mercredi 30 juin 2010

L'esprit souffle où il veut


Je me fiche du foot. Le foot ne m'intéresse pas. Si je pouvais choisir d'éliminer dans mes impôts la part dévolue au sport professionnel, je le ferais bien volontiers. L'équipe de France ne m'a jamais représentée, et quand bien même elle serait composée de rejetons de familles françaises depuis mille ans, elle ne me représenterait pas davantage. Ceux qui s'entortillent dans des drapeaux nationaux devant les pubs de Nike et Samsung ne m'intéressent pas, ni ceux qui leur reprochent de se draper dans ce drapeau-là plutôt qu'un autre. Je suis consternée de voir l'imbrication du sport professionnel dans les affaires d'état, consternée qu'on ne fasse pas la part des choses. Et je sais bien que ma consternation est à côté de la plaque, décollée de la réalité, impuissante et emportée d'avance par le monde comme il va (et les pantins politiques qu'on a).

N'empêche, je lis passionnément le meilleur blog de foot du monde, et j'en recommande chaudement la lecture à tous. Si ses deux tenanciers lançaient un parti, un groupe, une secte, une église avec une telle foi, un tel talent, je pense que je m'y ruerais aussitôt, que j'en deviendrais un inconditionnel suppôt.
Ne passez pas à côté, surtout. C'est à lire au jour le jour, bien évidemment. Ceux qui fondent une école littéraire, un mouvement, un grand journal ne se rendent pas compte, dans l'innocence fougueuse de l'enfance de leur projet, qu'ils plantent les jalons sacrés d'une grande entreprise. Quand Vialatte a-t-il su, après combien de chroniques dans La Montagne, que la somme de ces chroniques était une œuvre ? Je compare ces deux fous-là à Vialatte ? Eh oui, et à Astérix aussi, enfin, Astérix blogueur qui sortirait un peu ivre de la maison des Monty Python, et l'avantage, c'est qu'on a du tout chaud, du vivant, chaque jour...

vendredi 25 juin 2010

Far from tout




Ce blog sera fermé pendant quelques jours, à cause de ma frêle ADSL pulsatille, et de cerises mûres.

samedi 19 juin 2010

Saramago est mort


Le premier livre de Saramago que j'ai lu est L'aveuglement.
Je ne sais pas s'il faut le présenter. C'est un écrivain portugais, né en 1922, le seul portugais a avoir eu le prix Nobel, et...
Non, je n'ai pas envie de paraphraser Wikipedia.
Si vous n'avez pas lu l'Aveuglement, il vous manque un grand thriller dans vos lectures. Il vous manque aussi un excellent roman de SF, et aussi une fable philosophique, un roman politique, et un livre à l'écriture étonnante. Ne l'ouvrez pas si vous souffrez de troubles respiratoires, asthme, emphysème, vous pourriez étouffer avec cette ponctuation inhabituelle. Il faut aller jusqu'au bout pour que la lumière soit.

"Je suis un écrivain réaliste. Au sens large du mot. J’estime néanmoins que c’est perdre son temps que de coller des étiquettes sur des tiroirs : réalisme, surréalisme, expressionnisme, symbolisme… La vie, dans sa profusion, jaillit à tout moment hors des catégories édifiées a priori. Imaginons une haute tour. Au sommet, dans une salle ronde, il n’y aurait qu’une fenêtre par où observer le paysage. S’il y avait plusieurs fenêtres, on pourrait embrasser du regard un plus vaste paysage. Si l’on s’obstine à me dire : " Voilà votre fenêtre ", on me prive du plus grand angle de vue possible. " José Saramago (sur Rue 89)

Mes condoléances à Lucia Mel

Le blog de José Saramago (en portugais, of course)

***

.

jeudi 17 juin 2010

La flottille des saucissons





L'année dernière je lisais régulièrement Riposte Laïque. J'étais d'accord avec la plupart de leurs écrits. Je suis toujours d'accord avec la plupart de leurs écrits, d'ailleurs, d'accord sur le voile, la burqa, la part belle laissée à l'intégrisme islamique un peu partout, l'abandon de l'idée de justice républicaine dans les cités noires et arabes, la duplicité des associations antiracistes, bref d'accord grosso modo.

