Fusillade en Seine-Saint-Denis: deux jeunes tués - LePost.fr
Deux jeunes tués par balle en Seine-Saint-Denis - LeMonde.fr
Le Figaro - France : Deux jeunes tués dans une fusillade à Saint-Ouen
Ils avaient 28 et 29 ans.
Jusqu'à quel âge est-on un jeune ?
S'il était question de deux femmes de 28 et 29 ans, dirait-on deux jeunes ?
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Je lis souvent dans le torchon régional qui sert à emballer les laitues, les marrons et les poissons en Champignacie la mention de "jeune femme" pour des gamines de treize ou quatorze ans (citées le plus souvent dans des histoires crapuleuses et sordides que je vous épargne). Je veux bien admettre que les journalistes du coin écrivent le plus souvent avec leurs pieds, mais cela me fait toujours un drôle d'effet. Ce n'est pas alors "jeune" qui me gêne, mais bien "femme" pour des filles qui sont encore des enfants et à peine des adolescentes pubères, incapables de se marier. On peut se poser la question sur la limite inférieure aussi. Les frontières se brouillent.
RépondreSupprimerOui! Deux jeunes filles de onze ans ont été agressées, etc...
RépondreSupprimerMais là, vu leur âge, ces hommes n'étaient pas des délinquants juvéniles.
J'ai l'impression que le mot "jeune" est mixte tant qu'il désigne des mineurs (grosso modo)et masculin après.
Peut-être que le vieillissement de la population étend la jeunesse.
RépondreSupprimerSinon, j'admets avoir du mal à saisir le sens de votre propos aujourd'hui.
C'est tellement suggestif. C'est clair 28/29 c'est limite. C'est mon âge. Je suis plus très jeune :-(
RépondreSupprimerAvec tout ça, on ne sait plus très bien si l'emploi du mot jeune pour désigner, si j'ai bien compris, un individu masculin âgé d'environ douze à vingt-neuf ans, issu le plus souvent de l'immigration et habitant une banlieue pourrie, qui a commis une plus ou moins grande incivilité, voire une illégalité plus ou moins grave, est plutôt connoté « politiquement correct » ou sent au contraire son potentiel électeur lepéniste.
RépondreSupprimerAinsi, dans son petit Lexique du français tabou (Point Virgule, Seuil 1993), Pierre Merle – qui n'est pas ce Pierre Merle-là, fils de Robert Merle, mais semble bien plus moqueur – écrivait ironiquement, pour stigmatiser le refus d'appeler un chat un chat : « Mieux vaut l'anathème sur tous les jeunes que sur certains jeunes, c'est évident ». Or les blogueurs d'extrême droite me semblent bien souvent eux aussi employer ce mot pour désigner ces jeunes encapuchonnés qu'ils ne portent pas précisément dans leur cœur.
Tout dépend, me direz-vous sans doute, de l'usage ou non des guillemets ou des italiques. Il n'empêche, je m'y perds un peu.
Pour le reste (c'est-à-dire le propos même de votre billet), je ne peux que constater avec vous qu'on est apparemment, en France, jeune de plus en plus longtemps.
Probablement parlerait-on de "deux jeunes femmes", car à 28 et 29 ans on demeure dans la tranche jeune au regard de l'espérance de vie en France... Au Mozambique et ailleurs, par contre, on prépare déjà ses obsèques.
RépondreSupprimerEt même si, en France et dans les pays dominants, le 4ème âge a fait son apparition, on demeure jeune jusqu'à 35, on commence à vieillir à peine la retraite entamée, vers 65 ans. Je rejoins donc ici @Mathieu L.
Certains ne manqueront pas de rappeler que la jeunesse n'est qu'un mot, ce qui, sans doute, participe au brouillage des limites entre les âges (@Dominique)...
