mercredi 30 juin 2010
L'esprit souffle où il veut
Je me fiche du foot. Le foot ne m'intéresse pas. Si je pouvais choisir d'éliminer dans mes impôts la part dévolue au sport professionnel, je le ferais bien volontiers. L'équipe de France ne m'a jamais représentée, et quand bien même elle serait composée de rejetons de familles françaises depuis mille ans, elle ne me représenterait pas davantage. Ceux qui s'entortillent dans des drapeaux nationaux devant les pubs de Nike et Samsung ne m'intéressent pas, ni ceux qui leur reprochent de se draper dans ce drapeau-là plutôt qu'un autre. Je suis consternée de voir l'imbrication du sport professionnel dans les affaires d'état, consternée qu'on ne fasse pas la part des choses. Et je sais bien que ma consternation est à côté de la plaque, décollée de la réalité, impuissante et emportée d'avance par le monde comme il va (et les pantins politiques qu'on a).
N'empêche, je lis passionnément le meilleur blog de foot du monde, et j'en recommande chaudement la lecture à tous. Si ses deux tenanciers lançaient un parti, un groupe, une secte, une église avec une telle foi, un tel talent, je pense que je m'y ruerais aussitôt, que j'en deviendrais un inconditionnel suppôt.
Ne passez pas à côté, surtout. C'est à lire au jour le jour, bien évidemment. Ceux qui fondent une école littéraire, un mouvement, un grand journal ne se rendent pas compte, dans l'innocence fougueuse de l'enfance de leur projet, qu'ils plantent les jalons sacrés d'une grande entreprise. Quand Vialatte a-t-il su, après combien de chroniques dans La Montagne, que la somme de ces chroniques était une œuvre ? Je compare ces deux fous-là à Vialatte ? Eh oui, et à Astérix aussi, enfin, Astérix blogueur qui sortirait un peu ivre de la maison des Monty Python, et l'avantage, c'est qu'on a du tout chaud, du vivant, chaque jour...
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J'adore le libellé : "copinage éhonté", mouhahahaha !
RépondreSupprimerC'est pour ne pas vexer la pudeur des modestes !
RépondreSupprimerVive les copinages éhontés ! Quant aux suppots, vous savez où je les mets, hein !
RépondreSupprimerNicolas: ah, je sors d'une discussion sur la féminisation des mots chez Euterpe qui dit paintresse et architectrice (coucou Euterpe!)et j'y ai pensé en écrivant "j'en deviendrais un inconditionnel suppôt" plutôt qu'inconditionnelle suppote.
RépondreSupprimerQuoi ! Vous allez chez Euterpe ! Que vous fréquentiez Harald et Pat, je comprends : ils sont sympathiques. Mais l'autre, c'est du vice... De la vicette.
RépondreSupprimerNicolas: pas du tout ! C'est une personne réactive, c'est pourquoi vos échanges sont si... euh, étincelants, dirons-nous.
RépondreSupprimerBon ! Faut que je pense à aller troller à l'occasion.
RépondreSupprimerC'est qui, Euterpe ?
RépondreSupprimerLa petite dame avec qui je m'étais engueulé chez Polluxe quand elle a pondu son billet sur le féminisme.
RépondreSupprimerDepuis que je me suis "ramassée" chez Floreal, je ne sais plus très bien, Suzanne : vos compliments là, c'est du lard ou du cochon à propos de ce blog de foot ?
RépondreSupprimerEmma,
RépondreSupprimerSauf erreur, Suzanne ne se trompe jamais...
Emma: je trouve ce blog vraiment bien, et Manutara le trouve bien aussi. Pour la première fois, j'ai lu un article sportif jusqu'au bout. Balmeyer (Pat) est toujours égal à lui-même, c'est à dire très bon, et Dorham (Harald) fait des articles somptueux, vraiment. On dirait qu'il est un peu fou, en tout cas exalté comme ce n'est pas possible, tout en écrivant très bien, bien mieux que la plupart des journalistes sportifs. Moi qui ne m'intéresse absolument pas au foot, je regarde même les vidéos qui illustrent leurs billets ! Une fois j'ai vécu une expérience extrème de ce type. Tard le soir, je zappais sur ma vieille télé quand je suis tombée sur un championnat mondial de pétanque qui se déroulait dans je ne sais plus quelle ville d'Espagne, sur une esplanade désolée. Le challenger était un Algérien décharné au visage extraordinaire, et le commentateur, on aurait dit qu'il relatait un fait d'armes ou une aventure mythologique très importante dans l'histoire du monde, avec des phrases d'un français parfait et une élocution extraordinaire. J'ai suivi la boule sur l'écran, hypnotisée comme un chat.
RépondreSupprimerBref, c'est un blog qui vaut le détour.
Et lisez les premiers billets, ceux d'avant la pantomine des Bleus. Tout y est. Ou celui-là: de Balmeyer
RépondreSupprimerOui,oui, le blog de Pat et Harald est remarquable. Deux jours sans foot, ça va être dur!
