J'ai fouillé ta maison. D'abord un peu, presque pas. Ouvert les tiroirs, regardé les albums photo, la boite à courrier.
Un jour, alors que je revenais à pied du village, le ciel s'est brusquement obscurci et la pluie menaçait. Une voiture s'est arrêtée près de moi. La portière passager s'est ouverte et j'ai vu Isabelle, que je ne connaissais pas. Longue chevelure épaisse aux reflets de châtaigne rousse, yeux gris vif. On ne devrait pas dire gris vif, gris lumineux à la rigueur, mais ces yeux-là étaient vraiment d'un gris pur, sans bleu ni vert, clairs, allumés de l'intérieur. Les mains sur le volant étaient couvertes de pansements, l'index pris dans une poupée de gaze blanche couronnée de sparadrap, les poignets et les avant-bras griffés profondément.
J'ai pensé à toi, Isabelle, quand j'ai parlé sur ce blog des deux Maliens qui étaient venus travailler à l'abattoir, à tes côtés. J'ai pensé à ce que tu m'as raconté ce jour-là et les jours suivants, ce que tu m'as raconté de ton travail. Ce jour-là, tu fêtais en famille ton trentième anniversaire. Tu revenais du bourg où tu étais allée acheter du pain pendant que ton père et ton frère ouvraient les huîtres. Tu m'as proposé d'aller boire un verre chez toi, j'ai accepté. Moment de fête dans la petite maison que ta mère t'a laissée en héritage, avec, autour de la table, trois collègues vêtues de robes pimpantes, un frère taciturne et un père éméché. J'essayais de ne pas trop regarder tes mains abimées; je me demandais quel eczéma, quelle maladie de peau pouvaient occasionner tant de blessures. Puis J'ai vu avec stupeur que les mains et les avant-bras des trois autres femmes étaient quasiment dans le même état. Une allergie à un désinfectant, à un produit phytosanitaire ? J'ai posé la question en m'excusant de la poser, mais j'avais envie de savoir. Eczéma, allergie, maladie, haha, vous n'y êtes pas, mais je tombais du ciel ou quoi ? Rien de tout cela, juste le ramassage des volailles la nuit et le travail à l'abattoir. La peau lacérée, les écorchures et les plaies étaient dues aux bêtes soulevées par les pattes, maintenues pendant qu'elles se débattent, aux bouquets de poulets qui criaillent, griffent, déchirent les mains qui les tiennent, quand ce n'est pas le visage. Et les femmes me racontaient leur labeur, détaillaient des anecdotes sur un ton sobre, empreint d'humour triste et fatigué.
Mille volailles à l'heure, à l'abattoir. Vivre dans les plumes qui volent et les duvets qu'on inhale en étouffant, accrocher les poulets sur le rail auquel on les pend pour les vider, après qu'ils ont été saignés et plumés automatiquement. Couper le cou et les ailes à la cisaille pneumatique, et vider les bêtes en crochetant de l'index leurs tripes chaudes et gluantes à six heures du matin. Le bréchet des poulets perce les gants, on se décolle les ongles, on se blesse. Puis l'atelier de découpe, dans le froid. Les mains dans le froid, on ne sait plus quoi faire pour ses mains, ses pauvres mains. Gants de soie sous gants de laine sous gants en plastique, rien n'est efficace à la longue. Les bêtes meurent sans avoir jamais vu le ciel et les ouvriers qui répètent à longueur de temps les mêmes gestes en respirant un air vicié s'imprègnent de l'odeur de poulailler, de fiente, de plumes mouillées et d'entrailles des animaux qu'ils découpent.
Isabelle et ses amies en ont acheté des billets de Loto, ah si un jour... Et faute de fortune de rêve, elles espéraient rencontrer un homme qui aurait un vrai travail, de l'argent. Elles ne croyaient pas aux syndicats, au vote, à la politique. Père Noël et compagnie que tout cela... Quel syndicat, quel politicien se souciait des videurs de poules enfermés ça et là dans des bâtiments presqu'identiques à ceux des élevages ? Poule encagée, juste bonne à attendre le couteau dans la gorge, homme enfermé, c'est du pareil au même, des vies qui n'ont pas de sens.
