J'ai regardé Envoyé Spécial, hier soir.
Il y avait un reportage intitulé "Sur les traces d'Al Qaida au Sahel". Et dans ce reportage, on voyait quelques touristes Français venus faire du trekking dans le désert, en voyage organisé. On est venu faire du trek. Marcher dans le désert, précisait une dame d'âge mûr. Et vous n'avez pas peur, demandait le journaliste ? Non, répondait un touriste homme. Il y a des postes militaires avancés, l'armée... Suivaient quelques images du trek, la dune dans le soleil doré de la fin d'après-midi, les ombres immenses des chameaux, les silhouettes des touristes forcément déguisés en touaregs... Ah, les belles photos qu'ils vont ramener, les beaux commentaires qu'ils feront sur leurs blogs de jeunes retraités qui ne savent pas quoi faire de leur fric, avec des mots émouvants sur ces peuples hospitaliers, les guides mâcheurs de dattes, le thé à la menthe au crépuscule et tout et tout. Et même s'ils ne sont pas pétés de fric à proprement parler, ils en ont toujours assez pour venir faire du trek dans le désert ou dans l'Himalaya. C'est beau, le désert de sable. Lawrence d'Arabie disait qu'une fois qu'on y est allé, on ne l'oublie pas et on a envie d'y retourner toute sa vie. Mais bon sang, la tronche des touristes... leur air d'écolo mystique plongé dans le grand bain éthiquable de la beauté de l'Afrique berceau de l'humanité, ah, Coco, et si tu voyais la nuit, les étoiles, la pureté de tout ça...
Et pendant ce temps...
Il y avait un reportage intitulé "Sur les traces d'Al Qaida au Sahel". Et dans ce reportage, on voyait quelques touristes Français venus faire du trekking dans le désert, en voyage organisé. On est venu faire du trek. Marcher dans le désert, précisait une dame d'âge mûr. Et vous n'avez pas peur, demandait le journaliste ? Non, répondait un touriste homme. Il y a des postes militaires avancés, l'armée... Suivaient quelques images du trek, la dune dans le soleil doré de la fin d'après-midi, les ombres immenses des chameaux, les silhouettes des touristes forcément déguisés en touaregs... Ah, les belles photos qu'ils vont ramener, les beaux commentaires qu'ils feront sur leurs blogs de jeunes retraités qui ne savent pas quoi faire de leur fric, avec des mots émouvants sur ces peuples hospitaliers, les guides mâcheurs de dattes, le thé à la menthe au crépuscule et tout et tout. Et même s'ils ne sont pas pétés de fric à proprement parler, ils en ont toujours assez pour venir faire du trek dans le désert ou dans l'Himalaya. C'est beau, le désert de sable. Lawrence d'Arabie disait qu'une fois qu'on y est allé, on ne l'oublie pas et on a envie d'y retourner toute sa vie. Mais bon sang, la tronche des touristes... leur air d'écolo mystique plongé dans le grand bain éthiquable de la beauté de l'Afrique berceau de l'humanité, ah, Coco, et si tu voyais la nuit, les étoiles, la pureté de tout ça...
Et pendant ce temps...
TF1 a diffusé une émission grotesque pendant quelques temps. Le principe en était le suivant. Des familles françaises devaient vivre le quotidien de tribus, situées aux quatre coins du monde.
RépondreSupprimerAlors, on avait une famille dont le patriarche était un ancien de la Légion étrangère qui allait vivre le quotidien d'une tribu d'Amazonie. Une autre dont le père était chomeur qui allait en Papouasie. Et puis, une autre, un peu "bourge" en Tanzanie. La famille en Tanzanie, c'était vraiment bien. le but, c'était de vivre comme les tribus et évidemment de se marrer des abysses séparant chacun (avant des séparations pleines de larmes, c'est beau, toussa) mais eux, ils dormaient tout le temps, refusaient de manger la bouffe innommable des indigènes, de se recouvrir de crottin de chèvres (c'est pourtant un signe de virilité) et s'étonnaient du sens de cet échange. Eux, ils étaient partis parce que les enfants avaient grandis et que c'était peut-être "la dernière fois qu'ils partaient ensemble en vacances". Ils s'attendaient à partir en safari pour photographier des zèbres, a témoigné benoitement la mère.
Ceci n'a pas vraiment de rapports avec votre billet mais je dois avouer que j'étais gravement écroulé de rire à chaque fois que c'était le tour de cette famille...
Ahhh, le tourisme, ahhh les touristes.