RépondreSupprimerLe votre aussi Suzanne et je suis fort aise que vous en ayez repris la publication, cette histoire de cerises m'inquiétait un peu...
Si je peux me permettre de complimenter mon émérite collègue et de dire mon plaisir absolu de bloguer en sa compagnie, je conseillerai pour ma part à Emma
RépondreSupprimerce billet de Balmeyer/Pat, qui est une vraie réussite.
Cher Dorham,( je dis "cher" parce que vous avez si gentiment insisté pur que j'aille lire l'article de Pat, et que j'apprécie beaucoup la gentillesse) donc je m'y suis rendue, mais déjà avant pour mieux comprendre Suzanne ; et bien sûr pour ceux qui sont férus de foot c'est une mine de renseignements divers. Moi, si je regarde par hasard un match, je trouve très vivant les jeux de jambes, mais je ne connais pas les règles, les termes, mais après bon, j'ai oublié très vite (en 98, bien sûr j'avais regardé pour la première fois quelques matchs en entier, et le tout dernier m'avait tenue en haleine, quand même ! ). Et puis peut-être je me sens trop "vieille" pour m'enthousiasmer" comme le fait si bien Suzanne...
RépondreSupprimerEmma,
RépondreSupprimerNe prenez pas tant de précautions. Je ne suis pas en porcelaine, ne vous inquiétez pas.
Vous avez bien sûr tout à fait le droit d'être indifférente à ce blog.
De toute façon, je suis passé en mode : "no more debat"
Harald et Pat? Pas plus fréquentables que la tribune d'Auteuil!
RépondreSupprimerje trouve très vivant les jeux de jambes
RépondreSupprimerOui ben on se calme hein!
Fredi Maque: vous savez quoi ? Vous devriez aller regarder Bambi. Il y a un petit lapin qui s'appelle Pan-Pan. Comme Pan-Pan, jeune encore, ne sait pas très bien tenir sa langue, sa maman lui dit: si tu n'as rien d'aimable à dire, eh bien ne dis rien.
RépondreSupprimerIl est vrai que sur le foot je n'aurai jamais rien d'aimable à dire. J'ai essayé de m'interesser à la chose, de comprendre l'engouement populaire. J'ai même un temps fréquenté les stades. Et bien non: c'est jamais rentré. J'ai surtout souvent ragé de voir que certaines manifestations étaient plus dégarnies que le Parc des princes un samedi. Crétins!
RépondreSupprimerJ'avais écrit des choses sur Vialatte et les hommes en grandes chaussettes, j'me souviens plus trop, pour dire que je vote Harald et Pat plutôt deux fois qu'une. Et bordel, que serait la vie sans copinage, éhonté ou pas ?
RépondreSupprimerMazette, Fredi,
RépondreSupprimermais savez-vous qu'il fut un temps où l'on pouvait justement m'y croiser, à Auteuil ? Comme on pouvait me croiser dans une banlieue mal famée du Val de Marne. Ah, c'était le temps des capuches et des cagoules... Le temps où je ne lisais jamais de livres... Excepté des biographies de footballeurs et de hooligans repentis. Quel bonheur quand j'y repense...
Maintenant, devenu trentenaire et père de famille, et salarié, fatigué toute l'année, je me suis décalé en tribune Paris, mais pas trop loin du virage quand même.
Je précise que je ne vais jamais manifester. Je n'aime pas marcher et je déteste la promiscuité.
Mère Castor: oui! (et c'est ainsi qu'Allah est grand !)
RépondreSupprimerDorham: (où l'on apprend que Dorham fut un encapuchonné... méfiance, méfiance, moi je dis)
Fredi Maque: avez-vous compris que je n'aime toujours pas le foot, mais le blog d'Harald et Pat ? Vous réagissez souvent à contre-sens.
"(où l'on apprend que Dorham fut un encapuchonné... méfiance, méfiance, moi je dis)"
RépondreSupprimerC'est vrai pourtant. Enfin, c'est plus compliqué que cela, mais bon, on n'est pas là pour faire ma biographie :)
J'ai oublié de vous remercier, d'ailleurs Suzanne. Ça nous a très heureusement surpris, votre copinage éhonté. Le souci est qu'on ne sait jamais trop quoi dire, après. Si on minimise, on fait les modestes et on minaude, si on maximise, on passe pour des allumés, des parvenus du compliment, etc.
RépondreSupprimerC'est peut-être le côté détaché ou décontracté qui vous a plu, avec une ambition assez limitée dans le temps.
J'ai remarqué, depuis que je blogue, que ce sont toujours les choses avec très peu de prétention qui semblent atteindre leur but, les billets écrits avec une haute opinion de son propos semble aller droit dans le mur. C'est paradoxal, parce qu'on arrive peu à feindre le détachement, mais c'est l'expérience que j'en ai...
"J'ai remarqué, depuis que je blogue, que ce sont toujours les choses avec très peu de prétention qui semblent atteindre leur but"
RépondreSupprimerBalmeyer: ou bien l'enthousiasme des grands mordus qui s'en fichent du paraître, ou les divagations d'allumés qui se mettent en roue libre.