vendredi 17 août 2012

La ville est calme




      Aujourd'hui, rien à signaler pour Quimper-ouest, Vannes-sud, Rennes-nord, Concarneau et Ploërmel. La nuit a été calme, il n'y aura pas de forces de police déployées dans ces endroits cités.

C'était un communiqué offert par Bretagne-villes-calmes, rendez-vous demain matin, au prochain bulletin Point de dix heures.

vendredi 10 août 2012

Mon lit dans la pelleteuse

J'ai vu la chasse aux Roms  dans les journaux télévisés. Les caravanes pliées dans les pelleteuses sous les yeux des enfants, le vieux curé qui pleure, les gens qui marchent le long de la rocade pour trouver un terre-plein, un bosquet, n'importe quel endroit où se poser, poussés plus loin par des policiers en nombre.
J'ai des sentiments mélangés: je m'associe à la satisfaction de ceux qui n'auront plus à supporter d'aussi pénibles voisins et je m'associe à la détresse des enfants qui voient leur famille chassée, pourchassée, leurs maigres biens  entassés comme des ordures répugnantes, enfouis, brûlés. 
Le problème n'est pas simple, et je ne suis pas naïve. Beaucoup de Roms sont au-delà de toute tentative d'insertion qu'on pourrait leur proposer. Même si par miracle chaque commune offrait maintenant des terrains hygiéniquement corrects, des bungalows, caravanes, mobil-homes, appartements, des formations professionnelles, des emplois, nombre de Roms prendraient les avantages immédiats et se désintéresseraient du reste, de tout investissement personnel pour l'avenir.. Les expériences tentées sur la base du contrat (on vous loge, on vous aide à vous nourrir, on vous soigne si vous scolarisez les enfants et travaillez un peu, ou engagez une formation professionnelle) ne sont pas très encourageantes. Bien sûr, la loi les empêche de travailler légalement pour l'instant,  mais je serais prête à parier que quand ce ne sera plus le cas, les Roms ne seront pas nombreux sur le marché du travail. 
Payer pour retourner dans leur pays d'origine  par charter des gens qui reviendront pour se faire payer à nouveau  est idiot. Chasser des familles en les poussant droit devant soi pour les évacuer sur la commune ou le département d' à côté est idiot.
Alors, que faire ?
Je ne sais pas, mais je suis convaincue qu'il ne faut pas se conduire ainsi vis à vis des enfants. C'est inhumain. C'est indigne d'un gouvernement de gauche. C'est trop violent. Quelle image donnons-nous d'un état de droit, de la police, aux enfants qu'on pourchasse, dont on détruit les lits, les cabanes, alors qu'ils n'ont rien fait, eux, puisqu'ils sont des enfants ? Même si leurs parents sont hors la loi en se posant n'importe où et en créant des problèmes de voisinage incontestables, même s'ils sont délinquants et tout ce qu'on voudra,  il y a quelque chose qui ne va pas.

mardi 7 août 2012

Pleurs et grimaces

  Comme tous les quatre ans, je regarde les Jeux Olympiques à la télévision quand je repasse le linge.  On a droit parfois à quelques images d'archives, des vieilleries en noir et blanc grâce auxquelles on peut constater que les comportements des sportifs ont beaucoup évolué. Autrefois (il y a, mettons... plus de trente ans), quand quelqu'un perdait en finale, il se tenait bien. Encaissait le coup avec un petit sourire, félicitait ses adversaires. Quand il gagnait, il souriait à la camera. Dans l'ensemble, les sportifs hommes et femmes avaient du self control, de la tenue, du chic même parfois. Hier, j'ai vu une perchiste anglaise bien adulte éclater en sanglots en se roulant par terre pour avoir manqué son dernier essai, pendant que la perchiste allemande (Martina je ne sais plus quoi) arpentait les alentours en faisant des gestes de camionneur-moi-chuis-pas-pédé, et en arborant la mine et les expressions qui vont avec. La perchiste vainqueur (vaincrice vinqueure, vinqueresse, bref celle qui a gagné, quoi), une grande brune d'Europe de l'Est au visage impassible était décrite  par les journalistes sportifs comme atypique, mal intégrée, mal aimée par ses comparses, parce qu'elle communiquait peu et ne laissait rien voir de ses émotions. 
Courses de vitesse femmes, rien à dire. Mais du côté des  courses haies pour hommes, ah la la... Les mimiques des hommes ! Les gestes, les mouvements de bras, les coups de boule dans l'air, les cris, les grimaces style grands singes face à face... Et après la course, cet air méchant, dédaigneux, dégoûté...

J'ai regardé les images disponibles des jeux olympiques de Mexico sur Youtube, il y a une différence flagrante. Ils se sont bien raréfiés  les sourires, politesse, fairplay, comme ceux de cette Chinoise championne de tir à Londres cette année.