vendredi 29 juillet 2011
RIP
Trois morts dans ma bloguerolle qui n'était déjà pas très longue, voilà qui commence à faire beaucoup.
Le Champignacien, qui était mon commentateur fâcheux préféré, puis le gentil Olivier P, puis avant-hier le Coucou dont l'absence m'attriste car nous correspondions un peu, et qui était si aimable et si honnête homme.
Je trouve ça bizarre, que les blogs des morts flottent sur la toile. Oui, mais les livres restent bien, eux. Les journaux d'écrivains. Et le journal intime de la tante Jeanne, comme oublié dans le tiroir de sa commode, alors qu'elle se savait perdue quand elle a détruit les lettres qu'elle ne voulait pas qu'on lise quand elle ne serait plus là.
Ce n'est pas pareil, on reste en littérature, ou en famille.
Un chat vivant, même très vieux et très malade, n'a rien de commun avec ce qu'il deviendra quelques secondes après son dernier râle. Son poil ternit à vue d'œil, sa bouche grimace, on voit tout de suite qu'il est éteint pour toujours, que ce cadavre n'est plus lui. Un blog qui survit à son créateur est mort aussi, vide. Ce qui vivait, bougeait, avec les commentaires, se fige dans ses imperfections, dans sa banalité. Il n'y a plus de conversation, de rires, de disputes, ce n'est même pas une tombe qu'on peut fleurir ou nettoyer.
Je verrais bien qu'on laisse ouvert le blog le temps qu'on laissait les corps à disposition des derniers visiteurs pour leur dernier hommage au bord du lit funèbre, ou autour du cercueil. Qu'on laisse le temps de copier ce qu'on y veut, en souvenir, en mémoire. Et puis après, comme les tziganes avec la roulotte du défunt, qu'on brûle.
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Merci pour lui, merci pour ses enfants.
RépondreSupprimerAvec Gaël, on est "dépositaires" des "clés" de ses blogs. Je pense qu'on les laissera ouverts pour l'éternité (commentaires fermés pour que des spams ne perturbent pas Marcelle et Jean-Louis, "réunis à jamais").
On laissera Google, le Dieu, l'hébergeur de nos blogs, les brûler, quand il aura compris que plus personne n'utilise leurs "identités numériques".
D'accord avec vous, Suzanne : “si” je meurs, comme avait coutume de dire ma grand-mère, j'exigerai (avant, si possible), que tous mes blogs soient détruits au bout d'une semaine.
RépondreSupprimerDe toute façon, il ne faut pas se raconter d'histoire non plus : absolument personne, j'en mets ma main à couper et ma femme à lapider, ne continue d'aller sur les blogs des morts.
RépondreSupprimerDidier,
RépondreSupprimerOn est bien d'accord, personne ne va sur les blogs des morts sauf par des requêtes Google tordues.
Mais quand le mort n'a pas fait la demande de supprimer ses blogs, a-t-on le droit de le faire ?
@Monsieur Goux je ne suis pas sûr que les blogs de personnes disparues ne soient plus visités. Le blog du Paradis par exemple reçoit encore des visites, et les pages retrouvées le blog "littéraire" de Jean Louis et Marcelle sont visités par des gens venant d'autres blogosphères comme la SF qui semblent avoir d'autres habitudes de "consommation"
RépondreSupprimerenfin nous verrons bien
Nicolas: non, si le blogueur voulait que (ou si on a l'impression qu'il voulait que) son blogue flotte à jamais, eh bien, de quel droit le supprimer ? Je donne juste mon sentiment là-dessus.
RépondreSupprimerDidier: je pense que vous pourriez tenter la publication d'un recueil des meilleurs billets de votre blog, dans la veine des recueils de chroniques, etc...
Gaël: c'est un peu spécial pour les pages littéraires, sachant que le Coucou était écrivain, et écrivain bien publié. Spécial aussi pour les blogs techniques, ceux qui représentent un gros travail de documentation qui peut servir à d'autres. Mais pour les blogs "tranche de vie", ou les blogs politiques ?
RépondreSupprimeroui c'est bien pour ça que je fais le distingo entre le coucou de claviers et les pages retrouvées, je pense que le second aura un avenir différent
RépondreSupprimerles blogs tranches de vie seront peut-être sortis des limbes googlesques par des archéologues dans quelques siècles :)
Il faut garder les blogs précieusement mais j'ai trop le bourdon pour argumenter. Voilà.
RépondreSupprimerNon, non, tout à la poubelle !
RépondreSupprimer(Et je ne parle que pour moi, bien évidemment.)
Gaël: on verra bien ! euh, non, finalement, on verra pas!
RépondreSupprimerGeargies, plus tard alors.
RépondreSupprimerIl faudra une grosse poubelle.
RépondreSupprimer"et ma femme à lapider" non mais ça va pas la tête ! Continue comme ça et tu vas voir, tes dernières volontés…
RépondreSupprimerTriste aussi, on avait failli le rencontrer et Olivier P., nous devions le voir en janvier dernier.
Catherine: oui mais si c'est avec des diamants et des rubis, on peut trouver un accommodement raisonnable, pour une fois, hein ?
RépondreSupprimerOlivier aurait apprécié.
RépondreSupprimerNicolas: ce sacré mâle fêteur, oui !
RépondreSupprimerTiens ! Faut que je réactive ce blog...
RépondreSupprimeret si on lisait leurs bouquins, du genre la dame de cuir ?
RépondreSupprimerRomain "La dame de cuir", dites vous...
RépondreSupprimerLa bibliographie de Michel Grimaud est fournie, mais je n'ai lu aucun de leur livre pour adultes.
Par contre (et j'ai failli en faire un billet, mais je ne le ferai plus puisque le Coucou est au paradis et que les hommages post-mortem, c'est moins bien que les hommages ante-mortem), j'ai acheté une fois un de ses livres pour enfants dans une caisse de livres d'occasion à un vide greniers, et je n'avais pas fait le rapprochement entre ce livre et le Coucou-Grimaud.
Il s'agit de L'Enfant de la Mer, paru dans la collection J'aime Lire, de Bayard Editions, dont les illustrations étaient des reproduction de tableaux, et que j'ai du lire je ne sais combien de fois (j'ai encore des phrases qui se disent par cœur dans ma tête). Ce conte n'était pas sans rappeler ceux d'Andersen, et laissait une impression de tristesse gracieuse.