jeudi 10 septembre 2009

La bibiliothèque numérique de Bamako


Le parlement Malien a proposé récemment un nouveau code de la famille, visant à donner plus de droits aux femmes ( interdire les mariages de fillettes, etc, etc.)

"Le président Amadou Toumani Touré était censé promulguer dans les semaines suivantes ce texte qui, notamment, accorde plus de liberté et de droits aux femmes, mais, dans un pays musulman à plus de 90 %, les réticences sont fortes.
Les jours qui ont suivi l’adoption du code, la grande mosquée de Bamako en particulier a été en proie à une grande effervescence. Le 9 août, des fidèles s’y sont agglutinés pour écouter leurs leaders religieux. ‘Nous allons tout faire pour défendre les fondements de notre société et de notre religion contre toute menace destructrice’, professait Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique". (source)

"Environ 50. 000 personnes ont participé samedi à Bamako à un meeting organisé par le Haut conseil islamique du Mali, la principale organisation islamique du pays, pour dire "non" au nouveau code. (Jeune Afrique)

Je trouve émouvant que dans un tel contexte de connerie religieuse attardée et mortifère, qui se nourrit d'une tradition qu'elle a depuis longtemps reprise à son compte, assimilée et renforcée (90% des femmes sont excisées au Mali), des hommes et des femmes s'instruisent, s'éduquent, lisent et écrivent. Je vous recommande le roman d'Ousmane Diarra , bibliothécaire à Bamako, qui était présent (et frigorifié) l'année dernière au Festival des Etonnants Voyageurs à Saint-Malo. Le héros est un homme qui ne pratique pas les règles de l'islam, et sa vie n'est pas facile. (C'est aussi une histoire d'amour, hein, et c'est un Gallimard)

Vieux Lézard Ousmane Diarra


5 commentaires:

  1. "des hommes et des femmes s'instruisent, s'éduquent, lisent et écrivent..." à Bamako, quel scoop!

    Il y a des compliments... qui sont des injures.

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour Suzanne

    Ousmane Diarra est bibliothécaire au centre culturel français de Bamako, en effet.
    Comme vous avez pu le constater sur cette vidéo, les livres proposés dans cette librairie (et non bibliothèque) malienne sont défraîchis par l'usage. Les manuels scolaires proviennent de dons des ONG, et pourtant nos instituteurs qui font avec les moyens du bord sont des héros.
    Malgré tous nos efforts pour scolariser les enfants, la difficulté est importante dans les zones ruraux, et la scolarisation des filles se heurte à la volonté ou au laisser faire des parents eux-même ignorants.
    Ce que vous dites sur l'excision est juste, mais il faut prendre en compte une dynamique qui va dans le sens inverse. Nous avons à lutter contre la tradition, ou à composer avec elle, et contre un durcissement de la religion. Beaucoup d'immams se font avoir par les thèses intégristes et acceptent des pots de vins des islamistes, hélas.
    Les écrivains et les artistes ne jouissent pas toujours d'un bon statut , ils sont souvent considérés comme des parasites et des indésirables par leur famille.
    Nous sommes un pays fragile et fort à la fois, et vivant, et nous viendrons à bout des réticences dues à l'ignorance et aux excès de la religion.

    RépondreSupprimer
  3. cultive ton jardin : loin de moi l'idée d'injurier quelqu'un,même par prétérition, j'ai du mal m'exprimer pour que vous me compreniez ainsi.

    Sako Issa : Oui, j'ai vu les livres.
    J'ai une amie qui enseigne au Niger et qui me dit la même chose que vous.

    RépondreSupprimer
  4. Suzanne,
    laissez tomber la personne qui vient faire des commentaires prouvant, non que vous vous êtes mal exprimée,mais qu'elle a voulu faire son numéro de bobo vaguement teintée de rougeâtre, égarée chez les gros fachos.

    RépondreSupprimer
  5. Anna: On s'énerve parfois par simple malentendu. Et si cette dame était malienne, je m'en serais voulu qu'elle pense que je prenne les Maliens pour des arriérés, même si certaines de leurs coutumes le sont.
    Par ailleurs, pauvreté n'est pas vice, comme on disait autrefois.
    C'est simplet, mais j'ai de l'admiration pour ceux qui se battent pour l'éducation dans les pays où il ne fait pas bon trop réfléchir.

    RépondreSupprimer

Modération parfois, hélas, mais toujours provisoire, ouf.