Nous nous sommes revues. Isabelle m'a donné des plants de framboisier Logan, je lui ai donné un chaton de ma chatte, et nous avons bu des litres de thé ensemble. Je n'ai jamais aimé l'école, disait-elle, j'étais trop lente et pourtant j'aimais lire. Maintenant je lis encore mais, c'est idiot... Je ne lis que des livres pour la jeunesse, ils sont faciles et mieux écrits, ils se lisent vite. J'étais trop lente et j'avais l'esprit ailleurs, et puis la maladie de ma mère qui n'en finissait pas... Alors je n'ai jamais fait d'études, et pour le boulot, je n'en ai jamais eu de bien, même pas caissière. On prend ce qu'on a, heureux qu'on est de ne pas se trouver au chômage, par les temps qui courent...
C'est en lisant un roman pour enfants de dix ans, Le chat blanc de Syrios, illustré tout en bleu, qu'elle a eu envie d'aller en Grèce. Le bleu de la mer et du ciel, le blanc des maisons d'un village, lui ont tapé dans l'œil. Une publicité pour des vacances tout compris dans un hôtel avec piscine, le tour était joué, et pourquoi pas... Je trouvais que c'était une bonne idée.
Après, je ne sais pas. Je ne me suis pas inquiétée pour elle pendant le temps des vacances, j'ai cru ensuite qu'elle les avait prolongées, qu'elle avait fait une rencontre, qu'elle allait revenir un jour ou l'autre, mais rien. Les lilas ont fleuri dix fois, une des copines d'Isabelle s'est mariée avec un gendarme, une autre a eu trois enfants de trois pères différents sans jamais en trouver un qui reste et vit d'allocations et de ménages au noir, et la troisième, Mélanie, a trouvé une place à Citroën, à la sellerie.
Dans un carton à chaussures couvert de papier rose, il y avait le courrier d'Isabelle. Les cartes de sa grand-mère, ma chère petite fille nous te souhaitons un joyeux anniversaire pour tes huit ans tes neuf ans tes quinze ans, des lettres d'un Adrien rencontré en colonie de vacances à Royan, avec des cœurs sur l'enveloppe et des paroles de chansons pour dire qu'on est amoureux sans le dire vraiment, quelques lettres d'une copine de classe partie vivre au Maroc, et un brouillon non daté, de la main d'Isabelle, adressé à sa marraine: « Chère marraine, je pense à toi tous les jours et je regrette que ta santé s'empire. J'espère que Laurence et Priscilla s'occupent bien de toi, je ne viendrai pas en août mais plus tard, je pars en vacances dix jours en Grèce et j'en ai besoin tant j'ai mal aux mains que je n'en dors plus, et au dos, et partout, mais surtout aux mains »
C'est tout.
Un jour, alors que je revenais à pied du village, le ciel s'est brusquement obscurci et la pluie menaçait. Une voiture s'est arrêtée près de moi. La portière passager s'est ouverte et j'ai vu Isabelle, que je ne connaissais pas. Longue chevelure épaisse aux reflets de châtaigne rousse, yeux gris vif. On ne devrait pas dire gris vif, gris lumineux à la rigueur, mais ces yeux-là étaient vraiment d'un gris pur, sans bleu ni vert, clairs, allumés de l'intérieur. Les mains sur le volant étaient couvertes de pansements, l'index pris dans une poupée de gaze blanche couronnée de sparadrap, les poignets et les avant-bras griffés profondément.
