vendredi 22 avril 2016

Ah, les jolies vacances !




Je veux participer au camp d'été réservé aux victimes du racisme d'Etat ! Ce camp qui s’inscrit dans la tradition des luttes d’émancipations décoloniales anti-capitalistes et d’éducation populaire est tout ce qu'il me faut. 
Comment ça, je ne suis pas noire ? Et alors ? Les Arabes ne peuvent pas y aller non plus ?
Comment ça je ne suis pas arabe ? Je suis BRETONNE. Et si on me dit que les Bretons ne sont pas victimes du racisme d'Etat, alors, hein... je ne sais pas ce qu'il vous faut. Ma race est d'une conscience qui vous dépasse. Nombre de mes ancêtres ont péri dans vos guerres coloniales. Nombre de mes ancêtres ont subi, dans les écoles de votre République, des humiliations quand ils osaient parler leur langue, qui est presque éteinte maintenant. Nombre de mes ancêtres ont émigré vers la capitale, entre les deux guerres, et ont contribué a construire et reconstruire ce pays qui nous a parqué dans des ghettos (Montparnasse) et relégué les forces vives de notre jeunesse dans des professions décriées et avilissantes (police, poste, administrations diverses) Ma religion a été théocidée pendant votre révolution  bourgeoise, ma langue a été linguicidée... 


Les Bretons sont des racisés comme les autres !

En plus, je n'amènerai pas ma bombarde, je sais jouer deux trois trucs à la guitare et  à l'accordéon diatonique, et faire des crêpes comme personne, alors !

26 commentaires:

  1. Bravo, c'est envoyé ça !
    Et merci...

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    1. Je suis Corse, je peux venir aussi ? je ne sais pas jouer de cetera mais je fais des fiadoni et des canistrelli plus qu'honorables !

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    2. Athéna et Estelle : wep, on y va ensemble... mais si ça se trouve, une fois sur place, on nous mettra dans un carré entre des ficelles tendues, pour que notre parole soit libre et pas aliénée par l'oppression des mâles cisgenres qui, s'ils sont racisés, n'en sont pas moins les ennemis principaux des femmes.
      (ça a l'air vraiment bon, les fiadoni !)

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  2. Je suis à moitié québécoise, ostracisée par les canadiens anglais et les tipis, je connais, j'habitais à côté du village Huron. Je propose des haricots au sirop d'érable pour le petit déjeuner.

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  3. Je garde le sirop d'érable pour les crêpes, mais les haricots, hmmm.
    Mais bon, il faut accepter tous les racisés. Si tous les racisés du monde se donnaient la main...

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  4. En fait, ce sont des colonies de vacances. Ils ont beau dire qu'elles sont décoloniales, ce sont des colonies. On n'en sort pas.

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  5. Ce qui est toujours saisissant, c'est le grand écart entre les perceptions des uns (qui se disent être victimes du racisme d'Etat) et des autres, qui considèrent que bien au contraire, jamais dans l'histoire de notre pays une (deux, trois...) génération d'immigrés n'a bénéficié d'autant d'ouverture et de facilités de la part de l'Etat (antiracisme institutionnel, discrimination positive, tolérance religieuse, aides sociales, etc.).

    On retrouve ce même type de distorsion en économie, entre ceux qui pensent qu'on vit dans un pays ultra-libéral et ceux qui ont le sentiment de vivre dans un pays communiste.
    Et l'on parle pourtant du même pays, le nôtre, où l'on sent bien que de tels écarts de perceptions de la réalité finiront par rendre quasi impossible toute idée de dialogue, de consensus et de concorde civile.

    Ce que découvrent certains, c'est que l'identification raciale est pleinement assumée chez les nouveaux venus, alors qu'elle est devenue honteuse pour la plupart des européens, et qu'il ne suffira pas de dire "bouh, c'est pas joli joli" pour sortir du merdier dans lequel on s'est fourré.

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  6. Et la version optimiste de votre commentaire, ça donnerait quoi, Anton ?
    (C'est un peu ce que disait Gilles Kepel à la radio ce matin...)

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    1. Je pourrais évoquer ce que disait Bernanos au sujet de la confusion entre l'espoir et l'optimisme, mais il est possible que je n'aie pas vraiment compris le sens de votre question.

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    2. il ne suffira pas de dire "bouh, c'est pas joli joli" pour sortir du merdier dans lequel on s'est fourré.

      Ah, Bernanos. Est-ce qu'on peut, dans notre situation, se contenter de courage optimiste, ou aurons nous besoin d'énergie désespérée ?

      Je voudrais que le rire suffise à balayer ces ridicules activistes.

