mardi 27 juillet 2010

Ils disent la bonne aventure


Suite de la conversation chez Nicolas (et chez Didier Goux aussi)
"si on interdit le camping hors des endroits autorisés, les "gens du voyage" seront directement visés.
Ca ne me choque pas outre mesure. Je ne vois pas, au nom de quoi, on peut on pourrait poser sa caravane où on veut." (Nicolas)

J'ai pris cette photographie le mois dernier, dans un petit bourg d' Ille-et-Vilaine. (cliquer sur la photo pour l'agrandir)

L'arrêt est interdit aux Gens du Voyage sur ce parking.
Pas le stationnement, pas le camping, mais l'arrêt pur et simple.

Et ce n'est pas l'arrêt des camions, des caravanes, des bus, des avions, des remorques agricoles, dont il est question. Non non non... c'est l'arrêt pour les Gens du voyage. Si vous ou moi passez avec votre caravane ou avec votre camping car, vous n'êtes pas concerné. Enfin, vous, parce que moi, je n'ai ni caravane ni camping car, mais mettons. Donc, venez avec votre camping car, touriste. Achetez le pain de notre boulangerie, reposez-vous un peu chez nous, promenez-vous sur les chemins de randonnée que nous avons aménagés pour vous. Laissez votre caravane, ou dormez sur ce parking 48 h, comme la plupart des règlements communaux le permettent. Si vous êtes nomade, c'est simple, on vous laisse le temps de faire demi-tour, pas celui de stationner pour donner un biberon à votre enfant. Circulez.

68 commentaires:

  1. Oui, c'est très curieux. Ça vaudrait le coup de se renseigner auprès du maire...

    RépondreSupprimer
  2. Cela mériterait d'être déféré au TA, ce panneau.

    C'est cocasse en tout cas...

    RépondreSupprimer
  3. "Ils disent la bonne aventure"
    Pour des piments et du vin doux ?


    Faudra dire au préfet d'Ille-et-Vilaine d'installer des panneaux "Interdiction de photographier" sur ce parking.

    RépondreSupprimer
  4. Mathieu et Didier: oui, l'arrêt, ils font fort, tout de même. Je vois souvent des panneaux "stationnement interdit aux gens du voyage", avec, dessous, l'adresse du plus proche terrain d'accueil, mais là, on tombe dans l'intolérance extrême. (Maure de Bretagne, le bourg, manouche qui me lit, passe ton chemin...)

    RépondreSupprimer
  5. Malavita, vous aimiez les belles étrangères quand vous étiez un petit enfant ?

    RépondreSupprimer
  6. Comme Didier : c'est curieux.

    Qu'est-ce qui définit un "gens du voyage" juridiquement ?

    RépondreSupprimer
  7. Nous sommes loin du " il est interdit d'interdire " ...

    Réflexion faite, z'ont raison :
    les voyages, y a des agences pour ça !

    RépondreSupprimer
  8. Nicolas : ce sont les personnes sans domicile fixe, rattachés par obligation à une commune de leur choix,(pour une durée d'au moins deux ans) et devant porter, en plus de leur carte d'identité, un livret de circulation. Ce livret de circulation est un anachronisme raciste.

    RépondreSupprimer
  9. Merci ! Faudrait que je me renseigne sur le sujet...

    RépondreSupprimer
  10. http://fr.wikipedia.org/wiki/Livret_de_circulation_(France)

    RépondreSupprimer
  11. Ce qui est surtout choquant, c'est qu'il existe encore une catégorie "gens du voyage" faisant de citoyens français des citoyens de seconde catégorie avec livret de circulation à faire viser et obligation de résidence durant trois ans dans une commune pour voter (au lieu de six mois pour un citoyen ordinaire et zéro jour pour un fonctionnaire muté d'office). Cela rappelle l'époque du passeport ouvrier intérieur sous le Second Empire et sous la IIIe République. La plupart des gens du voyage en France sont français depuis des siècles, certains plus que moi. Imaginons le même panneau avec le mot "juifs" ou "musulmans" ou "noirs", ce serait un tollé ! Je n'ose imaginer la réaction du Mrap ou de la Licra alors (les organisations anti-racistes imbéciles)... Mais là, non, cela passe bien, parce qu'il y a toujours de solides préjugés ruraux bien ancrés. Cela rappelle les panneaux d'entrée de ville chez Lucky Luke déclarant : étranger tu n'es pas le bienvenu. Or ce ne sont pas des étrangers dans leur immense majorité.

    RépondreSupprimer
  12. Humm cette catégorie existe toujours parce qu'il y en a un paquet qui refuse la sédentarisation, contournant l'obligation de scolarisation. Par ailleurs ils maintiennent vivace leur langue et leurs coutumes et ce dernières années ont accueilli des groupes de tziganes venant de Roumanie , ce dont on ne parlera qu'avec précaution.
    Ce panneau est hurluberlu!!!