J'ai pensé à toi, Isabelle, quand j'ai parlé sur ce blog des deux Maliens qui étaient venus travailler à l'abattoir, à tes côtés. J'ai pensé à ce que tu m'as raconté ce jour-là et les jours suivants, ce que tu m'as raconté de ton travail. Ce jour-là, tu fêtais en famille ton trentième anniversaire. Tu revenais du bourg où tu étais allée acheter du pain pendant que ton père et ton frère ouvraient les huîtres. Tu m'as proposé d'aller boire un verre chez toi, j'ai accepté. Moment de fête dans la petite maison que ta mère t'a laissée en héritage, avec, autour de la table, trois collègues vêtues de robes pimpantes, un frère taciturne et un père éméché. J'essayais de ne pas trop regarder tes mains abimées; je me demandais quel eczéma, quelle maladie de peau pouvaient occasionner tant de blessures. Puis J'ai vu avec stupeur que les mains et les avant-bras des trois autres femmes étaient quasiment dans le même état. Une allergie à un désinfectant, à un produit phytosanitaire ? J'ai posé la question en m'excusant de la poser, mais j'avais envie de savoir. Eczéma, allergie, maladie, haha, vous n'y êtes pas, mais je tombais du ciel ou quoi ? Rien de tout cela, juste le ramassage des volailles la nuit et le travail à l'abattoir. La peau lacérée, les écorchures et les plaies étaient dues aux bêtes soulevées par les pattes, maintenues pendant qu'elles se débattent, aux bouquets de poulets qui criaillent, griffent, déchirent les mains qui les tiennent, quand ce n'est pas le visage. Et les femmes me racontaient leur labeur, détaillaient des anecdotes sur un ton sobre, empreint d'humour triste et fatigué.
Mille volailles à l'heure, à l'abattoir. Vivre dans les plumes qui volent et les duvets qu'on inhale en étouffant, accrocher les poulets sur le rail auquel on les pend pour les vider, après qu'ils ont été saignés et plumés automatiquement. Couper le cou et les ailes à la cisaille pneumatique, et vider les bêtes en crochetant de l'index leurs tripes chaudes et gluantes à six heures du matin. Le bréchet des poulets perce les gants, on se décolle les ongles, on se blesse. Puis l'atelier de découpe, dans le froid. Les mains dans le froid, on ne sait plus quoi faire pour ses mains, ses pauvres mains. Gants de soie sous gants de laine sous gants en plastique, rien n'est efficace à la longue. Les bêtes meurent sans avoir jamais vu le ciel et les ouvriers qui répètent à longueur de temps les mêmes gestes en respirant un air vicié s'imprègnent de l'odeur de poulailler, de fiente, de plumes mouillées et d'entrailles des animaux qu'ils découpent.
Isabelle et ses amies en ont acheté des billets de Loto, ah si un jour... Et faute de fortune de rêve, elles espéraient rencontrer un homme qui aurait un vrai travail, de l'argent. Elles ne croyaient pas aux syndicats, au vote, à la politique. Père Noël et compagnie que tout cela... Quel syndicat, quel politicien se souciait des videurs de poules enfermés ça et là dans des bâtiments presqu'identiques à ceux des élevages ? Poule encagée, juste bonne à attendre le couteau dans la gorge, homme enfermé, c'est du pareil au même, des vies qui n'ont pas de sens.
Nous nous sommes revues. Isabelle m'a donné des plants de framboisier Logan, je lui ai donné un chaton de ma chatte, et nous avons bu des litres de thé ensemble. Je n'ai jamais aimé l'école, disait-elle, j'étais trop lente et pourtant j'aimais lire. Maintenant je lis encore mais, c'est idiot... Je ne lis que des livres pour la jeunesse, ils sont faciles et mieux écrits, ils se lisent vite. J'étais trop lente et j'avais l'esprit ailleurs, et puis la maladie de ma mère qui n'en finissait pas... Alors je n'ai jamais fait d'études, et pour le boulot, je n'en ai jamais eu de bien, même pas caissière. On prend ce qu'on a, heureux qu'on est de ne pas se trouver au chômage, par les temps qui courent...
