lundi 31 janvier 2011

Le tour des crouilles


J'ai connu un gars qui me raconta que son jeune frère, fervent militant socialiste, eu un jour à accomplir un stage dans un infâme bac à crouillats en banlieue d'une grande ville.

C'est un commentaire qui semble ne choquer personne, du 29 janvier, sur ce blog, où l'on peut lire la suite en cliquetant sur le lien. On y raconte l'effet qu'eut cette immersion brutale sur le fervent militant socialiste, et pour qui ce brave jeune homme au cœur à gauche vota ensuite, dès qu'il eut l'occasion de le faire.

Tiens tiens, me suis-je dit, la langue doit évoluer si on lâche comme ça du crouillat sur un blog où quelque commentateur se fait fort de me rappeler qu'il ne faut pas confondre du tout les Arabes et les musulmans et que c'est bien l'islam qu'on combat, mais attention, qu'un Arabe peut être un brave type s'il n'est pas trop musulman.

Voyons ce qu'en disent les dictionnaires:

CROUILLAT, subst. masc. CROUILLAT, subst. masc.
Fam. et injurieux. Arabe d'Afrique du Nord. Synon. sidi, bicot, raton. Archevêque de Carthage depuis la conquête des crouillats (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 42). Les crouillats, c'est comme ça qu'ils les drivent leurs gonzesses, à coups de triques au propre et au figuré (LE BRETON, Rififi, 1953, p. 73).
(TLF)

Du vaudois (Ouest de la Suisse) qui veut dire gamin.
De l'arabe maghrébin ('a) khuya, « mon frère », terme de politesse fréquent en Afrique du nord, altéré par ignorance ou malveillance raciste en crouillat, (on trouve aussi crouilla, crouya ou krouïa), d'où crouill', crougna, crouilledoche. (Wiktionnaire)

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Est-ce que ça va devenir très difficile de trouver des gens sincères qui considèrent l'islam comme un mal politique, social, MAIS se gardent strictement de toute expression raciste ? S''en gardent non par peur des représailles et dénonciations bloguesques et des ridicules associations antiracistes, mais par conviction, par tenue morale ?


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lundi 24 janvier 2011

L'aumône est le troisième pilier de l'islam.

pour Didier Goux


Il est deux heures, et je suis dans la cafeteria d'un centre commercial de Nantes. Il n'y a plus grand monde, les serveuses s'affairent mollement, discutent, portent les derniers cafés.
Une vieille dame menue et toute petite s'approche du bar et interrompt les conversations. "Monsieur, je suis venue tout à l'heure et j'ai oublié un billet de cinq euros sur la table, vous ne l'auriez pas ramassé ?" Les serveuses et le barman font non de la tête. "C'est que je ne suis pas bien riche, et que cinq euros, n'est-ce pas... Je me demandais si vous n'aviez pas pris le billet pour un pourboire, mais cinq euros, tout de même..." Les serveuses retournent desservir, l'homme reprend son torchon et essuie ses verres. La vieille dame regarde un peu partout. Il y a encore quatre ou cinq tables occupées dans un coin de la salle. Elle aborde humblement les familles. "Je suis venue tout à l'heure et j'ai oublié un billet de cinq euros sur la table, vous ne l'auriez pas vu et mis de côté pour le rendre ? La façon dont elle regarde les assiettes à moitié pleines, les mousses au chocolat, les petits pains, ne trompe pas grand monde. Elle fait trois pas vers une table où trois jeunes Arabes parlent fort en brandissant un journal au-dessus de leur café, puis elle tourne le dos. Un des trois, un petit brun noiraud avec du plâtre dans les cheveux et des chaussures de sécurité couvertes de traces multicolores lui tape sur l'épaule: "eh, m'dame, c'était pas plutôt dix euros ? Pasque j'ai trouvé un billet, justement, sur ma table, là..."
Landes de Cojoux

mercredi 19 janvier 2011

T'as pas un couple pour garder mon château ?





C
omment, si on légalise le mariage gay, s'arrangera-t-on de ce genre d'annonce, parue sur le très sérieux "Carrières et professions en Centre Ouest" :

Monument historique Touraine cherche couple gardien CDi, logement charges comprises contre travail, monsieur : entretien, madame : accueil (Anglais) service touristes, ménage. Poste basé à : TOURS

Ce n'est pas de la discrimination sexiste, ça , qui se transformera illico en discrimination homophobe transphobe hétéronormée et tout et tout si l'on refuse (sous quelque prétexte fallacieux, bien entendu) le poste à un couple "différent", quoiqu'absolument, légalement couple tout ce qu'il y a de couple ?

(Qui prétendra que la Halde est payée à ne rien faire ?)

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mardi 18 janvier 2011

C'est une révolution, sire ?


