jeudi 30 septembre 2010

La Cité du mâle, suite et fin

Je l'ai regardé hier soir: bof bof.

L'affaire autour de ce documentaire est plus intéressante que le documentaire lui-même.

Le commentaire en voix off , théâtral et simpliste, pêche par l'absence d'analyse. La juxtaposition des interviews donne dans le style "plongée dans l'horreur".
Je verrais bien une utilisation pédagogique à ce document. On y entend des déclarations d'adolescents ou de jeunes hommes à la limite du handicap intellectuel, qu'il faut parfois sous-titrer pour rendre intelligibles.
Non, le reportage n'est pas en soi caricatural puisque ces personnes existent vraiment. Même s'il y a eu découpage et montage à la hache, ça ne change pas grand chose. Les filles qui défendent et justifient la situation ne sont pas mieux, hélas.
Oui, ce film est à regarder avec des adolescents qui copient les attitudes style rappeur bestial. On peut leur dire "vraiment, tu veux ressembler à ça ? à ces abrutis, à ces pauvres types qui se croient des hommes forts, qui ne savent pas parler, qui n'ont même pas honte d'étaler leur connerie et de montrer comme leur cerveau est vide sous leur casquette de marque ? Tu crois qu'on peut inspirer le respect ainsi ? Mais regarde, ils font pitié, les pauvres."

30 commentaires:

  1. Oui bof, bof, rien qu'on ne sache déjà, hélas. Il eut été interessant d'avoir la vision des parents sur leurs propres rejetons... mais bon

    RépondreSupprimer
  2. Ils vous font pitié.
    Moi, ils me font vomir. Oui, je sais, vous n'aimez pas.

    RépondreSupprimer
  3. Corto: mais on l'a dans le film, avec la mère d'Okito. Soumise, complice.

    Carine: mais vous pouvez bien dire qu'ils font vomir, c'est l'effet recherché. Simplement, moi je prends une petite caméra et je vais interroger les plus crétins des gosses de ma campagne, les cas sociaux depuis trois générations, ceux qui abandonnent leur scolarité à quinze ans en séchant leur classe de cinquième adaptée ou un truc du genre, bretons pur souche, et je leur demande comment ils voient les filles, comment ils réagiraient si leur copine couche avec un autre gars, qu'est-ce qu'une fille sérieuse, et ils vous diront de bien jolies choses.
    J'ai entendu l'année dernière, dans les après midi de France culture, une série de reportages s'étalant sur une semaine sur la vie des filles en cité, le machisme, etc. Même sujet, mais traité avec intelligence et réflexion. Là, faire de héros de reportage un débile de quinze ans qui "saigne " sa sœur si elle rentre trop tard, qui se vante de la battre tant et plus, avec l'accord de la mère, et parler d'islam par dessus tout ça, c'est simpliste! Ce n'est pas le catholicisme qui rend dingues les belous de campagne qui tabassent leur femme jusqu'à la tuer. Bon, j'arrête, sinon j'y suis encore dans deux heures, je trouve juste que ce reportage ne fait pas appel à la réflexion.

    RépondreSupprimer
  4. J'en ai regardé quelques bouts et je suis d'accord avec Suzanne, ce n'était pas très intéressant, un peu comme certains reportages de l'émission striptease qui vont aller filmer le plus débile des attardés qui se déclare ouvertement néo-nazi dans le fin fond de sa cambrousse belge.

    Je suis d'accord pour dire que l'on ne peut pas hurler à la caricature car ces gens existent bel et bien et parce qu'ils sont montrés tels qu'ils sont. Il n'y a pas une Loi qui oblige à faire de chaque documentaire une forme de thèse, puis d'antithèse, puis de synthèse. L'objectivité est un leurre.

    Cela ne donne toutefois pas à réfléchir car il n'y a rien à apprendre d'un idiot ou d'une tare. Ce sont ceux qui ne le sont qui sont intéressants et le processus qui en effet les mène à devenir ce qu'ils ne sont pas réellement. Ce phénomène d'imitation du pire qui caractérise les adolescents et les jeunes adultes qui peinent à le devenir réellement.

    RépondreSupprimer
  5. Suzanne, je ne sais trop comment vous le dire, mais... Disons que j'ai quelque scrupule à vous le faire remarquer car moi-même, parfois... Et pourtant, c'est quand même... Enfin, ce n'est pas si grave, diront certains, mais il n'empêche...

    Bon, tant pis, je vous le dis tout de go : vous n'avez pas refermé vos guillemets...