C'est en lisant un roman pour enfants de dix ans, Le chat blanc de Syrios, illustré tout en bleu, qu'elle a eu envie d'aller en Grèce. Le bleu de la mer et du ciel, le blanc des maisons d'un village, lui ont tapé dans l'œil. Une publicité pour des vacances tout compris dans un hôtel avec piscine, le tour était joué, et pourquoi pas... Je trouvais que c'était une bonne idée.
Après, je ne sais pas. Je ne me suis pas inquiétée pour elle pendant le temps des vacances, j'ai cru ensuite qu'elle les avait prolongées, qu'elle avait fait une rencontre, qu'elle allait revenir un jour ou l'autre, mais rien. Les lilas ont fleuri dix fois, une des copines d'Isabelle s'est mariée avec un gendarme, une autre a eu trois enfants de trois pères différents sans jamais en trouver un qui reste et vit d'allocations et de ménages au noir, et la troisième, Mélanie, a trouvé une place à Citroën, à la sellerie.
Dans un carton à chaussures couvert de papier rose, il y avait le courrier d'Isabelle. Les cartes de sa grand-mère, ma chère petite fille nous te souhaitons un joyeux anniversaire pour tes huit ans tes neuf ans tes quinze ans, des lettres d'un Adrien rencontré en colonie de vacances à Royan, avec des cœurs sur l'enveloppe et des paroles de chansons pour dire qu'on est amoureux sans le dire vraiment, quelques lettres d'une copine de classe partie vivre au Maroc, et un brouillon non daté, de la main d'Isabelle, adressé à sa marraine: « Chère marraine, je pense à toi tous les jours et je regrette que ta santé s'empire. J'espère que Laurence et Priscilla s'occupent bien de toi, je ne viendrai pas en août mais plus tard, je pars en vacances dix jours en Grèce et j'en ai besoin tant j'ai mal aux mains que je n'en dors plus, et au dos, et partout, mais surtout aux mains »
C'est tout.
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c'est tout ?
RépondreSupprimernon mais vous ne pouvez pas nous laisser avec une incertitude pareille. vous ne savez pas ce qu'elle est devenue ? et personne pour chercher ?
en tout cas si vous arrêtez ce blog (ce que je n'espère pas) profitez en pour écrire des livres.
Olympe : je ne suis pas d'accord avec vous : je trouve que ce texte est parfaitement fini (parfaitement au sens plein du terme). Texte qui me semble d'ailleurs encore mieux maîtrisé que le premier, supérieur.
RépondreSupprimerDemain matin, je relis les deux dans l'ordre et à la suite. D'ailleurs, Suzanne, je trouve que, d'ici quelques jours, vous devriez les "rabouter" pour n'en faire qu'un.
Je suis d'accord avec Didier.
RépondreSupprimerOn n'imagine pas que ça existe, des boulots comme ça.
La première fois que j'ai vu des travailleurs dans un poulailler, c'est dans le film de Franco Brusati, "Pain et Chocolat".
Didier: j'essaierai (et merci!)
RépondreSupprimerAudine: et il y a toujours de l'embauche... mais pas beaucoup de candidats.
Olympe: non, personne ne sait ce qu'elle est devenue...
Donc il est possible de partir en Grèce et de ne jamais revenir? Ça laisse de l'espoir finalement…
RépondreSupprimerD'accord avec Audine qui est d'accord avec Didier, on a la maladie du happy ending ou du "ending" tout court. C'est la faute au cinéma.
RépondreSupprimerLa vie, c'est un sac de noeuds sans réponses. C'est cela que l'on entend dans ce texte. Ce texte, qui est beau, non pas parce qu'il est bien écrit (il l'est toutefois) mais parce qu'il est sincère...
Bobiyé. Pas commentable après Dorham et Didier.
RépondreSupprimerUn des plus beaux billets de blog que j'ai lu, il y a deux ou trois ans, portait, non pas sur les disparitions, mais sur "l'ambiance" chez les "tueurs de volaille". Mon "copain de blog" de l'époque (on s'est fâchés, depuis) racontait des missions qu'il faisait dans les abattoirs. Ses collègues d'une nuit appréciaient ce boulot mais lui tournait dingue et avait du arrêter.