    RépondreSupprimer
  13. Mais 90 % des gens du voyage sont en fait sédentaires ! Ils ne vivent pas tous en appartement ou dans des pavillons, mais ils sont bien sédentaires et ne se déplacent que pour des récoltes de fruits et légumes (on est bien contents d'avoir une main d'œuvre à bon marché) ou pour des rassemblements religieux (catholiques et souvent protestants) ou pour des raisons tribales comme une élection. Ils ne sont pas toujours sur la route ou sinon ils seraient présents chaque semaine sous la forme d'une autre famille en demande de terrain d'accueil dans votre commune. Ils sont même le plus souvent propriétaires de terrains non constructibles et donc moins chers, ce qui fait qu'ils restent dans leur caravane.

    L'argument de la scolarisation dépend des régions, je sais que je ne peux voir les enfants durant la saison des vendanges ou de la cueillette des cerises, mais à part ça ils sont assidus, sans travailler vraiment en classe et sans faire de devoirs. Ce qui n'est pas différent d'autres petits Français issus du quart-monde.

    Quant aux Rroms venant de Bulgarie ou de Roumanie, ils ne circulent pas avec des caravanes, puisqu'elles auraient été repérées aux frontières et on les estime au plus à 15 000 en France ! On est loin de l'invasion de gens du voyage venus de l'étranger.

    Il s'agit bien de la stigmatisation de certains Français qui sont moins français que d'autres.

    RépondreSupprimer
  14. Dominique: un tiers des Gens du Voyage se définit comme nomade. Les sédentarisés ou en voie de sédentarisation, ceux qui achètent un terrain avec une petite maison ou une ruine dessus, se disent "Voyageurs" même s'ils ne voyagent plus guère à part, comme vous dites, pour des regroupements familiaux ou des saisons (qui sont aussi des regroupements familiaux, je connais des vergers où l'on emploie la même famille de voyageurs (une vingtaine d'adultes et une myriade d'enfants) pour la cueillette des pommes.) Ils ont de cette façon un domicile et évitent le fameux carnet de circulation qui est, nous sommes d'accord, un vestige honteux.
    "préjugés ruraux"... wep, je ne sais pas si ce sont tant que cela des préjugés, et quand il y en a, s'ils ne sont que ruraux.

    Une anecdote: ma fille scolarisée à l'école du village, aborde la leçon de lecture ien-en-ouin ein -in. L'exemple qu'elle recopie sur son cahier du soir est "le bohém ien a volé les petits pouss in s. Je vais la chercher le soir et j'en discute avec la maîtresse. La maîtresse est une dame old school, qui ne veut pas qu'un exercice donné ne soit pas fait, et qui garde les enfants après la classe. Le genre pas rigolote, sévère mais juste. Il y a un garçon qui mange son crayon et qui peine sur un cahier tout tâché. C'est un petit manouche arrivé il y a trois jours, il a la peau brune et le regard de charbon, et écoute la conversation entre la maîtresse et moi. Je dis que bon, quand même, les histoires de poules...
    "surtout que c'est bête, les poussins c'est tout petit, intervient le gamin. Tant qu'à faire, nous on prend les gros lapins... (et il fait le geste de se caler un lapin au creux du coude...)

    RépondreSupprimer
  15. Suzanne, je ne suis pas aveugle quand même. J'ai été surveillant durant quatre ans dans un collège qui abritait une forte communauté yennische sédentarisée. Je n'ai eu aucun problème avec eux, sauf le jour où je me suis retrouvé face à un de mes anciens élèves dans un bus qui m'a pris à partie et qui était prêt à me casser la figure alors que je ne l'avais jamais sanctionné pour quoi que ce soit et que j'avais discuté raisonnablement avec lui quand il se faisait exclure pour un motif futile. Il me prenait comme le représentant de tous ceux qui l'avaient maltraité.

    J'ai enseigné aussi dans un collège rural, j'ai eu alors des élèves gitans sédentarisés mais vivant dans des caravanes. Ils ne travaillaient pas, mais ils étaient vraiment gentils et faisaient en sorte qu'on les accepte comme bons élèves. J'ai été surpris en lisant il y a deux ans que l'un d'entre eux avait été condamné pour usage de drogue, trafic de drogue, violences conjugales, viol collectif. Que s'est-il passé entre-temps ? Je ne sais. Mais je me souviens que c'était le plus gentil garçon du monde et qu'il calmait les autres.