RépondreSupprimerTrès juste ce billet. Merci Suzanne de l'avoir si bien dit.
Pas vu l'émission, mais il n'y a pas besoin.
Mère Castor: si on met dans Google: trek désert, trekking Sahara, on tombe sur les dizaines d'agences qui proposent leurs services... et le danger donne du sel à l'aventure.
RépondreSupprimerJe suis toujours étonnée quand je croise près de chez moi, sur un chemin de randonnée, des personnes équipées de sac à dos avec une réserve d'eau qu'on aspire en têtant un tuyau, par exemple. Personnes équipées de superchaussures de marche et de deux bâtons de randonnée, dits "bâtons norvégiens", un par main. Tout ça pour marcher dans des landes accessibles à des enfants de deux ans en sandalettes, sans aucun problème.
Dorham: bon sang, tout ce que je loupe en ne regardant pas TF1 !
Ah, les aventuriers Koh Lanta éthiquables... et les indigènes en arrière plan, qui jouent le rôle pour lequel on les paie. Il faut bien se distraire !
Suzanne, je puis vous confirmer que le désert est une expérience inoubliable : j'ai passé une douzaine de jours au Sahara (mais pas en trek…) en mars ou avril 1970 et cela reste une expérience marquante et superbe.
RépondreSupprimerDans le désert, ça manque de bistro.
RépondreSupprimerSuzanne, je comprends bien l'esprit de votre billet, le côté touriste, etc, mais si vous me permettez une toute petite contradiction, on peut aussi prendre la chose à l'envers (désolé si c'est caricatural, mais je ne vais pas en faire un roman) :
RépondreSupprimerN'est-ce pas votre reportage, ou bien tout simplement "lémédia" en général qui ont tendance à donner une vision... réduite de ce tableau ? Parce qu'il me semble techniquement possible, probable, humain, même si cela est ridicule ou absurde, ou dangereux que coexistent ce genre d'activités (tourisme vs terrorisme, ce qui donne le terrourisme, ou le terro-tourisme).
Parce que moi c'est une chose qui m'a frappé, dans ma très maigre expérience étrangère, comment cette terrible coexistence est matériellement entrepris (richesse, misère, danger, confort, etc).
Je ne sais pas en outre si le regard d'un reportage est toujours bienveillant, et s'il n'a pas tendance, pour pimenter, pour flatter le mauvais instinct jaloux du téléspectateur, à mettre en défaut le retraité qui va dans le désert, à faire du voyeur dans son canapé un petit juge moraliste...
Une fois, je suis allé sur la dune du Pyla, c'était très bien aussi, j'ai essayé de ne pas regarder la mer d'un coté, la forêt de l'autre et bien, c'est tout pareil que le désert...Si on fait abstraction des deux milliers de personnes qui marchent avec vous en agitant leurs thermos...
RépondreSupprimerLe terro-tourisme existe : tous ces retraités qui passent leurs week-ends à Jardiland...
RépondreSupprimerBalmeyer,
RépondreSupprimerInterroge les touristes rentrant de voyage, ils sont tous pareils, une vision idyllique du pays, les gens sont fantastiques, patati patata (il n'y a qu'en France, première destination touristique au monde, que les chauffeurs de taxi ne sont pas polis avec les clients).
Tiens ! Je connais une blogueuse qui était venu à la Comète qui avait bossé un an en Guyane (c'est presque l'étranger...) dans un machin de "coopération" ou semi-humanitaire qui se donnait l'impression de connaitre le pays et qui contredisait Tonnégrande qui est né là-bas et y a passé plus de 40 ans...
Oui, le touriste a tendance à trouver les gens formidables, super accueillants, après une semaine en voyage organisé sans quitter le bus.
RépondreSupprimerQuoique j'ai entendu pas mal, de la part de gens autour de moi, de propos plus nuancés, justement, sur l'accueil trop obséquieux ou trop mielleux de certaines destinations, par rapport à d'autres...
mais bon, c'est la malédiction du touriste, ça, bien idiot celui qui s'illusion sur sa "communion" avec le pays étranger après 4 restaurants locaux...
En Sicile,
RépondreSupprimerje me sens très en "communion", tout le monde conduit comme moi. N'importe comment. Mais avec beaucoup de politesse. C'est bien, rien que pour ça, c'est bien...
Balmeyer : oui, mais aller tourister en groupe dans une région du monde où l'on kidnappe... S'amener en groupe de consommateurs de paysage et d'exotisme, tout ça pour se distraire, se ressourcer... J'ai vu pire: le jeune dans le désert. On marche, on jeûne, on dort sous les étoiles et on est coaché par un sophrologue et massé par un masseur le soir.
