jeudi 20 mars 2014

Il n'y a pas que les matématics dans la vie




Et où peut-on s'initier à la phylosophie ? Au lycée de la Nouvelle Chance. Ça ne s'invente pas.



jeudi 13 mars 2014

Rêves de fièvre

  Je suis fatiguée. Je me demande si je n'ai pas de la fièvre. Je suis sur le canapé, la télévision est allumée, une chaine d'informations en continu balance les dernières nouvelles du monde entre des pubs bizarres. Je m'endors. Je ne m'endors jamais devant la télévision, je dois avoir de la fièvre. Il faudrait que je me lève, que j'aille chercher un thermomètre, que je boive un verre d'eau, oui mais voilà je suis fatiguée et je m'endors sans m'endormir tout à fait. Arrivent les redoutables rêves de fièvre, répétitifs, qu'on ne peut pas chasser puisqu'on ne peut pas se réveiller tout à fait. Un petit chien blanc  s'approche, il a une bouche de femme avec du rouge à lèvres. Si j'essaie d'ouvrir les yeux il recule et me regarde avec tristesse puis il revient; ça dure des heures et des heures et des heures. Je dois vraiment avoir de la fièvre, et j'ai mal à la tête. Le petit chien blanc s'en va, mais à sa place il y a un utérus. Puis deux, trois utérus. Une voix parle d'utérus qui défilent dans les rues. Du fond de mon sommeil fébrile, je m'inquiète. Qu'est-ce que c'est que ces utérus qui avancent en se dandinant, comme de grotesques personnages de film d'animation ? Ils n'ont pas de jambes mais brinquebalent, ils sont en rangs, on dirait une invasion de fourmis, sauf que ce sont des utérus qui reposent sur leur col, avec les trompes de Fallope qui balancent en mesure, comme des bras. Ou comme des ailes.  L'ONU va prendre des mesures, la situation est très sérieuse, dit la voix. J'essaie de repousser le rêve et de rappeler le petit chien blanc. Ces utérus sont dégueulasses, ils ont des couleurs qui rappellent celles du camouflage des habits militaires. Pourquoi je fais des rêves comme ça, moi ? Ah oui, la fièvre. Et un psy, qu'est-ce qu'il en dirait, de ces rêves d'utérus ? Des centaines d'utérus qui marchent au pas. Je ne suis jamais allée voir un psy. Ma tête me fait mal à m'en cogner par terre, je me force à émerger. Paracétamol, verre d'eau, non, je ne monterai pas l'escalier pour aller me coucher. Je retombe sur le canapé et cherche la télécommande pour éteindre la télévision. Des unités russes ont envahi la Crimée, dit la voix, avant que je la coupe. Ah ! des unités russes, unitérusses, utérus....