samedi 19 juin 2010

Saramago est mort


Le premier livre de Saramago que j'ai lu est L'aveuglement.
Je ne sais pas s'il faut le présenter. C'est un écrivain portugais, né en 1922, le seul portugais a avoir eu le prix Nobel, et...
Non, je n'ai pas envie de paraphraser Wikipedia.
Si vous n'avez pas lu l'Aveuglement, il vous manque un grand thriller dans vos lectures. Il vous manque aussi un excellent roman de SF, et aussi une fable philosophique, un roman politique, et un livre à l'écriture étonnante. Ne l'ouvrez pas si vous souffrez de troubles respiratoires, asthme, emphysème, vous pourriez étouffer avec cette ponctuation inhabituelle. Il faut aller jusqu'au bout pour que la lumière soit.

"Je suis un écrivain réaliste. Au sens large du mot. J’estime néanmoins que c’est perdre son temps que de coller des étiquettes sur des tiroirs : réalisme, surréalisme, expressionnisme, symbolisme… La vie, dans sa profusion, jaillit à tout moment hors des catégories édifiées a priori. Imaginons une haute tour. Au sommet, dans une salle ronde, il n’y aurait qu’une fenêtre par où observer le paysage. S’il y avait plusieurs fenêtres, on pourrait embrasser du regard un plus vaste paysage. Si l’on s’obstine à me dire : " Voilà votre fenêtre ", on me prive du plus grand angle de vue possible. " José Saramago (sur Rue 89)

Mes condoléances à Lucia Mel

Le blog de José Saramago (en portugais, of course)

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16 commentaires:

  1. D'accord avec vous quant à L'Aveuglement. En revanche, son Évangile selon Jésus-Christ est très décevant.

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  2. Je n'ai pas réussi à le finir, celui-là... En revanche, j'ai beaucoup aimé La mort de Ricardo Reis, et apprécié quelques autres, mais l'Aveuglement est son chef d'œuvre, à mon avis.

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  3. Ah zut, qu'est-ce qu'ils ont tous à mourir comme ça?
    L'aveuglement est certainement le livre de Saramago qui se lit le plus facilement, par contre j'ai un petit faible pour "le radeau de pierre". Cet anti-européen farouche vouait à la France, ou plus exactement aux français, une exécration certaine.

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  4. Manutara: il était vieux, aussi. S'il y a un pavillon antichrétiens et communistes libertaires dans l'au-delà, il doit y séjourner maintenant, mais je ne sais pas qui lui aura érit son discours d'introduction.

    Pas lu "Le radeau de Pierre". Je vais y penser.

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  5. Ce radeau est noté dans mes tablettes.

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  6. je chantais hier soir : Kaddosh et Sanctus, Adonaï, Domine, Allah humma, et autres chants sacrés médiévaux en hébreu, latin et arabe, rentrée tard, il faisait froid, aujourd'hui un peu dans le potage... Je découvre ton billet à l'instant.

    Je n'ai pas tout lu de lui, j'ai aussi beaucoup aimé "Todos os nomes", et "Historia do Cerco de Lisboa". J'avais raté le film de Meirelles ("Blindness" adaptation au cinéma de "L'aveuglement"), j'avais peur d'être déçue, car le roman m'avait profondément marquée. Il me reste encore à lire "la suite" de "L'aveuglement" (pardon, je n'ai pas le courage d'aller vérifier comment faire l'italique) : "La lucidité", sorte de métaphore sur la révolution que serait la prise en compte du "vote blanc". J'en avais parlé sur mon blog au moment du festival de Cannes de 2008.

    Merci pour ton lien, et, surtout, pour l'hommage à l'oeuvre de Saramago. Il me semble qu'on le lira plus, et mieux, maintenant qu'il est mort.

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  7. Lucia Mel: c'est cet article que j'avais mis en lien plus tôt, héhé...

    Je n'ai pas osé non plus aller voir le film, tant j'avais peur d'être déçue, et de voiler la mémoire du livre.

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  8. Moi non plus et encore moins "La route".

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  9. Eh ben, moi, j'étais allé voir le film – que Le Monde, à ce que je me rappelle, avait détesté –, mais n'ai toujours pas lu le livre de Saramago.

    (Autant dire que, encore une fois, j'ai l'air un peu con.)

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  10. Chieuvrou: bah oui. Vous ne pourrez plus jamais avoir lu le livre avant d'avoir vu le film. Il faut penser à temps à ces choses-là, voyons.

    Catherine: je n'ai pas vu le film "la route" non plus...

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  11. Certes, Suzanne.

    Cela étant, si je prends comme exemples deux œuvres – soit Le Voleur, de Georges Darien, et Le Journal d'une femme de chambre, d'Octave Mirbeau – que j'ai l'une et l'autre préférées aux deux (très bons) films que Louis Malle et Luis Buñuel en ont respectivement tirés, je me souviens avoir pris plus de plaisir en découvrant le roman de Darien après avoir vu le film de Louis Malle, qu'en voyant le film de Buñuel après avoir lu le livre de Mirbeau.

    Or, dans le premier cas, si j'ai effectivement été « déçu en bien », comme disent les Suisses, je me demande malgré tout si le film de Louis Malle, de par l'atmosphère qui s'en dégage et le rendu de l'époque dépeinte, n'a pas également enrichi ma lecture, pour employer un terme qui pourrait faire ricaner les ricaneurs s'ils venaient sur ce blogue ; alors que, dans le cas du film de Buñuel, j'ai eu beau l'apprécier d'un bout à l'autre, il m'a cependant déçu (tout court), quelque bien qu'on en dise, par rapport à la force du roman.

    Il y a, bien sûr, également le cas inverse de l'adaptation littéraire d'une œuvre initialement créée sur écran, avec l'exemple ô combien fameux du Vent des Moissons, mais, là, je l'avoue, je n'ai pas lu le livre... Et je n'ai pas vu non plus le feuilleton télévisé, pour tout dire.

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  12. je me sens perdue au milieu de ces têtes biens faites....moi je ne m'exprime bien qu'avec une aiguille et du fil..c'est peu...
    Suzanne, la librairie du 104 à Paris s'apelle le merle moqueur, cela a-t-il un rapport avec vous???

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  13. Boutfil, notre grande supériorité à toutes les deux, c'est que NOUS, on peut toujours lire un livre mais eux ne pourront pas tirer l'aiguille : )) wouarf !

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  14. merci Catherine, avez vu vu ma dernière production en Richelieu?????

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  15. Catherine et Boutfil: Je vous imagine bien,ensemble, le chapeau de paille sur la table à l'ombre du tilleul, cousant et papotant...

    Chieuvrou: oui mais non aussi. On en recausera.

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Modération parfois, hélas, mais toujours provisoire, ouf.