Il y a eu un dessin. Obama devant je ne sais plus qui, quel immam ou chef d'Etat musulman, en position de prière. Une caricature, oui mais et alors ? Oui, les reins cambrés, le cul relevé, comme offert à l'enculage, les traits caricaturés façon négroïde à l'extrême. J'ai détesté ce dessin. S'il y avait eu un forum de lecteurs sur ce site, je l'aurais écrit directement. J'ai envoyé un petit mail qui s'est peut-être perdu dans les cyberlimbes, qui a du passer inaperçu, je ne sais pas, et je n'ai plus jamais lu Riposte Laïque de la même façon.
Il y a d'autres dessins maintenant. Je ne les aime pas davantage, sans parvenir à dire en quoi exactement ils me dérangent. Qu'on publie des photos de racailles encapuchonnées bourrant de coups de pieds une femme ou un homme à terre, soit, c'est la réalité, ça arrive. Qu'on publie des vidéos d'agressions dans les bus idem. Alors, pourquoi les dessins de Riposte Laïque me dérangent-ils? cause de la superposition des caricatures des HLPS (heures les plus sombres de notre histoire) qui s'opère aussitôt, dès que je les aperçois? Il me semble que si j'étais Arabe, je ne m'identifierais pas à une racaille qui cogne en groupe ou à ce polygame nantais et ses débiles de femmes bâchées, et que je me ficherais de tout le mal qu'on en dit et du sort qu'on peut leur réserver, mais que j'aurais de la gêne à voir ce dessin-là , et surtout celui-là qui donne l'Arabe lambda pour complice complaisant d'actes délictueux de ses pairs. Mais bon, je cherche peut-être la petite bête là où il n'y a pas lieu de la chercher.

Je suis déçue par l'association de Riposte Laïque avec le Bloc Identitaire pour cette histoire d'apéro. Les Identitaires sont tout contents de se mélanger avec une organisation respectable. Ils ont réussi leur coup, à savoir l'interdiction de la manifestation.

Et les discours antiracistes de pleuvoir comme à Gravelotte. Les témoignages sur la douceur de vivre à la Goutte d'Or, paradis du multuculturalisme, du vivre ensemble. Et hop, choisis ton camp camarade, les gémissements des gentilles associations antiracistes qui mentent à tour de bras ou l'atroce extrême-droite qui pourrit tout ce qu'elle regarde et veut ressusciter Hitler derechef. Les tenants d'un vivre ensemble fantasmé ou d'un temps fantasmé où l'on était si bien entre nous.

Et entre les deux, camarades ? Dire non et merde aux intégristes, aux burqas, à ceux qui demandent la mort des homosexuels, des Juifs et des apostats, que ces prêches débordent sur la voie publique ou se déroulent dans les mosquées construites avec l'argent public, il n'y a pas moyen ? Moi je ne veux pas vivre ensemble avec eux. Il semblerait que je ne sois pas la seule, et pourtant je ne trouve personne dans l'échiquier politique, à l'horizon des présidentielles, qui réponde d'une façon simple, cohérente, à mes préoccupations.

mardi 15 juin 2010

Bals non géants au bord de la Seine


Les soirs d'été on danse sur les quais de la Seine. De Notre-dame à Jussieu on pique-nique, on étale une nappe et l'on sort des paniers les saladiers, le pain, le melon et le vin rouge. Dans les renfoncements semi-circulaires (je ne sais pas comment on appelle ces placettes) on danse. Un accordéoniste ou une radio avec une petite sono animent des bals où les danseurs ont souvent des cheveux gris, mais pas toujours. J'y ai entendu l'année dernière un quatuor tout ce qu'il y a de sélect jouer en habit des valses, des polkas et des mazurkas, une Yvette Horner au sourire fossilisé achever un accordéon auquel il manquait une trentaine de boutons, de la salsa, du tango et du violon irlandais. Les bateaux mouches passent, les enfants courent entre les danseurs, les amoureux s'enlacent, les touristes flânent et photographient.
Ces soirées sont des fêtes populaires. Des fêtes sépia, des réminiscences de l'hôtel du Nord, du temps où Paris était encore Paris ?
En tout cas, ce ne sont pas des évènements festifs bouffeurs de subventions municipales. On ne s'inscrit pas sur Facebook, on n'y concourt pas pour le plus beau coma éthylique, il n'y a pas besoin pour en faire la réclame de placarder des affiches utilisant des polices des années 30 avec des ss de saucisson écrits penchés bien comme il faut.

