J'espère que je ne vais pas avoir deux flics à ma porte demain matin, qui vont perquisitionner ma maison et fouiller mes disques durs.
J'ai vu récemment à la télévision le film d'Yves Robert, sorti en 1990, La gloire de mon Père. J'ai lu le livre de Pagnol quand j'avais quatorze ans et je l'ai trouvé nunuche, mais ce film, je l'ai regardé sans bouder mon plaisir.
Il y a dedans une scène où l'on voit deux garçonnets (Marcel et Paul) se faire laver au jet dehors, s'éclabousser, sauter, traverser la maison nus avec le zizi à l'air. C'est joli, c'est charmant, le corps des enfants nus. Les angelots roses ou noirs, les bébés pédalant dans leur landau à l'ombre du pommier l'été, les bambins aux fesses rebondies sur la plage, le petit robinet des garçons qui pointe et tressaute sous le ventre, la conque abricot des fillettes à la fente innocente. Qui n'a pas de photographie de son enfant au sortir du bain ou les pieds dans la vague, qui n'a pas embrassé un ventre souple et chaud, n'y a posé ses lèvres et son visage quand le bébé rit aux éclats, agite ses bras et ses jambes, jouit des baisers, jouit de la bouche aux lèvres aimantes qui le chatouillent et remontent en baisers picotés ou bruyants sur sa poitrine, au creux de son cou, sur ses épaules, tandis que dans un geste tendre on lui maintient les bras, les mains, qui battent dans nos paumes comme des oiseaux joyeux ? Quoi de plus innocent que cet amour si sensuel et si doux ?
Après le film, je tombe sur un reportage dans lequel apparait un enfant de deux ou trois ans, nu, chez lui. Le sexe et les fesses sont floutés. On le voit dans son bain avec une culotte. Personne ne met un enfant de deux ans dans la baignoire avec une culotte, c'est juste pour la télé.
Quand a-t-on commencé à flouter le sexe des enfants ? Quand on regarde des émissions d'archives, des images de vacances à la mer, des souvenirs de famille, on y voit filmés ou photographiés nus, sans façon, des enfants qui n'ont pas atteint l'âge de raison. Il y avait eu une histoire, il y a une dizaine d'années, avec un photographe qui avait pris son fils de quatre ans qui faisait pipi dans la neige, et publié cette photo parmi d'autres dans un magazine genre Match; mais qui s'en souvient ?
J'ai du mal à écrire un billet si je n'ai pas l'illustration avant. Pour illustrer celui-ci, j'ai gougueulé: "enfant nu, garçonnet nu, fillette nue, enfant nu peinture, bébé nu, angelot, enfant Jésus, enfant nu sur la plage." J'y ai passé du temps mais la récolte est maigre. J'espère qu'il n'y a pas une sonnerie stridente qui se déclenche dans le bureau d'un policier traquant les amateurs d'enfants nus sur la Toile, sinon, mon compte est bon.
J'ai vu récemment à la télévision le film d'Yves Robert, sorti en 1990, La gloire de mon Père. J'ai lu le livre de Pagnol quand j'avais quatorze ans et je l'ai trouvé nunuche, mais ce film, je l'ai regardé sans bouder mon plaisir.
Il y a dedans une scène où l'on voit deux garçonnets (Marcel et Paul) se faire laver au jet dehors, s'éclabousser, sauter, traverser la maison nus avec le zizi à l'air. C'est joli, c'est charmant, le corps des enfants nus. Les angelots roses ou noirs, les bébés pédalant dans leur landau à l'ombre du pommier l'été, les bambins aux fesses rebondies sur la plage, le petit robinet des garçons qui pointe et tressaute sous le ventre, la conque abricot des fillettes à la fente innocente. Qui n'a pas de photographie de son enfant au sortir du bain ou les pieds dans la vague, qui n'a pas embrassé un ventre souple et chaud, n'y a posé ses lèvres et son visage quand le bébé rit aux éclats, agite ses bras et ses jambes, jouit des baisers, jouit de la bouche aux lèvres aimantes qui le chatouillent et remontent en baisers picotés ou bruyants sur sa poitrine, au creux de son cou, sur ses épaules, tandis que dans un geste tendre on lui maintient les bras, les mains, qui battent dans nos paumes comme des oiseaux joyeux ? Quoi de plus innocent que cet amour si sensuel et si doux ?
