Tapez "interdire la burqua" dans Google, il vous offrira 82 000 entrées, et vous suggérera burqa plutôt que burqua. Dans le commentaire d'un billet précédent, Dominique explique pourquoi l'on doit écrire burqa. Didier Goux demande la francisation du mot, arguant que le Q, à part dans piqûre et coq, ne se promène pas sans son U. J'ai d'abord écrit burqa, puis burqua, puis je reviens à burqa. La belle affaire, me dira-t-on, qu'est ce qu'on s'en fiche ! On s'en fiche tellement que dans les billets, les articles écrits par des gens qui n'ont pas l'habitude de maltraiter l'orthographe, on trouve souvent deux ou trois graphies différentes dans le même paragraphe.
On a francisé la riding coat (redingote) et le pai jamah (pyjama), c’est trop tard pour ticheurt et joguing qu’on supporte très bien en anglais, je crois que ce n’est pas la peine d’insister pour franciser burq[u]a ou niq[u]ab. Si on refuse la nationalité française à des femmes qui la portent, je ne vois pas pourquoi on aménagerait le mot (qui est déjà dans le Petit Larousse en burqa ou burka). Burqa est une faute de français ? A tous les niveaux, oui.
L'illustration est un dessin de Simona Bassano di Tuffilo pour le livre BURQA écrit par Jamila Mujahed, ex journaliste à Kaboul.
Somme toute, c'est assez cohérent : la chose tout autant que le mot qui la désigne nous sont étrangers.
RépondreSupprimerBurka niveau ?
RépondreSupprimerMalavita : oui.
RépondreSupprimerNicolas Burqa-m'isole de force.
Et cela? est-ce un burquini, un burqini ou un burkini?
RépondreSupprimerhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Burquini
oh, Camille, ne me chatouillez pas avec le burkini ! C'est de la pure connerie en barre, ce truc... J'avais lu un article drôle et cruel à ce sujet dans "Jeune Afrique", on y parlait d'un système de gonflage avec petite pompe pour que le tissu ne colle pas à la peau en sortant du bain.
RépondreSupprimerJe pense que ça va faire un flop, les femmes qui seront assez ridicule pour s'accoutrer ainsi seraient la risée des plages. En tout cas, je n'en ai jamais vu un seul sur la côte bretonne.
Encore heureux qu'il n'y ait pas de burqini sur cote Bretonne! S’il y en avait, ben... il aurait fallu légiférer !
RépondreSupprimerMoi, à Dubaï, j'en ai vu, et c'est franchement... inesthétique !
Légiférer sur le burkini ! (avec un k, c'est un peu comme bikini)
RépondreSupprimerJe ris devant mon ordinateur...
J'imagine des scenarii dignes des "gendarmes à Saint-Tropez", mais à l'inverse: "allez, allez, on veut voir vos cuisses, là... et les bras, enlevez-moi ça. Vous ne voulez pas ? Attention, si vous n'êtes pas gentille, l'adjudant Truchot va vous découvrir aussi les seins"!
J'en reste à burqua (quoique...), comme je le dis ici.
RépondreSupprimer(Pardon pour cette auto-promotion éhontée...)
Didier: ah, je crois que nous allons schismer dans notre islamophobie. Non, vous ne voulez pas de mot en phobe non plus.
RépondreSupprimerJe vous précise que j'ai le petit Larousse de mon côté.
Oui, oui, shcismons comme des bêtes ! Vous serez l'islamophobe chiite et moi l'islamophobe sunnite, et on se foutra sur la tronche à qui mieux mieux !
RépondreSupprimerDidier: mordelol ! (mais kilébête !)
RépondreSupprimerPas que dans piqûre (qui s'est aussi écrit piqueure, piquure au XVIIe s.) et coq, mais également cinq, coq-à-l'âne, cinq-à-sept, sheqel, qatari, Iraq, shqip, shqiptare, et pas mal de noms de lieux ou de personnes. La francisation serait une bonne chose, cependant il va être difficile de convaincre les utilisateurs de l'alphabet arabe qui écrivent aussi en français, d'autant que les mots sont repris sous la forme translittérée en anglais, sans aucun débat.
