vendredi 8 avril 2011

Alors, nous en sommes là ?


Qu'on ne vienne pas  chercher des poux dans la tête, ou  brâmer des reproches débiles  aux électeurs abstentionnistes de gauche quelque peu découragés par d'étonnants virages (ou d'étonnantes mutations?) de cette presse d'opinion qu'on dit encore de gauche, justement.

Je viens de lire cet article du Nouvel Observateur, que je trouve effrayant et honteux.

Alors, on en est là ?
Une jolie petite chanteuse, Nolwenn Leroy,  fait un disque de ce que j'appellerais  des "biniouseries sans intérêt". Chansons bretonnes, quoi. Il y a une photographie d'elle à cinq ans en costume régional avec la coiffe, la totale. Vous n'y couperez pas cet été dans les crêperies hors de prix et dans les Super U de  Cornouaille.

Et le Nouvel Obs lui cogne dessus avec une violence disproportionnée et à côté de la plaque. C'est  dix fois pire  que les reproches qu'on assénait à Amélie Poulain qui vendait un Paris fantasmé, nettoyé de ses vrais habitants, ceux de la diversité.

La pochette montre la chanteuse à 5 ans, en Bigouden, comme une preuve génétique de sa bretonnante traçabilité. Garantie née coiffée. 

Quand elle n'inhale pas avec extase «l'odeur de la bouse mouillée», cette Finistérienne au nom si peu républicain oppose une fin de non-recevoir à l'expérience jacobine: «Je ne serai jamais ta Parisienne», chante Leroy sur des paroles de Miossec.

Avec son prénom de sainte décapitée, Nolwenn affiche un pedigree de la vieille roche. Née à Saint-Renan, son père, Jean-Luc Le Magueresse, est un ancien footballeur professionnel de Brest et de Guingamp. D'aucuns blâmeront son adolescence auvergnate, mais personne n'est parfait.

Et le pire....

Si l'on en croit l'auteur de «Souvenirs d'enfance et de jeunesse» (1883), le Breton, c'est le contraire du sarkozyste: «Jamais race ne fut plus impropre à l'industrie, au commerce. On obtient tout d'elle par le sentiment de l'honneur. L'occupation noble est à ses yeux celle par laquelle on ne gagne rien.» Nolwenn Leroy spécule sur ces valeurs de désintéressement, mais à la façon sonnante et trébuchante de ses pays Bolloré, Pinault et Leclerc.

Purée, exhumer  Renan pour parler de la race bretonne...
Mais on va où ?

21 commentaires:

  1. Ah, c'est malin ! maintenant on va être obligé de défendre cette daube, si on ne veut pas passer pour des connards du format de Fabrice Pliskin !

    Ils sont merveilleux, à gauche : il y a juste à les laisser s'exprimer comme ça pendant un an et c'est du 30 % au premier tour pour Mme Le Pen.

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  2. "maintenant on va être obligé de défendre cette daube": non merci, sans moi !

    Mère Castor, elle s'en prend plein les sabots...

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  3. Mais aussi, pourquoi vous faire tant de mal volontairement en lisant le Nouvel Obs !

    Il y a des torchons bon pour la poubelle et d autres que l ont garde précautionneusement. Le Nouvel Obs, hop , poubelle depuis longtemps.

    nb: je vous trouve bien féconde, question billet, en ce moment, non ?

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  4. oh la vache que de fôtes en si peu de lignes, sorry

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  5. si les gens (Nolwenn Leroy comme le Nouvel Obs) pouvaient laisser la culture bretonne tranquilles...

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  6. ah et puis aujourd'hui on apprenait que la brasserie An Alarc'h (le cygne, pour les non bretonnants, et pour expliquer encore un peu plus c'est une référence au retour du Duc Jehan IV en petite Bretagne pour bouter les Français de Charles V et Du Guesclin hors de Bretagne dans des bateaux aux voiles blanches comme le cygne) avait refusé de vendre de la bière à un groupe identitaire au prétexte de différend politique

    c'est plus le retour de ces identitaires à la con qui fait chier, que la miss vende des disques abêtissants est un moindre mal

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  7. Gaël: oui, mais il n'y a pas de raison particulière de cogner sur cette chanteuse là, et les termes du journaliste du Nouvel obs sont inquiétants, dans le sens où il l'alpague carrément sur ses origines, et son prénom! Qu'est-ce qu'on y peut, à son prénom ! Imaginez qu'il dise la même chose d'un musicien bantou ou congolais il n'oserait jamais !
    Les identitaires bretons, hahaha... ils sont combien, entre trente et cent ? et encore... Des nostalgiques du temps où Hitler avait roulé leurs grands parents en leur faisant miroiter des promesses grandioses d'autonomie celte, de pauvres types très fatigants avec du kig ha farz trop liquide dans la cervelle, en tout cas.
    Je ne connaissais pas cette histoire de bière (je viens de gougueuler pour voir,) mais la brasserie se met dans son tort si elle refuse de vendre ses produits pour des motifs politiques.

