mardi 8 juin 2010

Bloguons notre vie


Du contenu original, demande Nicolas, qui nous raconte son épopée dans le métro. Du contenu original, répond le Coucou qui nous peint ses oliviers. Je lis Nicolas et je suis bien contente de n'être pas dans le métro. Je lis le Coucou et je pense à Giono et aux oliveraies "comme une broderie au point de croix."
Ce matin, je suis allée au Super U de mon canton. Il y avait des touristes bordemer de passage. On reconnait les touristes bordemer à leurs vêtements et à leurs lunettes de soleil qu'ils remontent sur le crâne comme un diadème quand il n'y a pas de soleil, mais on ne sait jamais, elles doivent être là, prêtes à tomber sur le nez en cas d'urgence. Les touristes bordemer ont un vernis impeccable sur les ongles de pied, aussi, et sentent la crème à épiler pour les femmes et le déodorant Axe ou Scorpio pour les hommes. Ils achètent du taboulé, des tomates, et des petits pots pour bébé car tout coûte moins cher à une heure de la mer qu'au bord de la mer. Justement, le Super U est malin, il y a des barquettes d'un kilo de taboulé, et des bateaux pneumatiques et des draps de bain avec des dauphins dessus.
Près de l'entrée du supermarché, on entendait une voix aiguë et paniquée de jeune enfant qui n'arrivait pas à ouvrir la porte des toilettes. Attends, disait la mère, n'aie pas peur, je vais chercher quelqu'un. J'ai pas encore fait caca, disait l'enfant, elles sont trop hautes les chiottes, j'arrive pas. Puis l'enfant réussit à débloquer la porte. Il apparut, pendu à la poignée, la culotte sur les chevilles. La mère, tout sourire, le rabattit dans les toilettes. C'est pas grave mon coeur, t'as qu'à faire comme au camping dans les douches, caca par terre.

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34 commentaires:

  1. Prem's !

    Bon, je vais lire, maintenant...

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  2. Tiens, moi aussi, je vais faire caca par terre, y a pas de raison !

    (C'est exprès que vous avez écrit aiguë aigüe ?)

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  3. Non, ce n'est pas exprès, hélas. Je corrige.

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  4. Mais vous n'avez pas à vous corriger chère Suzanne, les deux orthographes sont acceptés.

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  5. Cool, l'idee! c'est super ecolo, et ca donne l'impression de faire koh lanta!

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  6. Christophe et Didier: arrangez-vous, moi je ne suis pas contrariante, je n'ai jamais fait attention à l'orthographe de ce mot. Le TLF propose aigu, aiguë.

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  7. (et c'est malin, Christophe, "les deux orthographes sont accept és " Je me suis dit que c'était une moquerie subliminale et j'ai relu la phrase pour chercher un participe passé fautif.)

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  8. C'est bien de faire caca par terre, on peut rester debout.

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  9. Christophe a raison : aigüe est la forme préconisée par la réforme Rocard de l'orthographe, si ma mémoire est bonne. C'est bien pour cela que je vous posais la question...

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  10. Pour que la réforme de l'orthographe soit douce aux mots des miséreux, c'est mieux, en effet, d'accepter les deux façons d'écrire. Je suppose que ça vaut pour contiguë, ambigüe aussi ?

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  11. Merde... Comment ai-je pu... Je suis subliminable, Suzanne.

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  12. Oui, oui, ça vaut pour tout ! Sauf pour cocüe, tout de même...

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  13. Mince je croyais que votre blog était un blog " sérieux" :-)
    Vous lisez trop Nicolas !!

    ( ceci dit quand on voit les prix du Super U, ça donne un peu envie de faire caca par terre dans les rayons...)

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  14. Réforme de l’orthographe et caca par terre sont donc les sujets du jour.

    Bon, ce matin j’ai donné de mon corps pour les commentaires, j’arrive chez vous épuisé, pour lâcher (par terre) un sincère mais bref excellent-mortdelol-billet.