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    3. J'accepte volontiers votre invitation à prendre tout cela avec plus d'humour. Je dois vous paraître bien malpoli, ou alors peut-être mon cas n'est-il pas si désespéré ;-)

      Tout ceci m'a au moins permis de découvrir la paternité du fameux adage (à base d'humour, de politesse et de désespoir), dont j'ai toujours cru qu'elle revenait à B.Vian.

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  7. Anton, c'est moi qui suis confuse. Je voudrais que ces islamistes soient sans importance, qu'on les considère en haussant les épaules, qu'on en rie. Cette histoire de camps pour racisés, de réunions non-mixtes, c'est d'abord ridicule. Mais en disant cela, j'ai l'impression d'entendre ceux qui prétendaient que jamais l'Allemagne si cultivée, peuple de poètes et de musiciens, ne se ferait avoir par un pseudo sauveur...
    Donc, je ne vous reproche pas vos inquiétudes. J'aimerais juste avoir quelques raisons d'espérer un peu plus de l'avenir.
    Pour l'instant, personne n'a rappelé à ces pitres les lois contre le racisme. J'aurais aimé une réaction immédiate. Je crains la contagion, quoi...

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    1. "Je crains la contagion, quoi..."

      Comment soigner un malade lorsque les différents médécins penchés sur son cas ne parviennent même pas à s'accorder sur un simple diagnostic?

      Vous avez en France des gens (dont la voix se fait chaque jour plus entendre au sein de leurs communautés) qui vous disent clairement qu'ils veulent détruire la société qui les a accueilli, qu'ils détestent ses principes démocratiques et républicains, ses valeurs nationales, ses libertés individuelles, son histoire, son identité, ses origines religieuses, qui nourrissent une profonde exécration pour le peuple qui la compose (les souchiens d'H.Bouteldja...) et qui ne rêvent que de faire table rase pour y imposer un jour leurs lois et leur nombre.

      C'est çà la vérité qui nous déboule chaque jour dans la tronche et que personne, au niveau politique, ne veut ou ne peut prendre en compte.

      "On ne va jusqu'à l'espérance qu'à travers la vérité" disait Bernanos, mais comment y parvenir si l'on refuse le réel ou si l'on criminalise sa simple évocation, comme on le fait depuis plus de trois décennies ?

      Tout cela a déjà malheureusement été maintes et maintes fois constaté, sans aucune réaction du corps social et sans aucune réponse politique.
      Voilà pourquoi on va y aller tout droit et pourquoi il m'apparait délicat de continuer, en l'état, de coller "espoir" et "avenir" dans la même phrase.

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  8. À quand l'interdiction des albums racistes de "Bécassine", comme celui de "Tintin au Congo" ?

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    1. Elie... l'un est paru en 1900, l'autre en 1930...(à un poil près)

      Dans mon dictionnaire Larousse de 1907, il est écrit que "le caractère du Breton est à peu près partout le même. Doué d'une opiniâtreté peu commune, le Breton est très attaché à ses traditions et à ses mœurs anciennes. Il est peu porté vers l'instruction, le confort, l'industrie; d'une endurance extrême, c'est un marin et un pêcheur hors ligne. Le Breton est très catholique, avec une tendance aux superstitions populaires."
      Et alors ? Je brûle ce dictionnaire ? J'en demande la saisie chez les bouquinistes ?

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    2. Mais c'est vrai, ce que dit ce dictionnaire, non ?
      (Aïe ! Pas sur la tête!)

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    3. ça l'était plus ou moins... mais avant, hein !

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  9. Bah,j'ai ri. J'ai même fait tourner au mousse, mais il l'avait déjà lu sur internet ha ha tellement dans le jus. Bobillet ...Kenavo @+

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  10. Allez donc dire à organisateurs de « camp d'été » (!), à ces individus très inquiétants, que tous les grands musiciens de jazz noirs, américains, victimes du vrai racisme d'État, découvraient Paris, dès les années cinquante, avec un ravissement au moins égal à celui de Lol V. Stein. Ils découvraient ainsi qu'un Noir pouvait partager une chambre d'hôtel avec une blanche ! Normal, dira-t-on ! Oui, normal, parfaitement normal en France (et heureusement) mais difficile voire interdit dans d'autres pays.
    Un « camp d'été » contre le racisme d'État !

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    1. Patrick, c'est vrai.
      Cette expression de "racisme d'état", quand on voit le racisme obsessionnel de ceux qui l'emploient... C'est ridicule, risible, pitoyable. Sont-ils nostalgiques du temps où leurs ancêtres étaient vraiment victime d'appartheid, de ségrégation, de racisme ?

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    2. ça dépend où, pour les noirs... Aux USA, ils se faisaient encore condamner à mort pour vol d'un dollar, aux USA

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  11. Du rire, des crêpes et des haricots au sirop d'érable ? j'arrive !

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    1. Mère Castor: comme quoi, le mélange des cultures !

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Modération parfois, hélas, mais toujours provisoire, ouf.