C'est vrai qu'il est beau ce texte.
RépondreSupprimerBeau à pleurer.
Vous devriez faire un recueil de nouvelles, celà vous irait bien.
Bravo!
Mais ce que vous décrivez, l'abattage des poulets, a ceci d'inhumain qu'il est mécanique, répétitif; industriel pour tout dire.
RépondreSupprimerJe me souviens, et beaucoup peuvent s'en souvenir comme moi, de mon grand-père faisant la même chose à la campagne certains jours de fête. Il le faisait en silence et c'était une sorte de rituel pas très marrant mais necessaire; tout ce qu'il y a d'humain malgré tout.
Gageons que votre amie a trouvé le bonheur.
Dorham: ouf que vous n'êtes pas mort ! Oui,pas de réponses, juste des "peut-être", des petites gouttes d'eau qui font déborder le vase, une fêlure invisible qui craque.
RépondreSupprimerGeargies: les disparus en Grèce, on les retrouvera peut-être un jour dans l'Olympe.
Nicolas: auriez-vous le lien de ce texte ? J'aimerais bien le lire.
Fredi: un recueil de nouvelles ? Non non non! C'est un texte de blog,j'essaie d'écrire en français correct, rien de plus. Et (je réponds aussi à Olympe), c'est agréable d'avoir des compliments, des commentaires, mais je vois un fossé entre le billet de blog et le texte littéraire. Pas pour une question de support principalement. C'est un peu comme si je vous faisais goûter mon excellente tarte aux pommes de ménage, et que vous me disiez d'ouvrir une pâtisserie.
Pas d'accord avec Dorham qui est d'accord avec Audine qui est d'accord avec moi-même : la sincérité n'est en aucun cas une qualité, me semble-t-il, dans le domaine littéraire (dans aucun autre, du reste). Seuls comptent le regard et le style.
RépondreSupprimerMoi aussi, j'peux être péremptoire, si j'veux !
Didier,
RépondreSupprimer"Péremptoire" et mauvais lecteur de commentaires si je peux me permettre.
Je n'ai pas dit que ce texte était "de qualité littéraire" parce qu'il était sincère, mais qu'il était "beau" parce qu'il était sincère, ce qui n'est pas la même chose.
Ce terme "beau" peut revêtir plusieurs sens. Il est moins "ciblé" que l'espression "de qualité littéraire".
Il peut revêtir un sens artistique, que je ne dénie pas au texte, puisque je le trouve bien écrit... Mais aussi d'autres... En l'espèce, c'est une beauté humaine que je souhaitais faire ressortir.
Et puis merde, sinon...
En fait la différence entre mon grand-père et votre amie, c'est le poulet transformé en chose et l'homme en machine.
RépondreSupprimerCar dans tous les cas le poulet, lui, doit mourir.
Bon...ça ne vous rend pas votre amie.
Didonc le fredo, je vois que ça rentre! Enfin presque, car je rajouterai le choix (moi c'est ma tante et c'est des lapins, mébon on va dire que l'analogie est furieuse) : on peut toujours dans ce cadre NE PAS le faire ( on mangera autre chose, quelqu'un d'autre le fera) ; et sur tout y'en a qu'un à la fois, bon olé 4 si on est beaucoup. On est ni dans le massacre ni dans le sacrifice. Massacre des poulets, sacrifice de l'humain. Beau texte. Que de mon point de vue le support importe peu et que donc je dirais littéraire dans l'essence: il pose sans barguiner la question ontologique fondamentale.
RépondreSupprimer( " je ferais de la prose sans le savoir? Ben oui! " approximatif de Moliere ... )
Beau, touchant...merci.
RépondreSupprimerCC et Geargies: merci.
RépondreSupprimerDidier et Dorham: ne vous disputez pas à propos d'un billet à moi, hein.
Mais Dieu que cet enfant est pénible, à toujours vouloir avoir raison !
RépondreSupprimer(Comme disait à peu près ma mère à mon sujet...)
