samedi 3 mai 2014

À celleux qui me lisent

Je n'aime pas les charcutages grammaticaux féministes, genrés ou dégenrés, comme on voudra, je ne veux vexer personne. Je ne m'y ferai pas, je ne me ferai pas à l'écrivaine, l'auteure, la pompière, ni à l'architctrice, à la dentistrice, et j'en passe. Et encore moins à l'auteurE, l'écrivainE, ou  à ces façons tarabiscotées d'encadrer les e avec des tirets, ces lourdes et hideuses minauderies qui plombent la lecture.  Je passe d'autant plus vite que j'ai des trous dans ma défense; pour avoir vécu dans un village dont le maire était une femme, j'ai dit, comme mes voisins, la mairesse. Quand on disait le maire, c'était le maire d'avant, et il ne fallait pas prêter à confusion. La dentiste et la chauffeur de car font partie de mon vocabulaire un peu malgré moi, mais c'est comme ça, il y a des expressions qui m'ont eue à l'usage... La plupart du temps, quand je tombe sur des inventions langagières dégenreuses ou féministoïdes, je grogne, en bonne conservatrice que je suis. Il y a une exception: celleux, pour celles et ceux.  Je trouve parfait ce nouveau pronom démonstratif. Tellement parfait que je me demande, en bonne réactionnaire,  s'il n'existait pas avant. Il me reste à fouiller les dictionnaires anciens, à coucher avec un linguiste (je n'irai pas jusqu'à  linguistrice parce que je n'ai pas le bonheur d'être bi, hélas) ou à faire appel aux connaissances de celleux qui ont lu ce billet.