mercredi 25 janvier 2012

Qu'elle est belle notre campagne....


C'est pas pour critiquer le numberwane, mais tout de même, ce billet...
On y cause d'un jeu inventé par des Turcs, qui consiste à filer des baffes à Sarkozy. Intelligent, classe.
Et de braves commentateurs se réjouissent, car il faut toujours filer des baffes à Sarko. C'est automatique, c'est pavlovien. On dit, on lit ou on écrit Sarko, et hop, c'est parti.

Une rapide recherche internautique aurait montré  à notre Chevalier de la Frisette que ces maudits Turcs ne s'en prennent pas qu'à Sarko. En effet, certains d'entre eux,  vexés par le dernier projet de loi adopté par le Sénat (concernant l'interdiction du port du voile par les professionnels de la  petite enfance ) se  sont vengés sur François Hollande. Ils ont créé  ce petit jeu très amusant aussi : on choisit sa seringue et on instille de la graisse où l'on veut dans le  pauvre Hollande, pour lui faire regagner ses kilos perdus. On peut le faire éclater, c'est fun, il éclabousse partout avec les couleurs qu'on imagine. C'est à essayer ici, si l'on y tient vraiment.

Cependant,  rien n'égale dans la satire et  la cruauté cette  parodie de clip (dont je n'ai pas vu l'original)  qui met en scène des  PSmen ou sympathisants en accentuant l'air béat et archicon que sont censés arborer les militants convaincus, fidèles et prêts à tout pour la cause.  Le clip est bien fait, on ne voit pas que le mouvement imbécile des bras est truqué, bravo.

Je hais la campagne, disait Queneau. Les oiseaux gueulent et les fleurs puent.

mardi 24 janvier 2012

Où qu'elle est la baballe ?


Dorham et Balmeyer nous avaient fait une promesse:  ils ouvriraient un blog "Coupe du monde de l'élection présidentielle en France".
Leur blog Coupe du monde de la coupe du monde de football  était drôlement chouette. Même pour les indifférents au foot comme moi.

Ils ouvriraient ce blog quand  nous y serions, donc. Et nous y sommes.


Et RIEN.
Alors ?