    Et je me dis que nous serions bien mal venus de donner des leçons aux États-Uniens ou aux Canadiens ou aux Australiens, Néo-Zélandais sur le traitement de leurs propres indigènes qu'ils ont sédentarisés aussi.

    RépondreSupprimer
  16. oh non Suzanne... pas ça ! je sors de ma leçon de code... où j'ai encore fait 10 fautes (après 3 mois), et ce panneau-là il n'était pas dans les QCM... Je désespère... un conseil aux gens du voyage : le camouflage !!!

    Sinon, je découvre que tu n'es pas une jeune grand-mère (le vouvoiement de rigueur me l'avait pourtant laissé supposer), mais une jeune maman préférant, peut-être, ainsi marquer une certaine distance avec certains... ou une certaine réserve, grâce au "vous", que je perçois comme... un signal "feux de croisement" et non "feux de route". Le langage a ses panneaux... tout comme le code de la route.

    RépondreSupprimer
  17. Les gens du voyage veulent voyager. Très bien, c'est un mode de vie que je leur envie d'ailleurs.
    Quand on vit en itinérants, il faut bien avoir quand même une existence légale, traçable et le carnet de circulation ne me choque pas.
    Un SDF, on sait à peu près où le trouver. Les gens du voyage bougent tout le temps, c'est leur raison d'être, leur définition. Il faut bien que les nomades puissent être localisés, non?
    Enfin, je crois. Sinon, c'est la porte ouverte à tous les comportements bizarres. Je ne fais que passer, vous ne me trouverez pas. Imaginez...
    S'ils sont accidentés ou malades, ils sont soignés, non? Ils font appel aux hôpitaux publics? Ils ne sont pas sans rapports avec notre société sédentaire. A nous, on demande sans arrêt des preuves de notre adresse, à eux on exige un carnet de circulation. Cela ne me semble pas attenter à leur liberté, ni les stigmatiser (hum).

    RépondreSupprimer
  18. Mais non Carine ! La quasi-totalité des gens du voyage ne se déplacent pas plus que des retraités ayant de bonnes pensions. Ils ne le font plus que pour des raisons précises : travail saisonnier ou rassemblement cultuel ou familial. Il faut sortir des schémas du XIXe s. sur les romanichels avec leur roulotte allant de ville en ville. Le problème, c'est que ce sont nos Indiens à nous et qu'on y retrouve les mêmes problèmes d'acculturation que dans les pays anglo-saxons ayant fixé à résidence leurs indigènes.

    RépondreSupprimer
  19. Alors s'ils ne se déplacent que très rarement, il n'est pas normal que des petits bleds soient obligés de leur réserver des emplacements aménagés, aux frais du contribuable.
    Faudrait choisir. On ne peut pas avoir le beurre, l'argent du beurre plus le truc de la crémière.
    Les nôtres d'Indiens ne sont pas assignés à résidence. Mais vous me dites qu'ils ne se déplacent plus ou presque. Du coup, je ne veux plus être nomade, tiens.

    RépondreSupprimer
  20. Dominique : pourquoi des "préjugés" ? À quoi pensez-vous au juste ?

    Suzanne : pour le côté "rural", c'est logique : les romanos stationnent rarement au cœur des grandes métropoles...

    RépondreSupprimer
  21. Dominique: il y en a encore qui se déplacent, ne serait-ce que ceux qui tournent dans les foires, marchés et autres braderies dans toute la France.
    Ceux qui sont sédentaires ne sont plus soumis au carnet de circulation, et n'ont pas le statut particulier de citoyen de seconde zone.
    Pour ceux qui sont nomades ou semi nomades, ce serait bien si la loi Besson (terrain pour les bourgs de je ne sais plus combien d'habitants, 5000 je crois) était respectée. Un terrain d'accueil avec sanitaires et eau courante ne coûte pas plus cher qu'un camping basique (dans lequel des nomades n'ont pas le droit d'aller) et moins cher que bien d'autres réalisations pharaoniques de petites communes.
    Un esprit chagrin objectera que les terrains dévastés, tuyaus de sanitaires arrachés (pas de cuivre, surtout pas de cuivre!), voitures volées calcinées abandonnées sur place, ont éloigné certaines mairies de l'amour du tzigane. Oui, mais tant qu'il y aura aussi des panneaux comme celui que je montre en photo, on ne donnera pas tellement envie d'acceptation mutuelle.

    Tant mieux pour vous, Dominique, si vous n'avez eu que des bonnes expériences avec vos élèves tziganes. Les arrivées de manouches sur la commune sont encore une épreuve pour bon nombre d'instituteurs, et les collèges à forte population d'enfants du voyage ne nient pas les problèmes posés.

