Une de mes vieilles voisines est venue frapper à ma porte ce matin, l'œil vif et l'air gourmand. Je venais de refaire du café. Après les trois refus d'usage, elle s'est assise et m'a raconté les potins du hameau, avec le talent d'une grande conteuse qui respecte la règle du suspens, des redites et de de l'instillation progressive des effets théâtraux. On a volé le lapin de Jeanjean, celui qui avait eu un prix au concours agricole. Anna de la Butte aux Corneilles a été prise à reboutonner son corsage alors que Maurice sortait comme par hasard de sa chaufferie, c'est la petite commise de la boulangerie qui a surpris la scène en livrant le pain vendredi. Le fils de la secrétaire de mairie a eu un accident dans le virage près du moulin, il parait qu'il avait bu, en tout cas la voiture est fichue, et lui est à l'hopital avec la tête cassée. Et puis, Marie-Victoire est morte. Elle se traînait depuis deux mois, la pauvre, et même qu'elle n'avait pas ramassé ses pommes. Elle aurait pu durer jusqu'à plus tard, oui, si on l'avait forcée à se faire soigner, à aller dans un endroit plus chaud, mais rien à faire pour la déloger de sa maison, agrippée qu'elle était à sa cuisinière à bois, a ses petites habitudes, à sa solitude. Elle est morte dans son jardin, près du fil à linge où ses larges culottes blanches de coton côtelé claquaient au vent en grand pavois.
Les anciens avaient autrefois une belle coutume de nouvel an. Ils parcouraient le verger d'arbre en arbre avec une lampe tempête à la main, et souhaitaient la bonne année aux arbres. Bonne année les pruniers, donnez nous de jolies prunes rouges. Bonne année les cerisiers, que vos cerises ne soient pas percées par les vers, et que les merles nous en laissent. Bonne année les pommiers, emplissez nos clayettes de rondes pommes de garde, bonne année les poiriers et merci pour vos fruits si sucrés, si savoureux...
Les anciens avaient autrefois une belle coutume de nouvel an. Ils parcouraient le verger d'arbre en arbre avec une lampe tempête à la main, et souhaitaient la bonne année aux arbres. Bonne année les pruniers, donnez nous de jolies prunes rouges. Bonne année les cerisiers, que vos cerises ne soient pas percées par les vers, et que les merles nous en laissent. Bonne année les pommiers, emplissez nos clayettes de rondes pommes de garde, bonne année les poiriers et merci pour vos fruits si sucrés, si savoureux...
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(et j'ai oublié de dire bonne année à tout le monde, alors que c'était le but de ce billet, mais plus les années passent, plus je vois le temps comme une ligne, un fleuve qui coule et non comme un cycle avec des remises de compteur à zéro, des bonnes résolutions...)
RépondreSupprimereh oui, tout se perd ma brave dame dans nos campagnes, maintenant, on traine nos doigts gourds sur un clavier pour se réconforter , tiens je vais avancer l'heure de l'apéro,une petite claque de labiale contre le Lagavulin ;)
RépondreSupprimerSuzanne, 31 décembre à 19H et vous mettez autre chose que des voeux sur les blogs! tss tsss
RépondreSupprimermoi je vous souhaite une bonne année 2010 à vous pas qu'à votre blog
Olympe: pas de fiesta réveillonnesque, aucune obligation pour moi cette année, ouf, youpi !
RépondreSupprimerà vous aussi, Miss Olympe, bonne année !
Fidel Castor, n'abusez pas, hein. Juste un. ( essayez donc une contrepèterie avec Lagavulin, pour voir)
RépondreSupprimerBonne année au merle chanteur/moqueur. Bises à Suzanne et à toutes les filles.
RépondreSupprimer« Pas de fiesta réveillonnesque, aucune obligation pour moi cette année »
RépondreSupprimerPour moi non plus, mais, à la tournure que semblent prendre les choses, je crains fort, par contre, d'avoir à subir d'ici quelques heures les habituels braiements avinés, voire biéreux, les gloussements bécassins et les sautillements simiesques de mes crétins de voisins du dessous.
Ah, si seulement quelqu'un pouvait leur cramer leur bagnole, à ces petits cons, au moins ça ferait de l'animation pour quelque chose.
Chieuvrou: je ne sais pas pourquoi, mais je vous sens tenté...
RépondreSupprimerLediazec, bise sonore aussi.
Bordel, Suzanne, me cherche pas , ou j'réponds plus de rien , ;)
RépondreSupprimerPlein de bonheur pour vous , , rayon de soleil un jour, foie et fiel un autre jour mais toujours le ton juste.
continuez de chanter.....
Merci pour ce texte charmant, qui vaut bien d'autres voeux. Et pour nous, pas de fêtes obligatoires, grâce à vous nous jouons aux contrepèteries, l'exercice est difficile.
