lundi 23 mars 2009

La journée de la jupe


J'ai vu ce film sur Arte, vendredi dernier. J'étais curieuse de lire ce qu'en penseraient les féministes et les profs de gauche. (Les affreux réacs, les islamophobes, les gauchophobes, les profophopes et les banlieuphobes, je sais déjà, peu ou prou, ce qu'ils en pensent.)
J'ai peut-être mal cherché mais je trouve que peu de gens s'expriment. Soit ils n'ont pas vu ce film qui a fait un tabac sur Arte, soit ils attendent de savoir ce que les autres en disent.

Christine Tasin, enseignante laïque , féministe et politiquement républicaine, en vidéoparle ici.
CC s'exprime également sur son blog, et répond aux avis contradictoires.

Et là, je suis tombée sur un petit chef d'oeuvre que j'hésite à classer dans la catégorie "frissons dans le dos" ou "humour".

Voici le début :
Ce film donc a pour objet d'embrigader les blancs contre les musulmans devenus pour les Juifs les nouveaux catholiques blancs d'hier. Les embrigader oui, mais certes pas pour restaurer une situation ou l'identité européenne et l'équilibre mental, social et économique européens seraient restaurés. Non, bien sûr. Embrigader les français de souche, dans une optique JUIVE.
Mais encore ? Et bien dans une optique résolument féministe contre la famille traditionnelle musulmane, comme hier contre la famille traditionnelle chrétienne. La femme est bien au centre de ce film, avec l'attribut de la femme "libre" (selon les Juifs), c'est à dire libre de montrer son cul et ses jambes, c'est ce que nous dit la jupe.

Si vous en voulez davantage... (blog supprimé)

8 commentaires:

  1. Ce film est profondément politiquement incorrect. Je suis évidemment choquée par la critique que vous retranscrivez ici partiellement...Mais finalement, je ne suis pas tellement surprise.

    C'est tellement simple d'opposer Islam et Judaïsme...

    Mais quand même, c'est n'avoir rien compris au film, que d'écrire de pareilles absurdités : ce film c'est (selon moi) l'apologie de la laïcité et de la liberté de disposer de son corps...

    Je persiste dans l'idée que la laïcité est menacée, en ce moment, en France, parce que notre conception de cette idée est différente de celle des Etats-Unis, par exemple : pour nous, la religion est de l'ordre de l'intime et doit disparaître en public, alors qu'aux USA, toutes les religions peuvent cohabiter de manières visibles...

    Je ne sais pas ce qui est le mieux...ça se discute...mais finalement, on est sans doute entrain d'exacerber les communautarismes...

    Ce film vaut ce qu'il vaut, mais il pose les bonnes questions, selon moi...

    Merci d'avoir rebondi, Suzanne !

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  2. mais tu as un blog et ne donne pas l'adresse chez moi ? :)

    Je vois le film dans qq minutes et donne mon avis ensuite.

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  3. Mon avis:
    Ce ne sont pas les élèves qui m'effraient le plus, mais les adultes et leur lâcheté. Le professeur qui tire le Coran de son sac pour discuter avec les élèves à propos de tout et de n'importe quoi, celui qui répète "on s'est expliqué et on s'est pas compris" alors qu'il vient de se faire tabasser, le principal qui regarde l'eau couler sous les ponts sans vouloir y faire de vagues, le ministre qui veut maîtriser la presse, les parents qui nient la réalité...

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  4. J'ai bien aimé ce film, qui est constamment sur le fil du rasoir.
    Ce qui est sûr, c'est que ni les profs ni les élèves ne donnent envie d'être dans l'enseignement ...
    Même la révolte d'Adjani est erratique et s'improvise au fur et à mesure du temps.

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  5. Suzanne, ton avis est très juste. Et en plus, là non plus, c'est à peine caricatural : le principal joue sa carrière, les profs sont démagos et ont peur, tout comme les parents, qui ont aussi peur de leurs enfants...

    C'est très bien vu, dans le film...

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  6. Pardon !

    Je n'ai pas vu le film, ce qui me permet d'être un peu plus objectif que vous mais comme je ne suis qu'un homme, mon opinion resterait entachée de trop de partialité pour que je prenne en otage dans un commentaire les grandes religions, la grande Adjani, la pédagogie et la mode.

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  7. mtislav:

    En voilà une argumentation qu'elle est judicieuse!
    Sauf pour la mode, qui n'a rien à voir là dedans.

    Audine: oui pour les vocations que ce film refroidira dès le départ.

    En y repensant, je trouve que la Journée de la Jupe est un film qui a le mérite d'exister et de ne pas adopter le seul point de vue moralement autorisé: pauvres enfants victimes du racisme, de l'exclusion, stigmatisation par ci, stigmatisation par là, enrichissons nous de nos différences et tout ira bien dans le plus métissé et tolérant des mondes. Peut-être va-t-il donner le coup d'envoi à d'autres films de ce type, à un discours critique de cette "culture des banlieues" dont on ne peut rien dire de négatif sans se faire traiter de sous-chien vichyssois .

    Cependant, je trouve que c'est juste un film pour tâter le terrain, un film pour faire parler, pas un bon film ou un grand film. Malgré le titre, malgré les tirades de Sonia sur les relations garçons-filles, je ne perçois pas le film, dans son ensemble, comme un film féministe. Le personnage principal n'est pas en révolte, il est en crise de nerfs, en proie à un coup de folie. Sonia est bourrée de cachets, elle crie, elle pleure, elle balbutie, elle a les trois-quarts du temps le visage décomposé. Son amie professeur qui la soutient, crie aussi. Les élèves-filles sont des paillassons terrorisés par petites frappes, et reproduisent leur langage, jurent, crient ou pleurent. Le discours de la ministre femme est politicien, cynique, une mise à plat ventre devant les media. Les mères d'élèves mentent. Le personnage le plus sympathique, humain et équilibré du film, c'est le flic du Raid qui est mal vu de sa hiérarchie et plaqué par sa femme (cliché, cliché, clichés...)

    L'avantage (opportuniste?) de faire de ce professeur une demi-folle, c'est que tout argument du style "ce film incite à la haine raciale et à l'islamophobie" ne tient pas puisque justement, ce personnage de fiction qu'est Sonia n'est pas dans son état "normal".

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  8. Ah, ça discute bien, ici ! Décidément, il va falloir que je le regarde, ce film...

    Pour le blog que vous avez mis en lien, c'est vraiment du lourd, dites donc ! Je suis surpris que nos bonnes consciences habituelles ne s'émeuvent pas de cette propagande ouvertement antisémite. (Quand je dis que je suis surpris, hein...)

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Modération parfois, hélas, mais toujours provisoire, ouf.