RépondreSupprimerC'est un argument de plus pour militer en faveur de la disparition de ces carcans: on s'engueule sur leur orthographe ! Tandis que pour ouiski, ya pas d'souci !
RépondreSupprimerDominique : vous trichez, là ! Je cite "coq" et vous me balancez "coq-à-l'âne" qui est la même chose ! Pour cinq, j'avoue l'oubli.
RépondreSupprimerMais pourquoi diable voudriez-vous franciser Iraq, alors que le nom français de ce pays existe depuis belle lurette : Irak. Même chose pour Quatar.
Iqalummiuq: habitant d'Iqaluit ville canadienne et capitale du territoire du Nunavut
RépondreSupprimerMais aussi Nasdaq, qat, qwerty, qin...
La langue évolue, le Q s'affranchit, et a mon humble avis... c'est beaucoup mieux comme ca !
Camille, mais ils ne causent pas la langue de Voltaire, ces estrangers! Tiens, on pourrait faire un nouveau billet "Occupons-nous de notre Q"
RépondreSupprimerEugène-François Vidocq, au cas où vous le connaitriez, serait-il étranger lui aussi? A moins que vous ne souhaitiez pas vous occuper de son Q!
RépondreSupprimerCela dit, en ce qui me concerne, je suis un grand défenseur du métissage culturel, comme vous pouvez le lire ici.
Et la langue française, depuis Voltaire, a bien change... c'est ce qui en fait, de métissage en adaptation, une langue vivante, riche, et en constante évolution !
Camille, oui, mais il y a aussi (vous, ou Salman Rushdie, en parlez), des métissages ratés. Le dialogue des cultures, moi je veux bien s'il va dans un sens heureux où tout le monde se supporte, au minimum. La langue évolue: des mots tombent en désuétude, d'autres changent de sens, d'autres naissent ou en supplémentent certains, tant mieux tant pis,tant qu'on admet que plus on a de vocabulaire et mieux on maîtrise la syntaxe, plus on pense riche, je ne le déplore pas.
RépondreSupprimeren supplantent pas supplémentent, pardon
RépondreSupprimerPendant que vous cherchez une orthographe "exacte", elles font des petits!
RépondreSupprimerMarine: qui ça, "elles" ?
RépondreSupprimerAttention attention...
J'essaie tout le temps de rester un honnête homme, si vous voyez ce que je veux dire par là.
Je redoute l'influence de l'islam qui met des bâtons dans les roues à l'égalité hommes-femmes, influence qui a des effets désastreux surtout dans les milieux populaires.
J'espère qu'on luttera, qu'on résistera à tous ceux qui voudront nous faire revenir en arrière, pour parler simplement.
Et ça ne va pas plus loin.
« Cela dit, en ce qui me concerne, je suis un grand défenseur du métissage culturel »
RépondreSupprimerC'est marrant, je l'aurais parié. Défenseur d'un truc qui n'existe que dans les fantasmes des post-modernes, c'est pas mal, comme job...
Pas du tout. Il m'arrive de boire de la bière avec du couscous.
RépondreSupprimerDidier: La citation de la page personnelle de Camille est “L’auteur de ces considérations est un Arabe du Machrek, laïque, (...) occidentalisé mais ne se percevant pas comme aliéné a une culture étrangère et, en tous cas, peu désireux d’éradiquer ceux qui ne pensent pas comme lui".
RépondreSupprimerMoi, je veux bien m'amitier culturellement avec des gens comme lui.
Suzanne : m'est oui, j'ai vu, et je suis d'accord avec vous. Il n'empêche que l'expression "métissage culturel" ne signifie absolument rien. Hormis sans doute la mort des cultures concernées.
RépondreSupprimerNicolas : ce n'est pas du métissage, c'est de la world food, faut pas confondre !