RépondreSupprimerBonne année, chère Suzanne et merci pour tous vos billets. Et bises à Lediazec, puisque je suis une fille !
RépondreSupprimerJe ne sais pas pourquoi, mais moi, la Anna de la butte aux corneilles, elle me réjouit le cœur et les reins pour toute l'année à venir...
RépondreSupprimerBonne année, chère Suzanne !
RépondreSupprimerAh, oui, c'est vrai, au fait : bonne année !
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimeressayez donc une contrepèterie avec Lagavulin, pour voir.
RépondreSupprimerC'est fait, la prochaine fois je prendrai l'apéro au Caol Ila, ce sera encore plus facile :)
(Mais il la colle en plus....)
Très bonne année à vous, Suzanne !!
RépondreSupprimer(non je ne fais pas la grève du blog, mais c'est juste que j'ai tout le temps autre chose à faire ...).
Audine, j'espère que vous allez vous ennuyer un peu bientôt !
RépondreSupprimerMère Castor, Catherine et Emma, merci ! Et un "bonne année" inquiet pour Chieuvrou, qui dit juste "bonne année",comme s'il avait une toute petite santé, alors que Didier Goux parle de sexe et Fidel Castor d'alcool.
Si bien décrit, si vrai, si sympa cette vie de nos hameaux... bretons.. j'ai un peu oublié ... la ville cela détruit un peu non ???
RépondreSupprimerMerci pour le petit mot, mieux que de "l'or en barre" c'est de l'espérance que vous me redonnez pour reprendre mes pointes d'humour... et, là pour commencer je vous dirais que (au creux de l'oreille) les c. de Marie-Victoire me feraient quatre fois le tour.... bon j'ai rien dit... qui ne doive se savoir...
Merci Suzanne de vos encouragements et Meilleurs Voeux, les meilleurs je dis bien...
je vous quitte, je vois MSN clignoter, et apparemment c'est la famille bretonne, j'espère ne pas me tromper dans mes manips et ne pas répondre à Pierre ce qui doit être à Paul.
Merci pour votre présence aussi
J'aime bien ce billet, je le trouve beau ! il y a là un point de vue, un regard, pas distant du tout, et en même temps, le regard d'une réalisatrice de mini film, qui sent la terre mouillée, la vie qui passe, le ciel qui bleuit, les êtres vivants, les petites flammes, le grand vent, le passé et la mémoire... ah et aussi : les photos des deux derniers billets sont sublimes.
RépondreSupprimerJeffanne: si légère qu'on pourrait vous pendre au fil ?
RépondreSupprimerPapotine: je danse de joie ! Un compliment de Papotine, alors là je commence bien l'année... (merci, merci beaucoup!)
Jolie Mélancolie...
RépondreSupprimerComme dit le proverbe: "Mélancolie de fin d'année, bonheur de début d'année -et pour la suite!" C'est tout ce que je vous souhaite!
RépondreSupprimerCamille et Hermès, merci. Vœux de bonheur à vous aussi.
RépondreSupprimerMes amitiés posthumes à Marie Victoire, la bien nommée, morte dans son jardin et pas dans une de ces maisons de retraite où de vieux zombies errent dans des couloirs inhumains sans plus rien savoir des saisons et de la fraîcheur de l'air.
RépondreSupprimerMon grand père est mort triste de ne plus pouvoir aller dans son jardin, fendre son bois, et autres plaisirs "dangereux" qu'on lui avait interdits. Il aurait pu tomber et mourir (heureux) mais pas au bon endroit.
Marie Victoire a résisté.
Meilleurs voeux Le Merle pour cette nouvelle année. Mais au fait c'est quoi cette bouse que vous avez laissé comme commentaire sur mon blog ? :)
RépondreSupprimerCorto, que voulez-vous, je ne suis pas toujours très drôle !
RépondreSupprimerJe m'appliquerai la prochaine fois.
Cultive ton jardin: merci, et bonne année à vos arbres, à vos framboisiers, et aux oiseaux de chez vous qui chantent dedans.
Bonne année chère Suzanne et merci pour votre blog et commentaires !
RépondreSupprimer@Fidel : ah! L'évocation du Lagavulin me rend tout chose...
@Fidel : si vous avancez l'heure de l'apéro, ne soyez pas pressé pour dîner...(facile je sais...)
RépondreSupprimerPluton et Fidel: ça va, eh, bande de galopins à vous deux...
RépondreSupprimerBonne année à vous aussi Pluton, avec ou sans Lagavulin...
Hello Pluton, ah le Lagavulin, Didier m'a deja réservé son godet , si vous saviez ce qu'on s'envoie dans la culture....
RépondreSupprimerScuzi dona Su :)
Ah, ces hommes ..., ils sont trop ! Qu'est-ce-qu'on ferait sans eux ?
RépondreSupprimerEmma : on les boirait en entier, les bouteilles, voilà.
RépondreSupprimer@Fidel : ouarff !!
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