Police de proximité, réclame tout le monde. À la campagne, on a la gendarmerie de proximité. Les nouvelles gendarmeries sont un modèle de proximité. Hautes grilles, volets toujours baissés, portail clos et sonnette. Vous sonnez, nous avons enregistré votre appel, ne quittez pas. Vous n'imaginez pas qu'il y a quelqu'un de vivant dans les bâtiments. Une voix vous répond, oui j'écoute. Vous demandez si le gendarme Arthur est là, mais la voix ne sait pas, c'est quelqu'un de la permanence d'une autre gendarmerie qui répond à votre appel. C'est pour quoi ? On va se renseigner. Vous avez un document à déposer pour le gendarme Arthur. Il n'est pas là, mais on va vous ouvrir. Clic fait la grille qui s'ouvre. Vous allez à la porte du bâtiment, elle est fermée à clé, un gendarme vous attend, derrière. Dedans, il y a cinq ou six gendarmes, vous passez devant les cellules de garde-à-vue et leurs énormes verrous d'acier. C'est neuf, c'est propre, il y a un dessin d'enfant et une carte postale de la gendarmerie de Saint-Tropez au mur, les gendarmes ont le sourire, ça sent le café, on est à la campagne.
Vous téléphonez la nuit. Vous tombez sur la permanence d'on ne sait où. De votre maison, vous voyez trois camionnettes devant l'ancienne forge, des ombres qui vont et viennent, quelqu'un qui passe par une fenêtre. On vous demande votre identité, on vous demande de relever le numéro des plaques d'immatriculation si vous pouvez le faire sans danger, la police fera son travail demain, laissez. On vous assure, si vous insistez, que les gendarmes s'occuperont de l'affaire, mais qu'ils ne se déplaceront pas la nuit, si vous leur dites que la maison est inoccupée, pas la peine de risquer "un évènement", ils enquêteront dès le lever du jour. Le vieux forgeron habite chez sa fille veuve trois kilomètres plus loin, il pleurera le lendemain dans sa forge dévastée. Il ira à la gendarmerie du bourg, il sonnera à la porte, il entendra la petite musique , une voix qui lui dira qu'on a enregistré son appel et...
Vous téléphonez la nuit. Vous tombez sur la permanence d'on ne sait où. De votre maison, vous voyez trois camionnettes devant l'ancienne forge, des ombres qui vont et viennent, quelqu'un qui passe par une fenêtre. On vous demande votre identité, on vous demande de relever le numéro des plaques d'immatriculation si vous pouvez le faire sans danger, la police fera son travail demain, laissez. On vous assure, si vous insistez, que les gendarmes s'occuperont de l'affaire, mais qu'ils ne se déplaceront pas la nuit, si vous leur dites que la maison est inoccupée, pas la peine de risquer "un évènement", ils enquêteront dès le lever du jour. Le vieux forgeron habite chez sa fille veuve trois kilomètres plus loin, il pleurera le lendemain dans sa forge dévastée. Il ira à la gendarmerie du bourg, il sonnera à la porte, il entendra la petite musique , une voix qui lui dira qu'on a enregistré son appel et...
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