On a volé un parking: ce titre du journal La Provence m'enchante. Je pense à la BD de Fred Le petit cirque, dans laquelle on voyait la route s'enrouler comme un rouleau de papier au passage de la vieille roulotte. J'imagine un gang de voleurs de parking. On se lève le matin, le parking a été soigneusement découpé, enroulé, chargé. Peut-être en reste-t-il un petit morceau sur les bords. Les habitants descellent le vestige en pleurant: c'était notre parking, et ils le déposent sur un coussinet dans la vitrine, entre la poupée bretonne et la coupe de l'équipe des poussins du petit dernier. On va revendre les rouleaux de parking ailleurs, plus loin, il y a un marché pour cela. Ces malins savent y faire ! Les maires ont honte. Malgré les demandes incessantes de leurs citoyens lepénistes, ils n'ont pas voulu installer des caméras vidéo à dôme antivandales, et voilà, ce sont dix-sept voitures qui ont disparu, enroulées dans les parkings, voitures chéries qu'on ne retrouvera jamais, jamais plus.. Que faire ? Les municipalités font des appels d'offres discrets et illégaux, on rachète en douce et en liquide un autre parking volé ailleurs, on le déroule ni vu ni connu, un coup de ciseau, un coup peinture et voilà comment perdure ce commerce lucratif.
Aujourd'hui à Marseille, et où, demain ?
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Ajout de 18h30
De notre correspondant kremlinois sur place, voici une nouvelle plus qu'inquiétante: le parking de la Place de La Comète, lui aussi, a été volé. Certaines personnalités politiques locales déplorent le désinvestissement des pouvoirs en place dans ce genre de situation, allant jusqu'à prétendre qu'il est calculé pour qu'un vote massif en faveur du Front National affaiblisse le prochain candidat de gauche. Cette tragique hémorragie de parkings amenuise notre prestige national et nuit au tourisme.
La Place de La Comète, après le vol de parking.(photo Nicolas.J) |
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Bah ! Voler un parking gratuit est-il du vol ?
RépondreSupprimerNicolas: un jour, vous verrez... ce sera la terrasse de la Comète. (Et Nicolas, enroulé dedans comme le tranche de jambon dans la galette.)
RépondreSupprimerOui, enfin, pour pouvoir enrouler Nicolas, il faudrait une terrasse autrement plus large que celle de la Comète…
RépondreSupprimerMais quoi de plus normal. A chaque fois que j'ai utilisé un de ces parking, en payant je disais : "mais c'est du vol !".
RépondreSupprimerAlors hein ?
Suzanne,
RépondreSupprimerJe vous ai envoyé un mail : on a volé la terrasse de la Comète, à cause des travaux pour remplacer le parking...
Belle modification du billet !
RépondreSupprimerPierre RR: eh bien voilà, c'est encore pire maintenant.
RépondreSupprimerDidier:médisant que vous êtes ! (la Place Rouge, ça ira ?)
Nicolas: ne perdez pas espoir, on va le retrouver !
Westlake aurait pu faire un roman sur un vol de parking...
RépondreSupprimerOn devrait lui écrire !
Dorham:
RépondreSupprimerJust do it, Micky !
Westlake est mort fin 2008, hélas!
RépondreSupprimer(mais je vois assez bien Dortmunder faire main basse sur un parking, par exemple pour y garer la banque qu'il compte voler)
Oh la bourde !!!
RépondreSupprimer(hahaha, quel nul je fais)
Cela dit, je pense que Payot y est pour quelque chose, avec toutes ces rééditions qui passeraient aisément pour des parutions... (ça, c'est pour l'excuse de merde)
Westlake a aussi fait voler un train entier de café dans "Kahawa". Mais finalement, c'est parfois quand on vole petit que c'est le meilleur. Un petite statuette aztèque par exemple...
Malavita : en révélant mon ignorance, vous m'avez quand même causé une grande peine.
Dorham et Malavita: j'ai lu... à peine la moitié de ses livres ! Chance qu'il m'en reste tant !
RépondreSupprimerKahawa, traduction de Manchette. Excellent.
RépondreSupprimerManchette évoque la traduction de Kahawa dans ses Chroniques :
RépondreSupprimer«Traduire un tel texte, quel plaisir pour l'écrivain!
On n'a pas le souci d'inventer l'intrigue ni la péripétie , ni de tisser les détails de l'action autour d'un centre secret qui en gouverne le rythme. Toute la passion se consacre à la bonne expression de ce qu'un autre a choisi de montrer. Si l'écriture consiste à cacher ce qu'on exhibe, la traduction doit refermer un couvercle que le traducteur a d'abord soulevé.
Sans aucun doute la traduction fornique avec son objet, mais de ce moment d'intimité le lecteur ne verra que les résultats.»
(mars 1983)
Suzanne,
RépondreSupprimerJe vous envie, j'ai presque tout lu et maintenant, je sais qu'il n'y aura pas de suppléments.
Je pense que Kahawa est le meilleur de ses livres, mais j'ai follement aimé "Aztèques Dansants" et "Un Jumeau Singulier". Je me souviens avoir ri à gorge déployée comme jamais en lisant un livre.
Dorham, c'est gagné, je me plonge illico dans Westlake.
RépondreSupprimerD'après les dernières informations, on recollera le parking en septembre, et on affectera une escouade bien armée à sa surveillance. Sauvé, le parking aux euros d'or.
Je prends le risque de me faire vomir dessus mais tant pis : je n'ai jamais lu une ligne de Westlake…
RépondreSupprimerDidier: oui, mais vous avez vu ce que vous lisez, aussi ? Que des trucs sérieux qui déclinent la mort de notre civilisation. Aucun bon petit polar des familles !
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