
Je me fiche du foot. Le foot ne m'intéresse pas. Si je pouvais choisir d'éliminer dans mes impôts la part dévolue au sport professionnel, je le ferais bien volontiers. L'équipe de France ne m'a jamais représentée, et quand bien même elle serait composée de rejetons de familles françaises depuis mille ans, elle ne me représenterait pas davantage. Ceux qui s'entortillent dans des drapeaux nationaux devant les pubs de Nike et Samsung ne m'intéressent pas, ni ceux qui leur reprochent de se draper dans ce drapeau-là plutôt qu'un autre. Je suis consternée de voir l'imbrication du sport professionnel dans les affaires d'état, consternée qu'on ne fasse pas la part des choses. Et je sais bien que ma consternation est à côté de la plaque, décollée de la réalité, impuissante et emportée d'avance par le monde comme il va (et les pantins politiques qu'on a).
N'empêche, je lis passionnément le meilleur blog de foot du monde, et j'en recommande chaudement la lecture à tous. Si ses deux tenanciers lançaient un parti, un groupe, une secte, une église avec une telle foi, un tel talent, je pense que je m'y ruerais aussitôt, que j'en deviendrais un inconditionnel suppôt.
Ne passez pas à côté, surtout. C'est à lire au jour le jour, bien évidemment. Ceux qui fondent une école littéraire, un mouvement, un grand journal ne se rendent pas compte, dans l'innocence fougueuse de l'enfance de leur projet, qu'ils plantent les jalons sacrés d'une grande entreprise. Quand Vialatte a-t-il su, après combien de chroniques dans La Montagne, que la somme de ces chroniques était une œuvre ? Je compare ces deux fous-là à Vialatte ? Eh oui, et à Astérix aussi, enfin, Astérix blogueur qui sortirait un peu ivre de la maison des Monty Python, et l'avantage, c'est qu'on a du tout chaud, du vivant, chaque jour...