lundi 16 janvier 2012

Ma vieillesse au soleil exotique

Hier soir, j'ai regardé, dans Zone Interdite, le reportage sur des Français de la classe moyenne qui sont partis à Madagascar pour y refaire leur vie.  J'ai suivi distraitement le début, puis je me suis intéressée à une Claudine sexagénaire, veuve ou divorcée, je ne sais plus, qui, après avoir navigué d'un petit boulot à l'autre sans grande satisfaction avait décidé de consacrer son petit pécule à la construction d'une maison là-bas. Je suis jeune parce que je me vois comme une jeune, parce que j'ai des projets, disait-elle, alors qu'en France, on me trouve trop vieille pour travailler.
On sait, en général, que dans ce type de reportage, on présente trois ou quatre personnes ou couples, et que les résultats sont mitigés: les plus sympathiques réussissent au moins en partie leur projet, les autres c'est selon. Elle n'était pas antipathique, cette Claudine, elle avait du essuyer des déconvenues, souffrir de séparations ou d'abandons peut-être, mais elle réagissait d'une façon vivante, avec une façon d'envisager l'avenir positive, à la fois rêveuse, pratique et réaliste. Je lui souhaitais la réussite, alors que les autres, bof bof.
Donc, je vois sur mon écran Claudine qui vit à Madagascar. Elle y travaille, même, à Madagascar, on la suit dans un hangar où sont entreposés des sacs de ciment, elle est derrière son petit bureau, dans la poussière. Une femme courageuse. De la vie à Madagascar, on ne saura pas grand-chose. Les meubles et les matériaux de construction des blancs arrivent par bateau. Les noirs les portent, sur leur tête, sur leurs épaules. Les blancs râlent parce que tout arrive en retard et vérifient que la commande est complète et en bon état. Les noirs ressemblent à une colonne de fourmis trimballant de lourds, lourds fardeaux. Beaux paysages et nombreux enfants pauvres avec plein de dents blanches.
Claudine a un grand chien qui fait peur aux gens du coin. J'ai failli écrire "natifs", ou "primitifs", c'est dire si je suis dans l'ambiance. Claudine cherche un terrain pour construire sa maison. Elle déniche un endroit superbe, elle veut avoir cette vue de son salon ou de sa chambre. C'est beau, Madagascar, ça a quelque chose du paradis terrestre.  Là, je loupe un tout petit bout du reportage, puis je reviens. En rentrant chez elle, dans sa maison (celle qu'elle a construite ou une autre qu'elle occupe en attendant, je ne sais pas), il y a un corps étendu par terre. C'est le gardien, et il est mort. Claudine raconte qu'elle est allée chez les voisins sans toucher à rien. Comme elle a bien fait, assurent les policiers... Les criminels étaient certainement encore dans les lieux et, ça ne fait pas un pli, l'auraient éliminée automatiquement si elle avait traversé le salon.  Le gardien était donc mort, attaché par terre, malgré la maison fermée, cadenassée, malgré la présence des chiens. La belle histoire se mettait à grincer. Un gardien, mais pourquoi un gardien dans une maison de particulier ? On n'avait rien dit avant, dans le reportage, sur le risque qu'on prenait à habiter là-bas. On ne parlera pas du gardien, il n'a pas de nom, il a moins d'importance que les commandes qui arrivent en retard, il n'a pas d'importance du tout. Un gardien noir tué, tu parles d'une affaire. Le début de l'émission ne préparait pas du tout à cela, on nageait dans le show du bonheur, et...  Cette absence de réaction et de commentaire, même convenu, même hypocrite, me fait basculer de téléspectatrice regardant distraitement un reportage banal un dimanche soir à téléspectatrice plongée dans un film d'horreur aux effets savamment dosés. On nous balance le paradis et la jolie vie facile sous les cocotiers, on nous berce et puis paf!  J'imaginais la suit en pire, style le jour d'après la Claudine retrouvée zigouillée, cou cisaillé par la chaîne en or arrachée. J'attendais qu'un intervenant, n'importe qui, nous explique  que notre RSA équivaut à vingt fois leur salaire minimum, que ces étrangers étalant naïvement leurs richesses sont  une trop grande tentation, que la protection d'un gardien ne vaut que dalle dans un pays aussi pauvre, qu'il est illusoire d'attendre quoi que ce soit des autorités locales, que ce que nous appelons violence est quand même un cran dessous   la violence ordinaire de cette partie du monde, mais rien. Ou alors je me suis endormie, je ne voudrais pas médire.
Alors, après, bien sûr, Claudine ne voulait plus habiter à Madagascar. Elle s'est rappelé qu'elle avait de bons amis au Maroc, et qu'on pouvait y vivre confortablement pour pas grand chose.

lundi 9 janvier 2012

Bug de gauche ou virage vers la Mecque ?

"C'est un certain Ahmed B. qui, le premier, s'est étonné de la présence du nom de Rachid Gacem en 50e position parmi les 75 délégués supplémentaires et suppléants proposés au conseil municipal le 17 juin dernier par la liste Roubaix-Ensemble (élus municipaux socialistes, centristes du MoDem, communistes, radicaux de gauche et membres de la société civile).
Ahmed B. a de la mémoire. Il se souvient très bien des propos de Rachid Gacem devant les caméras de John-Paul Lepers. Alors trésorier de la mosquée Abou Bakr en septembre dernier, M. Gacem trouvait normal que la charia ait force de loi en France dès lors que l'islam y deviendrait majoritaire." ( article du Journal Nord Eclair)

