où la liberté de conscience est reconnue dans une société. Si l’on devait écouter les églises, Benoît XVI n’aurait-il pas dû être poursuivi et condamné quand en en 2006, déjà pape, il avait cité un empereur byzantin, selon lequel Mahomet n'avait apporté que « du mauvais et de l'inhumain » ? C’est en effet blasphématoire pour les musulmans.[...]"

C'est de Jean-Luc Mélenchon, sur son blog.


En France, il n'y a pas de blasphème. Par contre, l’article 26 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse dit que L'offense au Président de la République par l'un des moyens énoncés dans l'article 23 est punie d'une amende de 45 000 euros. Il faudrait prévenir les Français qui vont en Irlande, et les Irlandais qui viennent en France, de remplir leur porte-monnaie ou de retenir leur langue. Pour ceux qui s'exercent à l'antisarkozisme injurieux, toutefois, pas d'affolement. La dernière fois que notre cher président a porté plainte pour mots de travers l'insulteur a été condamné à verser trente euros.

Ha ha ha. Je me demande si ça vaut aussi pour les trente millions de dieux indiens. J'imagine au pub l'Irlandais qui traite les dieux indiens de minables connards, et l'indien qui agonit d'injures tout le panthéon celtique en retour. Le Juge a intérêt a prévoir des piles de rechange pour sa calculette. Il n'y a pas un dieu, un seul, même petit, même inconnu, qui aurait dit ou fait dire par son prophète "je suis venu vous apporter l'humour"?


***
crédit images: bouzou.files.wordpress.com





lundi 20 septembre 2010

Oh, oui, fais-moi un petit poème...



C'est le vide-greniers, la braderie.



Il y a des vieux journaux, des vieux vêtements,



un vieux fusil,


un chien fatigué,


une peluche triste,


et un écrivain public qui vous fait un poème en une minute, pour huit euros.




dimanche 19 septembre 2010

Patrimoine bloguesque






C'est la semaine du patrimoine.

Quel est le plus vieux blog encore encore en ativité que vous connaissiez ?
Le plus ancien des francophones serait celui-ci, qui date de 1999.
Qui dit mieux ?

mardi 14 septembre 2010

Irène Delse, Céleste, et les autres 11 septembre




Il n'aura échappé à personne qu'un pasteur américain a promis de brûler des corans le 11 septembre pour protester contre la construction d'une mosquée sur les lieux du plus bel attentat islamiste. La presse et la télé s'enflamment, la blogosphère s'émeut et relaie, relaie à n'en plus finir sur l' air de "ce connard de pasteur est vraiment un connard, mais au joyeux royaume d'islamie, on lapide, on pend et on égorge, même si on ne brûle pas les Bibles". Toute la blogosphère ? Non, il ya chez nous un petit village d'irréductibles par qui l'islamophobie ne passera pas.

Le collectif Ruminances titre: Du terrorisme islamiste au terrorisme intellectuel
Le 11 septembre eut pour effet de déclencher les guerres américaines en Afghanistan et en Irak,[...] est devenu dans la presse et la classe politique un tabou majeur. (Les choses ne se sont pas passées comme vous le croyez, la preuve c'est qu'on essaie de faire taire ceux qui contestent ce que vous avez pu voir à la télévision, c'est comme pour la guerre en Algérie, comme pour l'assassinat de JFK, etc)
Nombreux commentaires des Ruminants qui rebondissent sur la théorie du complot et se racontent leur guerre d'Algérie en tant que héros de la résistance anticolonialiste ou pacifique, je ne sais plus, je n'ai pas tout lu. Je n'ai pas tout lu, mais je me doute qu'ils auront fini par rendre l'infect nabot, sa grande asperge botoxée, son ministre rouquin nazi et tous les blogs réactionnaires de la soi-disant tragédie du soi-disant 11 septembre dans les soi-disant Etats soi-disant unis responsables et coupables de l'écran de fumée qu'on continue à alimenter pour nous distraire de l'affaire Bettanwoerth et du vrai problème des retraites des chômeurs.

Philippe Méoule -Quand la connerie rattrape l'intolérance (ou réciproquement). -nous prédit d'autres 11 septembre provoqués par la bêtise des islamophobes: Avec des initiatives comme celles-là, (il parle du pasteur qui voulait brûler les corans) on ne devra pas s'étonner que les barbus reprennent de la vigueur et fassent péter nos avions et nos métros... Merci Pasteur Jones, plus con que toi, on meurt ! De ta part, on aurait préféré un prêche sur la paix, la tolérance et la réconciliation concernant la Bible, la Torah et le Coran... Tant qu'il y aura des mecs comme toi...!. (ah, oui, prêchez la paix et la tolérance à Al Qaida, ça va marcher, pour sûr, et c'est de la faute des pasteurs qui brûlent les corans si l'islam dérape un peu, bien entendu)
Trois commentateurs sont venus rendre visite à Philippe Méoule et un commentaire est excellent:
Le ven 10 sep 10, par Sylvia Mackert
Voici ce que dit la Bible et un pasteur aurait dû le savoir :
Matthieu 5:44 Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent.