    RépondreSupprimer
  6. @ Dorham
    Merci pour votre réponse sur le billet précédent. Mais je reste quand même dans le flou. Ce n'est pas grave.
    @ Suzanne
    Je n'ai pas vu le reportage, volontairement. Qu'apprends-ton de plus que dans une chanson de rap
    ( il y a des exceptions bien sûr) ou dans des interventions radiophoniques spécial jeunes , voire très jeunes( Skyrock).
    Vous parlez de cas sociaux Suzanne , dans les campagnes, certes... Mais, leur pensée a toujours été marginalisée et considérée comme honteuse. Là, il s'agit d'une tendance forte qui a été tolérée et médiatisée sans que des adultes responsables se posent réellement de questions.

    RépondreSupprimer
  7. Lucie,

    De rien.

    C'est à mon tour de m'interroger cette fois-ci à propos de votre commentaire (mais à propos d'autres qui me semblent un peu témoigner de la même tendance).

    Je lis des choses sur ce documentaire depuis ce matin, des billets, des articles, et je ne suis pas certain comme on a l'air de le dire que le machisme à tendance aiguë soit particulièrement marginalisé dans nos sociétés (ou criconscrit aux phénomènes de cités).

    J'ai lu le commentaire édifiant d'un type qui avait l'air de croire que le respect des femmes était une valeur française. Comme un stigmate de notre identité profonde. Chez nous, on ne tape pas nos femmes, on ne les cloitre pas, on ne leur jette pas d'acide à la figure, c'est ce qui fait de nous des français : en substance...

    Je n'ai pas les statistiques en tête mais ce n'est pas en France qu'il y a encore de nos jours toutes ces femmes qui décèdent sous les coups de leur conjoint ? Ce n'est pas en france que le nombre de viols est toujours anormalement élevé ? Ce n'est pas en France que l'on assiste chaque jour à des drames familiaux, que l'on voit des jeunes filles cloitrées par des pères trop stricts finir par fuguer et que l'on ne retrouve plus jamais parfois ?

    J'ai l'impression que ce type de reportage crée encore plus de dommages que l'on pourrait le croire. Parler du machisme en banlieue, je suis pour : à 200 %.

    Croire qu'en france, la question des droits des femmes est réglée pour autant pour ainsi dire me parait en revanche davantage sujet à caution. Ce qui vous dérange, j'ai l'impression que ce sont davantage les mots (et le langage abominable qui est utilisé) que les actes (davantage répandus).


    (PS - Vous connaissez très mal les hommes pour considérer que l'axiome "une femme est une sainte ou une pute" n'est que l'apanage des rappeurs et des types de cités.

    RépondreSupprimer
  8. Chieuvrou,

    Pour vous faire plaisir, je n'ai pas fermé ma parenthèse.

    RépondreSupprimer
  9. Dorham, vous m'avez mal compris.

    Ce n'est pas pare que des actes criminels sont commis contre des femmes qu'il y a un consensus favorable sur les actes de ce type.

    Je ne parle pas de la même chose que vous.

    RépondreSupprimer
  10. eh, suzanne, tu la connais la différence entre le petit débile catho de Bretagne et le petit débile moslem de Vitry : je vais te l'apprendre, juré, craché, tu ne répéteras pas à tes amis bobos, eh bien, le petit taré breton, il a beau être taré, il est CHEZ LUI...

    RépondreSupprimer
  11. Lucie,

    On est d'accord. Vous êtes davantage sensibles aux mots qu'aux actes.

    On s'inquiète à juste titre qu'un petit blaireau de banlieue flique sa soeur. On ne s'inquiète pas de savoir si cette pratique est répandue hors les murs de la cité. Or, elle l'est énormément et on en parle quasiment pas. On va tout au plus parler d'éducation stricte...

    Il faudrait interroger ces pères qui sont si "stricts" avec leur fille et qui sont si nombreux. Il faudrait leur demander pourquoi leurs filles n'ont pas le droit de sortir, de fréquenter des garçons, et ce qui leur arrive quand elles désobéissent.

    Ces hommes là disent la même chose. Leur syntaxe est simplement meilleure. Dans leur milieu, il y a tout à fait consensus...

    RépondreSupprimer
  12. "eh, suzanne, tu la connais la différence entre le petit débile catho de Bretagne et le petit débile moslem de Vitry : je vais te l'apprendre, juré, craché, tu ne répéteras pas à tes amis bobos, eh bien, le petit taré breton, il a beau être taré, il est CHEZ LUI..."

    Sauf si le breton habite en Corse. Là, on le coule dans le ciment...