Rachid Gacem, c'est lui . Ce n'est pas un extrémiste d'un courant minoritaire, mais l'ex trésorier de la grande mosquée de Roubaix qui pratique l'islam avec pignon sur rue, subventions, radios, média  et tout le toutim. Les autres responsables de la mosquée de Roubaix avaient l'air tout aussi modérés que lui dans ce reportage de John-Paul Lepers. Ils ont regretté ces déclarations après les vagues qu'elles ont levées, suggérant que les conditions du reportage, vous savez.... le blabla bla habituel.
Bref, l'eau a coulé sous les ponts depuis ce reportage, emportant les espoirs des combattants laïques du printemps arabe. Ceux  qui assuraient que les partisans de la charia étaient ultra minoritaires parmi les musulmans vivant dans notre pays ont mis une petite sourdine à leur discours  optimiste après le vote des Tunisiens.
Qu'on parle maintenant d'islamisme modéré (ha ha ha!) au lieu d'islam modéré n'est pas de bon augure, mais on peut choisir de ne pas s'intéresser à ce genre d'évènement, si près des élections, pour ne pas faire le jeu de vous savez qui.
Je me demande juste si c'est un bug de la gauche,  une inattention,  une erreur commise par quelqu'un à qui le nom de ce candidat ne disait rien, un choix  entériné ensuite par d'autres par ignorance, bref une gaffe qu'on  voudrait minimiser, ou bien un choix conscient, revendiqué, assumé. Parce que ce n'est pas pareil. On s'est beaucoup excité  sur la candidature d'Ilham Moussaïd, la militante  voilée du NPA, et c'est cette candidature et ce qu'elle sous-entendait comme partis pris qui, à mon avis, a coulé le NPA. On ne parle pas tellement dans la presse, sur les media et sur le Net, deRachid Gacem et des élections à Roubaix, de ce défenseur de la loi sur la lapidation ou celle de la main coupée aux voleurs (lois divines, on ne peut pas aller contre, et si la France devient musulmane comme Roubaix l'est, on ne pourra que les adopter affirme-t-il.). La jeune Ilham Moussaïd se présentait à d'autres élections avec un voile sur la tête, et ce ne fut  pas top pour les laïques et les féministes, mais Rachid Gacem a l'air nettement moins top et encore moins soluble dans la démocratie. Ils s'en fichent, les élus municipaux socialistes, centristes du MoDem, communistes, radicaux de gauche et membres de la société civile ? Ou alors ils considèrent que c'est de la chouette diversité, ah que ce serait triste de vivre dans une société où tous les gens penseraient pareil au mépris de nos différences qui font notre plus grande richesse et qui sont une chance pour l'avenir de la France ?
Ce n'est pas que je craigne qu'on se mette à lapider vigoureusement dès demain de Brest à Nice, mais tout de même...

Alors, bug de la gauche, inconscience, ou accolade aux islamistes ?

jeudi 5 janvier 2012

L'illettrisme existe depuis peu

Quand j'ai voulu écrire le mot illettrisme tout à l'heure, j'ai hésité sur l'orthographe. Deux t et deux l, vraiment ? Je n'en étais plus certaine, j'ai voulu vérifier. Help me, TLF ! Le Trésor de la Langue Française est un excellent dictionnaire en ligne, gratuit et d'utilisation rapide. Je lui propose illettrisme. Rien. Ilettrisme, illetrisme ? Rien non plus. Mon Petit Robert a disparu, mais le Petit Larousse me garantit illettrisme. Ah, je le savais bien ! Ouf. Du coup, cette absence dans le TLF m'intrigue. Ce mot n'est tout de même pas si récent, non ? Ou bien si ? Un bref feuilletage  du Dictionnaire historique de la langue française me renvoie à Lettres et m'apprend que son homologation date de 1983. Pour moi, l'illettré sait lire et écrire, sans plus, et ne se distingue de l'analphabète que par ce déchiffrage, ce niveau minimum. Pas ou très peu de savoir, un niveau scolaire inférieur à celui du CE2. Pour le dictionnaire historique aussi "incapacité à maîtriser la lecture d'un texte simple".  Illettré est antonyme de lettré, et signifiait, avant la naissance d'illettrisme "personne ne sachant ni lire ni écrire". Analphabète lui a piqué  ce niveau zéro et cette définition, alors qu'il   est toujours donné comme synonyme d'illettré par le TLF. Le TLF retarde donc de beaucoup de métros, et j'en suis fort marrie, bien que je l'aime encore.