J'ai lu, à propos de la Tunisie, un très bon billet daté du 15 janvier, sur le blog de quelqu'une avec qui je me suis souvent engueulée, mais avec qui, sur ce sujet, je suis d'accord.

[...] c’est très intéressant, ce qui se passe en Tunisie. Ça m’a fait penser à la fin des régimes dictatoriaux d’Espagne, du Portugal ou de Grèce autrefois, à la chute de Ceaucescu en Roumanie plus récemment plus qu’à ce qu’on a l’habitude d’entendre dès qu’il s’agit de pays musulmans; ça n’a rien de « révolutions islamiques », rien d’iranien ni d’algérien années 90: ça n’a rien de religieux.

C’est une rébellion populaire, laïque et légitime, contre la misère et la corruption, une rébellion apparemment réussie, et une rébellion réussie, c’est une révolution. Et c’est la première fois qu’il se produit une chose semblable dans un pays musulman, quelque chose d’inédit.[...] La suite ici.


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vendredi 14 janvier 2011

On est venu marcher dans le désert.



J'ai regardé Envoyé Spécial, hier soir.
Il y avait un reportage intitulé "Sur les traces d'Al Qaida au Sahel". Et dans ce reportage, on voyait quelques touristes Français venus faire du trekking dans le désert, en voyage organisé. On est venu faire du trek. Marcher dans le désert, précisait une dame d'âge mûr. Et vous n'avez pas peur, demandait le journaliste ? Non, répondait un touriste homme. Il y a des postes militaires avancés, l'armée... Suivaient quelques images du trek, la dune dans le soleil doré de la fin d'après-midi, les ombres immenses des chameaux, les silhouettes des touristes forcément déguisés en touaregs... Ah, les belles photos qu'ils vont ramener, les beaux commentaires qu'ils feront sur leurs blogs de jeunes retraités qui ne savent pas quoi faire de leur fric, avec des mots émouvants sur ces peuples hospitaliers, les guides mâcheurs de dattes, le thé à la menthe au crépuscule et tout et tout. Et même s'ils ne sont pas pétés de fric à proprement parler, ils en ont toujours assez pour venir faire du trek dans le désert ou dans l'Himalaya. C'est beau, le désert de sable. Lawrence d'Arabie disait qu'une fois qu'on y est allé, on ne l'oublie pas et on a envie d'y retourner toute sa vie. Mais bon sang, la tronche des touristes... leur air d'écolo mystique plongé dans le grand bain éthiquable de la beauté de l'Afrique berceau de l'humanité, ah, Coco, et si tu voyais la nuit, les étoiles, la pureté de tout ça...

Et pendant ce temps...

vendredi 7 janvier 2011

Cachez ce nègre que je ne saurais voir




Ce matin, dans L' 'invité des matins de France-Culture :

Robert Darnton : "on ne dit pas "nègre", mais "afro american", le mot "nègre" est défendu"

Le journaliste: "et oui mais pourtant, vous savez, que des nouvelles éditions américaines des écrits de Mark Twain sont expurgées du mot "nègre". Le New York Times se dit horrifié, de nombreuses personnes ont réagi en disant qu'on dénature l'écriture de Mark Twain dans la mesure où le mot "nègre" a été remplacé par le mot "esclave", par exemple, c'est dans la nouvelle version de "Huckleberry Finn". Jim, l'ami du personnage principal, n'est plus nègre, mais esclave. Joe l'indien, Injun jJoe, n'est plus appelé Injun Joe mais Indian Joe. Le NY T, dans un éditorial jeudi dernier, écrivait "nous sommes horrifiés, nous pensons que la plupart des lecteurs puristes ou non le seront tout autant, il est impossible de nettoyer Twain sans causer de dégats irréparables à son oeuvre."
Le taducteur, Alan Griben, a justifié son geste en disant que le climat culturel dans lequel nous vivons est totalement différent de celui qui prévalait à l 'époque de la publication des ouvrages à la fin du XlXe siècle."

jeudi 6 janvier 2011

Yen a, je vous jure...


Il m'arrive d'aller flâner chez l'excellent Appas. Quel délice, un blog auquel on ne comprend strictement rien, sauf si on a bu préalablement un litre de Thé des poètes, relu l'Anthologie de l'humour noir ou quelque chose de Swift ou de Lewis Caroll.

Sous un des liens au cœur d'un de ses billets, Réveillonner entre amis avec son chien, on trouve quelque chose d'extraordinaire:
"Le jour d'un repas de réveillon, on est souvent moins attentif à son compagnon et on oublie très souvent que les réveillons sont pour le chien une source de danger. Le premier danger est celui des objets de décoration avec lesquels le chien pourrait jouer et ingurgiter par inadvertance quelques petits bouts toxiques. C'est souvent le cas pour les boules de naphtaline par exemple."

Des boules de naphtaline, de NAPHTALINE ? En décoration sur une table de réveillon ?

Mais qui sont ces gens ?

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