    Geargies: oui, mais en principe, il y a un nombre de jours minimum de scolarisation par mois, par an, même pour les nomades. Faute de quoi, plus d'allocs.Chaque établissement est tenu d'accueillir sur l'heure les enfants de nomades en obligation scolaire. Je ne sais pas si c'est bien respecté...

    Lucia: c'est un présent de narration. Ma fille a grandi et moi, j'ai passé l'âge d'être une jeune mère, mais je ne ressens pas le vouvoiement comme quelque chose de guindé, c'est une convention, un usage, c'est tout.

    Didier: les campements de manouches itinérants ont plutôt dressés aux abords des villes qu'à la campagne, sur des friches industrielles, des terrains vagues, des bretelles d'autoroute, non ?

    RépondreSupprimer
  22. @Suzanne : le "vouvoiement" : un usage, une convention, comme le code de la route ? celui qu'on se sent le droit de pouvoir appliquer à ceux qu'on ressent comme différents de nous... (c'est, à mon avis et à celui de beaucoup de sociologues, la justification que se donnent ceux qui mettent des panneaux sur des parking). Une façon de vérifier (comme avec le "bonjour" et les "salutations" - c'était le sujet de mon mémoire de DEA, aujourd'hui on dit Master) que l'autre est bien de "notre monde", et qu'il n'est pas dangereux, ou pas fou...

    Ah ? tu es donc une jeune grand-mère... je me disais bien...

    RépondreSupprimer
  23. Lucia: non pour les petits enfants, je n'en ai pas encore, et non pour le vouvoiement, aussi. Il faut bien dire tu ou vous, et sur les blogs où je vais, c'est plutôt vous, et sur ceux où c'est plutôt tu, je me conforme à l'usage. (reine du hors-sujet, va!)

    RépondreSupprimer
  24. Suzanne, j'ai justement parlé de deux expériences dans des lieux très éloignés qui montraient que c'était bien gentil en collège et que tout se compliquait après. Vous devriez un peu me relire. Il y a des tas de gens qui ont des comportements marginaux, mais que l'on n'accable pas pour autant. Il me semble que la tendance est à vouloir diviser la société au lieu de lui trouver des éléments communs et vous œuvrez à la segmenter par catégories comme les bons intégristes.

    RépondreSupprimer
  25. Dominique: ah, bon... (mais quelle mouche vous pique, alors que nous sommes d'accord dans ce billet ? )

    RépondreSupprimer
  26. Si si, Suzanne, vous devriez le RElire. Il l'a bien mérité.

    RépondreSupprimer
  27. Suzanne, relisez votre deuxième paragraphe et dites-moi si cela n'apparaît pas comme une contestation prudente de ce que je disais. C'est à ça que je répondais en resituant les faits dans leur contexte. Maintenant, il faudrait que l'on joue à Embrassons-nous Folleville comme dans les Kremlin des blogs ? Mais nous sommes en désaccord et il faut savoir sur quoi sans chercher à nier comme un vulgaire Nicolas.

    RépondreSupprimer
  28. Dominique: je ne conteste pas ce que je vous dites. Vous l'avez vécu, c'est votre expérience, point. Le gars qui a reçu un coup de couteau d'un manouche pour quelques centimètres en moins sur une place de marché dira que les manouches sont de la vermine violente, et celui qui vit à proximité d'un camp de gitans où les flics n'osent même pas rentrer n'en pensera pas moins.

    L'argument "mais non, les XYZ ne sont pas comme ça, j'en ai connu deux et ils sont super doux," bof bof. On a déjà eu ce style d'échange à propos des porteuses de burqas, c'est toujours la même chose: il faudrait, pour vous faire plaisir, dire qu'il y a des petites différences entre les gens qui ne signifient rien d'autre que ce que les racistes mettent dedans, que même si les Dupont sont dix fois plus délinquants, dangereux que les Durand c'est un scandale de le dire tout haut, car les Dupont sont français et on leur en veut juste d'être pauvres et d'avoir le cheveu et le teint plus foncé.
    Vous foncez comme une locomotive folle en mugissant "raciste, réactionnaire", et maintenant "intégriste" ! Eh, oh, en quoi mon billet est-il intégriste ? Vous savez ce qu'est l'intégrisme ?
    J'ai des amis tziganes. Roms. semi-nomades. Français depuis onze générations. Je suis allée avec eux à quelques rassemblements de prière (bien qu'athée, je précise encore), je les vois vivre une vie à la fois difficile (ils sont commerçants forains et rempailleurs de chaises) et particulière. Ils vont à tous les pélerinages, qui sont aussi des regroupements familiaux pour eux. Ils ont une famille très nombreuse. Leurs enfants n'ont pratiquement jamais été scolarisés, ils se sont débrouillés avec des précepteurs de fortune et l'indifférence de l'inspecteur d'académie. Tous les enfants savent jouer d'un instrument de musique, et les plus grands animent des bals, fest-noz, etc. Derrière la ruine qu'ils ont achetée pour avoir une adresse fixe et échapper au livret, il y a bien trente voitures, camions, caravanes délabrées. On VOIT quand on passe devant chez eux que ce sont des tziganes. Quand ils voient des panneaux tels que celui que j'ai pris en photo, ils vont déverser cent kilos d'ordures et quelque bête crevée à son pied. Et s'ils trouvent un truc ou deux à chourer, un vélo sur la place, une remorque de voiture mal arrimée, ils ne s'en priveront pas. Ce sont des hommes très chrétiens, qui jamais ne laisseront un automobiliste en panne sur le bord de la route, et qui n'ont rien à voir avec les tueurs de flics, mais qui ne resteront pas insensibles au charme d'un chantier mal éclairé la nuit.
    Ils sont ainsi, et vous les feriez bien rigoler, s'ils savaient lire.

