jeudi 14 février 2013

On mange quoi ce soir ?

Hier, je suis allée au supermarché, et pas dans  n'importe quel supermarché, je suis allée au LIDL. Dans la ville où je vais faire mes courses,  LiDL est le supermarché des français pauvres et des manouches qui se sont sédentarisés dans le quartier.  Il y a un autre supermarché à trois pas, un grand Intermarché, où la clientèle est variée. À trois pas aussi dans l'autre sens, il y a un DIA, qui est le supermarché des  Turcs. Je coursicote à DIA quand j'ai besoin de fruits et légumes méditerranéens, d'amandes, d'olives bon marché. L'avantage du  LiDL c'est qu'on n'y reste pas des heures. Il n'y a pas de longue galerie marchande qu'on est obligé d'arpenter jusqu'au dernier mètre pour franchir  un accueil encadré par un vigile style  "dogue de son maître"  et une hôtesse  mâchant agressivement son chewing-gum. Il y a juste une entrée et une sortie, cinq rayons, quelques bons produits qu'on a repérés depuis longtemps quand on connait la maison.   Et là, j'ai vu un truc que je n'avais jamais vu dans ma vie de femme supermarcheteuse. 
Je ne vais pas ironiser sur le caddy sans fruits et légumes des pauvres pauvres, chargé de sodas fluorescents, de desserts vaguement lactés mais vachement sucrés, de paquets de vingt croissants qu'on devine spongieux à l'extrême, de biscuits chimiques aux pépites de chocolat,  de pizzas et de hamburgers  moins cher au kilo que la farine ordinaire, de frites et lasagnes surgelées, de nuggetss étranges issus du recyclage de peau, viscères et cartilages nettoyés en Chine et garantis revalorisés en France, bref.
Il y avait une famille au rayon des produits frais qui choisissait  des sandwiches. J'ai constaté que le rayon des sandwiches avait pris de l'importance. Y aurait-il une nouvelle usine dans le secteur, sans cantine le midi ? Ou bien une déviation d'itinéraire touristique entrainant une flopée de voyageurs se disant  "tiens, j'ai un petit creux, j'irais bien m'acheter un bon sandwiche sous plastique   dans ce sympathique LiDL opportunément sis au bord de mon itinéraire découverte ? Point. 
Cette famille achetait des sandwiches pour ses trois prochains repas. Pas pour le quatrième, parce qu'on était invité chez Mémé.

24 commentaires:

  1. Les pauvres sont des cons qui méritent bien leur obésité flasque.

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  2. qui "méritent", non... Certainement pas.

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  3. Qui se font entuber dans les grandes largeurs, oui.

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  4. Le rayon des sandwichs augmente dans tous les supermarchés. J'ai remarqué ça au Leclerc en bas de chez moi (les sandwichs sont vendus à côté du rayon "bouffe ressemblant à n'importe quoi pour les types qui passent leur vie au bistro").

    J'ai aussi remarqué ça cet été en parcourant la France pendant les vacances en voulant acheter des sandwichs (je n'aime pas spécialement bouffer deux fois par jour seul au resto).

    Je ne sais pas pourquoi... Une mode ? Un appauvrissement ?

    N.B. 1 : je remarque aussi une baisse de la qualité des sandwichs au bistro et dans certaines boulangeries, notamment vers où je bosse. Et j'ai aussi remarqué une mode des paninis et autres sandwichs qui ne sont pas fait avec de la baguette blanche, dans Paris. Donc autant acheter les sandwichs au pain de mie des supermarchés.

    N.B. 2 : Lidl n'est pas qu'un truc de pauvres. On prouve des tas de bons produits et ils sont moins chers. Dans le temps, j'y achetais le pinard pour ma mère (c'est moi qui le bois).

    N.B. 3 : j'aime bien votre description de Lidl, c'est aussi un magasin de proximité où on arrive à se garer à moins de 20 mètres des rayons. A Loudéac, ils ont fait une connerie, ils l'ont déplacé dans la zone commerciale alors qu'il était à 300 mètres du centre ville ce qui oblige les gens à prendre leur voiture...

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  5. " LiDL est le supermarché des français pauvres et des manouches qui se sont sédentarisés dans le quartier."
    C'est curieux, quand j'y suis allé, on ne m'a pas demandé ma carte de pauvre ou de manouche.
    Personnellement, il y a plus de vingt ans que je ne mange que des sandwiches le midi (habitude anglaise) mais je me les prépare moi-même.

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    1. Dans la ville où je vais faire mes courses, LiDL est le supermarché des français pauvres et des manouches qui se sont sédentarisés dans le quartier.
      Je ne connais pas tous les LiDl de France,non plus.
      Mais entre trois supermarchés à cinq minutes de marche à pied les uns des autres, il y a une différence notable de clientèle, c'est visible. Bien entendu, ce n'est pas hermétique au point de demander une carte ou de ne trouver QUE des produits dissemblables. La marchandise est différente dans certains rayons seulement...
      Je n'ai rien contre les sandwiches. C'est le sandwiche tout fait, emballé, que je trouve tristounet pour un choix de repas familial. chacun déchire son emballage à table, ou mange quand et où ça lui chante ?

