Clémence a dix ans et tient dans ses bras son premier neveu, qu'elle est allée voir à la maternité. Le bébé a cinq jours et c'est un magnifique poupon. Il vient de téter sa mère sous l’œil attendri d'une grande famille qui se presse dans la chambre, s'exclame, piaille, roucoule, étale sur le lit des brassières et pyjamas multicolores et change l'eau des fleurs.
Clémence est belle et avec ce bébé dans les bras, elle est plus belle encore. Les traits de son visage s'adoucissent, ses épaules s'arrondissent, son regard se voile de tendresse. On la prend en photo. Comme le bébé se met à gémir en se tortillant, elle le change de position et le tient verticalement. La tête rose de l'enfant se cale au creux de l'épaule de Clémence. Sa main minuscule aux doigts si minces et si longs agrippe une mèche de cheveux et ne la lâche plus. Clémence lui tapote le dos et donne à son corps un mouvement de balancier; le bébé soupire et ferme les yeux. Les commentaires fusent: ce que c'est que l'instinct maternel qui n'est rien d'autre que notre instinct mammifère, tout de même. Voyez Clémence qui n'a pas de frères et sœurs plus jeunes, qui ne s'est jamais occupé d'un bébé... D'instinct, elle trouve tout de suite les bons gestes, comme la jeune chatte avec ses chatons, qui fait aussi bien qu'une vieille bête ayant élevé vingt portées... On aura beau dire...
Le bébé hoquette et lâche un long jet de lait caillé particulièrement malodorant dans le cou de la fillette qui pousse un cri, et saute en arrière en écartant les bras.
Clémence est belle et avec ce bébé dans les bras, elle est plus belle encore. Les traits de son visage s'adoucissent, ses épaules s'arrondissent, son regard se voile de tendresse. On la prend en photo. Comme le bébé se met à gémir en se tortillant, elle le change de position et le tient verticalement. La tête rose de l'enfant se cale au creux de l'épaule de Clémence. Sa main minuscule aux doigts si minces et si longs agrippe une mèche de cheveux et ne la lâche plus. Clémence lui tapote le dos et donne à son corps un mouvement de balancier; le bébé soupire et ferme les yeux. Les commentaires fusent: ce que c'est que l'instinct maternel qui n'est rien d'autre que notre instinct mammifère, tout de même. Voyez Clémence qui n'a pas de frères et sœurs plus jeunes, qui ne s'est jamais occupé d'un bébé... D'instinct, elle trouve tout de suite les bons gestes, comme la jeune chatte avec ses chatons, qui fait aussi bien qu'une vieille bête ayant élevé vingt portées... On aura beau dire...
Le bébé hoquette et lâche un long jet de lait caillé particulièrement malodorant dans le cou de la fillette qui pousse un cri, et saute en arrière en écartant les bras.
Aie !
RépondreSupprimerLa vache,
RépondreSupprimeret le bébé, il va bien, il est tombé sur le lit j'espère...
Dorham: même pas. Tombé sur le sol sans aucun dommage: ce n'est pas bien haut, une fille de dix ans.
RépondreSupprimerBon, me voilà rassuré, maintenant, on peut entrer dans le vif du sujet. C'est un peu comme l'intuition féminine.
RépondreSupprimerLe football féminin.
RépondreSupprimerLes écrivains femme.
RépondreSupprimerLe clitoris.
RépondreSupprimerRien que des fantasmes tout ça !
RépondreSupprimer(Dorham = vil macho, lecteur infâme, indigne des grands écrivains femmes, interdit de commentaires jusqu'à ce soir.(je vais me promener))
RépondreSupprimerL'instinct maternel n'existe pas mais le dégoût du lait caillé, oui !
RépondreSupprimerTendres et taquines félicitations aux heureux parents.
RépondreSupprimerPS : personnellement ce qui m’intéresse surtout chez les bébés c'est le making of...Encore toute les félicitations Myriam, non Suzanne... ou quelque soit votre identité.
Pouf, pouf !
Avec mon mauvais esprit, la chute m’a fait rire ! Bon, quand même, tant mieux si le bébé va bien !
RépondreSupprimerInstinct maternel : 1) et 2).
RépondreSupprimerSolveig: exactement.
RépondreSupprimerCatherine : Pour vous, dans "Instructions aux domestiques" de Swift:
"S’il vous arrive de laisser tomber l’enfant, et de l’estropier, ayez soin de ne pas l’avouer ; et s’il meurt, tout est sauvé."
Malavita: j'ai lu les deux pages, et j'en conclus (mais je le savais déjà un peu) que l'instinct maternel (ou plutôt la naissance de l'amour et de l'attachement qu'on éprouve pour son bébé) n'a rien à voir avec nos petites sécrétions. Je suppose qu'on a déjà essayé de trouver ce qui empêche les chattes, les souris, les guenons et les vaches d'avoir un comportement maternel après la mise bas.
Je crois que ces 2 pages montrent surtout la difficulté à extrapoler à l'espèce humaine des données d'observations faites sur d'autres mammifères, et aussi à quel point les médias ont tendance à simplifier les travaux dont ils rendent compte, en en gommant les nuances.
RépondreSupprimerCela dit, une fois qu'on a bien rigolé sur le manque de rigueur de certaines études dites "naturalisantes", il convient de se rappeler que l'absence de preuve de l'existence d'un phénomène n'équivaut pas à la preuve de l'absence d'existence dudit phénomène ; donc il convient de ne pas bondir sur l'hypothèse inverse qui voudrait que nos comportements soient de pures constructions sociales/culturelles ("blank slate").
Je suis parfaitement raccord avec votre réponse (y compris l'usage de l'antiphrase).
L'idée selon laquelle un chat retombe toujours sur ses pattes est fausse. Ce n'est pas une raison pour essayer avec les nourrissons !
RépondreSupprimerMtislav: le nourrisson tombe le plus souvent sur sa tête (la tête est lourde). Après, plus rien n'est de sa faute.
RépondreSupprimerJ'ai ri. Bon, ceci dit l'expérience n'est pas valable, l'enfant a 10 ans. Expérience à recommencer dans 5 ans. (le bébé aura 5 ans de plus aussi, il pourrait se débattre).
RépondreSupprimerJe suis néanmoins surpris qu'on puisse évoquer la totale inexistence de l'instinct maternel chez les humains. J'ai toujours lu qu'au cours de l'évolution, les mammifères avaient de manière notoire un plus grand attachement à leurs petits, par rapport aux reptiles, aux poissons, etc.
Bien évidemment l'amour maternel doit se situer dans un juste compromis, mais effectivement si on part dans cet esprit, il n'y a pas de débat, pas de polémique, pas de blogs, pas d'internet, et c'est l'Apocalypse.
Nature, culture.
RépondreSupprimera) pfffiou...
b) pas mieux
Synthèse: des fois oui, des fois non.
Conclusion: on sait pas trop.