    RépondreSupprimer
  29. ...et, Dominique, j'ai enlevé un mot de votre dernier commentaire. Le dernier mot.

    RépondreSupprimer
  30. Le commentaire de Carine est logique: si, d'après Dominique, 90% des tziganes sont sédentaires, pourquoi et pour qui faire des terrains d'accueil ?
    Ah, les lunettes roses...

    RépondreSupprimer
  31. Les terrains d'accueil sont faits parce que les gens du voyage se déplacent toujours en famille et que leurs familles sont toujours très nombreuses. Il suffit que l'ancêtre ait eu quatre ou cinq enfants pour que cela pullule autour de lui et chacun aura sa caravane et sa voiture. Vous n'allez pas forcément en vacances avec vos frères, sœurs, cousins, cousines, oncles, tantes, neveux, nièces, les gitans si ! Cela fait tout de suite au moins dix voitures lors d'un déplacement.

    Ensuite, ils refusent les campings qui sont trop chers pour eux (toute leur fortune est dans leur caravane et leur voiture) et qui pourraient d'ailleurs les refuser à cause de leur mode de vie communautaire, ils seraient fatalement séparés ou cela briserait la saine harmonie du camping prisée par des touristes néerlandais et allemands bien propres sur eux et payant avec de la bonne monnaie chaque année. Le rejet du camping est réciproque. Il faut se dire qu'il y a dix ans encore certains gitans circulaient encore dans des roulottes à chevaux, j'ai des preuves ! Cela pourrait passer si l'on est du genre baba-cool altermondialiste voulant sauver la planète, mais cela ne va plus du tout pour un gitan. Alors on ne parle même pas de ce qui s'est fait avant la loi Besson.

    Parlons des aires d'accueil justement ! Dans ma commune, elle est située entre un cimetière, un dépôt d'ordures et une casse automobile. Très loin au milieu des champs de betteraves. C'est régulièrement saccagé. Pas forcément par les gens du voyage qui ont envie d'avoir un robinet qui fonctionne et un raccordement au réseau électrique. Elle est presque toujours inoccupée puisque des petits malins s'amusent à la vandaliser ou à organiser des soirées festives en laissant leurs ordures. Résultat, les gens du voyage de passage font des occupations sauvages de terrains privés. Le seul maire Vert de mon département n'a pas établi d'aire d'accueil pour gens du voyage, contrairement à ce que la loi oblige et il a voulu faire intervenir la maréchaussée afin de déloger ces gens qui ennuyaient les personnes à soucis écologiques et environnementaux qui l'avaient élu (on n'a pas acheté un pavillon HQE pour rien). On est dans la tartuferie.

    Je ne fais pas dans l'angélisme, contrairement à ce que vous laissez supposer avec l'expression "lunettes roses". Je crois que nous avons un problème, le même que celui des États-Uniens ou des Canadiens avec les Amérindiens que l'on a fixés ou des Danois avec les Eskimos. Ce problème, c'est celui de l'acculturation des jeunes adultes qui ont du mal à passer d'un mode de vie à un autre : l'école ne leur apprend rien, leurs parents ne peuvent plus rien leur apprendre puisqu'ils ont décidé de changer de mode de vie. La sédentarisation des gens du voyage est la cause de troubles, pas le remède à ces troubles. Il faudra au moins deux générations avant que cela cesse.

    Mais si ce que je dis est trop complexe...

