[...] Ainsi, ces bacheliers se prénomment officiellement Miterand ou Mitterrand ; Bush ; Giscard ou Jiscar ; Chirac ou Chirack ; Michel Platini (ou Platiny); Giresse avec ses variantes (Jiress, Jires…) ; Givenchy (Juvency, Jivincy); Hugo Boss ; Benz ; Américain ; British ; Léopold II;[...]
J'ai beaucoup aimé ce billet d'un blog de Jeune Afrique, écrit par Tshitenge Lubabu M. K, en direct du Congo, et le commentaire de Mokemo:
"Cher Tshitenge,
Pourquoi se faire du souci avec des prénoms dont les Français par le biais de la réforme de l'orthographe cherchent à simplifier les graphies?
Le jeunes congolais sont simplement en avance..."
m'a fait penser à cette discussion sur la réforme de l'orthographe, chez le Petit Champignacien.
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Je me rappelle avoir vu il y a quelques années, dans un reportage assez terrible sur une tribu d'Indiens d'Amazonie déplacée par les autorités brésiliennes dans un environnement différent – situation qui ne faisait que rendre plus proche sa probable extinction –, un homme qui avait appelé son fils Bill Clinton, au motif qu'il voulait que celui-ci, plus tard, fasse autant pour la renommée de son peuple que ce qu'avait fait le président des États-Unis pour la notoriété du sien.
RépondreSupprimerC'était à la fois comique et profondément tragique.
Dites donc, ça n'inspire pas des masses vos lecteurs, ce billet...
RépondreSupprimer(j'espère que ce n'est pas moi qui ai plombé l'ambiance, avec mon petit Amazonien au regard triste... ou alors, je vais finir par croire que je sens le pâté)
Chieuvrou, je ne sais pas. Le lecteur de blog est imprévisible et mystérieux.
RépondreSupprimerDans mon village, il y a quelqu'un qui a appelé ses chiens de chasse (des épagneuls bretons) Socrate et Chopin, et sa fille Sue Ellen, comme dans Dallas.
Notre chien s'appelle Tou Fou, en hommage au poète Chinois. Notre chatte, morte récemment, s'appelait Pamina… Et quelques autres baptisés selon nos passions du moment…
RépondreSupprimerPour le lecteur de blog, je suis assez de votre avis: il est imprévisible. Personnellement, je ne commente pas forcément à chaque lecture. Il y a la contrainte de l'heure, l'inspiration, la paresse, et je ne sais quoi encore…
Les prénoms bizarres sont en passe de devenir banals, même en France. Mais je pourrais citer un exemple du contraire.
RépondreSupprimerIl y a une soixantaine d'années, dans le village de ma mère, il y a des parents qui ont eu des problèmes avec le prénom de leur fille. Celui qu'ils avaient choisi ne manquait pas de précédent et avait été enregistré sans problème par l'officier d'état-civil.
Mais quand ils ont voulu baptiser la petite, gros problème: ce nom n'avait jamais été porté par une sainte! Ils ont tenté de faire valoir qu'il s'agissait de la version féminine du nom d'un saint bien connu, mais rien à faire. De guerre lasse, ils ont donné à la gamine un deuxième prénom plus catholique, sous lequel elle a été baptisée.
Et le prénom d'origine? C'était tout simplement Simone.
Ah, les fameuses Sue Ellen des années 80... (les ou la, d'ailleurs, car peut-être votre village a-t-il compté parmi ses heureux habitants celle-là même dont parlèrent les gazettes : la première – voire l'unique – Sue Ellen française ?)
RépondreSupprimerCela rappelle en tout cas le dialogue dans Ça commence aujourd'hui, de Bertrand Tavernier, lorsque l'instituteur, joué par Philippe Torreton, accueille dans son école sa collègue (ou une assistante sociale, je ne sais plus), qui, traversant un couloir, découvre le nom des élèves, au-dessus des petits portemanteaux.
(de mémoire, comme dirait Didier Goux) :
« Jennifer... Brandon... Johnny... Dites donc : c'est le Texas !
– Et encore, dans la classe d'à côté, il y a deux jumeaux, que leurs parents ont appelés Starsky et Hutch. Véridique. »
Pour la bonne bouche, citons également la fameuse « légende urbaine » selon laquelle une enseignante du Nord de la France (ça ne pouvait évidemment pas se passer ailleurs) avait dans sa classe un petit garçon dénommé Clitis. Demandant l'origine de ce prénom si original aux parents, l'institutrice aurait reçu comme réponse de la mère : « Bin, Clitis… comme Clitis Wood » …
Chieuvrou : la mienne, c'est Souellen; à ceux qui disent "c'est joli, c'est breton ?" La mère répond: "non, c'est américain, et ça vient de...."
RépondreSupprimerLe Coucou : jolis noms pour des chats. J'ai cherché (restons classique:) l'origine de Médor pour les chiens, et celle de Minet pour les chats. (venant de l'onomatopée qui évoque le miaulement, prétend le Dictionnaire historique de la langue française)
Irène : pour Simone c'est parce que Simon est un prénom juif, non? C'était un prénom fort commun. Je connais une vieille dame qui a pleuré quand sa petite-fille a appelé ses fils David et Samuel. Elle disait: "mais pourquoi tu leur donnes un nom juif, alors qu'ils ne le sont même pas ? Tu ne te rends pas compte, si jamais ça recommençait un jour..."
Oh, mais Simon n'est pas seulement un prénom juif, c'est aussi le nom de plusieurs personnages chrétiens, y compris ceux de deux des apôtres! Dont Simon-Pierre, le futur Saint Pierre. Plus Simon de Cyrène, qui a porté la croix du Christ, etc. N'oublions pas nos classiques.
RépondreSupprimerMais si la forme masculine, Simon ou Siméon, est reconnue comme prénom de saint par l'église catholique, la forme féminine, Simone, semble être récente et n'a pas eu l'heur de se trouver une sainte ou bienheureuse suffisamment canonique. Exit donc Simone sur les registres de baptême pour le curé en question.
Irène: oui, vous avez raison pour Simon, votre curé est d'autant plus incompréhensible.
RépondreSupprimer« la forme féminine, Simone, semble être récente »
RépondreSupprimerJe me souviens qu'au cours d'un Apostrophes, dans les années 80 (mais qu'est-ce que j'ai donc, en ce moment, avec mes souvenirs de télé ?), Bernard Pivot avait demandé à Simonne Lacouture, épouse du Jean du même nom, pourquoi son prénom comportait deux N, ce à quoi celle-ci avait répondu que c'était la forme féminine originelle du prénom Simon en français, avant, avait-elle ajouté en substance, qu'une déplorable mode anglo-saxonne ne vînt imposer partout, ou presque, « Simone ». Cela l'obligeait, disait-elle, à constamment reprendre ceux qui s'adressaient à elle en orthographiant mal son prénom.
Je viens d'ailleurs, merveille de la technique, de retrouver les références de l'émission en question, qui date ainsi de 1982, sur le site de l'INA (le passage dont je parle doit venir un peu après l'extrait, disponible gratuitement, mis en lien ici).
Tout ça pour dire que le curé de l'anecdote rapportée plus haut était peut-être simplement un puriste.
J'en ai une meilleure, j'ai rencontré en Belgique un africain dont la mère avait été accouchée en urgence par un brave docteur de droite, et un gars présent m'expliquait que c'est pour ça que l'autre se nommait Mamadou (ou je ne sais plus trop) "Jacques Chirac", en remerciement par la maman.
RépondreSupprimerC'est mignon, comme histoire.