lundi 25 mars 2013

Des gazés à tous les étages


L'ancienne ministre Christine Boutin assise sur le sol après avoir reçu du gaz lacrymogène le 24 mars 2013 à Paris lors de la manifestation contre le mariage homosexuel. 



Je me demande combien de fois j'ai lu le mot "gazé" aujourd'hui. Madame Boutin a été gazée. On a gazé des enfants.

Ce n'est pas parce qu'on découvre les gaz lacrymogènes et leur effet irritant, gênant, mais pas dangereux  qu'on peut se permettre d'utiliser ce type de vocabulaire. C'est  insultant pour ceux qui ont été vraiment gazés autrefois, c'est aussi con que "ces Roms qu'on met dans des trains (trois petits points pour suggérer d'autres trains). Madame Boutin dit des choses ridicules.Madame Boutin a eu un comportement ridicule. Non d'avoir eu  un malaise et s'être étalée sur le pavé (c'est parfois mal supporté, les lacrymogènes) mais de prétendre avoir été gazée. De demander la démission de Manuel Valls dans la foulée.
L'article de Riposte Laïque à propos de la manifestation d'hier  est ridicule. Ont-il pété un câble, ou ont-ils été victimes d'autres gaz qui leur ont zigouillé les neurones et raboté le sens commun ? La volonté de virer Hollande et sa clique était plus que palpable. Les manifestants réclamaient clairement de marcher jusqu’à l’Elysée, rappelant en cela le peuple excédé marchant sur Versailles pour régler son compte au roi. Ce n’est pas une révolte François, c’est la révolution en marche !

N'empêche. Je reviens à Christine Boutin. Le nombre et le niveau des insultes et des dégueulasseries que j'ai pu lire sur son physique, est effrayant. On est mal barrés, moi je dis.

48 commentaires:

  1. Merde alors que doit-on dire?
    Aspergés?
    Lacrymogénisés?
    On n'a plus le droit d'employer certains mots sous prétexte qu'ils renvoient à des horreurs?

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    1. Le discours officiel parle d'usage d" aérosols". Cà évoque la lavande que vous vaporisez dans vos lieux d'aisance !

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    2. Tiens, je suis d'accord avec Élodie, moi ! Stricto sensu, quand on inhale des gaz, on est gazé.

      Cela posé, il va de soi que l'adjectif n'a pas été employé innocemment.

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    3. Mince alors... Je ne l'ai vraiment pas utilisé dans mon billet pour verser dans la victimisation

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  2. Oui, on est mal barrés de ce point de vue ! A vous dégoûter de la politique.
    Ça en devient même inquiétant.

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  3. Oui, tout est permis contre Boutin, il n'y a plus aucune limite. C'est profondément écoeurant.

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  4. aspergés de gaz lacrymogène, aspergés de gaz au poivre, je ne sais pas, mais pas "gazé" tout court
    Gazé, c'est pour la guerre 14-18 ou pour les chambres à gaz.
    Enfin, je suis peut-être trop tatillonne, et je n'insiste pas si c'est passé dans le langage courant mais pour l'instant, ça me dérange un peu.
    "On n'a plus le droit d'employer certains mots sous prétexte qu'ils renvoient à des horreurs?"
    S'il n'y a aucun sous entendu, pourquoi pas ? mais là, il me semble qu'il y en a un, ne serait-ce que par effet de dramatisation.

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    1. Je crois bien que c'est passé dans le langage courant car :

      1)ça va plus vite que de dire "nous avons été exposés à un agent irritant dispersé sous forme d'aérosol"
      et
      2)il y a une volonté de dramatiser.

      Donc le verbe "gazer" (si en plus on crie CRS=SS, c'est encore mieux) renforce l'impression d'être des héros s'exposant courageusement à une impitoyable répression.

      En tous cas, on le lit parfois dans les faits divers, il a été souvent employé dans le récit des émeutes de 2005 ("la police vient, en pleine prière, de gazer la mosquée des Bosquets. Des femmes - dans la salle de prière qui leur est spécialement réservée - se sont presque évanouies", sur lmsi) ; le mot revenait assez fréquemment au sujet de l'émeute de la Gare du Nord en 2007.