    RépondreSupprimer
  32. Dominique: mais je suis d'accord avec votre dernier paragraphe. Les tziganes ont mal pris le virage de la modernité.
    par contre, le coup du terrain d'accueil pour les vacances...hum. Nombre de nomades stationnent de longues périodes dans ces terrains. Il y a aussi un détail: ces terrains ne sont pas gratuits, le stationnement y est parfois même très cher, par rapport au camping dans lequel les Gens du Voyages n'ont PAS LE DROIT d'aller. S'ils y sont admis, c'est que le camping est privé, et que c'est au bon vouloir du propriétaire.
    On ne sédentarisera jamais TOUS les nomades. Jamais. TOUTES les tentatives pour sédentariser de force les populations nomades, où que ce soit dans le monde, ont toujours échoué. Les nomades souffrent, par rapport à d'autres minorités, d'un double racisme. Le premier est celui des sédentaires qui craignent celui qui vole et disparait dans la nuit. L'autre est ce qu'on fait porter aux simples voleurs de poules.
    Si vous voulez faire passer les tsiganes français pour des petits anges victime en général, libre à vous... Moi je dis juste qu'on vit avec tant bien que mal depuis longtemps, et qu'on n'a pas été justes envers eux par le passé, et maintenant encore. On va les trouver bien intégrés, nos p'tits manouches, par rapport aux roms roumains qui s'installent chez nous. De jolies bagarres en perspective dans les quartiers pauvres, encore.

    RépondreSupprimer
  33. Mais Suzanne, vous me faites encore une fois dire ce que je n'ai jamais écrit lorsque vous dites "Si vous voulez faire passer les tsiganes français pour des petits anges victime en général, libre à vous..." Et cela a été constant dans ce fil.

    Je déteste cette mauvaise foi et cette volonté de manipulation de votre part. Vous interprétez mes propos en fonction de vos propres préjugés à mon égard, exactement comme un Nicolas de PMA qui déforme tout ce que je dis afin que cela serve sa propre gloriole.

    Je crois qu'il vaut mieux en rester là.

    RépondreSupprimer
  34. Dominique: bon bon bon... Disons que les tziganes que VOUS connaissez, qui vivent dans votre quartier, sont innocents. On ne sait pas ce qu'ils ont subi pour devenir violents, puis qu'au collège ils sont gentils, de petits malins saccagent leurs terrains de voyageurs, et jamais les Gens du voyage n'ennuient personne par chez vous.C'est vous qui le dites en toutes lettres, je ne vois pas où est l'interprétation là-dedans. Je vous ai relu, dites donc. Je suis intégriste en quoi, sur ce coup, au fait ?

    RépondreSupprimer
  35. Enfin un nouveau billet, nous nous languissions !
    allez j y retourne lire

    RépondreSupprimer
  36. Corto,

    N'oublie pas de lire les commentaires... Vulgarité et gloriole en prime !

    RépondreSupprimer
  37. @suzanne: j'ai bien aimé la précision sur les bretlles d'autoroutes

    @nicolas: vulgarité et gloriole ?

    RépondreSupprimer
  38. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  39. Corto,

    Ce sont les termes qui sont utilisés pour me "qualifier".

    (oups)

    RépondreSupprimer
  40. Suzanne : "Disons que les tziganes que VOUS connaissez, qui vivent dans votre quartier, sont innocents."

    Encore une fois, ce n'est pas ce que j'ai écrit, mais ce que vous interprétez. Et vous voulez me faire répondre des choses que je ne pense pas. Je ne crois pas que sachiez discuter honnêtement et en cela vous ressemblez à Nicolas.

    RépondreSupprimer
  41. Suzanne,

    J'ai une mauvaise nouvelle : ce n'est pas un compliment.

    RépondreSupprimer
  42. Suzanne,

    Vous aussi vous portez des cravates à chier ?

    RépondreSupprimer
  43. Malavita,

    C'est un secret mais Suzanne est grosse et frisée et passe ses soirées accoudée au comptoir d'un bistro avec un gros noir.

    RépondreSupprimer
  44. Nicolas,

    Heureusement que Suzanne a passé l'âge d'être une jeune mère, sinon on aurait dû la dénoncer à qui de droit.

    RépondreSupprimer
  45. Ah ! Non. Pas de délation. La pauvre. Elle a déjà assez de problème avec son alcoolisme.

    RépondreSupprimer
  46. Dominique: je vous aime bien, j'apprécie toujours le soin que vous mettez à apporter des enseignements dans vos commentaires, mais vous êtes parfois vraiment pénible. Oui, j'admets, ce n'est pas ce que vous avez VRAIMENT écrit. Ce que vous avez écrit, tout le monde peut le lire, j'ai tort de le réduire. Voilà. (mais c'est ce que j'ai compris de ce que vous avez écrit, je suis carrément rouillée de la comprenette si ça signifie autre chose, au quart de nuance près.)Et m'embêtez pas, sinon j'envoie mes potes gitans vous faire la peau.
    Nicolas, arrêtez de l'asticoter, bon sang. Et NON, je ne suis pas alcoolique. Je n'ai pas que des vices, MOI.

