mercredi 26 août 2009

Avec le maire de Coulaines, luttons contre la crachardisation de l'espace public





Le maire socialiste de Coulaines a décidé d'interdire des crachats dans le territoire de sa commune. Quel brave homme ! Pas besoin, pour une fois, de loi supplémentaire, de projet de loi, on a tout ce qu'il faut sous le coude. Dans la foulée, il a écrit aux Grands Prêtres du football pour leur demander de donner l'exemple. Carrément sanctionner le crachat d'un carton jaune ou rouge en cas de récidive. Là, à mon avis, il y aura du boulot.

De temps en temps, un pauvre jeune se fait prendre à cracher par terre. Notre dictature abjecte qui s'étiole si elle ne trouve pas le moyen d'alimenter la répression à grands renforts de lois promulguées au temps les plus sombres de notre histoire du thermalisme national, s'indigne qu'on stigmatise ainsi toute une population pauvre qu'on voudrait ne pas voir.

Ah, on se garde bien d'ennuyer les mémés et les beaufs pour les crottes de leurs toutous de souchiens, brâmeront les belles âmes, et la gauche moisie ne sait plus quoi inventer pour se faire remarquer et récupérer une partie de son électorat. Oui, mais une partie grandissante de cet électorat -et de ses élus- a des yeux pour voir, regarde parfois ce qu'on lui dit de ne pas regarder et n'a pas envie de revenir au moyen-âge. C'est peut-être aussi simple que ça, et c'est presque dommage de prendre pour prétexte cette grippe alors que la tuberculose est en recrudescence chez nous.

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15 commentaires:

  1. On s'y engage ! Juré, craché !

    C'est vrai, cracher en public c'est dégueulasse. Comme faire caca en public. Si si.







    Je parlais des crottes de chien, bien sur.

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  2. et pourquoi il n'y aurait que les pauvres qui crachent? c'est de plus en plus courant. et c'est vrai que cet été en tong je trouvais qu'il fallait faire attention ou marcher.
    quand j'étais petite (ça commence à dater) on apprenait à l'école qu'il ne fallait pas cracher par terre mais dans son mouchoir.
    alors faire des lois ou des décrets pour ça c'est évidemment débile mais j'aimerais bien qu'on réaprenne quelques règles de savoir vivre.

    il y avait aussi des tas de mur sur lesquels était écrit "défense d'uriner", et à l'odeur on comprenait pourquoi

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  3. et après ça, qui dira que les socialistes n'ont pas d'idées...

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  4. Olympe, pour répondre sans détours: la mode du crachat nous est venue des cités et des stades, qui ne sont pas majoritairement habitées/fréquentés par des riches. On peut nuancer, faire la fine gueule, et dire que c'était pareil partout il n'y a pas si longtemps (il y a encore des affichettes anciennes dans les cafés, des plaques émaillées sur les murs)mais justement, il y a eu un énorme effort d'éducation, d'explication, à cause de la tuberculose et des maladies respiratoires. Dès qu'on a su que les germes se transmettaient par la salive, survivaient à la dessication des crachats et réinfectaient ceux qui les respiraient, on a lutté contre le crachat. La tuberculose avait presque disparu, grâce à une meilleure hygiène. Cracher, c'est dégoûtant, c'est comme pisser par terre, jeter ses ordures parterre.

    Le crachat, c'est surtout un truc de mecs. (Vous avez bien du remarquer ça aussi :-) Une façon de marquer son territoire pour les adolescents? Vous n'avez pas tort, hélas, quand vous dites que c'est de plus en plus courant. Effet de mode oblige.

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  5. Olivier P : C'est plus réalisable et concret de faire nettoyer leurs crachats aux cracheurs que promettre de nettoyer des quartiers au karcher, non ?

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  6. Homer : on n'a pas encore osé le petit dessin humoristique des chiens qui regardent des gens cracher par terre "Ah, et toi, tu ramasses les déjections de ton maître ?" ou alors " Il paraît que c'est pour mieux marquer leur territoire, ils en reconnaissent les limites en glissant sur leurs mollards"

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  7. Il y a des tas de pays où il est parfaitement normal de cracher et pisser dans la rue. Ceci explique peut-être cela...

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  8. Didier: oui, mais rien n'empêche d'expliquer ceci à ceux-là quand on est sûr d'avoir raison. Et ce maire a raison, et avec un peu de bonne volonté, tout le monde peut y arriver, il n'y a pas besoin d'un grand niveau de compréhension intellectuelle, on ne heurte aucun tabou religieux, et ça ne nécessite pas un euro d'investissement.

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  9. Chère Suzanne,
    Que vient faire le libellé "ISLAM ET BONHEUR DU MONDE" au bas de ce post ?

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  10. Camille : Bonne remarque, je l'enlève. je pourrais le remplacer par "us et coutumes de nos petits jeunes à capuches dans nos quartiers multiethniques et populaires", mais ce serait encore un cliché limite raciste, vu que tous ne sont certainement pas cracheurs et que cette charmante habitude qui était tombée en désuétude dépasse largement, par effet de mode et d'imitation, le cadre des cités.

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  11. « La mode du crachat nous est venue des cités et des stades » : on ne saurait vous laisser dans l’ignorance Suzanne. La mode du crachat est bien antérieure aux cités et aux stades. C’est un phénomène social et qui caractérise l’humain, anthropologique donc. Ne viser que la perspective hygiéniste et morale (préjugé sur les jeunes des cités qui crachent) empêche d’en voir toute l’étendue. On crache certes pour évacuer la sécrétion liée à une infection, mais on crache aussi de manière symbolique : le crachat renforce la parole dans bien des rites dans lesquels la salive peut-être considérée comme sacrée, jusque dans nos sociétés rationnelles ou l’insulte s’accompagne parfois du crachat, ou bien encore l’acte de jurer (juré, craché). C’est un peu de soi que l’on jette à la figure pour mieux souiller, ou un peu de soi que l’on met en gage...

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  12. Merci, cher anonyme sociologue. Je sais bien, et en plus je sais que vous savez ce que je veux dire, ce qui est du domaine du sens commun.
    (vous ne m'avez pas rappelé de beau passage de Levi-Strauss, quand il parle des Indiens qui crachent dans leurs mains, les frottent et les présentent paumes ouvertes au soleil levant, et sont ainsi convaincus qu'ils aident l'astre à se lever et le jour à venir). On sait bien pourquoi les enfants jouent à cracher plus loin, à pisser plus loin... et pourquoi on se crache dessus, on se crache à la gueule.


    et quand je dis que cette mode nous vient des cités, je sais bien que mes ancêtres crachaient tout autant, il n'y a pas si longtemps que ça.
    Ils mouraient en couches et de tuberculose, aussi. Ils jetaient même leurs ordures par la fenêtre au moyen-âge et portaient de longs costumes de bain en 1900.
    Et alors ?

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  13. "on crache aussi de manière symbolique : le crachat renforce la parole dans bien des rites dans lesquels la salive peut-être considérée comme sacrée,"

    Ah, si c'est de la salive sacrée, alors... Et si c'est culturel, on ne peut rien dire.

    C'est vrai, les femmes ne crachent pas et ne pissent pas dans la rue.

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  14. Quelle que soit la symbolique d'un crachat, voire même de la crotte de chien s'il y en a une...
    pas trop ragoûtant tout cela et pas envie de glisser sur l'un ou l'autre...grrrrr.

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Modération parfois, hélas, mais toujours provisoire, ouf.