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    2. Pour avoir longtemps vécu en Grande-Bretagne où il est courant, dans les classes populaire et même moyenne, de déjeuner d'une pizza sur les genoux en regardant une émission débile à la tévé, c'est une régression préoccupante que vous nous décrivez là. D'autant qu'un sandwich tout fait de chez Lidl est toujours trop cher pour ce qu'il est, et qu'il est tout à fait possible de manger pour pas cher en faisant sa cuisine - ou ses sandwiches - soi-même...
      Theodore Dalrymple a publié un article plein d'humour à ce sujet dans The Telegraph le 23 janvier dernier: http://www.telegraph.co.uk/health/9821278/Its-not-poverty-thats-fattening-its-the-bad-eating-habits.html

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    3. Merci pour le lien. Oui, les études sur la corrélation pauvreté/obésité ne manquent pas. à noter qu'un sandwich au pain de mie contient surtout du pain de mie, donc sera moins riche en lipides, moins mauvais qu'un sachet de gâteaux apéro ou de chips hypersalées.
      Quand on mange ces sandwiches, on est assuré de retrouver la même chose, avec le même goût. C'est comme ouvrir une boite de raviolis, mettre au four les pizzas identiques à celles de la semaine dernière, il n'y a pas de surprise. Si vous achetez du fromage à la coupe, du beurre, du saucisson, et laissez divers condiments sur la table vous ne referez pas deux fois la même tartine, pas exactement. Peut-être que ça joue.

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  6. Suzanne, je me pose toujours la même question : pourquoi ne pas acheter tout simplement les ingrédients de base et cuisiner soi-même ? C'est nettement moins cher et... nettement meilleur ! Que ce soit pour les sandwiches, les lasagnes ou les pizzas, etc.
    P.S. Il n'y a pas que les "pauvres" qui achètent de la malbouffe.
    Geneviève

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    1. Geneviève, il y a les couples qui travaillent (pas le temps d'éplucher les légumes et de faire mijoter la daube) mais pas seulement. Je crois que les enfants qui ont été élevés aux petits pots ont tendance à privilégier les aliments dont le goût est identique à chaque repas, et que c'est une solution de simplicité pour les parents de mettre dans le micro-onde quelque chose que les enfants mangeront. Ensuite, si vous faites des lasagnes et des pizzas vous mêmes, elles vous reviendront plus cher que les premiers prix surgelés, et il y a un minimum de technique et de matériel pour que ce soit bon.
      Et ceux qui sont au rsa et qui ne fichent rien de la journée, direz-vous peut être ? Il y a aussi que quand on a une mauvaise image de soi, on n'a pas envie de faire des crêpes à ses enfants pour le goûter. Les petits pains industriels sont là, ils coûtent moins de deux euros le kilo, et avec de la pâte à tartiner cacaotée, ça rassasie les enfants. Dans cette logique, le sandwich triangulaire a sa place. Chacun choisit le sien et le mange où il veut, au moins les enfants mangent, on ne fait pas de vaisselle et ça revient à moins d'un euro par personne. On compte sur l'école et la cantine gratuite pour fournir un "vrai" repas.

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    2. Je comprends votre point de vue. Cela étant, je pense que tout le monde (je ne parle pas des pauvres pauvres) a un congélateur. Il n'est pas si difficile que ça de cuisiner une certaine quantité de divers plats puis de les congeler. Et puis on n'est pas obligé de manger des lasagnes ou des pizzas (je sais, j'exagère). Je suis de l'ancienne génération où on faisait des purées, des pâtes, avec ou sans jaune d'oeuf, un bout de jambon, etc.
      Je me souviens même de ce fameux potage qui s'appelait une "panade", et dont nous nous régalions (!), ainsi que du "pain perdu". Pourtant, j'ai grandi dans un milieu plutôt favorisé.
      C'est le mode de vie qui a changé, ce qui est normal, mais il y a peut-être moyen de s'adapter.
      Geneviève

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    3. Geneviève, je vais finir par une note positive: au centre social, on donne des cours de cuisine où l'on apprend à valoriser des produits bon marché, à cuisiner les produits frais... c'est un service municipal qui plait bien, et qui remplace une transmission familiale qui n'a pas eu lieu.

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    4. Excellente initiative !
      Geneviève

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  7. C'est du lourd ce billet.
    Pres de chez nous 2 supermarcados, face à face, on peut aller à U et à Dia.
    Pour les sandwiches qui se développent, peut être à cause des tickets resto qui sont acceptés sous conditions ?????
    Lidl est tres connu et suivi pour ses arrivages d' outillage et d'accessoires de cuisine de bonne qualité.
    Des bises pleines de neige des Alpes.

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    1. Fidel, il ne vous manque qu'un Casino près du Carrefour !

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  8. "On peut aller à U et à Dia", c'est très bon ! Je la ressortirai.

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  9. Il y a dans le fait d'acheter sa bouffe toute prête une illusion de maternance, une régression. Enfin il me semble.

    (Fidel est en pleine forme.)

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  10. Hello les filles, je n'invente rien, ces 2 enseignes existent à St Hippolyte du fort, d' ailleurs tout ce que j'écris est toujours vrai ;)

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    1. Je sais bien !
      Il y a les Mutant aussi.
      La première fois fois que j'ai vu un Mutant, c'était dans le sud, à l'entrée d'un bourg. Il y avait un feu rouge, et le haut du magasin dépassait d'une colline, et on voyait en gros "Le MUTANT". J'avais carrément peur d'avancer, des fois que la route entre dans le ventre d'un gros monstre qui avalerait toutes les voitures.

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  11. C'est bien vu, on mange ce que nous sommes, ou plutôt, nous mangeons ce que nous sommes...Quelle dégringolade !

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Modération parfois, hélas, mais toujours provisoire, ouf.