      Tout récemment, "La police gaze des enfants et saccage un camp de roms" on le lisait sur un blog hébergé par Médiapart.

      L'hystérie victimaire est furieusement tendance.

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    2. J'ai entendu le mot je ne sais combien de fois chez mes élèves. "Kamel y faisait rien, tranquille et tout, les condés y zarrivent et tchrah ! ils le GAZENT. Truc de ouf, sérieux."

      Ceci étant, je reconnais que le terme est excessif si on considère ses connotations historiques. Il faudrait un substitut, un synonyme, un diminutif. Je propose "gazouillé".
      - > "Gazouillée par les forces de l'ordre rose, Christine Boutin syncope vachement et pâmoisonne pro nobis."

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    3. Malavita et Ali Devine : oui, c'est passé dans le langage courant. Je vais un peu donner raison à ceux qui me donnent tort, mais j'ai révisé ce qu'étaient les gaz de la guerre 14-18, et il n'y avait pas que des gaz meurtriers non plus . On pouvait se faire gazer avec du gaz hilarant...

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    4. On devrait parler de gazouillis.

      Victime d'un gazouillis d'intensité modérée, Christine Boutin s'épanche sur Twitter.


      Sinon, la semaine dernière, c'était le 25ème anniversaire du massacre de Halabja.

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  5. Twitté.

    Pour l'utilisation du mot gazé, on est d'accord.

    Votre dernier paragraphe est en trop. Non seulement Christine Boutin n'est pas un canon mais, surtout, il permet aux andouilles comme Marco Polo de faire diversion.

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    1. Tiens, vous insultez les gens sur les blogs des autres, aussi ?

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    2. "Andouille" est une insulte ?

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    3. Au passage, je constate que mon dernier commentaire plein de fraîcheur et de tendresse a été censuré sur le vôtre, de blog, Nico. C'est pratique, ça : on empêche Marco Polo de poster chez soi et on vient l'insulter chez les autres.

      La gauche gazeuse en action.

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    4. Cette fois je vais t'insulte connard. D'une part, j'ai laissé ton commentaire et j'y ai répondu. D'autre part, tu sais très bien que je t'ai dit que je ne voulais plus de toi chez moi et que je supprimerai tes commentaires.

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    5. Eh ben voilà, Nico, tu retrouves ton naturel. "Andouille", ça faisait un peu tafiole.

      Il t'en faut peu pour péter un câble on dirait. Tendu comme un CRS devant des meutes d'enfants excités, hein ? C'est dur de garder ses nerfs quand on doit faire face au fascisme en culotte courte.

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    6. Blague à part, je ne vois pas mon message plein d'une ironie féroce dans votre merveilleux blog. Je suis bigleux ou vous êtres un vilain menteur ?

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    7. http://www.jegoun.net/2013/03/decomposition-politique.html

      Tu es con. Il est là, à 19h avec ma réponse à 19h24.

      Tu as fait un commentaire homophobe c'est mal. Cela étant, nous allons arrêter là, Suzanne n'a pas à subir tes attaques contre moi dans son blog ni mes réponses.

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    8. "Tafiole", c'est homophobe ?

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    9. Nicolas, pfiou, pour Boutin... Rappelez-vous les attaques contre Martine Aubry, aussi.

      Marco Polo, sans vouloir m'immiscer, "Andouille" ne fait pas tafiole du tout et ce n'est pas une insulte mais un terme grognon et affectueux à la fois. (Ce n'est pas cette andouille de Nicolas qui me contredira)

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    10. Tafiole aussi c'est affectueux. C'est même un signe de respect, voire une marque d'admiration.

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  6. J'ai rarement été d'accord avec vous, vous trouvant également futile. Toutefois je vous remercie pour votre honnêteté intellectuelle sur le sujet. Pour ceux qu'il y avait en face. Pas au dessus, comprenons nous bien.
    A.g.