    RépondreSupprimer
  13. Chieuvrou: damned, c'est réparé ! (et merci!)

    "Vous parlez de cas sociaux Suzanne , dans les campagnes, certes... Mais, leur pensée a toujours été marginalisée et considérée comme honteuse. "(Lucie)

    Lucie, il n'a jamais été considéré comme normal, défendable, encourageable, de battre sa femme, d'accord. La loi dans sa grande sagesse condamne depuis longtemps les maris qui ont la main un peu lourde. Regardez cinquante ans en arrière, voyez les films,lisez les livres, écoutez les vieux, elles ne sont pas si loin les histoires de virginité, de pudeur vestimentaire, de filles qui ne sortent pas, de mariage comme seul horizon... Ce qu'on reproche le plus au gros de la troupe des musulmans, c'est de nous faire retomber cinquante ans en arrière, et tintin pour les femmes, non ?

    Anonyme: oui, ça fait une différence. Mais le gars qui est né ici, il n'a pas demandé à naître. On pourrait lui demander de s'abstenir de se comporter comme une bête sauvage ou une terreur débile, on pourrait même le lui demander très fermement su moment qu'il vit dans un pays où les lois et les coutumes sont comme ça. Je comprends le fonds de votre remarque, pas la peine d'épiloguer.
    Dorham: les Corses, les Corses, ha ha ha.

    RépondreSupprimer
  14. j'ai regardé un bout sur internet, mais je ne suis pas allée jusqu'à la fin. Trop chiant, trop caricatural.
    ça existe évidemment et on ne doit pas l'accepter, mais c'est vraiment caricatural.
    on pourrait interroger par exemple les amis d'un type qui n'habite pas en banlieue et à tué sa femme parcequ'elle voulait le quitter. Je suis sure qu'on entendrait les mêmes choses : ce n'est pas un meurtrier, il a des excuses, il a fait ça sous le coup de l'émotion etc...

    généraliser à partir de quelques personnages et un exercice risqué.

    La question que cela pose quand même c'est "que faisons nous pour ces jeunes filles" quel autres modèles ont elles ? quelles perspectives de se libérer de ce joug ?

    RépondreSupprimer
  15. Olympe: oui, sauf que ces gars-là sont dangereux par ce qu'ils font peser, parce qu'ils font la loi dans leur entourage. Je pense à la fille violée dont la famille a été obligée de déménager à cause des représailles, et par crainte d'autres représailles encore. Il y a une mainmise sur l'entourage (famille, voisinage, rue) qu'il n'y a pas dans les violences "ordinaires", dans le sens où comme disait Lucie plus haut, on ne revendique pas le droit de les commettre.

    Que faisons-nous pour ces filles? Mais on ne devrait rien avoir de spécial à faire pour elles. Les traiter comme tout le monde.

    RépondreSupprimer
  16. bien sur dans un monde idéal on ne devrait rien avoir à faire pour elles.
    Mais je suis d'accord avec les propos de Rachida Dati l'année dernière contre la politique des grands frères. Toutes les actions dans les banlieues visent au contrôle des garçons, et les filles sont abandonnées à leur sort.

    RépondreSupprimer
  17. Olympe: oui, mais c'est un peu décourageant. Aider ceux qui veulent être aidés, soit, mais celles qui sont d'accord avec cette façon de voir les choses, on ne peut pas.

    RépondreSupprimer
  18. "PS - Vous connaissez très mal les hommes pour considérer que l'axiome "une femme est une sainte ou une pute" n'est que l'apanage des rappeurs et des types de cités."
    Voilà qui est rassurant et réconfortant.
    J'en connais pourtant quelques-uns qui pensent qu'une femme est une femme, ni plus ni moins.

    RépondreSupprimer
  19. Carine,

    Vous êtes casse-pîeds. Je n'ai pas dit que tous les hommes étaient dans ce cas là, mais que oui, cette vision binaire était bien répandue. C'est comme cela depuis la nuit des temps, c'est pas parce que 100 gonzesses ont brulé leurs soutifs à la fin des années 60 que des millénaires de conditionnement se sont effacés d'un coup d'un seul...

    Du reste, j'ai pu m'apercevoir que la vision qu'avaient les femmes des hommes n'est pas moins biaisées. Les hommes sont pour elles par nature inconséquents, incapables de prendre des reponsabilités, ataviquement concernés par leurs problèmes de bite...etc.

    Bref, les sexes s'opposent, ne faites pas semblant de croire qu'ils vivent aujourd'hui en parfaite concorde ; c'est faire insulte à l'intelligence. (on est sorti du sujet, je m'excuse, je concède que cela n'a rien à voir avec les types qui jettent de l'acide à la gueule des jeunes filles qui osent les laisser tomber).