La vraie question que pose cette précision de l'âge est sans doute à chercher dans l'amalgame qu'elle implique et le processus de stigmatisation auquel elle participe... Il apparaît pratique que l'on puisse entendre, sans que cela soit dit, dans une telle information (?) qu'il s'agit de "jeunes de banlieue", "issus de l'immigration" et "non civilisés", "délinquants". Et je rejoins le commentaire de @Chieuvrou
Après, je me demande ce que vous vouliez vraiment dire avec ce court billet.
Homer : vous êtes jeune mais êtes-vous "un jeune" ?
RépondreSupprimerMathieu : c'était du premier degré, ou de la première marche. Est-on "un jeune" quand on a 29 ans ? Pourquoi les journaux* titrent-ils "Des jeunes[...]" si ce n'est pour désigner "une certaine catégorie de jeunes" (voir le commentaire de Chieuvrou ci-dessus) et pourquoi le mot jeunes désigne-t-il uniquement (du moins me semble-t-il) des garçons, des jeunes hommes, et non pas des filles, des jeunes femmes ?
*Ouest-France titre, lui :
Fusillade à Saint-Ouen: deux petits caïds de la drogue tués.
Anonyme: vous êtes de la police de pensée ?
RépondreSupprimer"La vraie question"... Je dois me poser des fausses questions (puisqu'il y a des VRAIES questions, je suppose qu'il y en a des fausses !)
...l'amalgame qu'elle implique et le processus de stigmatisation auquel elle participe...
Ben voyons ! (j'ai l'impression d'avoir mis un jeton dans la machine à débiter de l'antistgimatisation)
Comme si tout le monde ne savait pas clairement ce que désigne ce "jeunes" ! C'est comme dans la Russie soviétique : chacun était entraîné dès son plus "jeune" âge à décrypter les circonvolutions tortillatoires de la Pravda, afin d'y trouver quelques parcelles de vérité.
RépondreSupprimerLe problème, aujourd'hui, est qu'il y a la télévision, des caméras, des iPhones qui filment, etc. Du coup, lorsqu'ils apparaissent, ces "jeunes", tout devient déjà plus clair...
@ Suzanne : je pense en effet que les journalistes désignent ainsi un habitant de banlieue portant casquette et basket, voire capuche, et dealant de la drogue en bas de son immeuble.
RépondreSupprimerPeut-être le terme de jeune signifie-t-il que ces deux-là s'attardaient un peu dans un monde de vie qui concerne plutôt les 15-24 ans dans ces espaces-là ?
Mathieu : quand vous dites "espace", vous parlez du lieu ? Banlieue côté Seine saint-Denis ou de la sphère d'activité (trafic de drogues) ?
RépondreSupprimerDidier : oui, mais on rejoint la citation qu'offre Chieuvrou : Mieux vaut l'anathème sur tous les jeunes que sur certains jeunes, c'est évident , et c'est terrible pour les adolescents et les jeunes adultes qui ne sont pas délinquants.
Par ailleurs, on n'utilise pas le terme "jeune" que d'une façon dépréciative. "Deux jeunes ont sauvé un octogénaire de la noyade" (le Télégramme de Brest, mais les jeunes en question ont treize et quinze ans)
"Trois jeunes ont réalisé leur projet et bouclé leur budget: ils débuteront leur exploitation en octobre" (presse locale, ils ont de dix-huit à vingt ans.)
@ Suzanne : je parlais de l'espace "banlieue". Excusez, c'est ma formation de géographe qui déforme mes commentaires.
RépondreSupprimerMathieu: mais c'est vous qui avez raison d'employer "espace" en ce sens".
RépondreSupprimerC'est plus poignant s'ils sont jeunes, non ? Ça sert le suspense et l'empathie obligatoire du lecteur de faits divers !
RépondreSupprimer:-)
Monsieur Poireau: quand on veut être poignant et que l'on parle de jeunes vraiment jeunes, on dit "enfants".
RépondreSupprimerex:
- il y a dans ce centre de détention des femmes et deux enfants (même s'ils ont 17 ans)
Je crois que "jeune" signifie ce que disent Mathieu L et Didier Goux, quand on parle des jeunes des cités.