    Ceci dit, le caca m’émeut. C’est spécial. C’est un truc de parent. Passer de la couche au pot, du pot aux chiottes, ce monolithe de céramique beaucoup trop grand, dans lequel les enfants ont peur de tomber, les rassurer (non, tu ne tomberas pas dans le trou), les féliciter quand ils y arrivent tout seul, examiner la forme et se réjouir quand il est moulé, ou s’assombrir quand il ressemble à rien, trouver une solution quand, dans un RER, ça arrive, et qu’ils crient, paniqués : « caca !! » , et dire finalement, ben fais caca par terre comme au camping ou comme chez tonton bio, non, vraiment, ça me touche, c’est la journée du contenu, du caca, de l’orthographe et du bisounours.

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  15. Savez ce qu'il vous dit, le bisounours ?

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  16. Je ne parlais pas de vous ! Mais de nous. On en arrive à un point où Didier Goux se sent visé quand on parle de bisounours !! :)

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  17. Balmeyer ah, on reconnait le papa ! (j'écris "le papa" rien que pour faire enrager Didier Gouzounours.)

    Béalapoizon: comment ça, pas sérieuse, moi ? Hein ? hum.

    N'empêche que s'il y a partout des cuvettes de chiottes hautes pour les handicapés, on ne pense pas à nos enfants-rois, nos petits chéris à qui l'on refuse une dignité qui ne couterait pourtant pas bien cher.. à l'angle des grandes pièces de toilettes conçues pour qu'un fauteuil roulant puisse tourner et retourner, un tout petit WC pour les courte-pattes ne serait pas superflu

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  18. Je n'aime pas les chiottes haute. On est obligés de se tenir droit et l'iPhone risque de tomber.

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  19. En règle générale, moi, je dis : "tu te rappelles quand tu portais des couches..."

    Sinon, c'est affreux et horrible. Du taboulé. Le pire : scorpio et Axe.

    Sinon, y a le fabergé aussi...

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  20. Ah, "Gouzounours", j'adore ! Et Catherine aussi, qui me charge de vous demander si elle peut vous piquer le copyright, pour remplacer son "luminaire céleste" tout bouffé par la rouille...

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  21. Catherine: Gouzounoursez à donf !

    Il y a quelques mois, j'ai créé un blog que j'avais appelé

    "Blogounours". Je voulais y publier des articles complètement nounours, mais j'ai, hum, lu certains autres blogs, et j'ai compris que jamais, jamais, je ne pourrais les égaler. Style: c'est la honte suprème pour le gouvernement français de s'en prendre à des français issus de l'immigration sous le prétexte fallacieux que leurs quatre maîtresses (vive l'amour libre et libertin) se vêtent à leur façon qui n'est pas la nôtre, c'est pour nous distraire des vrais problèmes, mon dieu, tant de haine raciste me rappelle les heures les plus étoile jaune de l'histoire, cela me déprime me révolte me dégoute, saloperie de fachos. Mais je le fais beaucoup moins bien que les vrais. J'ai abandonné.

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  22. (ah, non, même en parlant de chiottes, elle nous ramène la burqa)

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  23. C'est la même chose.
    Enfin, vu d'avion.

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  24. Ce billet ravissant et ses commentaires attachés sont d'une poésie étonnante.

    Une simple et belle histoire de caca. du contenu interessant...
    bises

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  25. Comme disait Balmeyer chez moi: les commentaires intéressants ayant été pillés…, y compris le mortdelol par le même, je n'ai plus rien à ajouter, sinon merci pour le bon moment qui s'est prolongé jusqu'ici.

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  26. Carine: pas la même couleur.

    Corto: je sens comme un pointe d'ironie, là...

    Le Coucou: ça ne vaut pas les oliviers de votre joli billet, mais bon...

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  27. C'est vrai, ma foi, qu'ils sont un peu pénibles, ces touristes allemands, italiens ou japonais, avec leur foutu Axe !

    (Lächeln ! Sorriso ! にこやか !)

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  28. Merci Suzanne. Je suis furieuse de ne pas avoir trouvé Gouzounours en prem's.

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  29. Catherine : à votre service !
    Chieuvrou: pfiou....

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  30. moi c'est merula micans,
    bonne journee

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  31. eh bien, bonjour Merula, et bonne journée à vous aussi.

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  32. C'est bien écrit.
    Un texte joli qui donne l'impression d'être là et de regarder par le trou de la serrure

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Modération parfois, hélas, mais toujours provisoire, ouf.