mercredi 8 avril 2009

Je lutte contre le terrorisme islamiste




Samedi, je suis allée au marché avec mon panier sous le bras.
Au milieu de l'allée la plus passante, entre un étal de fruits et légumes et un stand de vestes en cuir, il y a un grand bazar richement achalandé. Vaisselle, quincaillerie, bimbeloterie, jouets, dix mètres de façade pour séduire la ménagère et ses petits. Au milieu, bien en évidence, un verset du Coran encadré, calé sur une mitraillette à billes. De loin, à cause de cette arme, on dirait un panneau d'avertissement. Celui qui tient la caisse est un gars d'une quinzaine d'années, le bonnet enfoncé jusqu'aux sourcils. Il a l'air d'avoir été planté là sous la menace, d'attendre la fin du monde et de s'ennuyer ferme. Je lui demande ce que signifie le verset. Il enlève un des écouteurs de son Ipod, je lui repose la question. J'sais pas, il me répond, j'parle pas la langue, j'demande à mon père. Le père, qui discutait avec le vendeur du stand voisin, vient vers moi et me gratifie d'un large sourire marchand. Je repose ma question. C'est de ma religion, répond-il; ça veut dire "Allah est grand". Je lui dis : "et ça ne vous dérange pas, de poser le Coran sur une arme ? Le fils sourit. Le père me scrute de la tête aux pieds, puis il secoue la tête, avec dans le regard une infinie mansuétude et un zeste de pitié. Il a la voix de Raimu. Ecoute, madame, Allah s'occupe pas de ça. Il m'a donné des yeux pour voir, des mains pour toucher et une cervelle pour réfléchir, et à toi aussi. Alors, on sait bien tous les deux qu'un jouet c'est un jouet et que la guerre c'est pas ça. Et puis, le Coran il est en haut, et le pistolet, il est en bas. Allah est le plus haut, et tant qu'Allah est le plus haut, il est content et moi aussi.
Le fils rigole franchement. Je quitte dignement ce nid d'intégristes et vais prendre ma place dans la queue pour acheter des nems chez le Chinois d'en face.

10 commentaires:

  1. C'est un peu perturbant, par le fond... Apparemment, et heureusement, le fils a commencé à utiliser sa cervelle. Quant au père, il aurait dû se servir de ses mains pour déplacer tout ça.

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  2. Homer : s'il n'apparait pas dans ce petit texte que je me moque surtout de moi, c'est que j'ai raté mon coup...

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  3. C'était une arme de point pour se finir Allah main ?

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  4. Tiens, vous avez un troll bourré et frisé ?

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  5. Je pense que nous sommes personæ non gratæ chez Valérie/Crêpe Georgette ("Il n’y a donc aucun intérêt à ce que je te réponde" était sa dernière réplique ; dont acte).
    Nous nous étions déjà croisés "virtuellement" sur le blog de Didier Goux, où j'avais commis un pastiche du pasteur Niemöller.
    Au plaisir de vous lire.

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  6. Malavita : Zut, pour le pastiche, j'avais oublié.
    Je crois que j'envie les personnes qui ont des convictions.

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  7. Suzanne,

    je vous rassure, on perçoit très bien l'auto-dérision dans votre texte. Comme ça, nous pouvons nous moquer de vous trois :)

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  8. Aussi longtemps que des prêtres chrétiens bénissent des militaires et des armes, je ne vois pas pourquoi d'autres religions ne feraient pas pareil... Ya autant à balayer chez nous.

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Modération parfois, hélas, mais toujours provisoire, ouf.