Après le film, je tombe sur un reportage dans lequel apparait un enfant de deux ou trois ans, nu, chez lui. Le sexe et les fesses sont floutés. On le voit dans son bain avec une culotte. Personne ne met un enfant de deux ans dans la baignoire avec une culotte, c'est juste pour la télé.
Quand a-t-on commencé à flouter le sexe des enfants ? Quand on regarde des émissions d'archives, des images de vacances à la mer, des souvenirs de famille, on y voit filmés ou photographiés nus, sans façon, des enfants qui n'ont pas atteint l'âge de raison. Il y avait eu une histoire, il y a une dizaine d'années, avec un photographe qui avait pris son fils de quatre ans qui faisait pipi dans la neige, et publié cette photo parmi d'autres dans un magazine genre Match; mais qui s'en souvient ?
J'ai du mal à écrire un billet si je n'ai pas l'illustration avant. Pour illustrer celui-ci, j'ai gougueulé: "enfant nu, garçonnet nu, fillette nue, enfant nu peinture, bébé nu, angelot, enfant Jésus, enfant nu sur la plage." J'y ai passé du temps mais la récolte est maigre. J'espère qu'il n'y a pas une sonnerie stridente qui se déclenche dans le bureau d'un policier traquant les amateurs d'enfants nus sur la Toile, sinon, mon compte est bon.
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Une femme excédée de trouver sur ne Net une photo où figure son enfant de trois ans nu : Dans le Parisien...
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Suzanne...
RépondreSupprimerQue dire ?
C'est proprement hallucinant...Et surtout, cette sorte de dinguerie offre un argument de poids à tous ceux qui voudraient contester la nécessité de la protection de l'enfance...
C'est, comment dire, absolument contreproductif... Voilà.
On ira vous porter des oranges, Suzanne. Car il est presque certain que vous y aurez droit, surtout si vous êtes instit (ou curé ?)
RépondreSupprimerA part ça, c'est le film que j'avais trouvé nunuche moi, contrairement au bouquin.
Tiens, un bon titre de billet : « Suzanne se fait fouiller le disque dur (le soir de ses noces). »
RépondreSupprimerBon, je vais lire...
Ah, c'est merveilleux, ça, le floutage de zigounette ! Mon dieu que j'aime cette époque, finalement ! Et qu'il me tarde de voir Ségolène entrer à l'Élysée !
RépondreSupprimerFrancis, oui, mais j'avais 14 ans...
RépondreSupprimerEt je ne suis in instit ni curette. Je n'ai pas que des vices, tout de même.
Dorham: contreproductif, je ne sais pas si c'est le mot. En tout cas, c'est aussi ridicule que les linges dont on parait les angelots de marbre... C'est de la vicelardise un peu gluante.
Didier, excellent, le titre. (le disque dur est donc vaginal, je note.) Pitié, arrêtez, avec Ségolène! Elle ne se représentera pas, de toute façon... (je touche du bois, c'est à dire que je clique sur votre avatar de machine à écrire)
La nudité des enfants est considérée comme obscène : floutage.
RépondreSupprimerDans le même temps, on considère ça et ça comme normal, cool et moderne.
On vit vraiment une époque formidable !
Malavita: je ne crois pas qu'elle soit considérée comme vraiment obscène, mais plutôt qu'on agit par principe de précaution, pour ne pas réveiller le pédophile, l'obscène qui sommeille en chaque spectateur. Les petits floutages (qui ne suivent pas, d'ailleurs, le corps de l'enfant, car les enfants gigotent) captent l'attention, alors que l'immense majorité des gens n'a pas d'émotion particulière en voyant un sexe d'enfant. C'est appuyer sur le fait qu'on pourrait être assez pédophile pour utiliser l'image à des fins sexuelles. C'est lourd.