    RépondreSupprimer
  47. Malavita, je ne vous réponds même pas.

    RépondreSupprimer
  48. Ské bien, avec Doumé, cé ki sé installé une enbiensse.

    J'l'invitré bien à la comunion du gamain, si Georgète est dacors...

    RépondreSupprimer
  49. Suzanne, je ne réponds plus.

    (Ci-dessus, une ligne blanche qui en dit long.)

    RépondreSupprimer
  50. où ça, la ligne blanche?
    C'est qui qui a encore tout reniflé?

    RépondreSupprimer
  51. C'est Didier Goux, à vue de nez.

    RépondreSupprimer
  52. Vous croyez, Suzanne?
    Vous avez vu son dernier commentaire?

    RépondreSupprimer
  53. Geargies: "Par ailleurs ils maintiennent vivace leur langue et leurs coutumes et ce dernières années ont accueilli des groupes de tziganes venant de Roumanie , ce dont on ne parlera qu'avec précaution."

    Possible, mais l'inverse se produit aussi. Il y a des grosses castagnes entre tziganes français et Roms roumains. Les Roms sont virés ou traités comme des rats par d'autres gens du voyage , qui leur reprochent de donner une image trop mauvaise des nomades.

    RépondreSupprimer
  54. ...alors, finalement, les gens du voyage... faut les laisser s'arrêter ou pas ???
    Paske moi, j' lis tout depuis le début et je suis perplexe !
    ( quand même contente de savoir que Suzanne ne boit pas plus que Didier ne sniffe, c'est déjà ça )

    RépondreSupprimer
  55. En tant qu'élu local , je te le dis ce panneau est illégal. Par ailleurs depuis Besson (pas Eric, Besson le socialiste de savoie qui fut membre du gouvernement Jospin) la commune a l'obligation de créer une zone de stationnement pour les gens du voyage.

    RépondreSupprimer
  56. Bonjour à tous,
    Je lis votre site pour la première fois, mais je ne peux résister à vous faire part de mon expérience personnelle :
    J'ai presque 50 ans, je suis une femme seule, je vis dans mon camping-car depuis 2 ans et j'ai volontairement choisi ce mode de vie. Mon travail me proposant, régulièrement, mais pas tout le temps des déplacements n'importe où en France.
    J'ai voulu faire les choses "correctement" au regard de la loi. J'ai donc été obligée de faire "un carnet de circulation" (entre livret et carnet, la différence, c'est le CDD ou le CDI, je suis dans ce 2ème cas). J'ai une mention "SDF avec rattachement communal à xxx" sur ma carte grise.
    Je viens de faire un changement d'adresse postale pour la gestion de mon courrier et les problèmes sont récurrents pour la Sécurité sociale. Pour tous les autres organismes, si je veux être tranquilles je suis "obligée" de dire que je fais partie des "gens du voyage" pour que ma situation soit acceptée... Et je pourrais en raconter encore bien pire...
    Ce n'est que mon expérience...
    Claire

    RépondreSupprimer
  57. Oups, je précise quand même, par rapport au sujet de l'article quand même :) que ce genre de panneau, je passe devant, et je me stationne pour dormir tranquillement juste derrière... Et comme je suis en camping-car, j'ai 99% de chances de ne pas avoir la visite de la maréchaussée locale qui a choisi de faire ici qqchose de tout à fait illégal. Il suffit juste de la bonne plainte et ca peut faire très mal à la commune.
    Claire

    RépondreSupprimer
  58. Romain B.: je me doute bien que ce panneau est illégal... Et les "stationnement interdit aux Gens Du Voyage" le sont peut-être tout autant. C'est le stationnement des véhicules qui doit être interdit. Il y a des endroits où l'on voit "stationnement interdit aux camping-cars et caravanes", ce n'est pas marqué "stationnement interdit aux touristes" !
    Solveig: c'est un cercle vicieux. Le stationnement de Gens du Voyage s'accompagne souvent de problèmes, et ceux qui trouvent inhumain de les chasser... préfèrent toujours qu'ils aillent dans la commune d'à côté.

    Claire: merci pour ce témoignage intéressant. Ce statut ne vous apporte que des ennuis. Pourquoi le garder, si vous avez le choix ?

