mercredi 6 octobre 2010

Des mots bizarres


J'écoutais France-Info la semaine dernière en roulant à la tombée de la nuit. Swich, hiuuuu, faisaient les essuie-glace, pendant que la radio causait de Pétain. On aurait retrouvé et identifié une lettre de Pétain, grâce à laquelle il n'y a plus d'ambiguïté, s'il y en eût jamais. Le vieux poilu a peut-être donné sa personne à la France, de son point de vue, mais il a aussi donné beaucoup de Juifs aux nazis et avant même que ceux-ci ne le lui demandent. C'est ce que racontait la voix dans la radio, hein, moi je ne suis pas une spécialiste de Pétain. Il me semble que cette voix était celle d'Arno Klarsfeld, mais je ne vérifie pas. En tout cas, la voix parlait de Pétain en l'appelant "ce garçon". Ce garçon, Pétain ! On dit de plus en plus garçon pour désigner des hommes. J'y vois une connotation homosexuelle si on parle de garçons de plus de treize ans, mais je dois me tromper. Il y a eu l'histoire des garçons de Frédéric Mitterrand. On lui reprochait de coucher avec des adolescents, quand il décrivait ses quêtes de garçons dans son livre autobiographique. Il s'en défendit. Un garçon pouvait être un adulte de quarante ans, c'était juste une façon de nommer les hommes, ses amis et ses amants.
Pétain, un garçon... Puis la voix a dit "héros de Verdun", et j'ai pensé à autre chose, au mot héros. Je le vois de moins en moins écrit héros avec un s, et ça m'agace. Même dans les journaux, même chez les collaborateurs de Causeur dans leurs sous-titres de billet. Héro comme homo, hétéro. Bizarre.

17 commentaires:

  1. Bizarre autant qu'étrange votre conclusion à moins que quelque chose ne m'ait échappé

    RépondreSupprimer
  2. Corto, non, n'y cherchez rien, c'est juste une divagation sur l'orthographe. J'aurais pu ajouter "comme zéro, métro, etc". Le S de héros a sauté comme ça, je ne pense pas qu'il faille y chercher une raison, ou alors il y a un glissement de sens qui m'échappe. Je suis surtout étonnée que l'orthographe de ce mot courant et simple se transforme ainsi.

    Nicolas: Herr ô ?

    RépondreSupprimer
  3. Suzanne, en Anglais: "hero" et au pluriel "heroes" -

    RépondreSupprimer
  4. Gas: tout simplement!
    Je n'y avais pas pensé.

    RépondreSupprimer
  5. Bravo Suzo, si je puis me permettro.

    Dites, vous fûtes bien avisée d'écrire les "les collaborateurs de Causeur", et non pas "les collabos de Causeur", histoire de ne pas convoquer les crocs de la meute à quelque banquet démago.

    Sinon, je vous tire mon chapeau : sus aux apocopes ! Un mot est un mot bon sang...

    RépondreSupprimer
  6. Didier: ah, zut, je n'ai pas su écrire Arno. Arno n'est pas mon héros. Je corrige.

    Christophe: merci !

    RépondreSupprimer
  7. Swich, hiuuuu: il est surtout temps de changer vos balais d'essuie-glace, Suzanne.

    RépondreSupprimer
  8. Peut-être le garçon s'est-il seulement fait le héraut de Verdun ?
    moi j'dis ça ... c'est juste pour aider, hein ?

    RépondreSupprimer
  9. Houlala, Lucie et Solveig... (oui pour les essuie-glace)

    RépondreSupprimer
  10. Peut-être que Maître Arno Klarsfeld parlait de son illustre confrère, Maurice Garçon ?

    (le bruit des essuie-glace vous aura fait louper la transition)

    RépondreSupprimer
  11. Ça n'est pas tout à fait le sujet, mais je suis régulièrement agacé par les journalistes de radio qui font d'une gamine de 12 ans une jeune fille, quand ce n'est pas une jeune femme, et d'un garçon du même âge un jeune homme… Pour peu qu'il soit malvoyant et n'ait pas vu le feu rouge, et, malentendant, n'ait pas entendu le klaxon, on aura bientôt un homme malvivant à la sortie de l'école.

    RépondreSupprimer
  12. « Ça change sa défense, ça change aussi, j'espère, la perception que... certains Français qui étaient nostaliques du Pétain de... de 1914 auront du Pétain de... réel en fait, un garçon euh... proche du fascisme et de l'antisémitisme euh... radical. »

    J'ai entendu ces paroles, un peu surpris moi aussi par le terme de « garçon », dimanche dernier, à la fin du journal de 22 heures de France Culture, mais elles n'émanaient point de ce grand zozo d'Arno Klarsfeld, ni même de son père, mais de Richard Odier, président du centre Simon-Wiesenthal (on peut écouter sa déclaration ici).

    À sa décharge, ce dernier semblait assez ému par la découverte du texte de loi annoté de la main du « Sauveur de la France ».

    RépondreSupprimer
  13. J'ai entendu aussi l'émission et mon oreille a aussi crocheté le " garçon" employé à propos de Petain ( Marechal quand même , ou je me trompe?) Ça m'a semblé " treès mal élevé " En fait garçon est l'appellation très condescendante que donnent les bourgeois aux hommes des classes populaires ouvriers ou petits commercants; soulignant qu'ils ne sont "pas des hommes" c'est à dire croyant singer l'aristocratie qui désigne ainsi des hommes qui … ne peuvent pas porter les armes au vu de leur ex traction sociale… donc rien qui va avec Petain, toutes considérations politiques sur la lettre évoquée mises de côté, bien sur.

    RépondreSupprimer
  14. Geargies: votre explication me semble un peu tirée par les cheveux. Je crois (enfin, il m'a semblé remarquer) que l'emploi de garçon pour homme est assez nouveau, et de plus en plus fréquent. ça nous viendrait de garçon de salle, garçon d'ascenseur, etc?

    Chieuvrou: merci pour le pauvre Arno, que j'invoque à tort en l'orthographiant négligemment en plus.

    Le Coucou: oui, aussi.

    RépondreSupprimer
  15. Cela aurait pu être un lapsus, mais il me semble que dans le langage courant israélite ce mot désigne un être masculin ... Il ressort néanmoins du document que loin d'avoir cédé à la pression des allemands concernant la question juive, le "garçon Pétain" ait largement devancé leurs souhaits. Fallait-il mèler ce pauvre Arno à ce débat, il est assez couillon comme cela, pas besoin de lui n remettre une couche.

    RépondreSupprimer

Modération parfois, hélas, mais toujours provisoire, ouf.