Il y a, dans mon hameau, une très vieille dame qui aura cent ans cette année. Elle vit toute seule. L'aide ménagère passe tous les jours de la semaine pour l'aider à se coucher le soir, à se lever le matin et effectuer quelques travaux de maintenance domestique. La quasi centenaire n'a rien perdu de sa tête, fume la pipe en cachette et distribue avec parcimonie ses cerises à l'eau de vie dont elle dit chaque année que ce seront peut-être les dernières. Elle est intelligente et drôle, et j'aime bien aller prendre le café chez elle, où il y a souvent ses copines, des jeunettes octogénaires qui pourraient être ses filles.
Ce matin, nous étions cinq à tremper nos petits-beurres dans des verres Duralex emplis de café brûlant, et à commenter l'actualité telle que la livre le sacro-saint journal Ouest-France. En cette période de municipales, l'actualité locale est riche. On joue à reconnaître sur les photos telle ou telle personne - c'est pas la femme du cousin de Jean Bernard, celui qui a repris le garage du père Galand ? Oui, je crois bien. Mes voisines ne font pas de commentaires sur la parité. Dans mon coin, les mairesses, on connait, on pratique depuis longtemps. C'est l'actualité internationale, en page 2, qui retient l'attention de ces dames, et particulièrement cet article: Centrafrique: un nouveau président face à la guerre civile
"La scène en dit long sur le degré de haine. Au carrefour des Nations Unies un homme, puis deux, sont extirpés de leur véhicule et battus au sol. Les soldats de l'opération Sangaris s'interposent mollement. Un coup de semonce donne quelques mètres d'avance au musulman désespéré. Peine perdue. Lui et son camarade s'enfoncent dans le quartier Sango sous les clameurs de la foule. Quelques heures plus tard ils sont tués puis mutilés sauvagement avant d'être brûlés. Un homme s'empare du bras de la victime et y croque à pleine bouche, sous l’œil des caméras. "ils ont tué toute ma famille, je suis tout seul maintenant, je vais me venger, assure-t-il."
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- La Centrafrique, c'était-y pas le pays de l'aut dingue de Bokassa, demande la centenaire ?
- L'empereur ? Celui qu'a donné les diamants à Giscard ?
- Le gros ? Celui qu'on disait qu'il mangeait les enfants ?
- Ah ben c'était vrai alors, s'ils se dévorent toujours tout crus, c'est qu'ils sont sauvages là-bas !
- Mais non, pas tout crus, puisqu'il était brûlé, celui qui s'est fait boulotter le bras.
- Ah, il était mort avant, alors. Ils l'ont pas mangé vivant !
- Quand même...
- Quand même, oui.
Voila les campagnes bretonne qui pensent que les sauvages se mangent vivant... Bravo...
RépondreSupprimerVous me conseillez souvent de discuter avec de "vrais gens". Là, en plus, c'est sur la base d'un vrai journal régional. On n'a même pas parlé des femmes du Président, en plus !
RépondreSupprimerJ'étais à Loudéac, ce week-end. C'est un gros sujet de rigolade dans les bistros, bien loin de toutes les âneries que l'on peut lire dans les blogs de droite comme de gauche.
SupprimerBah oui... sur les blogs on raisonne, on dit qu'on ne parlera pas de ça, et on geint que le monde est bien méchant, et la presse d'extrême caniveau, mais heureusement qu'ailleurs on peut se moquer. Comme si la République était une grande malade dont il ne faut parler qu'à mots très bas, pour ne pas lui nuire davantage ou inquiéter sa famille.
SupprimerCe que je voulais dire, c'est que les gens n'en ont rien à cirer, comme vos vieilles. C'est quand je vais en Bretagne que je m'en rends mieux le compte parce que les copains de la Comète savent que je m'intéresse à la politique et me parlent de ces conneries.
SupprimerCe n'est pas qu'ils n'en ont rien à cirer, mais que l'affaire est suivie en mode "rigolade". C'est très suivi, comme un feuilleton à rebondissements. De toute façon, Valérie T. n'est pas aimée, alors on la considère comme la méchante première favorite du roi, et la nouvelle comme une blonde idiote. Ce matin, à la radio, le dessinateur Chaunu s'était mélangé les pinceaux et parlait d'une "Nathalie". Quoi, disait la journaliste, il y en a encore une autre ?
SupprimerCes femmes devraient être sanctionnées pour avoir traité de sauvages des gens que la douleur égare...
RépondreSupprimerNotons au passage la redoutable efficacité de la force d'intervention française.
"Notons au passage la redoutable efficacité de la force d'intervention française."
Supprimerqui s'accorde très bien avec l'aimable participation des cameramen soucieux de nous livrer de l'information saignante.
pourrait on envoyer en Centre-Afrique une des deux concubines voire les deux de notre cher Président, pour le repos du soldat?
RépondreSupprimerUne fois farcies, les deux dindes pourraient être dévorées à belles dents.
euh... le cannibalisme, c'est mal.
SupprimerEnfin, si vous en doutez, régalez-vous avec ce roman, Le Gynophage
Cannibalophobe ! Je vais vous dénoncer au comité ad hoc parce que vous ne respectez pas les coutumes ancestrales des peuples que vous voudriez obliger d'aller à l'église pour prier.
SupprimerVu sous cet angle, c'est vrai... qui sommes-nous, en effet pour émettre des jugements racialisants imprégnés d'idéologie post-colonialiste.
RépondreSupprimerA la réflexion, oui. On peut dire que c'est mal de tuer les ennemis, de faire la guerre,... Mais s'ils sont mort, autant les bouffer ou les donner aux cochons, éventuellement après avoir violé les cadavres.
SupprimerLa Bible, à raison, considère le cannibalisme comme une malédiction (Lévitique 26 verset 29, 2 Rois 6 verset 28). Il n'est donc pas chrétien de manger ses ennemis, mais nous pouvons pardonner beaucoup à nos frères noirs qui, comme de dit le grand Albert Schweitzer, doivent bénéficier de la charité, de l'indulgence et du souci éducatif que nous réserverions à nos cadets. Frères, certes, mais frères inférieurs.
SupprimerIl est absolument impensable de donner en pâture aux cochons le corps des créatures d'Allah -que son saint-nom soit béni. Quand à violer, nous aurons ce qu'il faut au paradis si nous mourons au combat. Un vrai musulman ne peut être cannibale, cet article est un tissu d'âneries et le commentateur Jegoun devrait être jeté du haut d'une falaise ou passé au sabre.
SupprimerOn ne dit plus frères inférieurs mais frères atlantiques ou frères maritimes.
SupprimerHé ho ! Momo. Qui a assimilé les cannibales aux musulmans, hein ?
Supprimerle problème des musulmans, c'est qu'ils se postent toujours en victime et pourtant, ils ont massacrés des millions d'infidéles, demander donc aux hindous.
SupprimerLà, c'est quand même un musulman qui s'est fait griller et manger. On ne contestera donc pas son statut de victime. Ce ne serait pas fair play.
SupprimerLes goûts et les couleurs...
RépondreSupprimerJe plussoie, l'homme est si bon pour l'homme... surtout quand on en choisit les meilleurs morceaux.
SupprimerTout dépend de la cuisson
SupprimerCe commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimerChristine, je supprime votre commentaire. Si vous en avez le courage, écrivez donc ce type de diffamation sur votre blog ou page facebook ou n'importe où, mais ailleurs.
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