    RépondreSupprimer
  59. J'ai côtoyé longtemps l'équipe élue d'une commune, où il était de notoriété publique qu'il ne se passait rien à proximité des espaces dévolus aux gens du voyage ...
    Les délits ( si délits il doit absolument y avoir !? ), ayant lieu ailleurs, ce qui devrait encourager les communes à créer les terrains d'accueil, par ailleurs obligatoires !
    J'ai une formidable belle-soeur roumaine, qui n'en peut plus d'être regardée comme une voleuse de poules ....il ne fait pas bon être stigmatisé à tout jamais par une appartenance à une communauté.
    Je suis née en Lorraine, annexée par l'Allemagne à ce moment-là, et quand mes parents ont été évacués en France de "l'intérieur", ils ont eu les pires difficultés à trouver de quoi manger ...il n'y avait rien à vendre aux "sales boches".
    L'Histoire est-elle condamnée à bégayer indéfiniment ?

    RépondreSupprimer
  60. Solveig: "il ne se passait rien à proximité des espaces dévolus aux gens du voyage ..."
    C'est ce que disent aussi les gendarmes de mon secteur. Sans doute parce que la démarche d'aller dans un terrain de voyageurs est déjà une acceptation de la loi. On y donne son identité, etc.
    Souvent, après un passage de caravanes qui ont occupé brièvement un terrain de foot ou le parking d'une usine désaffectée, il y a un nombre de vols extraordinaire. Tronçonneuse, débroussailleuse, outils divers, lapins dans les clapiers, batteries de clôtures à vache et les plaintes s'accumulent, tout y passe,alors qu'il est métériellement impossible qu'une ou deux familles soient au même moment dans tant d'endroits et bourrent leurs caravanes d'autant d'objets. C'est un phénomène bien connu, comme quand il y a une panne d'électricité au supermarché et que les braves clients se bourrent les poches impunément.

    Cependant...on peut toujours se rétorquer indéfiniment tel ou tel fait divers. Un vol ou une arnaque réels, un acte raciste ou malveillant envers les manouches. Chez moi, il y a bien dix camions qui passent par an pour récupérer des batteries, de la ferraille, des vieux meubles, n'importe quoi. Les plus aimables des paysans calment leur chien et, s'ils ont quelque chose dont ils veulent se débarrasser, ne perdent pas de vue les occupants du camion. Méfiance raciste ? Préjugés? Expérience, aussi...

    RépondreSupprimer
  61. J'ai loué un appartement dans une très grande maison entourée, mais pas trop de très grandes maisons et d'un camp de gitans.
    Il est arrivé un jour où mon chat, Callas, ayant disparu, nous avons fait le tour du voisinnage pour savoir si l'un ou l'autre des heureux propriétaires des très grandes maisons n'avaient pas vu ou même recueilli le volage animal. Partout, ce ne fut que porte close et chien peu accueillant pour ne pas nous ouvrir.
    Sauf chez les gitans avec qui nous avons discuté et passé toute la soirée autour du feu. Ils ont fait un concours de guitares et ce fut un moment merveilleux…
    :-))

    [Evidemment, il y a de gentils propriétaires de grande maison et des méchants gitans aussi, ce n'est qu'un exemple ! :-) ].


    Oui, quand j'étais petit enfant, j'aimais déjà les étrangères…

    RépondreSupprimer
  62. Monsieur Poireau: ils étaient gentils parce qu'ils l'avaient bouffé, votre chat, voyons !

    RépondreSupprimer
  63. .. et je ne voudrais pas augmenter votre chagrin, Monsieur Poireau, en vous offrant la dernière photo de Callas, étonnant exemplaire de chat au poil dur

    RépondreSupprimer
  64. (dernière photo de la page, celle qui s'intitule "Lola")

    RépondreSupprimer
  65. Suzanne : c'est malin maintenant je pleure sur mon clavier.


    [mdr et mega laul comme dit Balmeyer].

    RépondreSupprimer
  66. Je n'ai jamais vu de panneau comme celui-ci.
    Des stationnement interdit aux Gens du voyage, oui, plein, mais des arrêt, jamais.
    Mon père est Voyageur, circasien, ma mère a rejoint la famille et j'ai été élevé dans ce milieu.
    Je suis allé à la caravane école du cirque.
    J'ai bien appris et
    suis devenu éducateur, c'est rare chez nous.
    Il n'y a plus beaucoup de vrais nomades dans le sens où ceux qui vivent dans un habitat nomade bougent de moins en moins.
    Comme vous dites les tsiganes ont mal pris le virage de la modernité mais ils ne sont pas les seuls.
    Quand 80 pour cent d'une classe d'age a le bac, qu'est-ce-qu'on fait du reste, de ceux qui ne sont même pas capables d'avoir un CAP, de ceux qui sont allés à l'école comme ci comme ça?
    Qu'est-ce qu'on fait de ceux qui étaient des ouvriers agricoles et qui allaient d'une ferme à l'autre comme journaliers ?

    RépondreSupprimer

Modération parfois, hélas, mais toujours provisoire, ouf.