lundi 27 septembre 2010

Je m'auto-censure


Ma petite voisine, qui est en classe de première dans un lycée professionnel, est venue me voir hier soir pour que je l'aide à comprendre les questions d'un devoir de français qu'elle avait à rendre pour aujourd'hui. C'est une adolescente -enfin, une jeune adulte puisqu'elle a dix-huit ans- tout à fait fréquentable, assez sérieuse et travailleuse pour chercher un mot dans le dictionnaire, pour apprendre ses leçons et lire et relire trois fois des questions incompréhensibles avant d'aller taper chez ses voisins.
J'ai photocopié la feuille de questions et consignes que le professeur lui avait donnée pour pouvoir écrire dessus deux ou trois définitions, et j'ai demandé à la charmante enfant ce qu'elle pensait de son professeur. Rien, sauf qu'il s'énerve trop facilement.
Après son départ, je me suis dit tiens, en voilà un sujet de billet qu'il est beau. Juste la photo, sur l'air de "je ne sais pas si le niveau monte chez les élèves, mais il est au dessous de la mer pour les profs". En dix lignes, trois fautes de grammaire, des erreurs de syntaxe, mauvaise utilisation de l'interrogatif, de la négation, faute de vocabulaire, bref un texte, de la part du professeur, qui aurait été souligné de rouge par d'autres professeurs corrigeant des copies de classe de cinquième.

J'ai donc fait un billet avec la photo du texte, et Malavita a aussitôt laissé le commentaire suivant:

"Combien d'enseignants de ce lycée professionnel connaissent votre blog ?
Parmi eux, combien sont à même de vous identifier ?
Enfin, quelle proportion de ceux-ci serait susceptible d'engager des poursuites judiciaires et sous quel prétexte ?"

Du coup, j'ai eu la trouille et, en plus, pas envie de montrer au monde entier qui lit assidument mon blog ce qui n'était peut-être qu'un moment de défaillance de la part d'un enseignant ivre mort, ou d'un prof humaniste qui donne moyennant rétribution ses cours et ses devoirs à préparer à la famille de Roms bulgares qui campe derrière la gare, pour les entraîner au maniement de la langue française.

6 commentaires:

  1. La probabilité que quelqu'un pouvant identifier le machin est proche de zéro...

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  2. Depuis quand un oiseau moqueur cède aux pressions sournoises d'éventuels censeurs procéduriers, hein ?

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  3. Corto: ben, ça n'en vaut pas la peine. En plus, j'imagine les procédures bourrées de fautes d'orthographe "veuiller supprimez cette article difemment pour mon honeur", ce qui me fatigue d'avance.

    N'empêche que l'orthographe des profs était mieux avant. j'écris "profs" exprès, car je ne vois pas ce que des professeurs peuvent enseigner d'une langue qu'ils apprécient si mal.
    Il y a aussi que je n'ai pas spécialement envie de faire de la peine à quelqu'un qui est peut-être autant prof de français que moi de chinois, et qui a été parachuté là on ne sait comment.

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  4. Je n'ai rien compris. Où est ler texte du professeur ?

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  5. Gay savoir: je l'ai enlevé. J'avais d'abord fait un billet où j'en montrais la photocopie, et puis je l'ai enlevé pour les raisons que je développe ici plus haut.
    En fait, j'écris un billet pour dire pourquoi j'ai supprimé le billet précédent. C'est passionnant, je sais, vous pouvez vous moquer de moi.
    (Bloguer rend irrécupérablement stupides de pauvres femmes qui ne seraient qu'un peu bébêtes sans cela. Remarquez, pour les hommes, ce n'est pas mieux.)

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Modération parfois, hélas, mais toujours provisoire, ouf.