RépondreSupprimerDidier: j'y suis allée aussi et je suis bien d'accord.
Nicolas: Tonnégrande est un vieux, aussi. La Guyane de Jean Genet, ce n'est plus ça !
Dorham: politesse quand on a grillé un feu... mouais! N'importe quoi pour excuser votre latinisme (latinité ?) exacerbé(e)! Vous connaissez l'histoire du lord qui envoie une balle de golf qui se fiche dans le seul œil de sa femme borgne et qui lui dit avec une politesse exquise : Sorry, darling... and good night.
Haha, non, pas du tout, je vais en faire un billet tiens...
RépondreSupprimerAlors là, je m'estomaque !!!
RépondreSupprimerdu verbe être estomaquée
Ca fait des SIECLES que Balmeyer et Dorham ont recommencé à bloguer et moi, moi, même pas je m'en étais aperçu !!
C't'un monde ! ça donne envie d'aller faire une retraite dans le désert ça tiens ! (mais faut attendre 67 ans mini).
Audine,
RépondreSupprimerDes siècles, genre, un mois, faut pas exagérer. On ne t'espante plus d'ailleurs ?
Là je me dis que, fuyant d'un blog à l'autre, prenant le risque de semer Audine au passage, j'aurais pu faire un bref mot de redirection... mais ne parlons pas de nous, ce n'est pas le propos ici, même si nous sommes plus intéressant que ce putain de désert, il faut dire.
RépondreSupprimerMoi, j'en avais fait un...
RépondreSupprimerUn petit thé à la menthe, Dorham et Balmeyer ?
RépondreSupprimerAudine, ravie de vous revoir par ici.
Moi, j'ai tardé à mettre en lien les deux compères parce que je croyais que leur nouveau blog était top secret.
Bon ayé j'ai pris la décision de rebloguer, mais bon, on va dire 2 ou 3 fois par semaine (plus sûrement atteints sont les objectifs raisonnables a dit Yoda) (ou son frère).
RépondreSupprimerJ'ai déjà la photo d'illustration du billet du come back, reste plus qu'à savoir quoi écrire.
Pour revenir sur le sujet, j'ai juste deux choses (mais hyper pertinentes) à dire :
premièrement je n'arrive plus à m'ôter de la tête la chanson "quand t'es dans le désert depuis trop longtemps ...". Je ne remercie pas Suzanne, ah ça non.
secondement je commence à être tout comme les réactionnaires, à ne pas supporter du tout les touristes quand ça n'est pas moi qui en fait, du tourisme.
Je me demande si je vais me mettre à ne plus supporter (du tout je veux dire) les mômes et autres nocences du même acabit ??
(ah oui pis tiercement, l'idée de Dorham sur la dune du Pyla me fait rire à chaque fois)
Audine: ah, ce n'est pas trop tôt. Mais c'est vraiment moche, de devenir réac... (alors que le monde est un jardin où mille fleurs éclosent tous les matins)
RépondreSupprimer(et je ne connais pas cette chanson.)
Je rejoins Didier Goux. Le désert est une experience très curieuse et inoubliable.
RépondreSupprimerEt l'anecdote authentique suivante, en plein désert, au bivouac, rien à l'horizon, et soudain, sorti de nulle part, un gars du coin avec une caisse de bouteilles de coca fraîches !
en 1986 dans le désert djiboutien.
Corto : tiens, moi j'étais à Djibouti en 1973 !
RépondreSupprimerEt, en effet, le propre du désert c'est qu'on y rencontre toujours quelqu'un.
(Et qu'est-ce que j'apprends ? Les Dupondt auraient ouvert de nouveaux blogs ? Pourquoi on m'dit rien, à moi ? Comment voulez-vous que je trolle efficacement, dans ces conditions ?
Didier, Suzanne, ne le dites pas trop fort quand même, on ne blogue pas en secret mais un peu à l'écart quand même...
RépondreSupprimerEn plus d'être vieux, rhumatisants et retraités, faudrait en plus être privés de désert ? ...
RépondreSupprimerQu'ils ne se plaignent pas trop car, désert ou pas, dans quelque pays de va-nu-pieds qu'ils iront, ils seront pratiquement assurés en regagnant leur hôtel pour Occidentaux aisés d'avoir chaque soir leur part de ghetto.
RépondreSupprimerAh, Chieuvrou, ça me rassure !!!
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