Chez Céleste, - D'un 11 septembre à l'autre - nous avons la description de l'horreur en quelques lignes, puis:" La peur venait de faire une entrée fracassante dans le paysage médiatique. Depuis cette date fatidique, les mesures de sécurité se sont amplifiées de manière hallucinante et on nous manipule sans cesse afin de nous rendre craintifs et dociles comme des agneaux, prêts à l’abattoir." Enfin "à qui profite le crime" ?

Oui, tiens, réfléchissons un peu à qui profite le crime?
Certainement pas aux musulmans qui sont aujourd’hui victimes d’une infecte vague islamophobe. [...]les sous-sols de certains pays recèlent d’énormes quantités de ressources énergétiques indispensables à la survie de l’économie néolibérale. Alors la peur comme arme de soumission et quelques hochets pour distraire l’attention. Ceci pourrait bien expliquer cela!

Suivent les rappels d'autres évènements et pour conclure: 2001-2009 neuf années durant lesquelles le capitalisme effréné a montré son vrai visage. (Son visage était faux avant?)
Deux commentateurs autres que Céleste à ce jour sur ce blog, espèrent la renaissance d'un monde nouveau.

Irène Delse - Ces autres «11 septembre» qui ont marqué l’histoire - évoque les 11 septembre sur un ton guilleret, circulez il n'y a rien à voir.
"il y a le 11 septembre 1962, quand les Beatles, qui n’étaient pas encore les Fab Four, ont finalisé leur premier single!"
Merci, on a failli passer à coté. Banalisons, bon sang, ce n'est qu'un petit attentat parmi tant d'autre, un évènement comme on en voit dans le journal comme on en lit le soir chez soi. Dans la même veine, les familles des militants communistes tués à Charonne en février 62 ne doivent pas oublier qu'il y a d'autres février 1962, celui de Johnny qui sortait "Retiens la nuit"

Célébrons aussi , insiste Irène "Celui de 1973, au Chili début d’une sinistre dictature — qui eut l’intéressante distinction d’être courtisée aussi bien par Margaret Thatcher que par Mère Térésa: ah, les «étranges compagnons de lit» qu’engendre la politique…" (ne nous trompons pas d'ennemi et traquons partout la bête chrétienne ou plutôt toutes les religions se valent, n'en stigmatisons aucune sous aucun prétexte que ce soit, et n'écrivons pas une phrase sur les dangers de l'islam sans contrebalançage immédiat, mais quand même traquons surtout les chrétiens de chez nous, ce sont les pires)
Deux commentaires sous ce billet, dont un de l'auteurE. Irène Delse, se plaint souvent de n'avoir pas de troll bien frétillant à se mettre sous la dent. Faites un effort, vous qui passez par là.

***
.

lundi 13 septembre 2010

Lili et Léo sauvent la planète Terre




Cherchez dans Google "déchets école primaire". Le nombre d'écoles qui invitent les parents à visiter l'exposition du Ce1 de Jacques Prévert ou Jules Ferry sur le thème des déchets est proprement hallucinant. Je viens d'en visiter une, dans la salle d'une mairie "partenaire de projet".
L'instituteur a obtenu le label eco-ecole.
On voit que les élèves y ont passé beaucoup d'heures. Tableaux, graphiques, collages, bricolages. Pas besoin d'expliquer que ce projet a phagocyté le temps d'expression écrite, d'art plastique, de sciences, à son seul profit. Sauvons la planète de la pollution, lit-on sur les dessins d'enfants. Ne tuez pas notre Terre. La Terre est malade, il faut la soigner. Apprenons les bons gestes, c'est l'affaire de tous.
Je n'ai pas vu "éduquons nos ignorants de parents ", mais il y a un peu de ça qui ressort des textes et des BD enfantines. "je construis un composteur pour mettre sur le balcon avec l'aide de papa" "même Mamie utilise la douche solaire dans le jardin", jusqu'à un énigmatique "Nous faisons une fête des déchets dans notre immeuble pour les voisins qui n'ont pas d'enfants ".