RépondreSupprimerMalavita: génial, le deuxième lien !
RépondreSupprimerOn pourrait suggérer à des gens qui ont des gosses insupportables de les louer à la journée... Locakid, on appellerait ça ! Mieux qu'un long discours sur la contraception !
Arf!!!
RépondreSupprimerVotre compte est bon!!
Mais vous nous parlez d'une époque où l'innocence des enfants n'avait d'égale que celle des adultes. On a depuis criminalisé tant de choses innocentes.
Enfin je vois ça comme ça.
Caramba!! Mon compte est bon!
Les enfants nus, j'ai déjà donné. N'allez pas croire que, c'est juste que j'en ai fait un.
RépondreSupprimer(lol, le "contre-productif" de Dorham, voilà d'où il sort ! :) Vous êtes un filou Didier, agiter Dorham à mes yeux comme si j'allais m'apitoyer ! :)
RépondreSupprimerComment croquer le marmot ? Certainement pas comme ça !
RépondreSupprimerhttp://blog.francetv.fr/laporteouverte/index.php/2009/12/29/159343-croquer-le-marmot
Explications philologiques totalement infondées dans ces vieilles pages.
En fait, le marmot est le heurtoir de fonte des portes anciennes. Il représentait souvent une figure humaine.
http://medieval.over-blog.com/article-1689775.html
Et surtout n'allons pas agir ainsi :
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor_hugo/bon_conseil_aux_amants.html
La pédophilie, c'est mal ! Le cannibalisme, c'est pis ! Tiens, le gouvernement devrait songer aussi à une loi contre l'anthropophagie après toutes celles qu'il affiche sans jamais publier les décrets d'application, puisqu'elles existaient déjà...
Dominique: merci pour les liens.
RépondreSupprimer"Il ne faut pas croquer l'enfant dont vous aimer la mère" (ou quelque chose comme ça) oui oui oui, c'est mis en chanson par Julos Beaucarne ! (pas trouvé de lien vidéo à proposer...)
Je pensais que "croquer le marmot" pouvait venir du petit Jésus en sucre qu'on mangeait à Noël, l'enfant de l'Immaculée Conception, et que croquer le marmot,c'était avoir fait crac crac en sainte n'y touche, donc, attendre un bébé...
Balmeyer,
RépondreSupprimerTu aurais pu faire un enfant naissant flouté.
Suzanne,
Arrêtez de stigmatiser les enfants nus.
Nicolas: quelle horreur ! On imagine la sage-femme déclarant au père qui demande si c'est un garçon ou une fille: vous avez un enfant flouté, félicitations!
RépondreSupprimerAprès, comment on fait pour habiller un enfant flouté ? Il lui faut des couches spéciales ?
Je demande que l'on floute aussi les résultats des échographies en Inde et en Chine !
RépondreSupprimerVous vous floutez de nous, là...
RépondreSupprimerGermain
Suzanne : « Ne mangez pas l'enfant dont vous aimez la mère.»
RépondreSupprimer(Un brave ogre des bois, natif de Moscovie... »
Didier Goux a dit : « Ah, c'est merveilleux, ça, le floutage de zigounette ! Mon dieu que j'aime cette époque, finalement ! Et qu'il me tarde de voir Ségolène entrer à l'Élysée ! »
RépondreSupprimerDétrompez-vous, Monsieur Goux : avec sainte Ségolène, ni floutage, ni tripotage.
Chieuvrou: Quelle horreur ce montage!
RépondreSupprimerGermain: 'bsolument!
Fredi Maque: "une époque où l'innocence des enfants n'avait d'égale que celle des adultes." innocence des adultes"? Juste au temps d'Adam et Eve, alors.
Didier, merci pour la citation exacte
RépondreSupprimerDominique: judicieuse remarque. Je pense aussi que pour respecter le droit à l'image et ne pas exciter les hommes qui les croisent dans la rue ou les entrevoient sur le Net, on devrait flouter les yeux des femmes burniqabées.
Joli post, Suzanne !
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