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  7. Dans mon enfance banlieusarde "Ça gaze ?" voulait dire "Ça va bien ?" et pourtant, c'était après Auschwitz...

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  8. Les militaires avaient une vieille habitude, celle d'appeler les choses par leur nom.
    Les gaz de combat :
    -Les irritants (par exemple les gaz lacrymogènes)
    -Les suffocants
    -Les vésicants
    -Les incapacitants
    -Les létaux
    La cible d'un gazage est en général un gazé.

    Coach Berny

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    1. Disons que je réservais aux victimes des pires des gaz le mot "gazé".
      Même si le terme est exact , quand on dit que les policiers gazent les manifestants,, j'ai l'impression à chaque fois que je le lis qu'on parle d'autre chose, comme l'écrit Malavita plus haut.

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    2. Je comprends tout à fait même si je ne l'avais pas envisagé sous cet angle dans le cas présent (le comble de l'historienne...)
      Beau billet d'ailleurs, je ne te l!avais pas dit.

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    3. Bien vu coach, vive les notions de DTI et DTL pour tout le monde !
      A.g.

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  9. Eviter d'employer un mot sous pretexte qu'il est connoté me semble plutôt de nature à renforcer cet effet là.
    Mais chacun fait ce qu'il veut.

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  10. Quand les CRS emploient des gazs lacrymogènes que font-ils d'autre sinon gazer ? Ils vaporisent ? Ils brumisent, parfument les manifestants?
    Non. Ils gazent tout simplement.

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  11. En tout cas c'est bien d'avoir soulevé l'aspect lexical de cette affaire.

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  12. Bon, eh bien, j'ai à moitié changé d'avis depuis ma position de départ. Ma moitié qui n'a pas changé reste agacée par le terme, mais l'autre moitié admet la rationalité de vos arguments contradictoires.

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  13. La rédactrice de l'article était-elle présente lors des affrontements du soir pour dire que les propos sont ridicules ? Les manifestants voulaient passer le mur des CRS pour se rendre à l'Elysée, je n'ai pas eu la berlue, j'y étais. Ils ont fini par nous encercler pour ne pas que nous bougions. Les témoignages des absents qui prétendent savoir mieux que les présents me laissent toujours sans voix.

    Par ailleurs, inhaler du gaz qu'on vous jette à la face, cela se dit "gazer", c'est dans le dictionnaire. Va t-il devenir d'usage de pratiquer la novlangue si chère à Orwell ? Si l'on suit votre logique, faudra-t-il également songer à interdire l'usage du mot "chambre", du mot "four", du mot "train" ?

    (PS : je me mets en anonyme car je n'ai pas très bien compris en quoi consistait le reste)

    Il faudrait peut-être commencer à se calmer un peu et arrêter de répéter bêtement ce que la propagande médiatique nous dit de penser. Revenir à la raison et à la sagesse ne peut qu'être bénéfique à tous.

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    1. Monsieur ou Madame Anonyme, peut-être auriez-vous dû attendre que les effets sur votre esprit des substances dont vous ont gratifié les compagnies républicaines de sécurité se dissipent quelque peu avant de nous faire partager votre analyse, car écrire, comme vous le faites, qu'« inhaler du gaz qu'on vous jette à la face, cela se dit "gazer" » revient à dire que les manifestants n'ont pas été gazés mais ont au contraire eux-mêmes gazé.

      Je ne pense pas par ailleurs que la novlangue ait été si chère que ça à l'auteur de 1984, qui s'est en effet plutôt attaché à la dénoncer.

      Autrement dit, il faudrait peut-être effectivement commencer par se calmer un peu.

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    2. Merci Chieuvrou pour ce complément hautement utile à la compréhension des faits, et dans le droit fil du billet de Suzanne.