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  8. Corto: C'est rien que pour embêter Nicolas et lui piquer la première place au Wikio pendant le ouikinde.

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  9. ah mais je ne trouve pas non plus qu'il soit très correct de taper sur cette jeune femme ainsi... Surtout que l'ignorer aurait suffi je pense... mais bon le "journaliste" a peut-être un compte à régler allez savoir :)

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  10. Mais pourquoi l'ignorer, s'il pense que son disque est un concentré de biniouseries ringardes sans aucun intérêt, il peut bien le dire!
    Essayez de changer les prénoms, par exemple, et de transformer cette chanteuse bretonne en chanteuse kabyle qui serve le même couplet sur ses origines et reprenne des tubes plus ou moins traditionnels! On y verrait du racisme gros comme une maison, et on n'aurait pas tort !

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  11. Ce qui les vexe, au fond, c'est qu'elle ait vendu plus d'un million d'album SANS leur aide…

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  12. @Suzanne,bon d'accord, changeons les prénoms:
    Oum kalthoum se produira à la brasserie An Alarc'h Ou akbar
    ah oui,On y verrait du racisme gros comme une maison, et on n'aurait pas tort !

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  13. Fidel: on verrait du racisme dans le fait d'écrire un billet qui taperait sur le kabylisme de la fille... je m'emmêle les pinceaux, moi.
    Didier: comme les Ch'tis ?

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  14. J'ai lu ça ce matin, c'est en effet navrant d'idiotie. Déjà, c'est relativement navrant d'imaginer que quelqu'un daigne se faire chier pendant un quart d'heure (car c'est le temps qu'il a fallu au journaleux pour pondre ce bidule) pour excréter une critique d'un disque (???) de Nolwenn Leroy (que je trouve très jolie au demeurant).

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  15. Je pense que le journaliste n'a pas aimé le disque, et qu'il ait pu se vendre à X milliers d'exemplaires et donne des arguments à la con.

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  16. On dirait un pastiche réalisé par le groupe Jalons (Basile de Koch).
    Sauf que là on rigole pas.

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  17. Quoi ? On veut me piquer ma première place au Wikio en lisant des conneries dans le Nouvel Obs ?

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  18. Nous en sommes là...aussi:

    http://corto74.unblog.fr/2011/04/09/stephane-hessel-prix-nobel-de-la-paix/

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  19. Je pense, comme vous, et pour exactement les mêmes raisons, que cet article est d'une crétinerie sans nom (on pourra d'ailleurs utilement se reporter à ce qui en est dit ici ).

    L'auteur voudrait alimenter un sentiment victimaire en Bretagne qu'il ne s'y prendrait pas autrement.

    Cela étant, là où le papier en question est franchement scandaleux – et, croyez-le, je pèse mes mots – c'est lorsqu'il sous-entend que cette demoiselle a eu une jeunesse auvergnate alors que, nous apprend sainte Wikipédia, son enfance s'est déroulée dans ce qu'il est convenu d'appeler le « département de l'Allier »...

    Cré nom d'une bique ! Mais combien de fois faudra-t-il le répéter ? La délimitation et l'appellation officielles de la région Auvergne, pour parler dans le sabir des technocrates, n'y feront rien : la quasi-totalité du territoire du susdit « département de l'Allier » n'est pas en Auvergne mais dans le Bourbonnais.

    J'en profite pour relayer le fameux mot d'ordre (trouvé ici) :

    Ni auvergnat, ni berrichon, VIVE LE BOURBONNAIS LIBRE ET RÉUNIFIÉ, de Moulins à Montluçon et de Vichy à Saint-Amand-Montrond !

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  20. Chieuvrou: très bien, la chronique de Guy Carlier (votre premier lien)! Mais faitees attention à ce que vous écrivez: les cybertraqueurs de Pétain-FN-men vont trouver que vous vous y connaissez un peu trop en provinces et départements français, et que cette connaissance est suspecte. On va vous taxer de départementainisme.

    Fidel Castor: des arguments à la con, c'est bien résumé.

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Modération parfois, hélas, mais toujours provisoire, ouf.