***
.

samedi 12 juin 2010

Enfants voici les gays qui passent






Cliquez sur les photos pour les agrandir

C'était la gay-pride aujourd'hui, les associations défilaient tranquillement. Il y avait des enfants qui brandissaient des petits drapeaux arc-en-ciel ou marchaient à côté de leurs parents, sous des banderoles qui demandaient le droit à l'insémination, à l'adoption, à la famille homoparentale. Ceux que j'ai vus avaient l'air de s'ennuyer un peu.

***
.






vendredi 11 juin 2010

Around the world




J
e n’ai jamais revu aucun des convives présents ce jour là…mais je ferme les yeux et ils sont là, nous sommes là, dans l’éclat de nos vingt ans et j’entends la voix juvénile du captain Bill…
- Esteban… ?




Un excellent billet de Manutara

jeudi 10 juin 2010

mardi 8 juin 2010

Bloguons notre vie


Du contenu original, demande Nicolas, qui nous raconte son épopée dans le métro. Du contenu original, répond le Coucou qui nous peint ses oliviers. Je lis Nicolas et je suis bien contente de n'être pas dans le métro. Je lis le Coucou et je pense à Giono et aux oliveraies "comme une broderie au point de croix."
Ce matin, je suis allée au Super U de mon canton. Il y avait des touristes bordemer de passage. On reconnait les touristes bordemer à leurs vêtements et à leurs lunettes de soleil qu'ils remontent sur le crâne comme un diadème quand il n'y a pas de soleil, mais on ne sait jamais, elles doivent être là, prêtes à tomber sur le nez en cas d'urgence. Les touristes bordemer ont un vernis impeccable sur les ongles de pied, aussi, et sentent la crème à épiler pour les femmes et le déodorant Axe ou Scorpio pour les hommes. Ils achètent du taboulé, des tomates, et des petits pots pour bébé car tout coûte moins cher à une heure de la mer qu'au bord de la mer. Justement, le Super U est malin, il y a des barquettes d'un kilo de taboulé, et des bateaux pneumatiques et des draps de bain avec des dauphins dessus.
Près de l'entrée du supermarché, on entendait une voix aiguë et paniquée de jeune enfant qui n'arrivait pas à ouvrir la porte des toilettes. Attends, disait la mère, n'aie pas peur, je vais chercher quelqu'un. J'ai pas encore fait caca, disait l'enfant, elles sont trop hautes les chiottes, j'arrive pas. Puis l'enfant réussit à débloquer la porte. Il apparut, pendu à la poignée, la culotte sur les chevilles. La mère, tout sourire, le rabattit dans les toilettes. C'est pas grave mon coeur, t'as qu'à faire comme au camping dans les douches, caca par terre.

***
.

jeudi 3 juin 2010

La modération des commentaires


Je déteste la modération des commentaires.

Quand je me fais prendre par surprise, quand il n'y a pas ou que j'ai survolé trop rapidement le votre commentaire sera validé quand, si ... et qu'il s'affiche sur mon écran, je peste et abandonne presque toujours la discussion.
Que faire quand son blog est abordé trois ou quatre fois par jour par les spams en chinois ou en amerloque, qui vous vantent la poudre de corne de rhinocéros ou le nouveau viagra renforcé en principes actifs ? J'ai remarqué que ces pubs s'attaquent à des billets anciens, et j'ai activé la modération des commentaires pour les messages antérieurs à 60 jours. Pour l'instant, ça fonctionne très bien.
Je dédie ce billet à Vinz , qui m'a inspiré ce billet par réaction, et dont j'ai lu ce matin un petit texte intéressant, France et Palestine, le naufrage du NPA.

***
.