Suzanne,
RépondreSupprimerMais non...
Et puis, va, c'est un peu un running gag maintenant, plus personne n'y croit à nos algarades de moineaux (enfin, un gros moineau dans le cas de Didier) !
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Didier,
Je sais...Ma mère dit pareil du reste, mais il faut dire que ma mère est persuadé que Castro est un mec bien... C'est un truc bizarrement qui vous lance d'infinies discussions...
Didier un gros moineau ? (je sens le duel qui pointe, là...)
RépondreSupprimerRoooo,
RépondreSupprimerun moineau d'honnête gabarit alors...
Une fois n'est pas coutume, je suis d'accord avec Didier: vous devriez réunir les deux parties du texte.
RépondreSupprimerMerci pour ce moment passé chez vous !
RépondreSupprimerEncore, s'il vous plait...
didier bien sur que ce texte est parfaitement fini.
RépondreSupprimeret sa force c'est que depuis que je l'ai lu je me repense plusieurs fois par jour à cette Isabelle
Et je referme ce livre. J'ai la gorge serrée et je me demande : "Pourquoi ne l'ai-je pas ouvert plus tôt, ce blog aux belles histoires?"
RépondreSupprimerQue dire parfois de plus que l'éblouissement ému pour un texte qui colle à la vie. C'est rare. Merci Suzanne!
RépondreSupprimerMerci beaucoup... (je suis émue avec tous ces mots gentils)
RépondreSupprimerCa rend tout plus joli, les plumes qui flottent !
RépondreSupprimer:-))
Ce beau texte me fait penser à Vies minuscules, de Pierre Michon. Elle n'aura pas pesé lourd sur cette terre cette pauvre Isabelle, que j'imagine avoir éteint sa vie quelque part juste pour ne plus jamais avoir mal aux mains.
RépondreSupprimerah... il y avait la suite... et la fin.
RépondreSupprimer"Ce sont amis que vent emporte... et il ventait devant ma porte..."
Mon dimanche est tout enjoué d'avoir poussé la porte et d'être entrée.
Et oui, d’accord et pas d’accord avec tout le monde, ce billet est vraiment superbe.
RépondreSupprimerEffectivement, la sincérité de ne fait pas forcément des bons textes, disons qu’il est beau sans doute parce qu’il va à l’essentiel et ne s’encombre pas de fioritures et effets de style qu’on peut éventuellement hasarder dans cet exercice du blog (discret mea culpa). Avec le recul, et vous lisant, je constate encore combien cette sobriété est littéraire, et à quel point nous ne la pratiquons pas assez !
J’aime bien aussi votre comparaison entre la tarte et la pâtisserie : la mesure, c’est bien, et cela permet paradoxalement d’apprécier mieux ce que l’on a sous les yeux, sans que l’on soit toujours parasité par ce souci d’expertiser, de distinguer la grande littérature de la petite, sans que l’on soit toujours, lorsqu’on parle de textes, le cul entre deux gouffres, le néant ou bien Proust.
Je viens de lire votre dernier commentaire et je me trouve embarrassée pour grommeler quelque chose du style je suis d'accord avec vous qui êtes d'accord avec moi.
RépondreSupprimerReprenez-vous, bon sang !
(c'était une réponse à Balmeyer, à lucial mel j'ai déjà répondu sur un autre fil)
RépondreSupprimerMe reprendre ?!? Pourquoi donc?
RépondreSupprimerBalmeyer, c'était juste pour grogner que je ne méritais pas tant de compliments, mais vous expliquez mieux que moi ce que j'entends par écriture d'amateur, au sens simple du terme.
RépondreSupprimerVotre tarte aux pommes mériterait pourtant bien sa place dans la pâtisserie...au fond la seule différence avec celle du pâtissier c'est l'emballage et le décorum, et ce ne sera pas le plus difficile à faire (sérieux vous avez lu ce qui se publie, des fois? ;-P).
RépondreSupprimerJ'espère qu'Isabelle a trouvé son chemin.