    RépondreSupprimer
  20. tiens je t'ai tagué là : http://polluxe.wordpress.com/2010/10/01/de-la-vie-a-la-politique/

    RépondreSupprimer
  21. Je crois que c'est une génération "loupée", manque d'éducation, regroupement dans des "ghettos urbain", xénophobisation encouragée par les gouvernants, chômage endémique ... bien d'autres raison qui font que ces "enragés" ne seront jamais sociabilisés.
    Auparavant, il y avait la période du service militaire qui pouvait faire un tri (même imparfait) et en tirer quelques uns de leur marasme.
    Il ressort néanmoins que ce documentaire a été conçu sur quelques élèments et que nous pouvons toujours espérer que la majorité n'est pas semblable, quoique ... puisque vous évoquez la France profonde, les hommes ne soient pas toujours différents mais -ils ne sont pas concentrés au même endroit-

    Si je me souviens bien, Suzanne, même votre grand ami, Didier Goux ne fait pas dans la dentelle quand il parle des femmes, de les "troncher" vite fait, même lorsqu'il s'agissait de celle qu'il venait d'épouser ... par pitié, par gloriole (je suis le bon samaritain) ou par bêtise (ayant même oublié pendant de longues années qu'il était marié) ...

    RépondreSupprimer
  22. Mais qu'est-ce que je viens foutre dans cette histoire, moi ? Ça vire à l'obsession névrotique, c'est pas possible !

    RépondreSupprimer
  23. Similitude entre "trouer" et "troncher".
    Cà fait quoi d'être une "névrose" ?

    RépondreSupprimer
  24. La Pecnaude, une petite verveine ?

    Didier: c'est fou, qu'on vous aime autant.

    RépondreSupprimer
  25. Bien dit Suzanne "c'est fou", mais pour une aliénée, c'est normal. Dans le fond je l'aime bien Didier Goux, il a un tas de bons côtés.

    RépondreSupprimer
  26. Ce documentaire m'a donné la nausée. Il me semblair réentendre les discours du "café National" à Constantine en 1960, et là c'étaient des européens ou des descendants d'européens qui le tenaient, ce genre de connerie n'est pas exclusivement dû à l'Islam. Reste à savoir comment erradiquer ce genre d'aberrations humaines. En plus d'être dangereux vis à vis des femmes de leurs familles la plupart inculquent leurs idées aux plus jeunes. Ce sont de jeunes français avec les mêmes droits que les jeunes du 16° ou de nos campagnes.
    Je remarque qu'à part faire de l'esprit personne n'a proposé de solutions ... personne non plus n'a dénoncé aux forces de justice l'existence de la violence faite à la soeur de ce jeune qui parlait (ce qui donne une non-assistance à personne en danger) ... on constate et on critique.
    Une jeune amie maghrébine me disait que ce problème n'aurait de solution que par les femmes, encre faudrait-il qu'elles aient de l'aide au cas où elles se révolteraient.
    Certains voudont proposer le retour aux maisons de correction ou la rééducation à la Mao ... c'est pas ma tasse de thé.

    RépondreSupprimer
  27. Sur la violence faites aux femmes, une carte :
    http://www.clicvelay.com/uploads/assets/carte_de_france__violences-femmes_clicvelay.jpg

    RépondreSupprimer
  28. Sur la violence faites aux femmes, une carte, avec un lien qui marche : http://petitlien.fr/55rt

    RépondreSupprimer
  29. LaPecnaude: "personne non plus n'a dénoncé aux forces de justice l'existence de la violence faite à la soeur de ce jeune qui parlait (ce qui donne une non-assistance à personne en danger) ... on constate et on critique."
    Maintenant, je crois que c'est fait. Proposer des solutions ? Il n'y a pas de solution simple.

    Merci à l'anonyme pour ces cartes. Le département de Seine Saint-Denis est le plus violent de France en ce qui concerne les violences faites aux femmes. On peut tourner les chiffres dans tous les sens, c'est un fait.

    RépondreSupprimer
  30. En effet les violences faites aux femmes sont trois fois plus élevées en Seine-Saint-Denis que la moyenne nationale.
    Pour compléter, on peut prendre connaissance du rapport Obin et de ce rapport du psychiatre Patrick Huerre sur les viols en réunion : http://petitlien.fr/55vs

    RépondreSupprimer

Modération parfois, hélas, mais toujours provisoire, ouf.