mercredi 20 octobre 2010

L'élu, le webmaster et le blogueur



Soyons sérieux quelques secondes - mais vous l'êtes tout autant que moi puisque vous n'avez rien d'autre à foutre que de traîner vos souliers de satin ou vos gros sabots jusqu'ici : à présent je ne souhaite pas discuter des bienfaits et/ou des méfaits de la politique du président de la République (là-dessus, ma religion est faite, encore que tout ne soit pas à jeter aux orties), mais enfin, cet homme en charge de la magistrature suprême me semble de plus en plus inquiétant, troublé si cela convient mieux à vos options et à vos orientations. Voici le topo : il transpire à grosses gouttes très rapidement, genre Johnny Hallyday après seulement deux tubes d'un tour de chant qui n'en finit plus; il est bourré de tics nerveux; il s'emporte - et violemment, dit-on ce matin - assez facilement, et "ouvertement" d'ailleurs; il blinde son discours avec des "Moi, je" toutes les cinq secondes à l'instar de cas pathologiques très lourds; il ne se gêne guère pour insulter les citoyennes et les citoyens de ce cher et vieux pays, de manière sournoise ou dans des simulacres de face-à-face; il rêve de pendre à "un croc de boucher" (sic) un pseudo-poète, ce qui sera bientôt fait par le biais d'une justice aux ordres (et aux abois); il s'entoure de centaines de personnes en uniforme - celles-ci à bout de souffle (et de moyens) qui ne savent plus où donner de la matraque (voyez les dépressions nerveuses et les suicides dans leurs rangs) - pour visiter la moindre grotte bien que n'étant pas la moindre des grottes; et même ses disciples et ses épigones tournent les talons, ne serait-ce qu'à pas de velours (Rachida Dati, Hervé Morin, Jean François Copé à sa manière, etc, sans parler des silences assourdissants - des interrogations ? - de Jean-Louis Borloo et de Bernard Kouchner); il dirige tout, régente tout, secondé par Claude G., Henri G., Raymond S., et autres lumières que l'on dirait prisonnières d'une secte aux grilles dorées, catapultant du coup le tout penaud Premier ministre au bureau des objets trouvés et bientôt des lointains souvenirs; il "ment" effrontément tel un collégien qui viendrait d’envoyer le ballon dans la fenêtre du bureau du principal (Madame Merkel vient d’en faire les frais), etc. Bref, il faudra bien, un jour ou l’autre, qu’une pointure de stature nationale, que dis-je intergalacticale, et non pas quelque blogueur insignifiant - le Taulier, par exemple - se dévoue pour poser la question directement, sans "abstinence" ni "procuration" : le président de la République est-il de bonne constitution psychique ? Si non, est-il “malade” ? Si oui, comment le destituer d’un point de vue juridique (actuellement impossible) ? Demeure que cet homme n'en peut plus de gouverner - évidence - sans doute parce qu'il ne peut plus se gouverner, mais bon, je ne suis pas médecin, seulement un (pauvre) type doté d'yeux et d'oreilles. (Ecrivant cela, je suis très sérieux.) Christophe Borhen

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C'est pour ce billet que le blog Lettres Libres a été supprimé. Un élu local s'est plaint, et boum. L'échange de mails entre le webmaster et le blogueur est inquiétant et encourageant à la fois. Inquiétant parce qu'il suffit qu'un élu local - maire d'un patelin de cent âmes ou député de Savoie maritime, peu importe- se plaigne d'un billet qui lui déplait pour que non seulement le billet, mais un blog tout entier, passe à la trappe. Encourageant parce qu'en ces temps de chômage des jeunes on voit bien qu'il suffit d'un niveau scolaire CE1 en français parlécrit pour décrocher un job de webmaster chez Zeblog.com. Allez sur le nouveau blog de Christophe Borhen (en lien dans toutes les bonnes bloguerolles) pour lire les échanges entre lui et le webmaster en question.

lundi 18 octobre 2010

Plus jamais ça

(cliquer sur la photo pour l'agrandir, si vous en avez le courage)


Qu'on me dise que le cuisinier qui a préparé cette salade n'a pas pu travailler avant l'âge de cinquante ans parce qu'il s'occupait de ses parents infirmes, dont il n'a tiré nul héritage. Que cet homme a bénéficié des mesures d'insertion réservées aux seniors, et qu'il a caché aux formateurs qu'il était presque aveugle et trop pauvre pour s'offrir des lunettes. Que le premier jour de son premier emploi de saladiste en restauration rapide a pris effet au moment même où je passais devant cette grande brasserie provinciale (non, je ne dirai pas où, je ne suis pas une balance) et où, victime d'une petite faim à l'heure du repas, je me suis assise en terrasse et ai commandé une salade composée au thon (à moins que ce ne soit une niçoise ?)
Les haricots verts étaient juste décongelés, le thon fraichement sorti de la boite et non égoutté, la salade telle que sur la photo. Le souvenir de mes petits boulots dans la restauration m'a retenu de me plaindre au serveur. Que demander à quelqu'un qui vous amène une pareille assiette? Je n'avais pas envie qu'on me propose un autre plat dans lequel on aurait craché, ou pire encore. Ni qu'on vire de son boulot un cuisinier quasi centenaire qui a encore son chat à nourrir. C'est pourquoi les personnes qui travaillent en cuisine doivent partir en retraite à un âge raisonnable.

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jeudi 14 octobre 2010

mercredi 6 octobre 2010

Des mots bizarres


J'écoutais France-Info la semaine dernière en roulant à la tombée de la nuit. Swich, hiuuuu, faisaient les essuie-glace, pendant que la radio causait de Pétain. On aurait retrouvé et identifié une lettre de Pétain, grâce à laquelle il n'y a plus d'ambiguïté, s'il y en eût jamais. Le vieux poilu a peut-être donné sa personne à la France, de son point de vue, mais il a aussi donné beaucoup de Juifs aux nazis et avant même que ceux-ci ne le lui demandent. C'est ce que racontait la voix dans la radio, hein, moi je ne suis pas une spécialiste de Pétain. Il me semble que cette voix était celle d'Arno Klarsfeld, mais je ne vérifie pas. En tout cas, la voix parlait de Pétain en l'appelant "ce garçon". Ce garçon, Pétain ! On dit de plus en plus garçon pour désigner des hommes. J'y vois une connotation homosexuelle si on parle de garçons de plus de treize ans, mais je dois me tromper. Il y a eu l'histoire des garçons de Frédéric Mitterrand. On lui reprochait de coucher avec des adolescents, quand il décrivait ses quêtes de garçons dans son livre autobiographique. Il s'en défendit. Un garçon pouvait être un adulte de quarante ans, c'était juste une façon de nommer les hommes, ses amis et ses amants.
Pétain, un garçon... Puis la voix a dit "héros de Verdun", et j'ai pensé à autre chose, au mot héros. Je le vois de moins en moins écrit héros avec un s, et ça m'agace. Même dans les journaux, même chez les collaborateurs de Causeur dans leurs sous-titres de billet. Héro comme homo, hétéro. Bizarre.