Les émissions de télévision se joignent à la sensibilisation et l'amplifient. Tu sais, petit garçon, qu'il n'y aura bientôt plus de pétrole ? Alors toi aussi sauve la Terre et prends ton vélo pour aller à l'école. Tu sais, petite fille, qu'on pourrait nourrir dix familles avec les céréales qu'a englouti le boeuf dont tu manges le steak ? Alors toi aussi sauve la Terre en expliquant à maman que tu préfères le riz du commerce équitable et les carottes du maraîcher bio du coin.
On veut fabriquer des citoyens responsables, soi-disant. On fabrique surtout de l'angoisse. On suggère aux enfants qu'ils ont un pouvoir présent, là, maintenant, pour sauver la Terre d'un désastre dont sont responsables leurs parents, les adultes inconstants qui n'ont œuvré que pour le malheur, qui font des guerres, coupent les arbres et tuent les baleines. On oublie que les enfants sont petits, qu'ils ont une petite tête, qu'ils n'ont pas demandé à naître et qu'on doit les rendre heureux. Le traitement des déchets, c'est un problème d'adultes. Les parents doivent apprendre aux enfants à ne pas jeter les papiers par terre, à ne pas gaspiller ce qu'on leur offre, de la nourriture au papier à dessin, à utiliser la bonne poubelle, en expliquant le pourquoi de la chose en fonction de leur âge. Nous ne devrions pas demander à nos enfants de porter le poids de nos préoccupations et de nos péchés écologiques.

Si mon marmot m'explique doctement que je ne dois pas aller au village en voiture pour acheter le pain, alors que j'ai un vélo et qu'un kilomètre de pédalage me fera bouger, brûlera mon cholestérol, économisera le pétrole pour lui quand il sera grand et ne lui mettra pas la honte d'avoir un parent indigne, soit je l'envoie lui-même en vélo même s'il fait nuit , qu'il gèle ou qu'il pleut de la neige fondue, soit je vais déverser cent kilos de déchets non triés devant la porte de l'institutrice.

Je dis ça, mais bon, je ne le ferai pas. Le pouvoir de la maîtresse est grand, et du coup, c'est moi qui fais le pain. Pas encore dans un four solaire, mais je sens que ça ne va pas traîner, si je ne veux pas courir le risque d'une dénonciation citoyenne de la part des jeunesses écologiennes.

***

mercredi 8 septembre 2010

Une ligne de silence


Ah, je n'aime pas les oraisons funèbres...
Le Petit Champignacien a pris congé, il a eu un accident cérébral qui lui a abimé la mémoire.
Je l'aimais bien, c'était un de mes chiants fâcheux préférés. Nous nous sommes vraiment très bien engueulés.
Il faudrait être avec les autres comme s'ils allaient mourir demain. Quand je pense que sa dernière contribution chez moi, c'était, en guise de protestation, une ligne blanche, une ligne de silence.

Son blog est une œuvre.

Baisers




samedi 4 septembre 2010

De l'eau dans le vin de messe




Un professeur de collège catholique dont le prénom était Vincent en juin revient à la rentrée dans le même établissement, mais il s'appelle maintenant Martine.
L'article de Ouest-France insiste sur le contexte de la chose:
Les élèves ont également été informés par une équipe conduite par le psychologue de la direction diocésaine, et une cellule de veille a été mise en place afin de répondre à toutes les questions que ce changement d’identité ne manquera de poser. « C’est une décision collégiale et préparée, nous avons fait le pari de la transparence, du dialogue et de l’accompagnement, en privilégiant le respect de la personne, de toutes les personnes ». Selon la présidente des parents d’élèves, le courrier a été bien reçu par les parents.

Il y avait une cellule de veille et un psychologue de la direction diocésaine, ouf alors.

L'enseignement catholique a bien changé. C'était qu début des années 70 que Gilles Servat chantait:

Y avait une institutrice
A Sainte-Anne de Quimperlé
Qui, n'y voyant pas malice,
Epousa un divorcé

Vive les culs-bénits, ma mère
Vive les culs-bénits

Elle fut mise à la porte
Sans aucune hésitation
Faut pas de gens de cette sorte
Dans une bonne institution ...

***
.

jeudi 2 septembre 2010

La cité du mâle




L
e documentaire "la cité du mâle" qui devait passer dans le Théma d'Arte a été déprogrammé au dernier moment.
On peut en voir des extraits sur le site de Rue 89.


Libération a publié un article, mais a décidé de ne pas ouvrir cet article aux commentaires.

Les blogdegauche que je connais n'ont pas publié de billets sur ce sujet. Ils ne se laissent pas prendre au piège de ce qui profite à l'extrême-droite, ah non!

***