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    3. "(PS : je me mets en anonyme car je n'ai pas très bien compris en quoi consistait le reste)"

      J'aurais bien gazé létalement le commentaire de l'anonyme si Chieuvrou ne lui avait pas répondu. Ces anonymes qui invoquent le dictionnaire et n'ont pas deux sous de syntaxe. Passons.
      Non, je n'étais pas à la manifestation des contre mariage gay. Je n'étais pas à celle des pour non plus. Hollande avait dit qu'il autoriserait mariage, adoption et PMA pour les homosexuels, Hollande a été élu, c'est comme ça. Que les opposants manifestent pour se faire voir, pour protester, c'est leur droit, je ne le leur conteste pas. Je n'ai pas besoin d'être allée à cette manifestation pour savoir ce qui se passe quand les CRS chargent pour dégager la foule. On dirait que les parents présents n'ont jamais entendu parler de gaz lacrymogènes avant, qu'ils ne savent pas que les gaz piquent autant les yeux de la petite vieille qui traversera la route par inadvertance ou du bébé dans sa poussette que les yeux du fier héros de la cause juste contre l'abominable dictature qu'il entend combattre.
      Je comprends tout à fait les parents de famille nombreuse qui, refusant toute contraception parce qu'il faut bien croître et se multiplier, caressent l'espoir de revenir avec quelques moutards en moins. Ils ont appris à leurs dépens que les gaz employés, hélas, ne sont que des lacrymogènes et que, non seulement ils devront revenir avec tous leurs marmots, mais en plus, avec des marmots qui vomiront dans le minibus ou le 4/4 familial. Je compatis, même.

      On n'emmène pas ses enfants dans des endroits potentiellement dangereux. Qu'on soit de droite, de gauche, ou d'ailleurs. C'est tout.

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    4. "On n'emmène pas ses enfants dans des endroits potentiellement dangereux. Qu'on soit de droite, de gauche, ou d'ailleurs. C'est tout."

      Ah ça vous avez raison M'ââme Suzanne, manifester c'est potentiellement dangereux ! C'est pas un truc pour les tafioles ou les pédés... alors pensez donc, les enfants ! Mais à bien y réfléchir je me demande si à partir d'un certain âge on ne devrait pas y renoncer. Je me demande même, mais n'y voyez aucune malice, si c'est bien la place des femmes pendant la grossesse, ou les règles ou la ménopause, sans parler des vieux (indignés ou non), des gros, des asthmatiques, des insuffisants respiratoires, des poreux de la coiffe, des limités de la comprenette... On voit aussitôt les limites de pareille discrimination basée sur l'insuffisance respiratoire. Manifester c'est, selon vous, une affaire de spécialistes, jeunes, sains, dûment entrainés. Je propose ici, et sans détour, la création d'un corps public de manifestants officiels, rétribués sur fonds publics dans le cadre des emplois d'avenir, qui irait manifester pour votre cause et faire le coup de poing avec les CRS.

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    5. Tiens, je me demande pourquoi j'ai laissé passer un, puis deux, commentaires de Léon....
      C'est le dernier pour aujourd'hui, hein, mon p'tit Léon ? T'énerve pas, surtout, tu pédales dans le vide et tu deviens facilement méchant, après..

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    6. Merci Madâââme ! Je jure sur votre virginité passée et les 60 sacrées propositions de François de rester sage pour le reste de la journée.

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    7. ... et voilà, ça y est, il devient méchant.

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  14. (pff)
    De toute façon, ces manifestations sont ridicules. Les gens sont ainsi. Ils sont passés une fois à la télé et il faut qu'ils remettent ça. Anonyme, vous auriez mieux fait de rester chez vous, pour vous gazer devant Vivement Dimanche !

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  15. Je découvre votre blog ce soir et je vous félicite pour votre billet et votre humour, votre réponse à l'anonyme n'était pas piquée des hannetons et a eu sur moi l'effet d'un gaz hilarant !
    Je reviendrai !
    (sinon, en ce qui concerne Christine Boutin, les tweets sur son malaise n'étaient pas méchants mais bien comiques eux aussi !)

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Modération parfois, hélas, mais toujours provisoire, ouf.